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La Voleuse de livres, de Markus Zusak

La voleuse de livres, de Markus ZusakQuatrième de couverture


Leur heure venue, bien peu sont ceux qui peuvent échapper à la Mort. Et, parmi eux, plus rares encore, ceux qui réussissent à éveiller Sa curiosité.
Liesel Meminger y est parvenu.
Trois fois cette fillette a croisé la Mort et trois fois la Mort s’est arrêtée.
Est-ce son destin d’orpheline dans l’Allemagne nazie qui lui a valu cet intérêt inhabituel ? Ou bien sa force extraordinaire face aux événements ? À moins que ce ne soit son secret… Celui qui l’a aidée à survivre. Celui qui a même inspiré à la Mort ce si joli surnom : la Voleuse de livres…

Nbr de pages : 633 / Éditeur : Pocket / Titre VO : The Book Thief

Mon avis

Voici un joli petit bijou ! Ce livre m’a transmis beaucoup d’émotions et le souvenir que j’en garderai ne risque pas de tomber aux oubliettes. Pourtant, ce n’était pas gagné d’avance. Les premières pages laissent perplexes et sont loin d’être accrocheuses. Il m’a fallu une centaine de pages pour vraiment m’intéresser au sort de cette fillette, recueillie par une famille allemande en temps de guerre. Et puis soudain, on entre tout entier dans l’histoire et on ne veut plus en ressortir.

Mise à part cette entrée en matière délicate, je n’ai que des éloges à faire à ce roman. Il y a tout d’abord cette approche originale consistant à placer la Mort comme première narratrice. Étrangement, elle nous est rapidement attachante et ses interventions sont souvent émouvantes. Eh oui, pas évident de faire un tel job en 1942… Je ne m’attendais pas à ce genre de confidences mi-amusantes mi-tragiques, qui font réfléchir sur cette folie qu’est la guerre. Les apparitions de la Mort sont intéressantes, mais restent somme toute assez rares ; l’histoire de Liesel se lit la plupart du temps comme une narration traditionnelle à la 3e personne.

Au fil des ans, j’en ai vu, des jeunes hommes qui croient se précipiter sur d’autres jeunes hommes. Il se trompent. Ils se précipitent vers moi. (La Mort)

En soi, l’histoire n’a rien d’exceptionnel. On nous raconte le quotidien de Liesel dans l’Allemagne nazie, les Jeunesses Hiltériennes, les parties de foot entre copains, la faim, le cortège de Juifs dans les rues, les raclées de l’institutrice, les nuits à apprendre la lecture. Mais la force de ce roman, ce sont les multiples merveilleux personnages qui nous donnent foi en l’humanité, que l’on aimerait rencontrer ou avoir dans sa famille. On s’attache bien sûr à Liesel, mais surtout à son papa de substitution, modèle d’amour et de générosité. Comment ne pas fondre devant ses démonstrations de patience, de gentillesse et d’humour ? On nous propose toute une galerie de personnes étonnantes, avec leurs qualités et leurs défauts, leurs faiblesses, leur envie de s’en sortir et de contribuer à quelque chose de vrai.

Parfois, je me dis que mon papa est un accordéon. Quand il respire et me regarde en souriant, j’entends les notes.

Et puis, on ne peut qu’être touché par le très beau rapport à la lecture que va développer Liesel au fil du temps. Apprendre à lire, jongler avec les phrases, comprendre le pouvoir des mots, découvrir le besoin irrépressible de se lier aux livres, de les avoir avec soi, d’en avoir un nouveau, et encore un autre, de les lire encore et encore jusqu’à plus soif. Impossible de rester de marbre face à cette fillette qui nous ressemble tant.

Des livres en veux-tu, en voilà. Chaque mur était couvert d’étagères pleines à craquer et pourtant impeccables. On distinguait à peine la peinture. Liesel avait rarement vu quelque chose d’aussi beau. Elle sourit, émerveillée. Dire qu’il existait une pièce comme celle-ci !

Et puis ce que je retiendrai surtout, c’est la sublime écriture de Markus Zusak. Ce roman est écrit avec émotion et une grande subtilité. L’auteur joue lui aussi avec les mots et leurs sens, pour nous offrir de jolies métaphores, des images qui marquent et que l’on veut garder en mémoire. La poésie de ce texte m’a beaucoup touchée, au point de m’arracher quelques larmes dans les moments les plus tristes. J’ai refermé le livre le cœur serré, et malgré un début chaotique, on peut dire que j’ai frôlé le coup de cœur.

Note : 9/10

Extras
Traductrice : Marie-France Girod
Première publication : mars 2007
Fiche Bibliomania
Markus Zusak est né à Sidney, de parents d’origine allemande et autrichienne.
L’auteur insère beaucoup de mots allemands dans son roman, qui nous plonge d’autant plus dans l’ambiance du pays.
Ce livre a fait l’objet d’une adaptation au cinéma en 2013 par Brian Percival.

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