Archives Mensuelles: mars 2014
Les fausses bonnes questions, de Lemony Snicket
Lemony Snicket, 13 ans et détective stagiaire, part à la recherche d’une mystérieuse statue. Qui l’aurait volée? Et surtout, pourquoi ?
Avant de lire ce livre, il est préférable de vous poser ces questions:
1. Voulez-vous savoir ce qui se passe dans une ville en bord de mer qui ne se trouve plus en bord de mer?
2. Voulez-vous en apprendre davantage sur un objet volé qui n’a pas du tout été volé?
3. Pensez-vous vraiment que cela vous regarde? Pourquoi ? Quelles sont vos motivations? En êtes-vous sûr ?
4. Qui se tient derrière vous ?
Nbr de pages : 256 / Éditeur : Nathan / Titre VO : All the Wrong Questions : Who could that be at this hour?
Mon avis
J’ai un bon, mais très vague souvenir des Orphelins Baudelaire, série que j’ai lue quand j’étais petite. Je pensais donc me plonger dans des aventures prenantes et surprenantes, mais ça n’a pas du tout été le cas. Je ne vois d’ailleurs pas grand-chose à dire de positif pour sauver les meubles.
Tout au long du roman, l’auteur nous laisse dans le flou, un brouillard apparemment volontaire, mais qui ne m’a pas plu du tout. Lemony est engagé dans une sorte d’organisation d’espions pour jeunes, dont on n’apprend absolument rien. On ne sait rien non plus sur lui, sur ses motivations, sur son passé ou sa famille. À croire qu’on a manqué un tome zéro, servant d’introduction. Difficile du coup de le rendre attachant ou intéressant.
Je ne me suis donc à aucun moment attachée à Lemony, trop mature et un brin prétentieux à mon goût. Et encore moins à son mentor, Theodora, qui enchaîne les répliques idiotes et n’a pas deux sous de jugeote. Le lecteur et Lemony comprennent rapidement les dessous de l’enquête, tandis qu’elle fonce tête baissée dans des suppositions invraisemblables, toujours sûre d’elle. L’auteur se moque ainsi des adultes, et c’est bien vu, mais quel personnage agaçant !
Les situations s’enchaînent sans jamais attiser la curiosité : recherche d’une statuette volée, découverte de la statuette, perte de la statuette, retrouvaille de la statuette et enfin re-perte de la statuette. Suite au prochain épisode. Car oui, bien que je n’éprouvais que peu de plaisir à suivre Lemony dans son enquête, j’espérais tout de même avoir le fin mot de cette histoire, mais que nenni, ce sera pour le tome 2 (et sans moi).
Bref, rien ne m’a plu, si ce n’est que cette lecture de 250 pages est bouclée en quelques heures, tellement les pages sont aérées et parsemées d’illustrations, qui donne un côté très enfantin au roman. Je ne vois pas ce qui pourra plaire aux jeunes dans ce roman qui manque cruellement de passion et de suspense. L’humour est présent mais très particulier, tourné presque exclusivement vers des jeux sur la langue. Malheureusement, même cette touche humoristique n’était pas non plus à mon goût… Je dois vraiment être passée à côté du style atypique de l’auteur, avec ses petites expressions revenant des dizaines de fois dans les dialogues.
Il va falloir user d’un subterfuge, mot signifiant ici : « un chouïa d’entourloupe ».
Note : 3,5/10
Extras
Traductrice : Rose-Marie Vassallo
Première publication : janvier 2014
Fiche Bibliomania
Comme vous l’aurez compris, Lemony Snicket (pseudonyme de Daniel Hadler) est à la fois l’auteur et le personnage principal. Il est également présent dans Les orphelins Baudelaire, mais en tant qu’adulte. On peut donc en apprendre davantage sur ce personnage en lisant les deux sagas.
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Challenge ABC 2014 organisé par Nanet
N° 7 dans le challenge ABC 2014 – Lettre S
Tom, petit Tom, tout petit homme Tom, de Barbara Constantine
Mon résumé
À onze ans, Tom vit avec sa maman dans un mobile home et doit se débrouiller, s’il ne veut pas finir à la DDASS. Alors pour aider sa maman, il cherche de quoi manger dans les jardins du voisinage. Jusqu’à ce qu’il découvre une vieille dame allongée dans les plants de tomates de son jardin et qu’il décide de l’aider. Une belle amitié va naître entre ces deux-là.
Nbr de pages : 224 / Éditeur : Le Livre de Poche
Mon avis
Ma lecture remonte déjà un peu, mais j’en garde le souvenir d’un très beau petit roman. Une histoire agréable et qui réchauffe le cœur, comme on aime en lire parfois, pleine de fraicheur grâce à Tom, ce petit bonhomme attachant et amusant.
Pendant les cinquante premières pages, je n’arrêtais pas de rire et sourire tant la rencontre avec Tom est surprenante. Il a onze ans, vit avec sa jeune maman (qui, d’ailleurs, l’interdit de l’appeler « maman ») dans un mobile home et chaparde des légumes dans le potager des voisins (des anglais à l’accent français délicieux et à l’humour irrésistible).
Ce que j’ai particulièrement adoré, c’est le ton oral du roman. Le narrateur raconte l’histoire comme s’il était parfois dans la tête de Tom et s’exprime comme lui, ce qui donne lieu à des expressions haut en couleur et des réflexions rigolotes. Mais même si Tom remporte la palme du personnage le plus chouette, le reste du voisinage n’est pas en reste.
Et il se dit que c’est bien que Joss ait trouvé du boulot. Mais que devoir la réveiller tous les jours, pour lui, ne sera pas une sinécure. C’est un mot qu’il a eu dans une dictée l’autre jour.
Bref, on s’amuse beaucoup, tout en abordant des thèmes sérieux et émouvants. Le début m’a vraiment enchantée, mais passées les premières surprises, le roman perd un peu de son intérêt. On le finit très rapidement, en se remémorant surtout les répliques des premières pages.
Note : 7,5/10
Extras
Première publication : janvier 2010
Fiche Bibliomania
Dans ma PAL : Et puis Paulette
Dans ce livre, Tom résume toute l’histoire du film La vie est belle. Faites donc attention si vous ne l’avez pas lu ! (et si c’est le cas, qu’attendez-vous, il est génial :P)
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Challenge Petit Bac organisé par Enna
Prénom : Tom
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Challenge Haut en couleurs organisé par Addiction littéraire
8/15 : vert
Le Viking qui voulait épouser la fille de soie, de Katarina Mazetti
Sur une île du sud de la Suède au Xe siècle, un homme vit seul à la ferme avec ses deux fils. Le chemin de ceux-ci est tout tracé : naviguer au loin, pour guerroyer au-delà des mers à l’Ouest, ou pour faire commerce sur les voies fluviales de l’Est.
De l’autre côté de la Baltique, à Kiev, vivent un marchand de soie et sa famille. Radoslav rêve de devenir soldat, sa sœur Milka est une jeune fille raffinée qui joue avec ses deux esclaves : Petite Marmite et Poisson d’Or. Mais la belle ville d’Orient est sur le point de tomber aux mains des pillards. Milka et Radoslav trouveront refuge auprès de rustres navigateurs venus du Nord.
Dès lors le destin des deux familles sera à jamais mêlé.
Du suspense, de l’amour, du sang, des combats, et même de la poésie — eh oui, les Vikings étaient aussi de formidables poètes !
Nbr de pages : 254 / Éditeur : Gaïa / Titre VO : Blandat Blod
Mon avis
Après mon coup de cœur pour Le mec de la tombe d’à côté, j’avais très envie de découvrir les autres romans de Mazetti, et c’est sur son petit dernier que c’est tombé. Je ne m’attendais à rien de particulier et j’ai retrouvé avec plaisir son talent de conteuse.
Je connaissais déjà un peu le sujet, grâce à la série télé Vikings, mais j’ai beaucoup aimé approfondir mes connaissances sur ce peuple grâce à ce roman bien écrit et bien documenté. À la fin de l’ouvrage, Mazetti joue cartes sur table et explique ce qui est vrai et ce qui ne l’est pas, ce qui est d’autant plus intéressant ! On y découvre donc les mœurs des Vikings, leurs dieux, les völvas, les tombes-bateaux, les esclaves, les rituels, avec des réflexions intéressantes sur leurs croyances, confrontées à celles des chrétiens.
L’histoire est vraiment très agréable à lire et nous dépayse pour quelques heures. L’auteur nous plonge dans un roman d’aventures, tout en tissant des liens entre chaque protagoniste pour nous dépeindre une fresque familiale détonante où surgissent trahisons, histoires de cœur, disparitions et retrouvailles. Chaque personnage de ce petit monde a droit à son histoire et ils n’en sont que plus attachants.
Je n’ai pas grand-chose à reprocher à ce roman, si ce n’est que l’histoire est courte et sans grande surprise (le titre de chaque chapitre résume les actions à venir dans une jolie petite phrase, comme dans les sagas de l’époque). J’ai aimé sortir de ma zone de confort avec ce roman historique, mais je n’en garderai pas non plus un souvenir impérissable. Et même si le contexte ne s’y prêtait pas vraiment, j’ai regretté de ne pas retrouver l’humour mordant qui m’avait régalée dans Le mec de la tombe d’à côté.
Note : 7,5/10
Extras
Traductrice : Lena Grumbach
Première publication : mars 2014 (en 2008 pour la VO)
Fiche Bibliomania
Une saga est mot islandais pour qualifier un récit en prose historique. Les sagas des Islandais sont des sagas familiales rapportant les hauts faits d’un ancêtre du Xe et XIe siècle.
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Challenge Petit Bac organisé par Enna
Matière : soie
Un homme à distance, de Katherine Pancol
Résumé de l’éditeur
Ainsi commence ce roman par lettres comme on en écrivait au XVIIIe siècle. Il raconte la liaison épistolaire de Kay Bartholdi, libraire à Fécamp, et d’un inconnu qui lui écrit pour commander des livres. Au fil des lettres, le ton devient moins officiel, plus inquisiteur, plus tendre aussi. Kay et Jonathan parlent de leurs lectures, certes, mais entament un vrai dialogue amoureux. Ils se font des scènes, ils se font des confidences, ils se tendent des pièges, s’engagent dans une relation que Kay, hantée par le souvenir d’une déchirure ancienne, s’efforce de repousser.
Nbr de pages : 153 / Éditeur : Le Livre de Poche
Mon avis
Pancol m’avait ravie avec sa trilogie, mais après quelques essais, je ne suis décidément pas convaincue par ses autres livres. Pourtant, en férue de romans épistolaires, je pensais vraiment tomber sous le charme de cette petite romance.
Est-ce qu’on sait tout de l’autre quand on aime les mêmes livres ?
Est-ce que les livres sont un moyen de tout se dire, même l’inavoué, le plus terrible secret ?
On découvre Kay, une jeune libraire passionnée et Jonathan, un écrivain, qui vont se dévoiler au fil des lettres. Cette correspondance est presque exclusivement axée sur leur amour des livres et fourmille donc de références littéraires. C’est un vrai plaisir de découvrir cette passion commune pour la littérature et de suivre le quotidien de Kay dans sa librairie : ses petites manies avec les livres, ses recommandations, les demandes incongrues des clients, les coups de cœur qu’elle essaie de mettre en évidence. Pour nous, amoureux des livres, ces thèmes nous enchantent toujours.
Une cliente m’a soutenu mordicus qu’il existait un livre qui s’appelait « Légumes du jour », que son gamin lui avait réclamé pour l’école ! J’avais beau ne rien trouver qui corresponde, elle s’énervait, postillonnait, répétait « Légumes du jour, Légumes du jour » en me considérant comme une véritable idiote ! Jusqu’à ce que la lumière se fasse en moi et que je traduise par L’écume des jours de Boris Vian !
Cela avait donc tout pour me plaire, mais malheureusement, toutes ses références m’ont perdue plus d’une fois. Les romans mentionnés sont des classiques et il y a beaucoup d’extraits tirés de poèmes, des citations qui ne m’ont pas touchée. Les deux protagonistes sont bien plus cultivés que moi, fascinés par la beauté des mots et des émotions qui se dégagent de textes que je ne connaissais absolument pas.
Finalement, cette correspondance m’a rapidement lassée au point de m’ennuyer. Je ne me suis à aucun moment attachée aux personnages, que j’ai trouvés peureux, dramatiques et trop sérieux. Par contre, quelques pages avant la fin, j’ai eu l’agréable surprise d’un retournement de situation auquel je ne m’attendais pas du tout. Une romance à chute !
En bref, ce très court roman est loin de m’avoir captivée ou attendrie comme je l’espérais. Les amoureux de Rainer Maria Rilke, Elizabeth Browning, Faulkner, Dickinson et Henry James seront sans doute aux anges et je pense vraiment que toutes les références littéraires sont un atout de ce roman pour les plus connaisseurs. Malheureusement, je n’en fais pas partie.
Note : 6/10
Extras
Première publication : février 2002
Fiche Bibliomania
À noter : ce livre est un coup de cœur pour de nombreuses lectrices comme ASK et Enigma.
Katherine Pancol cite, en fin d’ouvrage, tous les auteurs et titres mentionnés dans la correspondance de Kay et Jonathan. Voici quelques exemples :
◈ Maison des autres, Silvio d’Arzo
◈ Tu, mio, Erri de Luca
◈ Le Fils de Bakounine, Sergio Atzeni
◈ Le Grand Meaulnes, Alain-Fournier
◈ Lettre d’une inconnue, Stefan Zweig
◈ Les Diaboliques, Barbey d’Aurevilly
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Challenge ABC 2014 organisé par Nanet
N° 6 dans le challenge ABC 2014 – Lettre P
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Challenge Haut en couleurs organisé par Addiction littéraire
7/15 : multicolore
Cornes, de Joe Hill
Résumé de l’éditeur
Après une terrible nuit d’ivresse, Ignatius Martin Perrish se réveille avec la gueule de bois et des cornes qui lui sortent des tempes. Depuis le viol et la mort un an auparavant de sa bien-aimée Merrin Williams, reclus dans la solitude, il vit un enfer, lui qui vient d’un milieu privilégié. Mais ses cornes vont lui permettre de retrouver l’assassin de Merrin, quitte à donner sa part au diable.
Nbr de pages : 535 / Éditeur : J’ai lu / Titre VO : Horns
Mon avis
J’ai découvert Joe Hill, le fils de Stephen King, grâce à son excellent BD Locke & Key (que je vous recommande chaudement). J’étais donc très enthousiaste à l’idée de me lancer dans ce thriller fantastique et je n’ai pas été du tout déçue.
Le résumé était particulièrement alléchant : imaginez que vous vous réveillez avec des cornes, sans aucun souvenir de la veille, et que vous pouvez faire avouer à tous ceux que vous croisez leurs pires secrets. L’arme parfaite pour retrouver l’assassin de sa petite amie… surtout quand tout le monde pense que vous êtes le coupable. Une bonne dose de fantastique qui rend ce thriller glaçant et inoubliable.
Le début de l’histoire est terrible, pleine de rencontres farfelues avec des gens banals qui se révèlent tous être de grands malades avec des envies perverses ou terrifiantes. Ça fait peur et le pire reste les retrouvailles entre Ig et sa famille. Quelle situation horrible de découvrir ce que nos proches pensent vraiment de nous ! Mais outre ces révélations insolites, on se lance également dans une enquête intrigante pour retrouver le meurtrier de Merrin.
Ce roman est osé, surprenant, original et gore. Bref, j’ai adoré. Dommage que la deuxième partie réserve moins de surprises et prenne une tournure un peu trop saugrenue et fantasque. Les pièces du puzzle se mettent rapidement en place pour reconstituer la nuit du meurtre, à coups de révélations et de flash-back. Le suspense n’est pas conservé très longtemps, mais jusqu’au bout, on reste scotché à Ig, un personnage complexe et attachant, dans l’attente des derniers détails qui bouclent cette enquête hors du commun.
Note : 8,5/10
Extras
Traductrice : Valérie Rosie
Première publication : septembre 2011
Fiche Bibliomania
Cornes fera l’objet d’une adaptation cinématographique en 2014 avec Daniel Radcliffe dans le rôle principal.
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Challenge ABC 2014 organisé par Nanet
N° 5 dans le challenge ABC 2014 – Lettre H
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Challenge 1 mois = 1 consigne, organisé par Nessa