Archives de Catégorie: Coup de coeur
Sélection de livres pour enfants à offrir… à Noël ou tout le reste de l’année ! [2]
La période des fêtes… Cette merveilleuse ambiance ! Le sapin à monter… Les gougouilles… Les promenades sous les petites lumières, avec gants et écharpe… Les vitrines des magasins qui scintillent… Les cadeaux à offrir… Hein, quoi ? Ah oui, c’est vrai, les cadeaux. Faut-il encore avoir des idées ! Eh bien moi, j’ai plein d’idées pour les enfants : des livres, des livres et encore des livres !
Cette période de fêtes, c’est l’opportunité parfaite pour moi de mettre en avant des albums et livres pour enfants. Parce que j’en lis plein, je les dévore, je les adore, mais je n’en parle jamais ici. Alors voilà, je répare tout ça. Comme l’année passée (clic), je vous ai préparé ici une petite sélection du meilleur du top des livres pour les moins de 12 ans : beaucoup d’humour, mais aussi du mystère, de la tendresse et de l’originalité. C’est parti !
Je veux un monstre !, d’Élise Gravel – Nathan (à partir de 4 ans)
J’adore le trait et l’humour d’Élise Gravel et elle fait encore une fois mouche avec cet album drôle et attendrissant qui nous fait voir les monstres d’une toute autre façon ! Eh bien oui, c’est maintenant de la dernière mode d’adopter un bébé monstre et il y en a pour tous les goûts : des grands, des mignons, des gloutons, des baveurs, des bavards, des puants, des rigolos. Mais attention, ce n’est pas de tout repos d’élever un monstre ! Voici une histoire loufoque à souhait avec des listes de bêtises trop drôles. Et à la fin, on peut même imaginer son propre monstre ! Alors, le vôtre, vous le préféreriez plutôt bruyant, gluant ou affectueux ?
Je vous recommande aussi chaudement la petite collection documentaire d’Élise Gravel qui est à mourir de rire : « les petits dégoûtants ».
Le Monstre du placard existe et je vais vous le prouver…, d’Antoine Dole et Bruno Salamone – Actes Sud Junior (à partir de 5 ans)
On continue avec les monstres, qui ont décidément la cote ! Dans cet album grand format, on rencontre un petit garçon qui jure mordicus qu’il y a un monstre dans son placard, preuves à l’appui ! Ben oui, c’est quand même pas sa faute à lui si ses jouets trainent toujours par terre ou s’il a une haleine fétide le matin… C’est le monstre du placard qui s’est amusé à tout déranger et à lui mettre de croutes de fromage dans la bouche pendant la nuit. L’album est parsemé de petites anecdotes plus amusantes les unes que les autres qui donnent presque envie aux enfants d’avoir à leur tour une grosse bête dans leur chambre qu’ils pourraient blâmer à tout va !
Imagine, de Aaron Becker – Gautier Languereau (à partir de 5 ans)
Je trouve cet album magnifique ! Aucune parole, aucun texte ici, que des belles grandes illustrations qui invitent l’enfant à voyager dans un monde enchanteur et à se laisser porter par son imagination et la poésie des images. Il pourra y suivre une jeune fille qui a trouvé un crayon magique : tout ce qu’elle dessine avec prend vie sous ses yeux. L’occasion rêvée d’échapper à son quotidien morose et de partir à l’aventure !
Un enfant parfait, de Michael Escoffier et Mathieu Maudet – Ecole des loisirs (à partir de 6 ans)
Un de mes duos préférés a encore frappé ! Après mes coups de cœur pour Bonjour facteur et Ouvre-moi ta porte (pour les plus petits), voici un album comme vous n’en avez encore jamais lu ! Une première histoire de science-fiction pour les enfants ! Oui, car nous voici dans un monde où l’on peut aller acheter son futur enfant au supermarché « L’enfant roi ». On vous y propose des surdoués, des promos sur les jumeaux, de futurs artistes et même… des enfants parfaits !! Un album drôle et malin qui fait au final un joli pied de nez aux parents avec une chute vraiment inattendue.
La Journée de Nip & Nimp, de Lionel Serre – Les Fourmis rouges (à partir de 5 ans)
Amoureux de l’absurde, ce livre est pour vous ! Qu’est-ce que j’ai pu pouffer en tournant les pages de ce petit album ! La rencontre avec ces deux compères est fabuleuse : Nip fait tout comme il faut, Nimp fait tout… n’importe comment. On joue avec les mots, les expressions, les illustrations pour donner des situations décalées et rigolotes.
Le Loup tombé du livre, de Thierry Robberecht – Mijade (à partir de 5 ans)
Une histoire de loup comme on en raffole tous, originale, où les livres et les contes tiennent une place de choix, et qui plus est, c’est Belge ! Cette fois, c’est au tour du Grand Méchant Loup de se retrouver dans le rôle de la victime ! Éjecté de son livre, il atterrit en format réduit dans la chambre d’un enfant, coursé par le chat à travers toute la bibliothèque familiale. Où trouver refuge ? Dans un autre histoire pardi ! Alors, il se glisse dans les autres livres, mais ce n’est pas gagné… On saute de livre en livre et on savoure cette histoire pleine d’humour !
Le Bain de Berk, de Julien Béziat – Pastel (à partir de 3 ans)
Une histoire toute mignonne, pour les plus petits, qui parle de doudou et de bain. Sauf que, c’est bien plus que ça ! Alors qu’on termine le livre, une dernière phrase nous surprend et illumine cette petite aventure de jouets. Bravo pour cette blague inattendue qui en fera rire plus d’un et donne envie de relire l’histoire avec un oeil neuf !
C’est pas ma faute, de Shinsuke Yoshitake – Nobi Nobi (à partir de 6 ans)
Vous les connaissez aussi toutes ces petites manies d’enfants : le doigt dans le nez, la chaise qui ne tient pas en place, les ongles rongés, les miettes éparpillées partout… (Bon ok, ça ne s’applique pas qu’aux gosses !) Eh bien, l’auteur a pour nous un scoop : ce n’est pas leur faute ! On va nous démontrer par A + B l’origine de toutes ces mauvaises manières de façon complètement farfelue. Il a vraiment une imagination de dingue ce gamin ; de quoi donner de bonnes idées à nos petites têtes blondes !
Et puis, si vous en voulez encore, les éditions Nobi Nobi publieront en février un album réponse à celui-ci : « C’est pas juste ». Cette fois, les enfants questionnent les injustes différences de traitements qui leur sont infligées. C’est vrai, pourquoi sont-il les seuls à devoir finir leurs légumes et se coucher tôt ? Ça promet d’être très comique (autant pour l’enfant que pour l’adulte !).
Crotte !, de Davide Cali et Christine Roussey – Nathan (à partir de 4 ans)
Après les mauvaises manières, on en revient à une des thématiques les plus populaires auprès des enfants : l’humour pipi-caca. Personnellement, celui-là je l’adore aussi ! Dans cet album, nous allons chercher ensemble après une solution au problème des pigeons, car oui on en a marre de leurs petites crottes partout. C’est agaçant enfin de se faire chier dessus en pleine rue ! Du coup, les experts se réunissent et nous proposent des chiens pour chasser les pigeons. Génial ! Le chien, c’est testé et approuvé, c’est l’ami de l’homme, c’est merveilleux. Sauf que les cacas sont toujours là, et ils sont maintenant 10 x plus gros et on ne fait plus un pas sans marcher dedans. Bon, que faire ? Pourquoi pas des mouches, pour nous débarrasser de toutes ces crottes ? Les problèmes et solutions s’enchaînent sous le ton délicieux de M. Cali et le trait pétillant de Mme Roussey et surtout sous le coup des éclats de rire !
Presque toute la vérité sur les lutins, de Clothilde Delacroix – Seuil Jeunesse (à partir de 6 ans)
Un album pour plus grands, de près de 100 pages et 8 chapitres de délires autour des lutins. L’auteur développe des histoires pleines d’inventivité pour expliquer le pourquoi de leurs habits verts et rouges (spoiler alert : cela a à voir avec le daltonisme), de leurs oreilles pointues ou de leur fanatisme pour les champignons. Un vrai régal !
Panique à la bibliothèque, de Eoin Colfer (illustré par Tony Ross) – Folio Cadet (à partir de 8 ans)
Une histoire sur le pouvoir des livres ! Comment deux gamins plus que réfractaires à la bibliothèque vont succomber au bonheur de la lecture… Dit comme ça, ça pourrait donner une petite morale un peu plan-plan, sauf que le duo auteur-illustrateur va fonctionner à merveille et nous offrir une histoire comique, subtile et tendre. Découvrez Will, son frère et la terrible bibliothécaire… Patator !
Horrible Henri, de Francesca Simon (illustré par Tony Ross) – Folio Cadet (à partir de 8 ans)
Henri… Quel horrible gamin ! Aucune morale, toujours à préparer la pire des mauvaises blagues, à rejeter la faute sur son adorable petit frère, à foutre la pétoche à ses copains, à faire tourner en bourrique les adultes. Terrifiant non ? Comment ? Ça vous tente de découvrir cet affreux bonhomme ? Malgré ses sales coups ? Oui, je dois avouer que c’est assez alléchant en fait… Bon j’avoue, j’ai adoré suivre Henri dans ses arnaques en tous genres. Un petit roman découpé en 4 histoires pour que les lecteurs moins aguerris puissent eux aussi profiter de l’humour dévastateur de notre héros.
Moi & ma super bande, de Timo Parvelo (illustré par Zelda Zonk) – Nathan (à partir de 8 ans)
Voici une petite bande d’écoliers bien sympathique, qui n’hésite pas à voler au secours de leur cher professeur quand celui-ci se met à agir de manière étrange. Il reçoit des lettres qui le mettent mal à l’aise, n’est plus aussi concentré et un jour, il saute même tout habillé dans la piscine. Non vraiment, c’est louche. Du coup, les élèves vont mener leur enquête… Vive les fausses moustaches et les coups de téléphone secrets. Leur verdict est unanime, leur prof reçoit des lettres de menace ! On suit toute cette enquête le sourire aux lèvres car on comprend vite qu’ils sont complètement à côté de la plaque. La chute est grandiose !
Wonderpark, de Fabrice Colin – Nathan (à partir de 9 ans)
Un livre d’aventures mystérieux plein de rebondissements dans un cadre alléchant : un parc d’attractions magique ! Nos jeunes héros vont devoir partir dans des mondes inconnus à la recherche de leur petite sœur qui vient de se faire kidnapper sous leurs yeux. Une série en 6 tomes qui nous font tour à tour visiter les différents mondes fantastiques liés au Wonderpark. Premier livre : direction Libertad et son monde de pirates.
Oniria, de B.F. Parry – Hachette (à partir de 11 ans)
Oniria, c’est le monde des rêves, où tout est permis ! L’auteure a donné libre court à son imagination et a créé toutes sortes de folles inventions, de créatures bizarres, de lieux exotiques et de péripéties pour son jeune et brave héros, Elliot, qui se rend au royaume des rêves. Il espère y trouver le marchand de sable qui pourra peut-être sauver son papa, dans le coma depuis des mois. On ne cesse de s’étonner à chaque nouvelle rencontre et on voudrait ne jamais quitter cet Oniria peuplé de délicieux rêves et de monstrueux cauchemars.
Le mystère du livre disparu, de Pierdomenica Baccalario et Eduardo Jauregui – Flammarion Jeunesse (à partir de 9 ans)
Catastrophe ! Tous les classiques ont été modifiés : des astronautes dans Le Livre de la Jungle, des pingouins dans Le Seigneur des Anneaux, et pire encore, Peter Pan tué par le capitaine Crochet d’un coup de sabre laser. Que faire ? Et pourquoi ne pas envoyer deux enfants à l’intérieur des histoires pour sauver la mise de leurs héros préférés ? Un roman plein de références, qui clame haut et fort l’amour de la lecture et qui nous emporte dans une aventure trépidante aux côtés d’Anna et Gabriel, deux fanas des livres.
Le destin (presque) timbré d’Étienne Durillon, d’Oren Ginzburg (illustré par Estelle Billon-Spagnol) – Grasset Jeunesse (à partir de 8 ans)
Étienne mène une vie monotone. Il se lève tous les jours à la même heure, prend le même bus, passe en revue les mêmes chiffres au boulot, regarde la même série, mange la même chose chaque soir. Jusqu’au jour où il tombe sur une publicité qui lui promet un changement de vie radicale : on lui promet l’amour, le succès, le bonheur. Pour 3999€, des Transformateurs de vie débarque incognito dans votre quotidien pour tout chambouler. Étienne tente sa chance et commence à voir sa vie d’un autre oeil. Ce clochard en bas de chez lui, serait-il un des Transformateurs ? Et cette vieille dame en moto ? Une belle ode à la vie qui mérite toujours d’être vécue à fond, avec cette histoire pleine de tendresse et son petit vent de malice.
Les enfants les pires du monde, de David Walliams (illustré par Tony Ross) – Albin Michel Jeunesse (Witty) (à partir de 8 ans)
On termine avec David Walliams, un auteur chouchou (qui m’avait déjà ravie avec Tatie pourrie) et une troisième mention pour Tony Ross (dont je me régale toujours des dessins). L’auteur s’essaie cette fois aux nouvelles et ça donne un résultat génial ! Des petits portraits d’enfants plus drôles et dégoûtants les uns que les autres. Ces gamins sont vraiment tous déjantés et infernaux. Il n’y en a pas un pour rattraper l’autre et leur différente tare (prouts, doigts dans le nez, poux, et j’en passe) feront bien rire les plus jeunes. Qui de Mathieu le pouilleux, Gustave-la-bave ou encore Clara Cra-cra remportera la palme du pire enfant du monde ?
Oniria, de B.F. Parry
Mon résumé
Alors que son père est tombé dans un mystérieux coma, Eliott découvre, grâce à sa grand-mère, l’existence d’Oniria, le monde des rêves. Eliott aurait la faculté de s’y rendre, non pas en simple spectateur comme vous et moi chaque soir, mais en tant que Créateur. Il aura pour mission d’y retrouver le Marchand de sable, qui serait probablement au courant de la condition inhabituelle de son papa. Alors que l’état de celui-ci se détériore, Eliott va se rendre compte qu’une instance avec cet éminent membre d’Oniria n’est pas si facile à avoir, surtout quand les cauchemars deviennent de plus en plus instables.
Nbr de pages : 336 + 336 + 278 = 950 / Éditeur : Hachette
Mon avis
Garanti sans spoilers !
En refermant le premier tome, j’avais mille et une images en tête et un mot en bouche : waouh ! Un vrai coup de cœur ! Quel monde fourmillant de créatures originales, de lieux inattendus et exotiques, de situations incongrues… Eh oui, nous sommes dans le monde des rêves et tout est permis ! Créer Oniria, c’était la porte ouverte aux inventions les plus folles et on sent que B.F. Parry s’est prêtée au jeu avec beaucoup de plaisir. Elle s’en donne à cœur joie et imagine toutes sortes de rencontres et de péripéties pour son jeune et brave héros, Elliot.
C’est une sensation grisante de pouvoir créer tout ce qu’on imagine.
C’est un roman accessible pour les plus jeunes, mais cela n’empêche pas l’auteure d’avoir réfléchi en profondeur à son monde : tout se tient et les révélations trouvent toujours réponse plus loin dans l’histoire. On sourit en voyant les astuces mises en place par le marchand de sable et ses sbires pour nous endormir ; du coup, on analyse nos phases de sommeil d’une toute autre façon après avoir lu ce livre. C’est tout à fait fascinant.
Le premier tome m’a émerveillée par tous ses petits détails et la fondation même du monde des rêves. On va de surprise en surprise et on tâte un peu les possibilités d’un tel monde. Par la suite, l’intrigue va prendre de l’ampleur, les enjeux vont se dessiner et dans le troisième tome, on se retrouve au cœur de l’aventure et de l’action, dans un livre plus sombre, plus triste et plus mature.
Il avait oublié la chance qu’il avait de pouvoir apprendre. Pour les Oniriens comme Katsia et Farjo, c’était impossible. Leur Mage les créait avec un certain nombre de capacités – dont certaines pouvaient être extraordinaires, comme les facultés au combat de Katsia ou le don de métamorphose de Farjo – mais ils ne pouvaient pas en acquérir de nouvelles.
Quand on se plonge dans Oniria, on voudrait ne plus jamais devoir le quitter ! C’est le genre de livres que j’aurais rêvé découvrir pendant mon enfance mais que je suis ravie de ne pas avoir loupé pendant mon « adulescence ». Le soir, maintenant, je ne peux m’empêcher de m’endormir en pensant à Oniria et aux folles aventures qui m’y attendent !
Ma note : 9,5/10
Extras
Première publication : tome 1 – octobre 2014 / tome 2 – avril 2015 / tome 3 – octobre 2015
Fiche Bibliomania
Le 4e et dernier tome d’Oniria, sortira début novembre et s’intitulera Le réveil des fées. Mais l’auteure a encore sous le coude des idées pour un préquelle ou une suite !
Interview de B.F. Parry ici :
« Pour Oniria, tout est parti de l’idée simple d’un univers parallèle au nôtre où vivraient nos rêves et nos cauchemars. Cette idée-là est en quelque sorte « tombée du ciel » : je l’ai eue en me réveillant un matin après un rêve particulièrement mouvementé. Mais ensuite il m’a fallu près de 6 mois pour construire un univers cohérent. J’ai commencé par me renseigner, lire de la philo, de la socio, du Freud, du Jung, du Mircea Eliade, et même des articles de médecine… Je voulais que mon univers soit cohérent avec ce que l’on sait des rêves aujourd’hui. Une idée en appelait une autre, et de fil en aiguille j’ai bâti le fonctionnement d’Oniria et ses interactions avec notre monde. »
Retrouvez B.F. Parry sur la page Facebook d’Oniria, où elle est très active !
Première incursion d’Eliott à Oniria
Elia, la passeuse d’âmes, de Marie Vareille
Elia a 16 ans, elle appartient à la caste la plus élevée d’une société injuste où une partie de la population, les Nosobas, est réduite en esclavage par les plus puissants. Elle officie en tant que Passeuse d’âmes, c’est-à-dire qu’elle euthanasie tous ceux qui sont dangereux ou inutiles pour la Communauté, jusqu’au jour où un jeune homme la convainc de le laisser vivre. À partir de ce moment-là, parce qu’elle n’a pas obéi aux ordres, elle sera condamnée et devra s’enfuir et se cacher parmi les Nosobas, ce qui fera changer son regard sur le monde dans lequel elle vit.
Nbr de pages : 320 / Éditeur : PKJ
Mon avis
Je ne me serais peut-être pas retournée sur ce livre, si je ne l’avais pas eu sous la main lors d’une de mes pauses midi. Et grand (très grand) mal m’en aurait pris car j’ai adoré cette histoire ! Je n’aime pas trop les comparaisons, mais pour moi, il a tout à fait sa place parmi les grands du genre, parmi les dystopies qui marquent vraiment, qui font vraiment réfléchir tout en restant assez subtiles pour se fondre dans un cadre hors du temps, dans un univers taillé de toutes pièces avec originalité. J’ai retrouvé les mêmes émotions et la même addiction ressenties lors de mes lectures de Hunger Games ou Divergent, et pour moi, ça veut déjà tout dire ! (Bref, je viens de faire ce que je n’aime pas faire, mais c’est pour que vous sachiez l’ampleur de mon enthousiasme.)
On retrouve bien sûr les canevas du genre, avec des castes, des dirigeants qui s’en foutent plein la panse pendant que d’autres triment dans les mines 7 jours sur 7 pour contenter le beau monde, on se prend en pleine figure les injustices d’un régime aberrant, et au milieu de tout ça, va naître une héroïne, une jeune femme pas comme les autres, qui va petit à petit ouvrir les yeux sur son quotidien. Rien de bien nouveau sous le soleil, allez-vous me dire… Mais ça fonctionne diablement bien et on oublie tout ce qu’on a déjà pu lire pour se laisser porter par Elia et par son univers. Et pour changer des dystopies ou YA traditionnels, ici on ne retrouve quasiment pas de romance et ça ne fait pas de mal, laissant plus de place à l’univers, à l’action et à l’ambiance.
J’ai vraiment tout aimé dans cette histoire, mais par-dessus tout, c’est l’univers qui m’a séduite. Un univers finement décrit et totalement immersif qui a d’ailleurs donné du fil à retordre à l’auteure (voir interview ci-dessous) ! Moi, je lui tire mon chapeau. Et voici un aperçu des découvertes qui vous attendent : dans ce monde imaginaire, on croise les puissants Kornésiens, les Askaris qui s’occupent du commerce et les Nosobas, marqués d’un grand N sur le bras pour qu’on repère d’un seul coup d’œil les rebuts de la société. On peut y devenir Passeur d’âmes, ces « médecins » qui, sans état d’âme, euthanasie toutes les personnes qui ne sont plus utiles à la communauté (les vieux, les infirmes, les dangereux, etc.). On peut s’engager au Conclusar, qui forme les Défenseurs ou travailler comme un forcené dans les mines de Phosnium, la nouvelle énergie du siècle. On peut facilement s’acheter de la Redmoon, cette drogue supposée augmenter les capacités physiques. On peut vivre comme un miséreux dans le Dédale, cette ville souterraine pleine de ramifications où peu savent s’y repérer. Bref, Marie Vareille a créé tout un décor pour ses personnages et on le découvre avec merveille.
Règle 1 : les êtres humain ne naissent pas libres et égaux en dignité et en droit. Chacun a pour devoir envers la communauté de respecter sans la questionner, la place qui lui est attribuée en fonction de sa naissance. […]
Règle 2 : la communauté est tout, l’individu n’est rien. Il ne sert qu’à faire prospérer la société dans son ensemble. Chacun a été créé pour une raison. […]
Règle 3 : l’ordre est l’essence du bonheur. Le respect absolu des règles est la base du bien commun, tout écart des commandements d’Hubohn représente un pas vers la destruction de la communauté et sera puni comme tel. […]
Règle 4 : pour éviter la propagation de maladies impures au sein des castes supérieures, tout contact physique entre deux membres de classes différentes est strictement interdit.
D’ailleurs, ce roman est très visuel : on vit chaque scène dans sa tête comme si on y était, tant les descriptions des lieux sont vivantes, tant les personnages sont crédibles. J’imagine aisément ce livre devenir un nouveau succès cinématographique, après la case best-seller en librairie. En tout cas, c’est tout ce que je lui souhaite (ou alors, je garde ce petit coup de cœur rien que pour moi, j’hésite encore).
Je pensais avoir affaire à un tome unique et je me disais que c’était une bonne chose, que ça changeait. Et puis j’avançais dans l’histoire et je pestais déjà de voir l’histoire toucher à sa fin trop vite, j’en voulais encore, j’imaginais déjà une terrible et longue destinée pour Elia. Et là je me rends compte sur le net qu’en fait, oui, ce sera une trilogie. Joie ! Le roman se termine de très jolie façon et on ne peut s’empêcher de retourner lire le premier chapitre qui nous annonçait déjà cet ultime revirement de situation. Je suis donc ravie de savoir que je pourrai retrouver Elia dans un an et que son histoire est loin d’être finie. En plus, le prochain tome risque d’être des plus palpitants, étant donné le futur changement de cadre ! J’ai déjà hâte !
Ma note : 9,5/10
Extras
Première publication : mai 2016
Fiche Bibliomania
Marie Vareille est née en 1985 et tient un très chouette site, où elle dispense de nombreux bons conseils liés à l’écriture.
Interview de Marie Vareille ici :
L’univers développé dans Elia est très creusé. Où avez-vous puisé votre inspiration pour le construire et le rendre si palpable et crédible ?
L’univers est ce qui ma donné le plus de fil à retordre. Jusqu’ici je n’avais écrit que des romans contemporains et je n’avais jamais imaginé que ce serait aussi complexe de créer un univers imaginaire et pourtant j’ai adoré l’exercice. C’est bête, mais dans un roman contemporain, c’est facile de rendre une scène visuelle, qu’on la situe dans une soirée, un café à un cours de gym ou dans un supermarché, le lecteur visualise tout de suite l’environnement car ce sont des endroits qui font partie de son quotidien. Dans un nouvel univers, il faut tout réinventer, depuis les vêtements, jusqu’au matériaux de construction en passant par la nourriture, les cours enseignés à l’école, les moyens de transports, de communiquer, la monnaie, les lois etc. Pour tous les éléments je suis partie de la réalité.
Comment est née Elia ?
À Châtelet-Les Halles à une heure du matin, j’ai croisé une toute jeune fille qui marchait d’un pas vif, la tête rentrée dans les épaules, comme si elle fuyait. Elle portait un bonnet qui dissimulait complètement ses cheveux à l’exception de quelques mèches rousses. Je ne sais pas pourquoi, mais ça m’a interpellée. Je me suis demandée où elle allait, j’ai commencé à m’imaginer qu’elle sortait d’une clinique où on euthanasiait les gens, qu’on l’appelait la Passeuse d’âmes et qu’elle était obligée de se cacher parce qu’elle était rousse… C’est une habitude pour moi de commencer perpétuellement des histoires en fonction des lieux ou des gens que je croise, la plupart n’ont jamais de suite, mais quand une histoire se rappelle plusieurs fois à mon souvenir, c’est qu’il faut que je l’écrive.
Sélection de livres pour enfants à offrir… à Noël ou tout le reste de l’année ! [1]
Comme moi, vous êtes à la bourre pour vos cadeaux de Noël ? Vous vous dites, pourquoi pas un livre ? Ou vous êtes toujours en quête de pépites en littérature jeunesse ? Vous adorez voir les yeux de vos petits chérubins s’agrandir de plaisir devant des cadeaux livresques ? Pour les uns comme pour les autres, voici pour la première fois sur le blog une sélection de livres pour les moins de 12 ans. Une fois n’est pas coutume, j’ai voulu mettre en avant tous ces albums, BD et petits romans que je découvre avec grand plaisir cette année dans le cadre de mon nouveau job de libraire jeunesse.
Un petit panel de tout ce qui me plaît le plus en littérature pour enfants : des créations originales de maisons d’édition qui proposent des livres intelligents et amusants. Beaucoup de nouveautés, mais pas que, beaucoup d’humour aussi, mais pas que ! Il y en a pour tous les goûts, dans tous les styles.
Et je décline toute responsabilité en cas de fous rires ou de « lecturite aigüe » !
Le livre qui dort, de Ramadier & Bourgeau – École des loisirs, Loulou & Cie (à partir de 2 ans)
Ce duo fonctionne à merveille ! Après nous avoir offert des pépites telles que Au secours, voilà le loup ! et Manger un loup, voici un album encore plus original où l’on propose à l’enfant de s’adonner au petit rituel du soir avec… son livre. À son tour, pour une fois, de poser les indispensables questions du soir (As-tu bien fait pipi ? As-tu bien brossé tes dents ?) et de raconter une petite histoire avant d’éteindre la lumière et de mettre son livre au dodo.
Monsieur Lion s’habille, de Britta Teckentrup – Bayard Jeunesse (à partir de 1 an et demi)
Monsieur Lion est invité à une fête. Il va falloir lui trouver une tenue appropriée… mais c’est sans compter son compère le singe qui lui propose toutes sortes de costumes débiles et déjantés. Les habits se succèdent de page en page, laissant un trou pour la tête de Lion qui, décidément, ne semble pas convaincu ! Finalement, ne vaudrait-il mieux pas y aller tout nu ?
Ouvre-moi ta porte, de Michaël Escoffier & Matthieu Maudet – École des loisirs, Loulou & Cie (à partir de 2 ans et demi)
Voilà un autre duo qui me ravit à chaque fois ! Vous aviez sans doute adoré Bonjour docteur et Bonjour facteur, les revoici pour un album en noir et blanc, s’inspirant de la célèbre comptine, bourré d’humour et de clins d’œil, avec plein de volets à ouvrir. Vous allez être surpris par la tournure des événements…
Petite main petit pouce : au cirque !, de Martine Perrin – Seuil Jeunesse (à partir de 1 an et demi)
Un bel album à lire, ou plutôt à jouer avec ses petites menottes. Pour cette visite au cirque, on proposera à l’enfant de participer au spectacle, en sautant, de page en page, d’une attraction à l’autre : taper sur le tambour, toucher très vite toutes les balles du jongleur, grimper avec ses petits doigts sur le cou de la girafe. Un concept très sympa qui permet de faire participer l’enfant à la lecture et je vous promets qu’on s’amuse beaucoup !
Prendre & donner, de Lucie Félix – Les Grandes Personnes (à partir de 2 ans)
Voici enfin mon petit chouchou : un petit imagier des verbes et des contraires, ludique et interactif. À chaque page, il y a une forme à retirer, puis à replacer à l’endroit prévu la page d’après. On prend, puis on donne. On casse, puis on reconstruit. Un livre-puzzle pour tout-petits, qui réserve quelques jolies surprises et permet à l’enfant de découvrir des actions simples qu’il peut réaliser tout seul ou avec l’aide d’un adulte.
Mirlificochet, méchant sorcier !, de Fabienne Morel et Debora Di Gilio – Syros (à partir de 4 ans)
On commence par un livre-CD… Un conte musical d’un duo de conteuses très original : une Italienne et une Bretonne, ça devient « Huile d’olive & Beurre salé » ! Après avoir revisité les contes de notre enfance, comme dans L’Ogresse poilue, la version italienne du Petit Chaperon rouge, elles nous racontent cette fois l’histoire de Mirlificochet, ce sorcier qui a trouvé un grain de blé et lance des sorts à tout va pour que ce qui est petit devienne plus gros. Une histoire rythmée et pleine d’humour, chantée et racontée par deux conteuses exceptionnelles, à l’énergie débordante !
« Il s’appelle Mirlificochet. Il est méchant. Il sent mauvais. »
Découvrez vite les premières minutes :
Troisième branche à gauche, d’Alexandra Pichard – Les Fourmis rouges (à partir de 4 ans)
Un bel album, mais pas que ! Lancez-vous dans une aventure déjantée au plus haut des cimes… Notre petite héroïne part à la recherche de son chat qui a filé dans un arbre, mais elle va faire bien des rencontres insolites avant de le retrouver. Et ce n’est pas la seule à avoir perdu quelque chose : à chaque étage, un nouveau personnage, chaque fois à la recherche d’un objet égaré. Il vous faudra plusieurs lectures et un bon sens de l’observation pour tous les retrouver, semés au gré des pages. On s’y amuse vraiment beaucoup dans ces branches d’arbre !
Le pigeon a besoin d’un bon bain !, de Mo Willems – École des loisirs, Kaléidoscope (à partir de 3 ans)
Alors celui-là, c’est le fou rire garanti ! Qu’est-ce qu’il est têtu et zinzin ce pigeon… Il est crotté de la tête au pied, il pue (même les mouches n’osent plus l’approcher) et pourtant il refuse de prendre son bain et compte bien nous convaincre de son point de vue, jusqu’à l’hystérie générale. À chaque nouveau titre, on se bidonne, mais ce petit dernier dépasse toutes nos attentes !
Y a-t-il un chien dans ce livre ?, de Viviane Schwarz – École des loisirs, Pastel (à partir de 3 ans)
Voilà trois chats très rigolos à rencontrer, qui vont directement interpeller le lecteur à coups de questions et recommandations ! Mais pourquoi tout ce remue-ménage ? Quoi ? Il y aurait un chien dans ce livre ?? Nous voilà prêts pour une petite partie de cache-cache pour retrouver ces chats qui ont une peur bleue des chiens… Il y a plein de cachettes à découvrir et de petits volets à soulever. Bref, un livre interactif GÉNIAL !
Émile est invisible, de Vincent Cuvellier & Ronan Badel – Gallimard Jeunesse (dès 5 ans)
Émile, on ne peut que l’adorer. Sa vision très particulière des choses, sa détermination, ses idées loufoques, son ironie, son espièglerie… auront raison de vous ! On retrouve Émile dans une dizaine de titres, mais franchement, celui-ci nous propose une chute particulièrement savoureuse. Cette fois, Émile a décidé de devenir invisible parce que le repas prévu par maman (des endives), ça ne lui parle pas du tout (du tout). Mais son plan ne va pas se dérouler tout à fait comme prévu (ou peut-être que si finalement…).
Le livre sans images, de B.J. Novak – École des loisirs (dès 4 ans)
Il ne paie pas de mine comme ça… mais je vous promets de franches rigolades si vous osez vous lancer dans la lecture de cet album surprenant ! Un livre-piège pour l’adulte qui va devoir lire tout (je dis bien tout) ce que contiennent ces quelques pages et se lancer dans un vrai spectacle de comédien. Vous allez peut-être vite regretter de l’avoir ouvert, mais les enfants eux vont franchement se marrer. La preuve en vidéo :
Mon Papa au zoo, de Coralie Saudo & Kris Di Giacomo – Frimousse (à partir de 5 ans)
Voilà comment revisiter la relation père-fils de façon hilarante et décalée. Eh oui, quand les rôles s’inversent, tout n’est pas plus gai ! Papa s’est réveillé un dimanche matin en criant dans toute la maison qu’il veut aller au zoo. Papa est déchaîné. Comment petit fiston va-t-il arriver au bout de cette journée avec un papa qui ne tient pas en place ? Un album génial qui fera rire petits et grands.
Amanda et les amis imaginaires, de A.F. Harrold (illustré par Emily Gravett) – Seuil Jeunesse (à partir de 9 ans)
Amanda est une petite héroïne super attachante, qui n’a pas sa langue dans sa poche, n’est jamais à court d’idées de jeux, toujours en soif d’aventures. C’est donc tout naturel qu’elle se crée un ami imaginaire pour l’accompagner dans ses délires d’enfant. Jusqu’au jour où arrive un étrange bonhomme capable de voir les amis imaginaires et qui ne semble pas leur vouloir du bien… au contraire ! Une histoire un peu sombre (le méchant vieux file une de ces frousses) dont l’atmosphère est superbement rendue par les illustration d’Emily Gravett, mais surtout une histoire qui invite à partir à l’aventure et à laisser libre court à son imagination. Un vrai beau retour à l’enfance, pour ma part !
Tatie pourrie, de David Walliams (illustré par Tony Ross) – Albin Michel Jeunesse (à partir de 9 ans)
Un autre conte un peu cruel, mais tout aussi savoureux ! Sally se retrouve ligotée dans sa chambre après un accident qui l’a rendue orpheline, sous l’œil perçant de sa tante qui va tout faire pour récupérer son héritage. L’histoire peut paraître dramatique, mais je vous promets qu’on rit et sourit beaucoup devant cette horrible tatie, qui est moche, méchante, sadique et complètement tarée… Humour noir et mordant sont au rendez-vous et moi, je rempile direct au prochain roman de cet auteur génial ! Pour les fans de Matilda et Maman, j’ai raté l’avion. Mon avis détaillé ici.
L’école des Massacreurs de Dragons, de Kate McMullan (illustré par Bill Basso) – Folio Cadet (à partir de 8 ans)
Quel plaisir de lecture ! Le jeune Wiglaf, entouré de frères brutaux et idiots et de parents ridicules et ignares, aimerait tellement pouvoir tout plaquer et avoir une vie digne de ce nom. L’occasion se présente sous la forme d’une invitation à l’école des massacreurs de dragons, sauf que… Wiglaf a déjà du mal à tuer une mouche alors là, c’est pas gagné ! Le voilà tout de même parti pour une aventure délirante, pleine de rencontres insolites, de magie, de farces et de cours inattendus dans cette école particulière.
Archie Greene et le secret du magicien, de D.D. Everest – Bayard Jeunesse (à partir de 9 ans)
Archie, apprenti relieur dans une librairie pleine de mystère… Une sorte de petit Harry Potter avant l’heure, même si on se détache assez vite des comparaisons pour se lancer dans cette aventure riche en surprises et en trouvailles : des dizaines d’objets magiques, de livres fantastiques aux propriétés étonnantes, de métiers inattendus, de créatures terrifiantes. Ce petit roman est prenant et intrigant, plein de fantaisie, de magie et bien sûr… de livres, alors forcément, je ne pouvais qu’aimer ! Mon avis détaillé ici.
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Gregor, de Suzanne Collins – Hachette Jeunesse (à partir de 10 ans)
Une superbe découverte et un régal de retrouver l’auteur des Hunger Games et sa plume affutée et irrésistible. On suit ici Gregor et sa petite sœur de 2 ans dans une quête pleine de rebondissements où l’on découvre avec émerveillement le Souterre, peuplé d’immondes créatures : des cafards, des chauves-souris, des rats… géants. Un monde fantastique qui fait froid dans le dos et une mystérieuse prophétie attendent nos jeunes héros.
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Mademoiselle Zazie a-t-elle un zizi ?, de Thierry Lenain et Delphine Durand – Nathan (à partir de 7 ans)
Je termine la sélection des petits romans par une pépite pour les plus jeunes. Un premier petit roman qui nous ravit par son culot et ses idées bien senties. Zazie, cette gamine espiègle qui adore jouer au foot et dessiner des mammouths, débarque dans une nouvelle école et se lie d’amitié avec Max, qui se retrouve devant un gros point d’interrogation. On lui a toujours expliqué que les garçons avaient des zizis et les filles des zézettes. Mais Zazie est particulière… Serait-elle une fille avec zizi ? On mène l’enquête avec le sourire aux lèvres.
Le Grand Méchant Renard, de Benjamin Renner – Delcourt (à partir de 9 ans)
On commence avec une BD tout public : assurément, elle ravira autant les enfants, les ados que les adultes et elle a d’ailleurs déjà fait ses preuves ! On est tour à tour attendri et révolté par ce renard pathétique, qui meurt de faim mais ne parvient pas à faire ressortir son côté bestial. Les poules lui rient au nez, le grand méchant loup se désespère d’un jour pouvoir lui apprendre ses astuces. Alors, il décide de kidnapper des poussins, de les élever et de les dévorer. Évidemment, c’était compter sans son petit cœur d’artichaut. Des gags simples, mais hilarants !
Ninn, tome 1 : La Ligne noire, de Johan Pilet et Jean-Michel Darlot – Éditions Kennes (à partir de 10 ans)
Ninn a été trouvée bébé sur une ligne de métro désaffectée et recueillie et élevée par deux ouvriers. Alors évidemment, elle est fascinée par tout ce qui touche au métro et toujours à la recherche d’informations liées à ses origines. Petit à petit, le fantastique s’immisce dans l’histoire : d’étranges rêves tout d’abord, puis des créatures surnaturelles. Que va découvrir Ninn au plus profond du métro ? Un cadre peu commun pour ce premier tome plein de promesses.
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Zita, la fille de l’espace, de Ben Hatke – Rue de Sèvres (à partir de 9 ans)
Une aventure dans l’espace trépidante, pleine de robots et de personnages haut en couleur. Zita a ouvert un portail vers une autre galaxie et son ami Joseph a été kidnappé par un extra-terrestre à tentacules. Zita n’a pas froid aux yeux et va se lancer dans une aventure haletante pour sauver son ami. Rencontres insolites, batailles et jolies amitiés sont au rendez-vous pour cette fabuleuse histoire, qui prônent de bien belles valeurs.
Kiki et Aliène, de Paul Martin et Nicolas Hubesch – BD Kids (à partir de 9 ans)
On continue avec les extra-terrestres, dans un autre registre, complètement loufoque. Quelle rencontre avec ces deux étranges bonhommes qui débarquent chez nous et s’étonnent de toutes nos coutumes et technologies. On se moque gentiment de notre civilisation et c’est un vrai régal. Toutes les tranches de notre vie y passent, du foot aux vacances, du GSM à la nourriture. Une petite BD moins connue, mais qui vaut franchement le coup d’œil !
Où es-tu Léopold ?, de Vincent Caut et Michel-Yves Schmitt – Dupuis (à partir de 7 ans)
Des petits gags de quelques pages pour les plus jeunes, même si les plus grands ne cacheront pas leur plaisir en lisant les bêtises du petit Léopold, qui se découvre un jour le don d’invisibilité. Un pouvoir qu’on a tous un jour souhaité avoir ! On se rend compte de toutes les farces possibles et Léopold a des centaines d’idées pour embêter sa sœur… qui n’est pas près de se laisser faire pour autant !
La Balade de Yaya, de Golo Zhao et Jean-Marie Omont – Éditions Fei (à partir de 9 ans)
Gros coup de cœur pour le point final de cette sélection ! Yaya est une petite héroïne intrépide qui se retrouve seule, prise dans le chaos de la guerre en Chine, à la recherche de ses parents. Elle va se lier d’amitié avec Tuduo, petit vaurien des rues, obligé de mendier pour le compte d’un tyran. Leur histoire est vraiment émouvante et trépidante, surtout lorsque l’on découvre que Yaya a la faculté de parler aux animaux, ce qui va bien l’aider dans sa très longue quête à travers tout le pays.
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La Passe-miroir, de Christelle Dabos
Résumé de l’éditeur
Sous son écharpe élimée et ses lunettes de myope, Ophélie cache des dons singuliers : elle peut lire le passé des objets et traverser les miroirs. Elle vit paisiblement sur l’Arche d’Anima quand on la fiance à Thorn, du puissant clan des Dragons. La jeune fille doit quitter sa famille et le suivre à la Citacielle, capitale flottante du Pôle. À quelle fin a-t-elle été choisie ? Pourquoi doit-elle dissimuler sa véritable identité ? Sans le savoir, Ophélie devient le jouet d’un complot mortel.
Nbr de pages : 528 + 560 = 1088 / Éditeur : Gallimard Jeunesse
Mon avis
Garanti sans spoilers !
Joie ! Délice ! Jubilation ! Voilà ce que l’on ressent quand on lit la Passe-miroir et qu’on se délecte de cet univers richissime, plein de détails et de surprises, qu’on se lie d’amitié avec toutes sortes de personnages plus farfelus et épatants les uns que les autres. Bref, cette saga géniale file tout droit dans mes coups de cœur et je vous invite grandement à la découvrir par vous-même ; vous ne serez pas déçus !
On dit souvent des vieilles demeures qu’elles ont une âme. Sur Anima, l’arche où les objets prennent vie, les vieilles demeures ont surtout tendance à développer un épouvantable caractère. Le bâtiment des Archives familiales, par exemple, était continuellement de mauvaise humeur.
Tout dans cette histoire prête à l’émerveillement. Les premiers chapitres nous plongent dans un monde éclaté constitué d’arches et de familles gigantesques aux pouvoirs surprenants. La jeune Ophélie peut lire le passé des objets (qui deviennent parfois de vrais personnages à eux tout seuls tant ils sont influencés par les émotions de leur propriétaire) ou passer à travers les miroirs pour se rendre d’un endroit à un autre. Sa vie bascule lorsqu’elle est forcée d’épouser un homme froid et énigmatique et de quitter son arche pour le Pôle et sa cour, où fourmillent toutes sortes de complots, d’alliances et de meurtres. Pas facile de distinguer le vrai du faux dans une arche où les puissants peuvent créer des illusions phénoménales, cachant aux yeux de tous la réalité.
– La cour ! souffla Roseline en grattant le papier de sa plume. Un bien joli mot pour désigner une grotesque scène de théâtre où les coups de poignard se distribuent dans les coulisses.
Une fois embarqués à la Citacielle avec Ophélie, on ne lâche plus le livre. Christelle Dabos a un vrai talent de conteuse et qu’est-ce qu’elle écrit bien ! Elle insuffle à son histoire plein de mystère et distille les réponses au compte-goutte : à chaque fin de chapitre, on a envie d’enchaîner, d’en savoir plus. Mais surtout, on est sans cesse surpris par la tournure des événements, l’auteure nous entraîne là où on ne s’y attend pas et ça, qu’est-ce que c’est bon ! Sans parler de la multitude de personnages inventés, qui apportent chacun un petit plus. On a beau ne pas savoir sur quel pied danser avec eux, je les adore tous, que ce soit Thorn, l’intrigant fiancé d’Ophélie, Archibald, l’ambassadeur coquin et frivole, ou les tantes Bérénilde et Roseline, froides aux premiers abords mais qui nous touchent en plein cœur au fur et à mesure qu’on découvre leur fragilité.
C’est une saga aboutie, réfléchie, fascinante. On reprend sa lecture, en fin de journée avec avidité. C’est comme se glisser dans un cocon moelleux, dans lequel on sait qu’on va passer des heures délicieuses à se prélasser. Voilà ce que je ressens chaque fois que je me replonge dans la Passe-miroir. C’est rare que j’enchaîne un tome 2 directement à sa sortie, mais là impossible de résister tant j’aurais aimé que le tome 1 ne s’arrête jamais… Les deux romans sont aussi remarquables l’un que l’autre ; on continue de découvrir le monde des arches et toutes ses subtilités, avec de nouvelles intrigues, de nouveaux questionnements et encore plus d’interactions entre Ophélie et Thorn (miam miam !).
Quelle horreur quand je pense qu’il faudra encore attendre des mois, peut-être des années avant la suite… Mon conseil sera donc : lisez cette saga ! Mais attendez peut-être quelques années qu’elle soit achevée. Non allez qu’est-ce que je raconte, foncez !
Note : 9,5/10
Extras
Première publication : tome 1 – juin 2013 / tome 2 – octobre 2015
Fiche Bibliomania
Christelle Dabos prévoit 4 romans pour sa saga.
Ses inspirations : Marcel Aymé, J.K. Rowling, Philip Pullman,
Hayao Miyazaki, Alice au pays des merveilles.
Lieu de résidence : La Belgique !
« J’ai grandi sur la Côte d’Azur, mais je vis actuellement en Belgique, un pays qui m’inspire énormément pour écrire : la pluie, les maisons, les gens… La Passe-miroir est née ici. »
(suite de l’interview par Vavi ici)
Locke & Key, de Joe Hill et Gabriel Rodriguez
Mon résumé
À la suite du meurtre de leur père, Bode, Tyler et Kinsey Locke emménagent avec leur mère à Keyhouse, la maison d’enfance du défunt, située à Lovecraft. Ils vont rapidement découvrir une série de clés dotées de propriétés surnaturelles incroyables. La famille Locke tente de laisser derrière elle ses démons et de prendre un nouveau départ, mais c’est sans compter un être mystérieux et malfaisant, qui semble très intéressé par la famille Locke et leurs clés… Il n’hésitera pas à utiliser tous les moyens possibles pour arriver à ses fins, du plus astucieux au plus abominable.
Éditeur : Milady Graphics / Titre VO : Locke & Key
Mon avis *garanti sans spoiler*
Je lis de plus en plus régulièrement des BD, sans y trouver vraiment mon bonheur. Elles me semblent souvent trop courtes, l’histoire survolée, manquant de détails… Je n’arrive pas à m’attacher suffisamment aux personnages, tout se déroule trop vite et voilà que c’est déjà terminé. Bref, je ne ressens pas les mêmes émotions qu’en me glissant dans un bon gros bouquin. Sauf que voilà, il y a Locke & Key. Une saga de 6 comics d’environ 170 pages chacun. Et là, je peux vous dire qu’on ne ressort pas indemne de cette histoire et que des détails, des émotions, de la complexité, il y en a à revendre. En un mot, c’est trop méga-giga-bien !
L’un des principaux attraits de Locke & Key, c’est son originalité. L’idée de ces clés magiques est géniale et utilisée avec brio ; chacune d’entre elles a un rôle à jouer. Chaque détail a son importance. Certains, a priori négligeables, finissent tôt ou tard par prendre tout leur sens, parfois plusieurs tomes plus loin. Tout se tient parfaitement, chaque page des six tomes formant une pièce d’un gigantesque puzzle. Et tout au long de la série, le suspense reste présent, au fur et à mesure que les pièces s’imbriquent les unes dans les autres. Joe Hill a vraiment des idées démentes et se place en digne héritier de son père, Stephen King, avec qui il semble partager certains thèmes de prédilection.
L’autre grande force de Locke & Key, c’est la qualité des illustrations. Le dessin est très réaliste, parfois cru et certaines scènes sont très violentes, ce qui renforce encore la tension. Les dessins précis de Gabriel Rodriguez fourmillent d’éléments qui étayent les dialogues et apportent une multitude d’indices. Le dessinateur parvient aussi à faire transparaître, dans les traits des personnages, toute une gamme de sentiments, d’états d’esprit. Il suffit au lecteur d’un coup d’œil pour comprendre ce qu’ils ressentent. Les personnages constituent d’ailleurs une autre qualité marquante du comics. Ils tous sont fouillés, ont une personnalité bien définie, des sentiments qui les rongent, etc. Ils sont extrêmement attachants et suscitent véritablement la compassion du lecteur qui ne peut qu’être touché par ces êtres blessés par un destin qui s’acharne.
Une histoire originale, une ambiance fantastique et sombre, un suspense omniprésent, des personnages qui ne laissent jamais de marbre, un dessin de haut vol servant parfaitement le récit : tous les ingrédients sont réunis pour garantir quelques heures d’agréables frissons aux lecteurs de la série. Je sais donc qu’il est possible de tomber sur des pépites en BD et je ne désespère pas de retrouver ce genre d’émotions et d’avidité de lire avec d’autres. Je n’ai qu’une chose à ajouter, lisez cette série géniale – d’une traite si possible, pour ne rien rater !
Note : 9,5/10
Extras
Traducteur : Maxime Le Dain
Première publication : novembre 2010-avril 2014
Fiche Bibliomania
En 2011, Joe Hill a reçu le prix Eisner du meilleur scénariste et Gabriel Rodriguez a été nominé dans la catégorie « meilleur dessinateur ». En 2012, ils remportent le prix British Fantasy du meilleur comics.
Ma chronique de Cornes, de Joe Hill.
N’hésitez pas à me conseiller vos BD préférées !
A comme aujourd’hui, de David Levithan
A comme aujourd’hui raconte l’histoire d’une personne sans attaches, sans famille et sans amis. Il s’est surnommé A. Ce personnage singulier n’a pas de sexe défini et se réveille chaque matin dans un corps différent. Il s’impose dans la vie d’une personne qu’il ne connaît pas, accède aux données de son hôte et emprunte son identité, le temps d’une journée. Chaque matin, c’est le même rituel : découvrir un nouveau corps, une nouvelle famille, une nouvelle vie… qu’il devra quitter à minuit. C’est le seul mode de vie qu’il ait jamais connu. Il a appris à s’y faire, à ne pas s’attacher, à ne pas chambouler la vie de ses hôtes. Mais le jour où il rencontre Rhiannon, il se rend compte qu’il ne veut plus vivre cette vie sans saveur. Il veut aimer Rhiannon et l’être en retour. Il veut devenir une personne à part entière et être reconnu comme telle. Rhiannon lui donne l’espoir d’une vie banale, comme peuvent en vivre tous les ados du monde. Il ne veut plus avoir à oublier. Pourquoi n’aurait-il pas droit lui aussi au bonheur ?
Nbr de pages : 384 / Éditeur : Les Grandes Personnes / Titre VO : Every Day
Mon avis
Cela doit faire au moins un an que je n’avais pas eu un aussi joli coup de cœur ! Quel bonheur de plonger dans cette belle histoire, à la fois touchante et amusante, mais surtout très originale.
Chaque matin, A se réveille dans un corps différent et vit la vie de quelqu’un d’autre. Dès les premières pages, on découvre l’horreur de cette situation et l’histoire de A nous touche directement quand il nous raconte son enfance difficile, quand il espérait encore pouvoir retrouver la même maman deux jours d’affilée, quand il pleurait le soir, suppliant ses parents de la journée de ne pas le quitter pour toujours. Mais A a dû apprendre à se définir par lui-même, sans parents pour le guider et il est finalement devenu quelqu’un d’intelligent, de sensible et de généreux. Il a choisi de s’effacer derrière ses hôtes, de montrer le même courage qu’eux quand ils sont dans une mauvaise passe et de ne pas interférer. Jusqu’au jour où il tombe amoureux de Rhiannon et qu’il décide de la retrouver les jours suivants, peu importe les conséquences.
Ce roman sort vraiment des sentiers battus et nous pousse à nous poser les bonnes questions. A a été fille, garçon, aveugle, drogué, handicapé, pom-pom girl, geek, religieux, homo, hétéro, obèse, intello, dépressif et j’en passe. Ce changement de corps quotidien, outre le fait d’être un élément très intrigant de l’histoire, est un astucieux prétexte pour nous parler d’un tas de sujets importants, actuels et qui touchent directement les ados. On parle aussi beaucoup de sexualité, sous toutes ses formes et on sent que l’auteur veut nous faire passer un message important.
D’après mon expérience, il y a le désir, et il y a l’amour. Je ne suis jamais tombé amoureux de quelqu’un parce qu’il s’agissait d’une fille ou d’un garçon. Je suis tombé amoureux d’individus en raison de ce qu’ils manifestaient d’unique. Je sais que la plupart des gens ne fonctionnent pas selon cette logique, et pourtant, elle me paraît la seule valable.
On pourrait penser que la monotonie va s’installer à force de découvrir un nouveau corps, un nouvel ado à chaque chapitre, mais il n’en est rien… du tout. L’histoire de A est passionnante et quand il nous fait part avec émotion de ses préoccupations, de ses réflexions, de ses souvenirs, de ses envies, on s’attache inexorablement à lui. Mais surtout, on est presque tenus en haleine dans cette histoire d’amour hors du commun. A va-t-il oser se dévoiler devant Rhiannon ? Leur histoire est-elle possible ? Jusqu’où seraient-ils prêts à aller pour être ensemble ? Et comment vivre avec quelqu’un sans jamais pouvoir faire de projet, sans pouvoir passer une seule nuit ensemble ? A va-t-il enfin pouvoir goûter au bonheur d’une vie banale ? Les pages se tournent à toute allure tant on est pris dans le tourbillon de cette histoire qui se renouvelle sans cesse, qui continue de nous étonner à chaque nouveau chapitre, qui nous surprend là où on ne l’y attendait pas et surtout qui nous interpelle et nous fait réfléchir.
La fin du roman est très réussie, nostalgique, douce-amère et on referme le livre avec un pincement au cœur, mais aussi le sourire aux lèvres. C’est un roman qui marque pour longtemps et nous offre un beau message de respect et de tolérance. C’est un livre que tous les ados devraient lire. Et il sort en poche le 19 mars, donc vous n’avez plus d’excuse, lisez-le !
Ma note : 9,5/10
Extras
Traducteur : Simon Baril
Première publication : septembre 2013
Fiche Bibliomania
On sent tout au long du roman que le thème de l’identité sexuelle est cher au cœur de l’auteur, lui-même homosexuel. On retrouve d’ailleurs cette thématique dans d’autres de ses romans. Une jolie façon de bouleverser un peu les mentalités…
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Challenge ABC 2015 organisé par Nanet
N° 5 dans le challenge ABC 2015 – Lettre L
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Challenge Petit Bac organisé par Enna
Musique : A
Ici et maintenant, d’Ann Brashares
Mon résumé
Prenna vit dans les années 2090 dans un monde où la peste règne et tue tous les êtres humains, petit à petit. Prenna a déjà perdu ses frères et se porte volontaire avec sa mère pour un voyage temporel les mettant à l’abri de la maladie, en 2014. Mais leur nouvelle vie est faite de règles et d’interdits et malgré la beauté des paysages et les petits bonheurs du quotidien, Prenna se sent bien seule…
Nbr de pages : 273 / Éditeur : Gallimard / Titre VO : The Here and Now
Mon avis
Quel plaisir de me replonger dans un livre d’Ann Brashares, l’écrivain de mon adolescence, qui m’avait ravie avec sa saga Quatre filles et un jean. On retrouve ici son sens de la narration, sa façon de nous parler des petits bonheurs, de nous emporter dans une histoire prenante et intelligente, en mêlant cette fois petits tracas d’adolescents et jolies réflexions sur notre chère planète.
Nous avons construit des fusées et des cathédrales. Nous avons composé des poèmes et des symphonies. Nous avons trouvé le moyen de voyager dans le temps. Et pourtant. Nous avons saccagé la planète pour satisfaire nos besoins.
Prenna vient du futur, un futur ravagé par la maladie. Nous la rencontrons en 2014, année que les siens ont choisi pour retrouver un semblant de paix après des années de misère. Son histoire nous passionne et nous émeut, alors que nous la suivons dans un monde qu’elle ne connaît pas, où elle doit sans cesse faire attention à ne pas révéler qui elle est.
Même si vous avez une impression de déjà-vu en lisant le résumé de ce roman, sachez qu’il est bien plus qu’une banale histoire de voyage temporel romancé. L’idée de départ est vraiment intéressante. Comme Prenna, on se demande : comment a-t-on pu laisser notre monde se détériorer ainsi, alors que tout est si beau ? On regarde notre quotidien d’un autre œil, après que l’auteur nous explique vouloir rendre ses lecteurs nostalgiques du présent. Quant à l’histoire d’amour, elle est jolie et pleine de fraîcheur. La complicité qui naît entre les deux héros est authentique ; leurs rires, leurs jeux, leurs moments de répit ensemble sont un régal de lecture.
Cette histoire pleine de nostalgie, de réflexions, mais aussi de suspense saura sans aucun doute vous toucher. On passe d’une scène palpitante aux côtés de Prenna qui tente de changer le futur à des passages très émouvants où les mouchoirs sont de circonstance. Mais on sourit aussi beaucoup avec Ethan, son humour et son inconditionnelle bonne humeur.
Une réussite en quelques pages, qui nous change des sagas interminables. Pour moi, c’est un joli coup de cœur (et ce n’est pas rien, par ici). Cette belle histoire allie romance, suspense, amitié et nostalgie, avec la juste dose de fantastique qu’il faut pour en faire un roman incroyable. Vous quitterez ses deux héros le cœur gros, je peux vous l’assurer !
Note : 9,5/10
Extras
Traductrice : Vanessa Rubio-Barreau
Première publication : 4 juin 2014
Fiche Bibliomania
Interview de l’auteure :
Comment vous sentez-vous à l’approche de la sortie de votre nouveau livre ?
Je suis très excitée. Et aussi un peu intimidée et bouleversée parce que je veux faire tout ce que je peux pour défendre ce livre… malgré ma timidité. Donc ça demande de prendre sur soi. Je ne suis pas d’un naturel très extraverti !
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Challenge ABC 2014 organisé par Nanet
N° 10 dans le challenge ABC 2014 – Lettre B
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Challenge Petit Bac organisé par Enna
Moment : maintenant
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Challenge Haut en couleurs organisé par Addiction littéraire
10/15 : turquoise
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Challenge L’énigme des 5 continents, organisé par Drussnaga
Continent : Amérique
Chronique du tueur de roi, 1re journée : Le Nom du Vent, de Patrick Rothfuss
Quatrième de couverture
Un homme prêt à mourir raconte sa propre vie, celle du plus grand magicien de tous les temps. Son enfance dans une troupe de comédiens ambulants, ses années de misère dans une ville rongée par le crime, avant son entrée, à force de courage et d’audace, dans une prestigieuse école de magie où l’attendent de terribles dangers et de fabuleux secrets… Découvrez l’extraordinaire destin de Kvothe : magicien de génie, voleur accompli, musicien d’exception… infâme assassin. Découvrez la vérité qui a créé la légende.
Nbr de pages : 782 / Éditeur : Bragelonne / Titre VO : The Name of the Wind – The Kingkiller Chronicle : Day One
Mon avis
Après L’assassin royal, je continue ma découverte de la Fantasy et je me régale ! Je pensais bien que Le Nom du Vent saurait me plaire, mais je n’avais pas imaginé à quel point j’adorerais ma lecture : c’est un beau coup de cœur comme je n’en ai pas eu depuis longtemps. Le genre de livres où on se dit, en tournant la page 781, qu’on en aurait bien lu 800 de plus. Et pourtant, au début, j’avais eu peur des longueurs, du temps que mettait l’action à démarrer, mais finalement, j’ai apprécié chaque page comme il se doit. Je me rends compte que la Fantasy est un genre qui me convient parfaitement et j’attends toutes vos recommandations pour de futures découvertes.
Patrick Rothfuss a une plume très élégante et poétique, qui correspond bien à la Fantasy. Il retranscrit avec émotion la perte, le désespoir, l’acharnement, la beauté, la musique. La trame de fond n’a rien d’extraordinaire : Kvothe, adulte, raconte l’histoire de sa vie, de son enfance, du petit garçon seul, futé comme pas deux, qui va s’en sortir grâce à son intelligence et devenir une légende, un héros. Mais tous les détails de cette aventure sont réfléchis et époustouflants ; une magie qui ne ressemble à aucune autre, l’université et ses professeurs atypiques, les créatures fantastiques et les mauvais coups du sort. J’étais tellement accrochée au jeune Kvothe et à ses péripéties, qu’il était difficile de le quitter pour le retrouver dans le temps présent, plus âgé, l’espace de quelques pages lorsqu’il fait une pause dans son récit.
Même si on s’en éloigne assez rapidement, j’ai fait le lien, comme certains, avec Harry Potter, mais aussi Sans famille, deux livres qui font partie de mes incontournables. Le Nom du Vent vient maintenant se ranger à leurs côtés. C’est un gros coup de cœur autant pour l’auteur que son histoire ! Même s’il y a quelques longueurs et que le début ne m’a pas directement conquise, mon intérêt n’a jamais décru et je me retrouve maintenant presque désorientée de devoir quitter Kvothe. Vivement la suite entre mes mains !
Ma note : 9,5/10
Extras
Traductrice : Colette Carrière
Première publication : novembre 2009
Fiche Bibliomania
Cette saga compte pour l’instant 3 tomes : La Peur du Sage, partie 1 et 2. La suite, The Doors of Stone, sortira en VO en 2014.
La description de l’auteur m’a tout de suite beaucoup plu :
Patrick Rothfuss vit dans le Wisconsin, où il enseigne à l’université. À ses heures perdues, il tient une chronique satirique, pratique la désobéissance civile et tâte de l’alchimie. Il aime les mots, rit souvent et refuse de danser.
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Challenge Petit Bac organisé par Enna
Météo : vent
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Lecture faite suite à la tentation de AcrO
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Un grand merci à Babelio et son Masse Critique !
Une place à prendre, de J.K. Rowling
Mon résumé
Barry Fairbrother est mort. Sa place au Conseil paroissial est à prendre et va susciter de nombreuses polémiques. Les candidats et les habitants de Pagford semblent prêts à tout pour imposer leur vision des choses, et cela pourrait vite tourner à la scène de ménage à grande échelle. Hypocrisie, coups bas et faux-semblants, chacun y va de son petit grain de sel.
Nbr de pages : 680 / Éditeur : Grasset / Titre VO : The Casual Vacancy
Mon avis
Hop, une xième chronique du déjà très célèbre Une place à prendre. De mon côté, je ne pensais pas du tout le lire. Le résumé ne me disait rien, j’avais entendu quelques échos assez négatifs (trop de longueurs, de pages et de personnages, le tout sans grande nouveauté) et j’avais peur d’être un peu déçue après tous les merveilleux moments passés avec Harry… Il m’est tombé entre les mains, je l’ai lu et je suis encore sous le charme de ce roman. J’ai tout aimé, chaque heure passée avec ce bouquin dans les mains m’a marquée et je n’ai absolument aucun reproche à lui faire. C’est donc un beau coup de cœur, et ils sont plutôt rares ici !
Contrairement à la plupart de blogueurs, je n’ai eu aucun mal à me plonger dans cette histoire. Les petites touches d’ironie m’ont beaucoup fait sourire, et aucun passage ne m’a semblé long ou ennuyeux. On fait directement la connaissance des nombreux personnages de la petite bourgade de Pagford, mais ils sont tellement différents et si bien décrits et travaillés qu’on repère très facilement qui est qui. On les découvre ensuite à travers les yeux des autres habitants et on apprend leurs (gros) défauts, leurs faiblesses, leurs mesquineries. C’est à la fois choquant et délectable de voir jusqu’où peut aller l’hypocrisie des gens, les faux-semblants derrière lesquels ils se cachent, les coups bas qu’ils se font entre eux ; c’est à qui mentira le mieux sur sa petite vie idyllique, qui n’en a que l’apparence. Ils sont lâches, cruels, sarcastiques, hypocrites, pour notre plus grand plaisir. Je me suis vraiment régalée ! Les pages se sont tournées beaucoup trop vite ; il y en aurait eu 600 de plus que ça ne m’aurait pas du tout déplu.
La grande erreur commise par quatre-vingt-dix pour cent des êtres humains, selon Fats, était d’avoir honte de ce qu’ils étaient ; de mentir, de vouloir à tout prix être quelqu’un d’autre. L’honnêteté était la devise de Fats, son arme de choix et son principal moyen de défense. L’honnêteté faisait peur aux gens ; elle les choquait. Les autres, avait-il observé, étaient perpétuellement englués dans le malaise et le faux-semblant, terrorisés à l’idée qu’on découvre leur vrai visage […].
Il y a des livres qui me plaisent beaucoup mais dont les personnages s’estompent très rapidement pour ne me laisser qu’un vague souvenir agréable de l’histoire, mais celui-ci fait incontestablement partie de ceux qui restent gravés dans la mémoire. C’est un roman écrit d’une main de maître, avec des personnages forts et marquants. Ils vont encore m’accompagner en pensée quelque temps je pense… Une fois de plus, J.K. Rowling a dépassé toutes mes espérances et m’a offert un moment de lecture parfait !
Note : 9,5/10 (parce qu’il y a quand même beaucoup trop de fautes !)
Extras
Traducteur : Pierre Demarty
Première publication : septembre 2012
Fiche Bibliomania
Le livre est sorti simultanément en France, Angleterre, USA et Allemagne. Les éditeurs ont donc exigé une traduction éclair. En Finlande, ils ont même exigé un délai de trois semaines (et la traductrice finlandaise de Harry Potter a refusé un travail aussi précipité). Ils exagèrent et donnent vraiment une fausse idée du travail de traduction…
[Propos recueillis sur ActuaLitté]
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Nouvelle lecture d’un de vos auteurs incontournables pour la challenge de Hylyirio
5 points pour J.K. Rowling
Total : 20 pts
Entre chiens et loups, de Malorie Blackman
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Quatrième de couverture
Imaginez un monde. Un monde où tout est noir ou blanc. Où ce qui est noir est riche, puissant et dominant. Où ce qui est blanc est pauvre, opprimé et méprisé. Un monde où les communautés s’affrontent à coups de lois racistes et de bombes. C’est un monde où Callum et Sephy n’ont pas le droit de s’aimer. Car elle est noire et fille de ministre. Et lui blanc et fils d’un rebelle clandestin.
Nbr de pages : 527 / Éditeur : Milan Macadam / Titre VO : Noughts and crosses
Mon avis
Un très beau résumé qui promettait un roman poignant, prenant, original. Pour une fois, je n’ai vraiment rien à redire ; tout est parfait. Ce livre… Wahou… Un pur régal ! C’est un énorme coup de cœur : ce livre m’a submergée d’émotions du début à la fin. Ça faisait longtemps que je n’avais pas été autant séduite par une histoire.
Malorie Blackman nous offre vraiment un roman accompli, d’une force et d’une justesse incroyables. Un thème vieux comme le monde : le racisme. Mais pas une histoire comme les autres ! Inversez les tendances, imaginez un monde où les Primas, les Noirs ont le pouvoir et la richesse et où les Nihils, les Blancs vivent dans la misère, opprimés. Où les écoles pour Noirs sont interdites aux Blancs. Où les Blancs ne côtoient pas les Noirs, si ce n’est pour conduire leur voiture, servir leur nourriture et laver leur maison. Une dystopie sur le racisme qui sonne étrangement familier, et malheureusement bien trop réaliste. On découvre le racisme sous un jour nouveau, alors qu’il est le même que celui que l’on a sous nos yeux.
« – Que se passerait-il si les Blancs avaient le pouvoir à votre place ?
Mon ami hoche la tête.
– Je n’y ai jamais réfléchi.
Je soupire.
– Moi si. Souvent. J’ai rêvé de vivre dans un monde sans discrimination, sans préjugés, où la police serait juste, la justice équitable, le système égalitaire…
– Eh bien ! C’est une thèse ou un conte de fées ? demande Jack sèchement.
– Comme je te l’ai dit, j’y ai souvent pensé.
– Je ne crois pas en cette société dont tu parles, Callum. Les gens sont ce qu’ils sont. Que ce soit les Primas ou les Nihils qui dirigent le monde, il ne changera pas. »
Dans ce monde d’intolérance, de sauvagerie et d’inégalités, Callum et Sephy s’aiment, mais leur amour est impossible. Un Roméo et une Juliette, dans un monde impitoyable, où les hommes, Blancs ou Noirs, sont prêts à tout. On découvre la noirceur de la nature humaine, ce que la haine peut engendrer. Ici pas de raccourcis faciles, de happy end ou de solutions miracles. Ce livre soulève bon nombre de questions et on se rend compte que justement tout n’est pas noir ou blanc, que chacun est capable du pire comme du meilleur.
Callum et Sephy se partagent le roman pour nous raconter leur vision du monde, l’amour qu’ils se portent, les difficultés de la vie, leurs peurs et leurs espoirs.
« J’ai su que je t’aimais plus que tout au monde. Que je t’avais toujours aimé et que je t’aimerai toujours. Mais j’ai aussi compris ce que tu me répétais depuis toutes ces années. Tu es un Nihil, je suis une Prima et nous ne pourrons jamais vivre ensemble. Personne ne nous laissera jamais vivre en paix. Même si nous avions fui, comme je le désirais, ça n’aurait pas marché plus d’un an ou deux. Un jour ou l’autre, les gens auraient trouvé un moyen de nous séparer. C’est pour ça que je pleurais. C’est pour ça que je ne pouvais plus m’arrêter de pleurer. Pour tout ce que nous aurions pu vivre et que nous ne vivrons jamais. »
On les rencontre quand ils sont encore tout jeunes et on les voit évoluer, devenir des adultes, faire des choix, se séparer, puis se retrouver. J’aime beaucoup ce genre de narration, j’ai eu l’impression de faire partie de l’histoire. À un petit moment, j’ai trouvé qu’il y avait quelques longueurs, mais avec le recul, je crois que chaque page est importante pour comprendre l’évolution des personnages. Ils ne prennent pas les chemins que l’on aurait aimé qu’ils prennent et ils ne deviennent pas nécessairement les héros que l’on attendait. Ils ont des défauts, parfois on les déteste, et ils nous surprennent tout au long du récit.
Pour moi, ça a été une vraie bouffée d’émotions. C’est beau, triste, émouvant, dur, poignant. Vraiment, lisez-le.
Note : 9,5/10
Extras
Traductrice : Amélie Sarn
Première publication VO en 2002 et en français en 2005
Fiche Bibliomania
Il s’agit du premier tome d’une quadrilogie. Le tome 2 s’intitule La couleur de la haine.
Étant donné mon coup de cœur pour cette auteure,
j’ai décidé de faire mon mémoire de traduction sur un de ses livres 🙂
Ma deuxième contribution au Challenge ABC de Nanet !
N° 2 dans le challenge ABC 2012 – Lettre B
Reckless, tome 1 : Le sortilège de pierre, de Cornelia Funke
Mon avis
Quel plaisir de se plonger dans cet univers magique où chaque personnage, chaque objet a sa propre histoire. Un sac qui fait disparaître les ennemis, de la bave d’escargot qui rend invisible, un cheveu de Raiponce qui se transforme en corde. Le monde créé par Cornelia Funke sort vraiment du commun, mêlant références aux contes de notre enfance et petites trouvailles farfelues. Les sorcières côtoient les fées, la Belle au Bois Dormant attend toujours impatiemment son prince charmant et les Goyls mènent une guerre sans relâche contre l’impératrice. Tout au long du roman, au fil des personnages, des rencontres, des découvertes, l’auteure nous bluffe.
« Le mouchoir qu’il tira tout d’abord du coffre était en simple coton mais, quand on le frottait entre les doigts, il en sortait deux pièces d’or. Jacob l’avait obtenu d’une sorcière, en échange d’un baiser qui, des semaines plus tard, lui brûlait encore les lèvres. Les autres objets qu’il fourra dans son sac à dos étaient tout aussi insignifiants en apparence : une tabatière en argent, une clé en laiton, une assiette en étain, un flacon en verre vert. Mais chacun de ces objets lui avaient déjà sauvé la vie au moins une fois. »
Ce livre plaira particulièrement aux jeunes ados, car il n’y a pas de temps mort. L’histoire défile et les descriptions ne sont jamais trop longues ou barbantes. Au contraire, elles forgent un monde particulièrement intriguant et le lecteur ne s’ennuie pas une seconde. En effet, dès le premier chapitre, Jacob passe de l’autre côté du miroir et dans le troisième chapitre, son frère est déjà atteint du mauvais sort. Le début est donc très (trop ?) rapide et un peu brouillon. On est lâché dans un monde inconnu, avec des méchants Goyls, et on se sent un peu perdu. Que veulent-ils ? Qui sont-ils ? Heureusement, tout finit par se mettre en place. L’aventure commence et il est difficile de lâcher le livre.
Les chapitres sont assez courts et se présentent sous forme de petites illustrations de la main de l’auteur. Une sympathique petite distraction qui permet de s’enfoncer encore un peu plus dans ce monde fantastique.
Fox, l’amie renarde de Jacob Terpevas, la ville des nains
J’irai même jusqu’à dire que c’est un petit coup de cœur car je ne vois aucun point négatif à développer. J’avais peur de rester sur ma faim une fois le livre refermé car, comme c’est le cas pour de nombreux livres ces dernières années, Reckless a une suite (qui n’est pas encore parue). Hé bien non, il y a un vrai point final à cette histoire, suivi tout de même de quelques points de suspension pour attirer le lecteur dans le tome suivant. Juste ce qu’il faut, ni trop, ni trop peu. Vous pouvez donc vous arrêter ici, mais en ce qui me concerne, je lirai avec plaisir la suite des aventures de Jacob.
Note : 8,5/10
Extras
Traduit de l’allemand par Marie-Claude Auger
Première publication : septembre 2010
Fiche Bibliomania
Reckless signifie en anglais « téméraire »
et correspond parfaitement au jeune héros.
Cornelia Funke a dit :
“When I write a book, I let the story carry me along as the writer.
In fact, I rarely know how a story is going to end as I’m writing it.
It plays itself out, and I like to be as surprised by the ending
as I hope my readers are.”