Archives de Catégorie: Fantasy
Six of Crows, de Leigh Bardugo
Dans les bas-fonds de la ville de Ketterdam, la mafia s’organise en gangs rivaux. L’homme le plus ambitieux et le plus jeune de la pègre est Kaz Brekker, dit « les Mains Sales ».
Prêt à tout pour de l’argent, il accepte la mission du riche marchand Van Eck, qui règne sur la ville : délivrer un savant de la citadelle d’Ice Court, réputée imprenable. C’est l’inventeur du jurda parem, une drogue qui multiplie sans limite les pouvoirs surnaturels de la caste des magiciens : les Grishas.
Kaz décide donc de réunir une équipe de 6 malfrats aux talents exceptionnels. Ensemble, ils peuvent sauver le monde de la destruction. S’ils ne s’entretuent pas avant…
Nbr de pages : 496 / Éditeur : Milan (Page Turners) / Titre VO : Six of Crows
Mon avis
Quel délicieux retour à la Fantasy ! N’ayez pas peur de ce début assez dépaysant, bourré d’informations, de personnages, de lieux, qui pourrait déconcerter les moins férus du genre, il vaut vraiment la peine de se donner un peu de mal ! On peut sembler un peu perdus tant l’univers semble foisonnant et complexe (on s’y perdrait à moins entre le Barrel, les druskelle, les Fabrikators, les Fondeurs, les Faiseurs de marée et j’en passe…), mais on finit par prendre nos marques et à suivre avec avidité ces 6 canailles des bas-fonds de Ketterdam.
Et parlons-en de ces 6 personnages ! C’est là que l’auteure laisse éclater tout son génie et c’est cet aspect, par-dessus tout, qui m’a complètement séduite… Car même si l’univers est dense, plein de mystères, de complots, si l’intrigue nous entraîne parfois dans des scènes à 100 à l’heure et ne manque jamais de piquant, ce sont véritablement les personnages qui portent ce roman. On pourrait leur consacrer 6 romans à part entière tant ces petits criminels sont intéressants et décrits avec finesse et profondeur. On se réjouit des différents flash-back qui nous plongent dans le passé tourmenté de chacun d’eux (ils en ont vécu des trucs atroces, je peux vous le dire), scotchés aux pages du livre, en voulant encore et toujours plus. L’auteure a vraiment pris le temps d’aller fouiller dans leurs souvenirs pour nous camper des héros attachants, crédibles, plein de ressources, juste ce qu’il faut d’irritants, violents mais laissant transparaître de nombreuses fêlures. Et je ne vous parle même pas de leurs joutes verbales et des relations qui se tissent entre eux, on en redemande !
– Quel est le moyen le plus facile de voler son portefeuille à un homme ?
– Un couteau sous la gorge ? répondit Inej.
– Un pistolet dans le dos ? proposa Jesper.
– Du poison dans son verre ? suggéra Nina.
– Vous êtes monstrueux, s’indigna Matthias.
Kaz leva les yeux au ciel.
– Le meilleur moyen pour voler le portefeuille d’un homme, c’est de l’avertir que tu vas lui voler sa montre.
On arrive trop vite à la fin malgré les 500 pages et je suis ravie de voir qu’il y aura un tome 2 (je ne m’y attendais pas, j’espérais même un one-shot et puis finalement, je les adore tant ces six-là que je me réjouis de les retrouver !). L’histoire se clôture là où on l’y attend et nous apporte toutes les réponses, tout en nous relançant gentiment sur un tome 2. Une très bonne fin pour moi !
Petit bonus qui a rendu ma lecture encore plus plaisante : j’ai aimé retrouver le jargon de la Fantasy, les noms liés aux différentes magies, les noms de lieux et de personnages, mais inspirés cette fois du néerlandais, langue que j’aime beaucoup (d’ailleurs, l’auteure remercie un ami de l’avoir « aidée à massacrer le hollandais de façon un peu plus raisonnée ») !
Note : 9/10
Extras
Traductrice : Anath Riveline
Première publication : mai 2016
Fiche Bibliomania
Le tome 2 sort en anglais le 27 septembre sous le titre Crooked Kingdom.
L’auteure verrait bien les acteurs Jospeh Gordon-Levitt ou Cillian Murphy dans le rôle de Kaz. Retrouvez d’autres anecdotes sur la série ici.
Une braise sous la cendre, de Sabaa Tahir
Quatrième de couverture
Autrefois l’Empire était partagé entre les Érudits, cultivés, gardiens du savoir, et les Martiaux, armée redoutable, brutale, dévouée à l’empereur. Mais les soldats ont pris le dessus, et désormais quiconque est surpris en train de lire ou d’écrire s’expose aux pires châtiments. Dans ce monde sans merci, Laia, une esclave, et Elias, un soldat d’élite, vont tout tenter pour retrouver la liberté… et sauver ceux qu’ils aiment.
Nbr de pages : 523 / Éditeur : Pocket Jeunesse / Titre VO : An Ember in the Ashes
Mon avis
Après quelques pages, je succombais déjà. J’ai rarement été si vite convaincue par une histoire, par un univers, par des personnages. Je vais donc me joindre au florilège de chroniques dithyrambiques, car moi aussi, j’ai adoré ce roman de fantasy qui nous fait vivre des émotions très fortes.
Dès les premières pages, on assiste à la mise à mort d’un petit soldat de 10 ans qui a essayé de s’échapper de son école militaire. Très vite, l’horreur de ce monde sombre m’a saisie. Ça commence fort… On nous expose un climat de tension, de rébellion. D’un côté, les Érudits, que l’on a asservis, à qui l’on interdit d’apprendre à lire ou à écrire et de l’autre, les Martiaux, ces soldats qui imposent leurs lois. L’auteure nous dresse ce paysage petit à petit, tente de nous expliquer la genèse de cette société, et on découvre au fil des pages toute la richesse de cet univers envoûtant.
Du côté des personnages, c’est aussi un gros waouw ! Tout de suite, je me suis prise d’amitié pour la jeune Laia, accablée suite à un raid qui lui a tout pris, à la recherche de quelqu’un qui l’aidera à se venger, à retrouver le seul survivant de sa famille. Et encore plus vite, je me suis attachée à Elias, soldat au cœur tendre, écœuré par les méthodes de ses pairs. On alterne leur histoire et les chapitres s’enchaînent formidablement, s’emboîtant pour nous faire comprendre les deux points de vue ou nous faire découvrir la scène d’un autre œil. Et puis, il y a tous les personnages secondaires, complexes, intrigants ou complètement abjects. Préparez-vous à passer un sale quart d’heure avec la Commandante, le genre de femme froide et sanguinaire, affreusement et délicieusement détestable.
Ne parle à la Commandante que si elle te parle. Ne la regarde pas dans les yeux : elle a fouetté des esclaves pour moins que ça. Quand elle t’assigne une tâche, fais-la rapidement et bien. Elle te défigurera au cours des premières semaines, mais tu finiras par l’en remercier. Si les cicatrices sont vraiment moches, les élèves les plus âgés ne te violeront pas trop souvent. La dernière esclave a tenu deux semaines, poursuit-il, à l’évidence pour me terrifier encore plus. La Commandante n’était pas très contente. C’est ma faute, évidemment, j’aurais dû mettre la fille en garde. Apparemment, elle est devenue cinglée quand la Commandante l’a marquée. Elle s’est jetée du haut des falaises. Ne fais pas la même chose.
Bien sûr, ce roman n’est pas révolutionnaire et nous fait souvent penser à d’autres univers dystopiques, mondes ravagés, sociétés totalitaires, mais tous les ingrédients sont là pour nous faire oublier ces comparaisons et nous faire vibrer à travers toutes les épreuves que vont vivre nos deux héros (et il y en a !). C’est prenant, rythmé, ça serre le cœur, il y a de l’amour, de l’amitié, de la fureur, du sang, des batailles, de la torture, de l’héroïsme, de la magie, de la haine, des complots, de la cruauté, du suspense, de la réflexion, des remises en question, des créatures… (eh ouais, quand je vous disais que tous les ingrédients y étaient !) Ça donne envie hein ?
Note : 9/10
Extras
Traductrice : Hélène Zylberait
Première publication : octobre 2015
Fiche Bibliomania
Le 2e tome « A Torch against the Night » est prévu pour avril 2016 en anglais.
Le Prisme noir, de Brent Weeks
Quatrième de couverture
Nbr de pages : 712 / Éditeur : Milady / Titre VO : The Black Prism
Mon avis
Cela faisait longtemps que je ne m’étais pas lancée dans un gros pavé de Fantasy. Et ça fait du bien ! Même si tout n’est pas parfait et qu’il m’a bien fallu 200 pages pour accrocher à cette histoire, je ne cache pas mon plaisir de retrouver un univers original, décrit dans les moindres détails, avec une magie intéressante basée sur les couleurs.
Les débuts furent un peu fastidieux. L’histoire se met en place doucement et ne se démarque pas vraiment des romans du genre, si ce n’est par son univers et son jargon, que je peine à comprendre. Le premier grand rebondissement est loin d’être une surprise pour moi et le jeune héros, Kip, ne parvient pas à gagner ma sympathie. Son histoire est assez cliché : jeune garçon sans avenir, né d’un père inconnu et d’une mère défoncée, qui se retrouve propulsé au cœur d’une guerre et de complots, vers une destinée inattendue. C’est un grand blagueur de seize ans, presque obèse, amoureux de toute jolie fille passant devant lui. Les pensées qui lui traversent l’esprit à tout va ne nous sont pas épargnées. Cela permet de le rendre plus humain, plus compréhensible, mais ça a aussi eu le don de m’agacer plus d’une fois…
– Tu es merveilleux, Kip. J’ai l’impression de taquiner le petit frère que je n’ai jamais eu.
Ah, être comparé avec le petit frère. Exactement ce que les hommes aiment entendre dans la bouche d’une belle femme. Ça y est, je suis castré.
Je commençais à me lasser un peu quand j’ai finalement été complètement happée par l’intrigue, les complots, les secrets. Les personnages prennent de plus en plus d’ampleur, on ressent leurs failles, on s’y attache. L’univers des sept satrapies, complexe à souhait, prend vie sous nos yeux avec sa luxine aux propriétés différentes en fonction de sa couleur. Certaines scènes nous en mettent plein la vue et on attend avec impatience de savoir si les secrets seront démasqués. J’ai dévoré la deuxième moitié, avec l’envie d’en savoir encore plus.
Malgré mon peu d’enthousiasme au départ, je suis ravie de cette découverte. L’histoire finit par être très prenante et l’univers est particulièrement riche (d’ailleurs, je ne le recommanderais pas vraiment aux néophytes du genre). Ce roman demande une certaine concentration pour assimiler tous les détails, mais il en vaut la peine !
Ma note : 8/10
Extras
Traducteur : Emmanuel Pailler
Première publication : octobre 2011
Fiche Bibliomania
Les tomes 2 et 3 sont disponibles chez Bragelonne. Autre saga de l’auteur : L’Ange de la nuit.
Une fois encore, la couverture chez Milady ne me donne pas du tout envie. Je suis peut-être seule dans le cas, mais j’ai vraiment du mal avec cette maison d’édition…
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Challenge ABC 2015 organisé par Nanet
N° 7 dans le challenge ABC 2015 – Lettre W
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Challenge Petit Bac organisé par Enna
Couleur : noir
Le Puits des mémoires, tome 1 : La Traque, de Gabriel Katz
Trois hommes se réveillent dans les débris d’un chariot pénitentiaire accidenté en pleine montagne. Aucun d’eux n’a le moindre souvenir de son nom, de son passé, de la raison pour laquelle il se trouve là, en haillons, dans un pays inconnu. Sur leurs traces, une horde de guerriers, venue de l’autre bout du monde, mettra le royaume à feu et à sang pour les retrouver.
Fugitifs, mis à prix, impitoyablement traqués pour une raison mystérieuse, Olen, Karib et Nils se découvrent au fil des pages, au fur et à mesure que leur passé les rattrape, et vont devoir survivre dans un monde où règnent la violence, les complots et la magie noire…
Nbr de pages : 400 / Éditeur : Scrinéo
Mon avis
Voici un livre que je voulais découvrir depuis un bon moment et qui m’a énormément plu, comme je l’espérais. L’histoire de ces trois amnésiques en cavale regorge de mystère, de péripéties, et, détail peu habituel en Fantasy, d’humour. Ce ton particulier donne toute son originalité à cette histoire classique mais passionnante et la rend encore plus agréable à lire.
Le roman commence très fort dès le début, avec la rencontre immédiate de nos trois héros : trois personnages sympathiques, amusants, avec des personnalités assez différentes. Ils vont se découvrir les uns les autres, apprendre à s’apprivoiser et partir à la recherche de leur passé au même rythme que le lecteur. On s’étonne en même temps qu’eux, on voit tout à travers leurs yeux. Une amitié se tisse rapidement, ils se charrient souvent les uns les autres et c’est un régal d’entrer dans leur tête tour à tour pour les entendre se plaindre ou se moquer de leurs compagnons de fortune.
L’histoire et l’univers ne sortent pas particulièrement de l’ordinaire, la plume n’a pas la poésie de certains grands de la Fantasy, mais le talent de conteur de Gabriel Katz est indéniable : il nous embarque complètement et on ne veut plus lâcher son livre. La diversité des scènes, des paysages et des personnages fait qu’on ne s’ennuie jamais.
Cela manquait parfois un peu de complexité et de détails ou de poésie pour moi, mais je ne crois vraiment pas qu’on puisse être déçu par ce roman. D’ailleurs, je pense qu’il est parfait pour ceux qui veulent se lancer dans la Fantasy mais qui craignent ce genre : l’histoire est prenante et accessible, le style est fluide sans descriptions assommantes, et il y a de l’action et des pointes d’humour.
Note : 9/10
Extras
Première publication : mai 2012
Fiche Bibliomania
La Traque a gagné le Prix des Imaginales 2013, catégorie roman francophone.
Vous pouvez rencontrer Gabriel Katz pendant tous le mois de janvier chez Book en Stock. On découvre plein de choses intéressantes : il a travaillé comme nègre pour des auteurs connus, il a trouvé Le Seigneur des anneaux soporifique, Gabriel Katz est un nom de plume, etc etc.
Voici un petit extrait de l’interview, que vous pouvez retrouver ici dans sa totalité :
« J’essaie au maximum de faire des dédicaces personnalisées, pour que le lecteur venu faire signer son livre ne reparte pas avec une formule stéréotypée (du genre “Bonne plongée dans ce Puits des mémoires où les apparences sont trompeuses”, blabla). Et encore moins avec la même dédicace, mot pour mot, que la personne qui est passée avant lui. Une dédicace, c’est (souvent) plus qu’une signature, c’est une rencontre, si courte soit-elle. »
[…]
« Les noms, en général, me viennent tout seuls. Ils ne sont pas – ou très peu – liés à la vraie vie, et je mets rarement ma voisine à contribution, même si je ne doute pas de son imagination.
C’est surtout une question de sonorité : il faut qu’un nom aille au personnage. Contrairement à la vraie vie où on peut s’appeler Cléopâtre tout en étant petite, grosse, bête et moche, dans les livres, on choisit un nom en fonction de qui le porte. Il est rare qu’un terrible méchant s’appelle Bibi, ou qu’un brave aubergiste se fasse appeler Kradesh Khan le grand. Mais une chose est sûre : je fuis comme la peste les noms « de fantasy », souvent imprononçables, blindés d’apostrophes, et qui sonnent comme un chameau qui éternue (Exemple : je préfère Nils à Azkh’maaz’el k’reeeb). »
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Challenge ABC 2014 organisé par Nanet
N° 1 dans le challenge ABC 2014 – Lettre K
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Challenge 1 mois = 1 consigne, organisé par Nessa
La Cité, de Stella Gemmell
Nbr de pages : 576 / Éditeur : Bragelonne / Titre VO : The City
Mon avis
Si ma lecture fut longue, elle n’en fut pas moins captivante. J’ai tout de suite plongé dans les bas-fonds de la Cité aux côtés d’Elija et Emly, deux jeunes frère et sœur tentant de survivre dans les égouts putrides, où vit toute une communauté de reclus. L’ambiance est oppressante, l’odeur asphyxiante, mais on quitte très vite les sous-sols pour aller respirer à l’air libre le sang des cadavres sur les champs de bataille. On se promène ensuite dans les rues de la Cité, sales, parfois à l’abandon, jusqu’au donjon rouge, où vit l’Immortel, le mystérieux et cruel empereur. Tous ces lieux sont décrits avec précision, l’univers imaginé est immense et fascinant.
Il m’a fallu du temps pour en venir à bout, car on a affaire ici à un pavé comme on en voit peu, écrit en très petits caractères. Il me fallait presque une heure pour avancer de vingt pages et l’histoire a beau être plaisante et intrigante, ce sentiment de frustration ne m’a jamais quittée. Et puis, le livre est tellement long que les liens entre certains épisodes ou personnages ne se font pas automatiquement et j’ai parfois dû faire quelques retours en arrière. Et l’intrigue se révèle finalement assez complexe. C’est donc un livre que je recommanderais surtout aux fans de Fantasy aguerris.
Mais elle a beau être complexe, tout se tient parfaitement, tout se recoupe à un moment ou à un autre. On voit qu’il y a eu un énorme travail de réflexion derrière cette histoire et tout est expliqué en temps voulu. Et c’est ce qui me plaît toujours beaucoup dans ce genre de livre ; rien n’est laissé au hasard et tout finit par faire sens.
Avec ce livre, je découvre un sous-genre de la Fantasy, la Dark Fantasy, si j’ai bien tout compris. Et énormément de choses m’ont plu, notamment l’ambiance sombre, la découverte de toutes les strates de la Cité, l’histoire du vieux soldat au cœur tendre qui a encore tant à prouver, mais je me suis parfois lassée de certains passages, notamment la centaine de pages concernant les batailles. Le complot et la guerre sont omniprésents et laissent parfois peu de place au reste.
En bref, j’ai beaucoup aimé cette histoire, ses personnages et son univers, malgré ses longueurs et ses scènes sanglantes. Je suis heureuse d’avoir découvert la femme de l’illustre David Gemmell, une référence dans le genre, que je n’ai pas encore eu l’occasion de lire. L’envie n’en est maintenant qu’accrue, grâce à cette belle découverte.
Note : 8/10
Extras
Traductrice : Leslie Damant-Jeandel
Première publication : septembre 2013
Fiche Bibliomania
La Cité est le premier roman solo de Stella Gemmell. Auparavant, elle avait aidé son mari, David, à écrire sa trilogie Troie et elle a même achevé le dernier tome, à la mort de celui-ci en 2006.
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Challenge Petit Bac organisé par Enna
Lieu : cité
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Challenge Haut en couleurs organisé par Addiction littéraire
4/15 : orange
Le Livre et l’épée, tome 1 : La Voie de la colère, d’Antoine Rouaud
Mon résumé
Dun-Cadal n’est plus qu’un vieux bougre, noyant ses souvenirs dans l’alcool. Pourtant, il était l’un des plus grands chevaliers qui soient, servant l’Empereur à coups d’épée, au péril de sa vie. Mais l’Empire est tombé et avec lui tous ses rêves. Il a perdu sa dignité, son statut, sa fierté, ainsi que Grenouille, son jeune apprenti qu’il a aimé comme un fils. Alors qu’il n’espère plus rien de la vie, un drôle de couple à la recherche d’Eraëd, l’épée perdue de l’Empereur, va le sortir de sa torpeur et le pousser à découvrir bien des secrets cachés.
Nbr de pages : 480 / Éditeur : Bragelonne
Mon avis
Je ne me lasse décidément pas de mes lectures Fantasy ! J’aime les univers proposés, la complexité des intrigues, le vocabulaire recherché, parfois un peu désuet, mêlé à des termes inventés, liés à la magie et à un monde particulier. Comme dirait Belle : « J’aime les romans de cape et d’épée, pleins de magie et de princes ensorcelés » (oui, je connais mes classiques… On a des références, ou on n’en a pas !).
Donc une fois de plus, banco ! On a bien des chevaliers qui se battent fièrement, une mystérieuse épée perdue et un peu de magie, bien qu’elle ne fasse pas vraiment partie du contexte ou de l’intrigue, comme c’est souvent le cas. L’histoire est assez classique, mais j’ai beaucoup aimé l’affrontement entre Empire et République, et la question de savoir si les dieux écrivent bel et bien le destin de tout un chacun. C’est la première fois que je lis un roman où le héros est du côté des « méchants » : Dun-Cadal, défenseur et fervent partisan de l’Empire, empêche le peuple, avide de liberté, de se révolter. J’ai trouvé ça extrêmement intéressant et original de découvrir sa vision des choses, de le voir si sûr de lui, de ses croyances, de ses idées, bien trop arrêtées.
Il a tout de même fallu attendre une bonne centaine de pages pour que j’accroche à l’histoire, et encore plus pour que je me prenne de sympathie pour les deux personnages, qui ne se révèlent que sur le tard. Mais à partir de la moitié, de la première grande révélation, tout s’éclaire, tout se met en branle et je n’ai plus voulu lâcher mon livre.
Une chose est sûre, l’auteur mène sa barque avec brio. Il nous emmène dans une narration qui alterne les époques, passe sous silence certaines scènes pour y revenir plus tard, jongle entre passé et présent, raconte les mêmes scènes sous un angle différent, sous le regard d’un autre personnage. C’est dans ces passages qu’on comprend les dessous de l’histoire, qu’on se rend compte que l’on s’était mépris sur certains actes, sur certaines réactions. Loin d’être redondant, c’est jouissif de voir comme on s’était trompé ! Ce style de narration me plaît énormément et il est ici utilisé à très bon escient pour garder une part de mystère, qui donne tout son sens aux longueurs ou lenteurs du début.
Un premier roman intelligent et prenant, qui m’a fait réfléchir, qui m’a fait découvrir le mot « fat », qui m’a emportée dans un univers de complots, de trahisons, de haine et de révolte. Il ne se hisse pas aux côtés de mes préférés du genre, mais il m’a fait passer un excellent moment !
Note : 8,5/10
Extras
Première publication : 31 octobre 2013
Fiche Bibliomania
◆ La Voie de la colère est le premier tome d’une trilogie. L’auteur écrit actuellement le deuxième volet.
◆ Les droits ont déjà été achetés par plusieurs pays ; le livre bénéficiera d’une sortie mondiale.
◆ Dans une interview par Fantasy.fr, Antoine Rouaud raconte d’où lui est venue l’idée de ce roman : « Tout bêtement suite à un mail de Stéphane Marsan. J’avais envoyé un premier roman, jugé trop jeunesse mais, visiblement, mon écriture leur avait plu. Il m’a demandé d’écrire quelque chose de plus adulte. En lisant le mail… l’idée est venue. Comme un défi. Une chance à ne pas laisser passer. L’occasion de montrer ce que je pouvais faire. Je n’avais rien à perdre. La majorité de l’histoire est venue comme ça, de façon très ordonnée, comme une évidence. Après, à force de travailler, j’ai arrangé certains points, changé certaines façons de lier les événements. Mais l’idée, le plan, la continuité, c’est venu très rapidement. »
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Challenge Haut en couleurs organisé par Addiction littéraire
2/15 : couleur noire
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Challenge Petit Bac organisé par Enna
Sentiment : colère
Keleana, L’assassineuse, de Sarah J. Maas
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Mon résumé
Keleana, la célèbre assassineuse d’Adarlan s’est fait piégée et croupit dans les mines d’Endovier, où on ne survit généralement que peu d’années. Mais le prince lui propose un marché : si elle gagne un tournoi contre d’autres voleurs, meurtriers et brigands, elle deviendra le champion du roi et pourra obtenir sa liberté après 4 années de loyaux services. Jusqu’où est-elle prête à aller pour gagner sa liberté ?
Nbr de pages : 507 / Éditeur : La Martinière Jeunesse / Titre VO : Throne of Glass
Mon avis
Encore un livre de Fantasy englouti, mais cette fois, je découvre le côté jeunesse de ce genre. Et c’est loin de me déplaire. J’ai instantanément adoré l’histoire de Keleana, que j’ai découverte en lisant le génial prélude : Keleana et le seigneur pirate. J’adhère rarement aussi vite, mais là, tout ce que j’aime était réuni. Le début est simplement extra : on découvre Keleana, cette tête de mule, le palais royal brillant sous la glace et l’objectif du tournoi, trouver au roi un assassineur attitré. Tout se met en place et c’est bien rythmé. Malheureusement, mon enthousiasme est un peu retombé quand j’ai compris qu’on n’allait pas assister à toutes les étapes du tournoi, qui étaient pourtant sensationnelles. Il y a donc de nombreuses ellipses et très vite, l’histoire prend une nouvelle direction, reléguant le tournoi au second plan, au profit d’une intrigue mêlant magie et meurtres.
Si l’intrigue m’a un peu déçue, heureusement, Keleana est là pour donner du piquant à l’histoire. C’est un personnage excellent, qui m’a plu dès les premières pages. Elle est intrépide, elle prend tout le monde de haut et n’a pas sa longue dans sa poche. Son arrogance est jubilatoire : elle ne cesse tout au long du roman d’envoyer des piques aux autres, qui finissent par se teinter de tendresse, et on découvre une Keleana beaucoup plus touchante également. Une complicité s’installe petit à petit entre les trois protagonistes principaux, sans qu’on tombe dans la mièvrerie. Les dialogues sont toujours savoureux.
— Prenez une autre arme, ordonna-t-il. Et, cette fois-ci, que le jeu en vaille la chandelle : faites-moi un peu transpirer, s’il vous plaît.
— Vous transpirerez bien assez quand je vous écorcherai vif et que j’écraserai vos yeux sous mes bottes, marmonna-t-elle avant de ramasser son épée.
— À la bonne heure !
On sourit donc beaucoup. Il y a juste ce qu’il faut d’humour, d’action, de suspense et de romance. Oui, tout est dosé pour que l’on apprécie chaque passage. On lit avec avidité, même si on se doute du grand final. Car oui, l’histoire reste assez prévisible dans l’ensemble, avec quelques clichés (les personnages sont tous si beaux) et quelques ficelles bien connues. Et on est loin de la complexité des pavés de Fantasy.
Sans être révolutionnaire, ce roman est vraiment plaisant et se suffit à lui-même. Vous passerez sans conteste un moment très agréable aux côtés de Keleana, une héroïne comme on les aime. Seul bémol pour ma part, qui ternit quelque peu mon ressenti : je n’ai pas été emballée par l’intrigue, empreinte de magie et de surnaturel, qui vient se superposer à l’histoire initiale. Détail qui pourrait justement plaire à d’autres, alors n’hésitez pas à découvrir Keleana, l’assassineuse.
Ma note : 8/10
Extras
Traductrice : Anne-Judith Descombey
Première publication : septembre 2013
Fiche Bibliomania
◆ L’auteure avait 16 ans quand elle a publié en ligne la première version de son roman, qui a attiré une communauté de milliers de fans.
◆ Je vous recommande de lire avant la nouvelle Keleana et le seigneur pirate, pour comprendre certains détails et découvrir Keleana avant sa capture. Elle est téléchargeable gratuitement ici. Si vous souhaitez que je vous l’envoie sous format PDF, envoyez-moi un mail.
◆ Le terme « assassineuse » ne me choque pas personnellement. C’est un terme inusité qui passe bien dans cet univers Fantasy.
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Challenge ABC 2013 organisé par Nanet
N° 13 dans le challenge ABC 2013 – Lettre M
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Un grand merci aux éditions de La Martinière Jeunesse pour cette découverte !
Chronique du tueur de roi, 1re journée : Le Nom du Vent, de Patrick Rothfuss
Quatrième de couverture
Un homme prêt à mourir raconte sa propre vie, celle du plus grand magicien de tous les temps. Son enfance dans une troupe de comédiens ambulants, ses années de misère dans une ville rongée par le crime, avant son entrée, à force de courage et d’audace, dans une prestigieuse école de magie où l’attendent de terribles dangers et de fabuleux secrets… Découvrez l’extraordinaire destin de Kvothe : magicien de génie, voleur accompli, musicien d’exception… infâme assassin. Découvrez la vérité qui a créé la légende.
Nbr de pages : 782 / Éditeur : Bragelonne / Titre VO : The Name of the Wind – The Kingkiller Chronicle : Day One
Mon avis
Après L’assassin royal, je continue ma découverte de la Fantasy et je me régale ! Je pensais bien que Le Nom du Vent saurait me plaire, mais je n’avais pas imaginé à quel point j’adorerais ma lecture : c’est un beau coup de cœur comme je n’en ai pas eu depuis longtemps. Le genre de livres où on se dit, en tournant la page 781, qu’on en aurait bien lu 800 de plus. Et pourtant, au début, j’avais eu peur des longueurs, du temps que mettait l’action à démarrer, mais finalement, j’ai apprécié chaque page comme il se doit. Je me rends compte que la Fantasy est un genre qui me convient parfaitement et j’attends toutes vos recommandations pour de futures découvertes.
Patrick Rothfuss a une plume très élégante et poétique, qui correspond bien à la Fantasy. Il retranscrit avec émotion la perte, le désespoir, l’acharnement, la beauté, la musique. La trame de fond n’a rien d’extraordinaire : Kvothe, adulte, raconte l’histoire de sa vie, de son enfance, du petit garçon seul, futé comme pas deux, qui va s’en sortir grâce à son intelligence et devenir une légende, un héros. Mais tous les détails de cette aventure sont réfléchis et époustouflants ; une magie qui ne ressemble à aucune autre, l’université et ses professeurs atypiques, les créatures fantastiques et les mauvais coups du sort. J’étais tellement accrochée au jeune Kvothe et à ses péripéties, qu’il était difficile de le quitter pour le retrouver dans le temps présent, plus âgé, l’espace de quelques pages lorsqu’il fait une pause dans son récit.
Même si on s’en éloigne assez rapidement, j’ai fait le lien, comme certains, avec Harry Potter, mais aussi Sans famille, deux livres qui font partie de mes incontournables. Le Nom du Vent vient maintenant se ranger à leurs côtés. C’est un gros coup de cœur autant pour l’auteur que son histoire ! Même s’il y a quelques longueurs et que le début ne m’a pas directement conquise, mon intérêt n’a jamais décru et je me retrouve maintenant presque désorientée de devoir quitter Kvothe. Vivement la suite entre mes mains !
Ma note : 9,5/10
Extras
Traductrice : Colette Carrière
Première publication : novembre 2009
Fiche Bibliomania
Cette saga compte pour l’instant 3 tomes : La Peur du Sage, partie 1 et 2. La suite, The Doors of Stone, sortira en VO en 2014.
La description de l’auteur m’a tout de suite beaucoup plu :
Patrick Rothfuss vit dans le Wisconsin, où il enseigne à l’université. À ses heures perdues, il tient une chronique satirique, pratique la désobéissance civile et tâte de l’alchimie. Il aime les mots, rit souvent et refuse de danser.
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Challenge Petit Bac organisé par Enna
Météo : vent
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Lecture faite suite à la tentation de AcrO
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Un grand merci à Babelio et son Masse Critique !
La Quête d’Ewilan, tome 2 : Les Frontières de glace, de Pierre Bottero
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Mon résumé
Ewilan est de retour en Gwendalavir, prête à mener à bien sa quête : libérer les Figés, seuls capables de sauver leur monde, aux mains des terribles T’sliches et Raïs. Toute la petite troupe qui gravite autour d’elle fera tout pour la protéger et l’aider dans sa mission.
Nbr de pages : 304 / Éditeur : Rageot Poche
Mon avis
Même si le premier tome ne m’avait pas déçue, je n’avais pas été particulièrement séduite par les personnages et la plume de l’auteur. Et voilà que ce deuxième volet fait très fort et gomme tous les petits défauts que j’avais pu repérer : les personnages se dévoilent enfin, et les phrases se suivent harmonieusement pour nous offrir une vision superbe de Gwendalavir et de sa somptueuse capitale, étincelante, imaginée par les meilleurs dessinateurs du pays. J’ai vraiment trouvé les descriptions superbes et très visuelles. Comme je l’espérais, on en apprend plus sur ce monde parallèle et on découvre de nouveaux personnages et de nouvelles créatures, qui viennent enrichir cet univers déjà très original. Et on s’enfonce un peu plus dans le pays, naviguant sur le Pollimage et bravant le froid dans les montagnes des Chaînes du Poll, aux côtés d’une troupe de plus en plus éclectique.
L’humour est toujours de mise, j’ai particulièrement apprécié les répliques de Salim et Bjorn, qui s’entendent comme cul et chemise. Bjorn est un personnage qui m’avait vraiment laissée de marbre dans le tome 1 mais qui cette fois ajoute un vrai plus à l’histoire. Je l’ai trouvé particulièrement sympathique et c’est lui qui m’a fait sourire plus d’une fois tout au long de ce roman. On apprend également à connaître Ellana, une intrépide marchombre qui n’a pas sa langue dans sa poche, Chiam Vite, un Faël qui aime se moquer de la bêtise humaine et Artis, un rêveur plutôt réservé.
Artis Valpierre avait participé au rêve de guérison qui s’était dessiné autour de la jeune femme inconsciente. Elle était touchée à l’abdomen et, sans l’intervention des rêveurs, serait sûrement morte. Rêver la régénération des organes atteints n’avait pourtant pas été difficile. Les rêveurs possédaient de solides connaissances en anatomie et ils pouvaient tout guérir, sauf certaines blessures à la tête.
L’Art du Dessin ne semble plus nous révéler de grosses surprises et j’ai été moins émerveillée par le don de Camille, mais ce tome 2 est par contre bien plus prenant, avec pas mal de rebondissements. Par contre, cela reste un livre très jeunesse : une happy-end assez facile et un peu trop rapide, et peu de dégâts du côté des gentils (évidemment avec un rêveur dans la troupe, ça aide !). Alors que le 1er tome se finissait en plein suspense et nous laissait un peu sur notre faim, celui-ci met un point final à la mission d’Ewilan et on se demande donc ce que nous réserve le dernier tome de La Quête d’Ewilan… Affaire à suivre (et je serai de la partie) !
Note : 8,5/10
Extras
Illustrations et carte : Jean-Louis Thouard
(Je ne suis pas une adepte des cartes, mais celle-ci est très précise et on peut suivre pas à pas Ewilan et ses amis, c’est vraiment très agréable !)
Première publication : juin 2003
Fiche Bibliomania
Les 4 livres suivants m’attendent déjà dans ma PAL.
Pierre Boterro a dit : « Enfant, je rêvais d’étourdissantes aventures fourmillantes de dangers mais je n’arrivais pas à trouver la porte d’entrée vers un monde parallèle ! J’ai fini par me convaincre qu’elle n’existait pas. J’ai grandi, vieilli, et je me suis contenté d’un monde classique… jusqu’au jour où j’ai commencé à écrire des romans. Un parfum d’aventure s’est alors glissé dans ma vie. De drôles de couleurs, d’étonnantes créatures, des villes étranges… J’avais trouvé la porte. »
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Challenge Petit Bac organisé par Enna
Boisson/nourriture : Glace
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Challenge New Pal organisé par Yukarie
6/189
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Nouvelle lecture d’un de vos auteurs incontournables pour la challenge de Hylyirio
3 points pour Pierre Bottero
Total : 28 pts
Merlin, tome 1 : Les années oubliées, de T.A. Barron
Quatrième de couverture
Le jeune Emrys ignore tout de son identité. Ses premiers souvenirs remontent à l’âge de sept ans, lorsqu’il s’est réveillé sur une plage…
Une femme guérisseuse, Branwen, prétend être sa mère. Mais il refuse de la croire.
Aujourd’hui adolescent, Emrys est déterminé à découvrir qui il est. D’autant qu’il s’est mis à développer des pouvoirs hors du commun, qu’il ne parvient pas à contrôler.
Nbr de pages : 355 / Éditeur : Nathan / Titre VO : The Lost Years of Merlin
Mon avis
Je ne connaissais rien de Merlin, alors quelle meilleure façon de le découvrir qu’en commençant par le récit de son enfance et la quête de ses origines ? J’ai été surprise d’apprendre dans la (très intéressante) préface de l’auteur que de très nombreux écrivains se sont penchés sur le personnage de Merlin, mais que personne ne s’est intéressé à l’histoire de sa jeunesse. Barron se propose donc de combler ce vide en écrivant ce premier tome, le premier d’une longue série (saga en 12 volumes). Une brillante idée !
Non seulement ce premier tome sert de très bonne introduction en posant de solides bases, mais cette première intrigue est intéressante et complète et ne laisse pas le lecteur sur sa faim, comme c’est trop souvent le cas dans les débuts de saga. Bref, je suis satisfaite de ce premier tome où l’on découvre un monde haut en couleurs et des créatures inattendues, et où l’on sent poindre de futurs grands projets pour Emrys (qui ne s’appelle pas encore Merlin).
Malheureusement, le tout manque un peu de dynamisme… La dernière volée de pages se dévore, mais le début est trop lent, le suspense se fait longtemps attendre et l’envie d’en savoir plus n’est pas au rendez-vous. Beaucoup de descriptions et de réflexions (les mêmes qui reviennent en boucle, à propos de sa peur des pouvoirs, notamment) risquent aussi de freiner les plus jeunes lecteurs. Dernier petit bémol : l’emploi du passé composé qui m’a déstabilisée au début, mais auquel j’ai fini par m’habituer.
Mais une fois le bon et le moins bon mélangé dans un gros sac, je découvre que cette lecture m’a plu, a éveillé ma curiosité et m’a donné envie d’en savoir plus sur ce jeune héros. Cependant, je suis parfois restée à côté de l’intrigue sans vraiment réussir à m’y plonger entièrement et il m’a fallu du temps pour en apprécier chaque moment… En espérant que le 2e tome soit à l’image de cette fin palpitante et qu’il fourmille de nouveaux personnages originaux !
Rien ne vaut une bonne lecture après une journée de bonnes lectures.
Note : 7,5/10
Extras
Traducteur : Agnès Piganiol
Première publication en VO en 1996 et en français en janvier 2013
Fiche Bibliomania
Cette saga comptera 12 tomes. Le 2e, Les sept chants du magicien, sortira en avril 2013 et le 3e, L’épreuve du feu, en juillet 2013. L’attente ne sera donc pas trop longue…
Il y a un concours pour le gagner aujourd’hui organisé par l’éditeur ici ! Et merci à Nathan au passage pour l’envoi de ce livre.
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1er mot pour le challenge Petit Bac organisé par Enna
Prénom : Merlin
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Challenge New Pal organisé par Yukarie
2/189
La Quête d’Ewilan, tome 1 : D’un monde à l’autre, de Pierre Bottero [ROMAN & BD]
Mon résumé
Alors que Camille est sur le point de se faire renverser par un camion, elle passe dans un monde parallèle et se retrouve face à un dangereux monstre. Bienvenue à Gwendalavir Camille, ou devrais-je dire Ewilan. Apparemment tu es bien connue dans ce monde et tu as un grand rôle à jouer ici. Courage !
Nbr de pages : 274 / Éditeur : Rageot Poche
Mon avis
Qu’est-ce que je me réjouissais de découvrir le grand Bottero ! Je n’ai entendu que des éloges au sujet de ses livres pour la jeunesse et il me tardait de découvrir la fameuse saga sur Ewilan et Ellana. Malheureusement, j’ai dû revoir mes attentes un tout petit peu à la baisse en me lançant dans ce premier tome. Ma première impression : un style trop jeunesse, des héros pas particulièrement attachants, une utilisation d’adjectifs assez abusive et des phrases un peu bancales.
Mais ces défauts repérés dans les quelques premiers chapitres ont rapidement disparu et une fois nos deux jeunes héros lancés dans leur quête, je n’ai plus su m’arrêter ! Ewilan est maligne et courageuse, mais un rien hautaine. Son meilleur ami, Salim la vénère et la suivrait jusqu’au bout du monde. Il ajoute une petite touche d’humour bienvenue, même si je n’ai pas toujours trouvé ses boutades très amusantes ou à propos.
— Je n’ai jamais vu personne se déplacer aussi vite et avec autant de précision ! s’exclama-t-il. Il s’est glissé dans l’ouverture en moins de temps qu’il ne te faut pour boire un verre de whisky. Jolie comparaison, non ?
Les personnages ne sont donc pas, pour moi, le point fort de ce roman, mais j’ai été enchantée par les pouvoirs des dessinateurs. Quelle bonne idée que cette magie qui offre des centaines de possibilités pour changer la réalité. J’ai adoré voir les dessinateurs à l’œuvre dans ce monde parallèle qui fourmille de créatures originales. J’aurais aimé en apprendre encore plus et découvrir les nombreux endroits de ce monde inconnu. On suit le trajet d’Ewilan sur la carte proposée en début de roman et on est complètement immergé dans ce monde dangereux.
Un dessinateur peut rendre réel ce qu’il imagine. Pour ce faire, son esprit passe dans une dimension qui s’appelle l’Imagination et y progresse grâce à des chemins, les Spires. Plus le dessinateur est puissant, plus il va loin dans les Spires et plus il peut jouer avec la réalité.
À la fin de ce roman, on n’a qu’une envie : retrouver le monde de Gwendalavir et continuer notre quête avec Ewilan, car ce tome est bien trop court. Finalement, malgré quelques a priori au début, je n’ai pas été déçue ! Bottero nous offre une jolie histoire bien travaillée qui conviendra parfaitement aux tout jeunes, mais je trouve tout de même qu’il ne rivalise pas avec les talents de conteur de Mourlevat.
Note : 8/10
Extras
Première publication : avril 2003
Fiche Bibliomania
Pierre Bottero était instituteur avant de devenir écrivain. Il a écrit une vingtaine de romans pour la jeunesse. Il est malheureusement décédé en 2009 à 45 ans dans un accident de moto.
La Quête d’Ewilan est une trilogie. Les Mondes d’Ewilan est une deuxième trilogie qui fait suite à celle-ci.
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Nouvelle lecture d’un de vos auteurs incontournables pour la challenge de Hylyirio
5 points pour Bottero
Total : 15 pts
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Livre lu pour le Combat d’auteurs, organisé par Iluze
J’attribue 0,5 pts en plus à Bottero pour ce premier tome.
Un mot sur la BD
Une BD magnifique avec des couleurs qui rendent vraiment hommage à l’univers de Bottero. Ça, pour moi, c’est un fait. Cependant, je suis un peu déçue ou plutôt, je reste sur ma faim. J’attendais avec impatience de lire cette BD, que j’ai engloutie en 30 minutes, montre en main. Quel dommage de n’y découvrir que la moitié d’un petit roman de même pas 300 pages.
Cette BD est pleine de qualités : on est véritablement plongé dans un Gwendalavir aussi merveilleux que dans le livre et rien n’est oublié. Mais au final, j’aurais préféré un plus long moment de plaisir, quitte à ce qu’il y ait quelques coupes ou réinterprétations. C’est trop court et sans réelle surprise pour ceux qui connaissent déjà par cœur les œuvres de Bottero.
Extras
Scénariste : Lylian – Dessinatrice : Laurence Baldetti – Coloriste : Loïc Chevallier
Première publication : octobre 2013
Fiche Bibliomania
Cette BD, D’un monde à l’autre, correspond aux 100 premières pages du premier tome de La Quête d’Ewilan. La deuxième partie, intitulée Akiro, est prévue pour la rentrée 2014.
La Tour Sombre, tome 2 : Les Trois Cartes, de Stephen King
Mon résumé
Roland continue sa quête, obsédé par la Tour, pour laquelle il sacrifierait n’importe quoi. L’homme en noir lui a tiré trois cartes, les trois cartes de son destin. Sur la plage, trois portes vont se dresser devant lui, des portes qui mènent sur notre monde. Il va y rencontrer le Prisonnier, la Dame d’Ombres et le Pusher, censés l’aider dans sa quête.
Nbr de pages : 439 / Éditeur : France Loisirs / Titre VO : The Drawing of the Three
Mon avis
[Ce que j’avais pensé du tome 1 : Le pistolero :
Un mini supplice en commençant ce deuxième tome, car plus d’un an était passé depuis ma lecture du tome 1, qui m’avait moyennement plu. Se replonger dans ce monde bizarre, que je n’avais pas bien compris et qui m’avait laissée avec tant de questions, a été très difficile et j’ai failli laisser tomber. Heureusement, Roland se retrouve très vite devant une porte, sur la plage, ouvrant sur notre monde, et alors l’histoire peut commencer.
Cette fois, il y a de l’action, de l’humour, quelques réponses, du suspense, et l’envie de suivre Roland dans sa quête est vraiment là. L’histoire est originale et le thème de la confrontation entre le monde de Roland et le nôtre sert vraiment bien l’intrigue. J’adore le mélange entre réalité et fantastique dans un roman, ici j’étais servie et je me suis régalée devant l’incompréhension de Roland face à notre monde. Les avions sont pour lui des diligences du ciel, il doit fouiller l’esprit de son hôte pour découvrir que l’on roule en Tac-sies à New-York et il s’évertue à appeler les petites pilules blanches astine, car le médicament de cet autre monde est pour lui imprononçable. On sourit à de nombreuses reprises face à ce choc des cultures.
Certains semblaient plongés dans la lecture de grandes feuilles couvertes de caractères minuscules — des mots entrecoupés d’images —, d’autres écrivaient sur des feuilles plus petites avec des plumes comme Roland n’en avait jamais vu. Mais les plumes l’intéressaient peu. C’était le papier qui le fascinait. Il vivait dans un monde où l’or et le papier avaient exactement la même valeur. jamais il ne lui avait été donné de voir tant de papier d’un seul coup. Et voilà que l’un de ces types arrachait une feuille du bloc jaune posé sur ses genoux et qu’il la froissait après s’être contenté de griffonner quelques lignes d’un côté et rien, absolument rien, de l’autre. Le pistolero n’était pas assez malade pour ne pas éprouver un sentiment d’horreur outragée devant ce gaspillage contre nature.
Pourtant, même si ce tome m’a assez plu, je ne suis toujours pas entièrement convaincue. Il reste toujours de nombreuses expressions et références que je ne comprends pas, qui hachent ma lecture, des flash-backs par rapport au tome 1 que j’ai en partie oublié, des passages flous qui me perdent complètement en cours de route, le style particulier de King auquel je n’accroche pas plus que ça, et le mystère sur la Tour reste entier. Finalement, trop de mystère tue le mystère, et ne sachant que trop peu de choses, je ne ressens pas l’envie particulière d’en savoir plus. Je vais quand même essayer d’enchaîner rapidement avec la suite, pour ne pas perdre le fil et me retrouver dans le même état au début du tome 3. En espérant que la suite soit à la hauteur et me plaise de plus en plus, ça a l’air bien parti maintenant.
Note : 7,5/10
Extras
Traducteur : Gérard Lebec
Première publication VO en 1987
Fiche Bibliomania
La Tour Sombre est une saga de 8 tomes, le dernier venant juste de paraître au début 2012 et se déroulant chronologiquement entre le tome 4 et 5.
Stephen King a commencé à rédiger cette saga à 22 ans, dans les années 70, et il aura fallu attendre 30 ans entre la publication du premier et du dernier tome.
Pendant que je lis cette saga, le livre préféré de mon amoureux,
celui-ci lit À la croisée des mondes, mon roman préféré 🙂
Première lecture d’un de vos auteurs incontournables pour la challenge de Hylyirio
5 points pour King