Archives de Catégorie: Policier/Thriller

Am stram gram, de M.J. Arlidge

Am stram gram, de M.J. ArlidgeRésumé de l’éditeur

Deux jeunes gens sont enlevés et séquestrés au fond d’une piscine vide dont il est impossible de s’échapper. À côté d’eux, un pistolet chargé d’une unique balle et un téléphone portable avec suffisamment de batterie pour délivrer un terrible message : « Vous devez tuer pour vivre. » Les jours passent, la faim et la soif s’intensifient, l’angoisse monte. Jusqu’à l’issue fatale. Les enlèvements se répètent. Ce sont les crimes les plus pervers auxquels le commandant Helen Grace ait été confrontée. Si elle n’avait pas parlé avec les survivants traumatisés, elle ne pourrait pas y croire. Helen connaît les côtés sombres de la nature humaine, y compris la sienne ; pourtant, cette affaire et ces victimes apparemment sans lien entre elles la laissent perplexe. Rien ne sera plus terrifiant que la vérité.

Nbr de pages : 408 / Éditeur : 10/18 / Titre VO : Eeny Meeny

Mon avis

Le voilà le thriller haletant que j’attendais ! Évidemment, avec un pitch pareil, un peu à la sauce Saw, je ne pouvais qu’adhérer… Il n’a pas que des qualités, mais pour moi c’est indéniablement un bon thriller avec tous les ingrédients qu’il faut pour une lecture addictive. Bref, je me suis régalée et je vous le recommande grandement !

C’est d’abord le côté original et glaçant qui m’a attirée : ce sinistre jeu du Am stram gram entre deux victimes qui se connaissent, auxquelles on ne peut s’empêcher de s’identifier… Et si c’était moi, enfermée avec mon copain, ma mère, ma meilleure amie… ? Comment réagirais-je ? Ça fait franchement froid dans le dos et l’auteur ne nous épargne pas les détails glauques et saugrenus de l’enfermement, de l’horreur de la situation. C’est noir de chez noir et parfois bien dégueu : âmes sensibles, s’abstenir.

Ensuite, ce qui fait que ça fonctionne super bien, ce sont les chapitres très courts qui donnent une vraie dynamique, avec des fins pleines de suspense, qui donnent envie de lire chaque fois plus, de découvrir encore un nouveau petit indice, une nouvelle piste, bref, le coup du « encore un petit chapitre »… Il se dévore et on arrive très vite à la fin, avec l’envie de comprendre, d’emboîter toutes les pièces du puzzle. Le final est vraiment à la hauteur de mes attentes, personnellement, je n’ai rien vu venir et tout tient la route. (Avec du recul, je me demande quand même comment je n’ai pas tout pigé plus tôt… Les fins limiers ne se laisseront sans doute pas avoir !)

Bien sûr, il y a ces quelques clichés auxquels on n’échappe plus (les flics et leurs démons : boisson, sexe, secret de famille) et la plume n’est pas toujours des plus travaillées, mais je n’ai quand même rien à y redire pour autant, ce roman « fait le job » et nous tient scotchés jusqu’aux dernières pages.

Note : 9/10

Extras
Traductrice : Elodie Leplat
Première publication : mars 2015
Fiche Bibliomania
On retrouve le commandant Helen Grace dans le nouveau roman de M.J. Arlidge : Il court, il court, le furet (qui me tente bien !)
Il court, il court, le furet..., de M.J. Arlidge

Le Domaine, de Jo Witek

Le Domaine, de Jo WitekRésumé de l’éditeur

Gabriel accompagne sa mère embauchée pour l’été comme domestique dans la haute bourgeoisie. Les marais et les kilomètres de landes qui entourent le domaine sont une promesse de bonheur pour ce jeune homme passionné de nature et d’ornithologie. Pourtant, dès son arrivée, il se sent mal à l’aise et angoissé. Le décorum et l’atmosphère figée de la demeure déclenchent chez lui des pulsions incontrôlées de colère, de désir, de jalousie. Et quand les petits-enfants des propriétaires débarquent, avec parmi eux la belle et inaccessible Éléonore, Gabriel ne maîtrise plus rien de ses émotions. Désormais, c’est eux et surtout elle qu’il observe à la longue-vue. Désormais, le fils de la domestique est prêt à tout pour se faire aimer car il est fou d’elle. Jusqu’à la mettre ou se mettre lui-même en danger…

Nbr de pages : 336 / Éditeur : Actes Sud junior

Mon avis

Forte de ma super expérience avec Un hiver enfer, le précédent roman de Jo Witek, je me suis lancée sans hésitation dans son nouveau roman noir. J’espérais y retrouver la même tension et une chute finale aussi inattendue. Sur ces deux points, je ne peux pas vraiment me considérer déçue, mais il m’a clairement manqué d’autres ingrédients pour vraiment apprécier ce roman.

Nous suivons cette fois Gabriel, un ado de seize ans, grand solitaire, amoureux de la nature et passionné d’oiseaux. C’est un héros intéressant, très (trop ?) mature pour son âge, et du coup, un peu en marge. Il se retrouve dans ce grand domaine, avec des landes à perte de vue : a priori l’endroit rêvé pour cultiver sa passion. Nous le suivons donc dans ses expéditions, ses découvertes, ses observations ; on passe énormément de temps seul avec lui à observer les beautés de la forêt et le vol des oiseaux. Et à moins d’être nous-mêmes des aficionados de la nature, on perd rapidement intérêt.

Ce qui n’aide pas, c’est la mise en situation assez longue et peu palpitante. Il faut attendre une bonne centaine de pages avant l’arrivée de l’élément déclencheur, l’arrivée du personnage qui va tout faire chavirer. Pourtant, on sent bien cette atmosphère sombre et un peu glauque, chère à l’auteure, qui se met doucement en place et joue presque le rôle d’un personnage à part entière… Mais ça manque quand même singulièrement d’action. Et il faut encore attendre cent autres pages pour que ça remue un peu et enfin plonger dans le cœur de l’histoire et discerner les premiers signes du thriller que l’on attendait avec avidité.

Paradoxalement, c’est un roman que j’ai dévoré. J’avais vraiment envie de savoir ce que Jo Witek avait préparé pour son final. On sent tout au long du roman qu’elle va nous retourner le cerveau et ça n’a pas manqué. Du coup, je ne ressors pas déçue de ma lecture, mais je m’attendais à un « vrai » thriller, quand il ne s’agit finalement « que » d’une histoire d’amour de vacances tumultueux entre deux jeunes, avec leurs faiblesses, qui se découvrent et se dévoilent… jusqu’à quelques pages de la fin.

Je n’aurais jamais cru dire ça, mais j’espérais quelque chose d’un peu plus « conventionnel », un bon page-turner sombre et inquiétant avec les codes avérés du thriller. Jo Witek s’essaie à une autre forme de roman noir et c’est d’ailleurs son objectif : elle voulait casser cette « notion d’efficacité du thriller » et revenir à « une forme plus classique ». J’ai découvert cette ambition dans une très bonne interview après ma lecture (voir ci-dessous) et du coup, ce roman prend tout son sens… Jo Witek a réussi son pari et son roman correspond tout à fait à ce qu’elle voulait en faire. C’est juste que je ne m’y attendais pas et je me suis retrouvée un peu à côté de la plaque pendant l’histoire, en attente de ce côté « efficace » d’un thriller. Mais ce n’est que partie remise, car je reste en admiration devant sa plume, l’ambiance de ses romans, la finesse de ses personnages. Prochain arrêt : Peur express.

Ma note : 6,5/10

Extras
Première publication : mars 2016
Fiche Bibliomania
Interview de Jo Witek ici :
Le Domaine se place dans la continuité de vos précédents thrillers et pourtant le malaise s’installe plus lentement, par petites touches. Quel a été votre parcours d’écriture pour ce nouveau roman ?
Pour Le Domaine, j’ai voulu revenir à une forme plus classique, plus descriptive, remettre en cause cette notion d’efficacité du thriller, ce fameux “turn page”, souvent très attendu des lecteurs. J’ai creusé le sillon, me méfiant de mes automatismes, mais aussi de ceux véhiculés par notre mémoire commune du cinéma noir. Je souhaitais un roman décontextualisé, qui reviendrait aux sources du genre, le macabre et le romantisme. Je me suis replongée avec délice dans les romans gothiques anglais comme Les Mystères d’Udolphe d’Ann Radcliffe ou au coeur du romantisme cruel d’Emily Brontë dans Les Hauts de Hurlevent. J’avais envie d’un héros sensible, pur, romantique, un garçon cheminant dans une nature aussi fascinante qu’inquiétante, où se jouerait une situation tout à fait moderne, mais dans un contexte hors du temps. Dans ce domaine, immense propriété forestière au milieu d’hectares de Landes, il n’y a pas de nouvelles technologies. Pas de réseau, pas d’ordi, peu de téléphones. Je me débarrasse de tout cela pour me concentrer sur ma situation : un héros débarque dans un milieu social très supérieur au sien, une nature de plus en plus angoissante, et de nouveaux sentiments le submergent : des colères, des jalousies, des désirs… C’est vraiment un héros contemporain parce qu’il n’a pas les règles du jeu de la société dans laquelle il est forcé d’évoluer. Pour moi, écrire un thriller c’est faire un pacte avec le lecteur : vous allez vous perdre, avoir peur et je vous promets que vous ne devinerez pas le dénouement avant la fin. Cette fois, j’ai accepté de moins construire l’action en amont, de me perdre moi aussi dans les Landes, quitte à rebrousser chemin plusieurs fois ! C’était assez angoissant et en même temps jubilatoire.

L’innocence des bourreaux, de Barbara Abel

L'innocence des bourreaux, de Barbara Abel

Quatrième de couverture

Joachim est au plus mal. Il est seul, plus personne pour l’aider. Le désespoir guette et il ne voit plus qu’une solution. Il prépare un flingue, une cagoule et sélectionne une petite supérette. Il n’aperçoit que quelques clients. Il imagine un braquage rapide et concis, sans effusion. Mais le destin en a décidé autrement…

Nbr de pages : 336 / Éditeur : Belfond

Mon avis

Barbara Abel fait partie des rares auteurs que j’apprécie tout particulièrement. Je l’ai découverte il y a presque dix ans et j’ai lu la grande majorité de ses romans, sans jamais être déçue. Alors bien sûr, l’annonce de son nouveau roman et les premiers avis élogieux m’ont donné envie de me jeter dessus à mon tour.

On retrouve la patte de l’auteur, sa façon très précise de décortiquer les sentiments humains, de nous faire entrer dans les chaumières des uns et des autres et de comprendre ces personnages qui, au final, sont comme vous et moi. On sait que très vite, tout va se recouper pour nous exploser à la figure, on sent la tension monter… et j’aime ça.

Malheureusement, cette fois, ça n’aura pas suffi. Il y a une petite part d’invraisemblance dans la plupart des romans de Barbara Abel, qui permet souvent une chute inattendue et un choc dont on se régale. Mais dans son dernier roman, on peine vraiment à y croire… Les réactions des protagonistes ne sonnent pas tout à fait justes. Et là où on se glisse d’habitude si facilement dans les chaussures de ses personnages, c’est plutôt l’incompréhension qui règne. Je ne lui en aurai peut-être pas tenu rigueur si la suite de l’histoire avait été à la hauteur, mais la deuxième moitié du roman nous entraîne dans un petit road-trip sans grands rebondissements. Fini la tension, les chocs, les chutes. Les révélations sont derrière nous et on termine le bouquin sans passion.

Cela n’est pas pour autant un mauvais livre, mais je suis déçue car je m’attendais au grand feu d’artifice. Sa lecture reste plaisante, et je l’ai d’ailleurs lu d’une traite, mais cela manque d’un dernier retournement de situation dont Barbara Abel a le secret. Contrairement au génial Duelle, ce dernier roman ne me restera pas longtemps en mémoire.

Note : 7/10

Extras
Première publication : mai 2015
Fiche Bibliomania
Barbara Abel est une auteure belge, avec une dizaine de romans à son actif. Son précédent roman, Derrière la haine, a reçu le Prix des lycéens de littérature belge cette année. Retrouvez mon avis ici.

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Challenge ABC 2015 organisé par Nanet

ABC20158 dans le challenge ABC 2015 – Lettre A

 Challenge Petit Bac organisé par Enna
Petit Bac 2015Mort : bourreau

Challenge 1 mois = 1 consigne, organisé par Nessa

ChallengeJuin : Lire un roman d’un auteur francophone

Challenge Haut en couleurs organisé par Addiction littéraire
Challenge Haut en Couleurs
15/15 : blanc

Deux gouttes d’eau, de Jacques Expert

Deux gouttes d'eau, de Jacques Expert

 

Mon résumé

Antoine est le coupable tout désigné pour le meurtre abominable de sa petite amie, mais c’était compter sans son jumeau, Franck. Ils sont la copie parfaite l’un de l’autre, partagent le même ADN et la même maladie, l’adermatoglyphie, l’absence d’empreintes digitales. Ils s’accusent mutuellement et il ne semble y avoir aucun moyen de les départager. Un vrai cul-de-sac pour le divisionnaire Robert Laforge, chargé de cette enquête.

Nbr de pages : 336 / Éditeur : Sonatine

Mon avis

Un thriller traitant de la gémellité, ça m’a évidemment tout de suite attirée. Les histoires de jumeaux, cette relation si particulière, ce lien psychique même, je trouve ça passionnant. Cet aspect du livre m’a beaucoup plu et j’ai adoré démêler le vrai du faux dans les témoignages contradictoires des deux frères. Cette enquête met vraiment nos nerfs à rude épreuve et on ne sait pas qui croire… Par contre, du côté des investigateurs, on est moins gâté : aucun personnage n’est attachant, ils se répètent beaucoup trop, ça traîne, ça manque de dialogues savoureux, c’est un peu plat. Dommage.

Dès le départ, le coupable est identifié et amené au poste. On se démarque alors des débuts classiques d’une enquête où l’on recherche des suspects et des témoins. En effet, toutes les preuves accablent Antoine. La plus flagrante étant qu’il a été surpris par une caméra de surveillance avec l’arme du crime. Cette erreur paraît tellement énorme pour un meurtrier que le lecteur se demande très vite si cette erreur n’est pas voulue. Franck se serait-il volontairement poster devant une caméra pour mieux accabler son jumeau ? D’autres hypothèses tout aussi vraisemblables viendront sauter aux yeux du lecteur durant sa lecture : les deux frères sont-ils complices ? Antoine a-t-il en fait tout prévu pour retourner la situation et faire emprisonner son frère à sa place ?

Mais finalement, les spéculations s’arrêtent assez rapidement car les possibilités ne sont pas innombrables : le coupable ne peut être qu’un des deux jumeaux ou les deux. L’enquête tourne en rond pendant un peu plus de 300 pages autour de ces trois hypothèses. De plus, le postulat de base semble un peu exagéré : tout est mis en œuvre pour rendre cette enquête impossible. Le fait qu’il soit absolument impossible de différencier les deux frères, qu’ils aient le même ADN et qu’en plus, ils n’aient pas d’empreintes digitales. La situation parfaite pour commettre un meurtre, c’est vrai, mais est-ce vraiment crédible ?

Jacques Expert utilise à merveille le sujet de la gémellité et s’intéresse à tous ces liens que peuvent tisser de vrais jumeaux monozygotes. Entre Franck et Antoine, on sent très vite que quelque chose cloche, que leur relation est trop fusionnelle ou, au contraire, que leur union est amenée à les détruire. C’est assez bouleversant de voir comment se forge ce lien d’amour, mais parfois aussi de haine. Grâce à plusieurs flash-back, on parvient à mieux cerner Franck et Antoine ; on y découvre leur adolescence mouvementée qui s’est terminée de façon dramatique. On suit cette lente descente aux enfers, la terreur des parents face à des jumeaux presque diaboliques, les ruses et coups bas qu’ils manigancent à tout-va, jusqu’au point de non-retour.

Ce thriller se lit vraiment vite, tant on veut savoir : « le coupable est-il Franck ou Antoine ? ». Dans un dernier face-à-face inattendu, tout va se régler, mais à qui cette dernière machination va-t-elle profiter ? Une fin que je n’ai pas vu venir et relativement bien culottée ! On râle ou on applaudit, à vous de voir…

Note : 7,5/10

Extras
Première publication : janvier 2015
Fiche Bibliomania
Jacques Expert est le premier auteur français à être publié aux éditions Sonatine et il en est ravi !
Jacques Expert est un grand amateur de faits divers. Cette idée de scénario est inspirée d’une échauffourée entre deux bandes en Amérique. Un homme avait été poignardé, la scène filmée et un coupable inculpé. Mais le jumeau de celui-ci étant également présent ce soir-là, la police n’avait eu aucun moyen d’accuser un jumeau ou l’autre. Les deux avaient été acquittés.
Source

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Challenge ABC 2015 organisé par Nanet

ABC20156 dans le challenge ABC 2015 – Lettre E

Avant d’aller dormir, de S.J. Watson

Avant d'aller dormir, de S.J. Watson

 

Mon résumé

Chaque matin, Christine se réveille et ne reconnaît pas l’homme à côté d’elle, ne reconnaît pas la chambre et pire encore, ne reconnaît pas la femme qu’elle voit dans le miroir, ridée, la quarantaine, alors qu’elle croit avoir 20 ans. Chaque matin, son mari, cet inconnu, lui raconte leur rencontre, leur vie ensemble, l’accident, et depuis les jours qui se ressemblent et s’enchaînent. Le jour où Christine se rappelle un vague souvenir, elle décide de prendre note de sa vie dans un carnet. Et petit à petit, la mémoire revient et semble ne pas coller avec la vérité qu’on veut lui faire croire…

Nbr de pages : 400 / Éditeur : Sonatine / Titre VO : Before I Go to Sleep

Mon avis

Un bon roman à suspense, il n’y a que ça de vrai ! Enfin un livre que je n’ai pas trainé des semaines au coin de mon lit ; la deuxième moitié a été expédiée en une soirée et je l’ai refermé avec l’intention d’attendre un peu avant de choisir ma prochaine lecture pour garder l’histoire en moi encore quelque temps. Un sentiment qu’on adore n’est-ce pas ?

J’espérais beaucoup de ce thriller sur l’amnésie, thème que j’affectionne particulièrement, et je n’ai pas été déçue du tout. Dès le début, on s’imprègne de l’ambiance un peu étrange qui plane dans la maison, de la paranoïa de Christine qui, chaque jour, doit redécouvrir qui elle est, des relations particulières entre elle et son mari, qu’elle ne reconnait jamais. Les soupçons de Christine concernant son mari et ce qu’il lui raconte deviennent très vite les nôtres et on imagine toutes les options possibles, ce que j’adore faire dans tout bon thriller.

Ce soir j’ai mis mon mari à l’épreuve. Je ne voulais pas, je n’avais même pas prémédité la chose, mais j’avais passé la journée à me torturer. Pourquoi m’avait-il menti ? Pourquoi ? Et me ment-il tous les jours ?

Christine a beau se réveiller chaque matin la mémoire vide et son quotidien se répéter inlassablement, je n’ai jamais ressenti de longueurs ou de redites. Les informations qu’on découvre au compte-goutte nous poussent à avoir les mêmes réflexions que Christine encore et encore, comme elle. Bref, aucun problème pour moi de ce côté, je ne me suis pas ennuyée une seconde.

On se doute tout au long du roman qu’un truc grave nous attend à la fin, car sinon, il ne serait pas classé en thriller. Il y a bien une atmosphère inquiétante et des mensonges se bousculant sans cesse les uns les autres, mais on attend la bombe finale avec appréhension. Et sans être exceptionnelle ou inattendue (j’avais envisagé, parmi mille autres, cette éventualité), la fin est stressante à souhait et colle parfaitement avec le reste du roman. Un thriller comme j’en lis rarement, qui m’a tenu en haleine, bref qui fait du bien !

Ma note : 9/10

Extras
Traductrice : Sophie Aslanides
Première publication : mai 2011
Fiche Bibliomania
Le film vient d’être adapté au cinéma avec Nicole Kidman et Colin Firth dans les rôles principaux.

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 Challenge Petit Bac organisé par Enna
Challenge Petit Bac 2013
Verbe : dormir

Un Hiver en enfer, de Jo Witek

Un Hiver en enfer, de Jo WitekQuatrième de couverture

Edward a grandi avec son père, brillant architecte. Sa mère, Rose, lointaine et fragile, revient un jour d’un long séjour en hôpital psychiatrique. Elle, qui n’a jamais su l’aimer, lui demande à présent de jouer le jeu de la famille soudée. Pour le jeune garçon, il est hors de question d’effacer toutes ces années privées de l’amour maternel. Il préfère se réfugier dans le monde virtuel des jeux vidéo. Tout bascule avec la mort accidentelle de son père. Il se retrouve seul dans un chalet avec cette mère haïe, qui soudainement l’étouffe d’affection et l’isole davantage. Un face-à-face terrible commence au cœur de l’hiver. Deux êtres. Deux folies. Au point de conduire au meurtre ? Qui entre eux deux dit la vérité ? Un seul, forcément…

Nbr de pages : 352 / Éditeur : Actes Sud Junior

Mon avis

J’en ai rarement croisé et celui-ci est mon premier : un thriller pour adolescents. On y retrouve tous les ingrédients que l’on aime découvrir dans un roman à suspense : une atmosphère sombre, une tension qui monte crescendo, des personnages captivants et ambigus et une chute inattendue.

L’intrigue ne regorge pas de grosses ficelles et de rebondissements en tout genre ; tout est dans l’évolution des personnages, de l’atmosphère paranoïaque, de la tension. L’histoire se met doucement en place, peut-être un peu trop lentement. Et cette lenteur se fait ressentir à plusieurs moments du récit, mais semble nécessaire pour bien comprendre chacune des facettes des deux personnages : d’un côté, Edward, délaissé toute son enfance par une mère distante et fragile psychologiquement, de l’autre, cette mère qui se découvre soudain un amour intense pour son fils, au point de l’étouffer, de le confiner chez eux, de jalouser son entourage et peut-être pire. Ce face-à-face entre mère et fils, presque sous forme de huis clos, est brillamment mené et on oscille sans cesse entre les hypothèses possibles : Edward perd-il la tête ou sa mère lui veut-elle vraiment du mal ? Jusqu’au dénouement…

Et Jo Witek ne se contente pas seulement de créer une ambiance oppressante et une intrigue prenante, elle essaie également d’introduire des thèmes particulièrement intéressants pour les jeunes : les jeux en ligne qui prennent parfois plus de place que la vie IRL, le racket et l’intimidation à l’école, le désespoir qui peut mener un enfant aux pires actes, le deuil et la perte d’un être cher. Je pense qu’Edward est un héros attachant auquel un ado peut facilement s’identifier.

J’enfoncerai le clou en vous disant que ce thriller m’a beaucoup fait penser à ceux de Barbara Abel dans le traitement des relations entre les personnages, de la montée en puissance de la haine, du choc final, de l’angoisse grandissante, de la lenteur nécessaire aux changements subtils dans le comportement des personnages. Je le recommande aussi bien aux adultes qu’aux jeunes lecteurs confirmés. Un très bon thriller psychologique !

Note : 8,5/10

Extras
Première publication : août 2014
Fiche Bibliomania
Jo Witek est une auteure française qui écrit surtout pour les ados. Son premier thriller, Peur express, m’intrigue beaucoup.
Dans une interview d’Actes Sud, elle déclare : « Ce roman fut difficile à écrire, je veux dire affectivement, car j’ai plongé dans la part obscure de la mère et, en tant que maman de deux fils − que j’ai eu la chance d’aimer dès leur arrivée dans ce monde −, ce ne fut pas de tout repos ! Mais c’est aussi ce que j’aime dans l’acte d’écrire, c’est une plongée permanente dans les cavernes humaines les plus obscures, cachées et terrifiantes… Un exercice aussi effrayant que jubilatoire, car il est bon de se faire peur ! »

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Challenge 1% Rentrée littéraire organisé par Sophie Hérisson

challenge 1% Rentrée littéraire3/6

Challenge ABC 2014 organisé par Nanet

ABC 2014
14 dans le challenge ABC 2014 – Lettre W

Challenge Petit Bac organisé par Enna
Challenge Petit Bac 2013
Gros mot : enfer

Challenge Haut en couleurs organisé par Addiction littéraire
Challenge Haut en Couleurs
11/15 : bleu clair

Celui dont le nom n’est plus, de René Manzor

Celui dont le nom n'est plu, de René Manzor

 

Quatrième de couverture

Londres, au petit matin. Sur une table de cuisine, gît un homme vidé de ses organes. L’assassin est une vieille dame à la vie exemplaire. Pourquoi cette femme a-t-elle sacrifié l’homme qu’elle a élevé comme un fils ?
Elle est incarcérée. Pourtant, le lendemain, un autre homme est tué de façon similaire. Par la personne qui l’aimait le plus au monde. À chaque fois, les tueurs, qui ne se connaissent pas, laissent derrière eux la même épitaphe écrite dans le sang de leur victime :
Puissent ces sacrifices apaiser l’âme de Celui dont le Nom n’est plus…

Nbr de pages : 391 / Éditeur : Kero

Mon avis

J’étais très enthousiaste à l’idée de découvrir ce nouveau thriller, proposant une intrigue originale autour de meurtriers éplorés ayant tué sans le savoir la personne qu’ils aiment le plus. Un thème alléchant pour un roman agréable à lire, mais je ne serai malheureusement pas aussi dithyrambique que mes copinautes (notamment Paikanne et La tête dans les livres), car il m’a manqué certains des ingrédients du parfait thriller.

René Manzor possède une plume très efficace et son livre se lit très vite. Je suis contente d’avoir pu découvrir cet auteur qui n’en est pas à son premier coup d’essai, ayant déjà travaillé comme scénariste et réalisateur à Hollywood. Dans ce roman, son talent réside surtout dans la description des scènes de crime, originales, morbides et très détaillées, et de ses personnages attachants, écorchés par la vie. On prend plaisir à suivre les deux inspecteurs dans leur enquête, mais surtout à découvrir leurs souvenirs les plus traumatisants. On ne peut que souffrir à leur côté face aux épreuves qu’ils ont eu à surmonter.

Le gros bémol, selon moi, c’est le manque de surprise. Je ne sais pas si c’est le cas de tout le monde, mais pour ma part, j’avais toujours une longueur d’avance sur les inspecteurs. Tout se devine assez facilement et les rebondissements se sont enchaînés dans la même logique que mon hypothèse de départ. Je n’irai pas jusqu’à dire qu’il n’y pas de suspense, car il y a bien une certaine tension et l’envie de vérifier nos théories, mais il n’y aucun retournement de situation inattendu.

Quant à la fin, elle nous réserve enfin une belle surprise ! Les dernières pages m’ont beaucoup plu et s’écartent des happy-end traditionnels. Je ne m’attendais pas du tout à cette révélation finale, qui renforce d’autant plus ma sympathie pour nos deux inspecteurs. On finit donc sur une belle note et on quitte un peu à regret des personnages vraiment intéressants.

Note : 7/10

Extras
Première publication : mai 2014
Fiche Bibliomania
René Manzor a aussi écrit Les âmes rivales, et réalisé au cinéma Le Passage et 3615 Code Père Noël.
Vous pouvez feuilleter les deux premiers chapitres ici.
Un grand merci aux éditions Kero.

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Challenge Haut en couleurs organisé par Addiction littéraire
Challenge Haut en Couleurs
11/15 : blanc

L’île des chasseurs d’oiseaux, de Peter May

L'île des chasseurs d'oiseaux, de Peter May

 

Quatrième de couverture

Chargé de l’enquête sur un assassinat commis à Édimbourg, Fin MacLeod est envoyé sur son île natale de Lewis, en Écosse, quand un second cadavre apparemment exécuté selon le même modus operandi y est découvert. Persuadé que les deux affaires ne sont pas liées, Fin doit composer avec un décor et des gens qu’il a quittés dix-huit ans auparavant…
Nbr de pages : 425 / Éditeur : Actes Sud / Titre VO : The Blackhouse

Mon avis

Voilà une saga que plusieurs personnes m’avaient recommandée, alors que j’étais à la recherche de bons romans policiers. Un auteur dont je n’avais jamais entendu parler et qui semblait pourtant être un incontournable pour beaucoup. Malgré quelques longueurs, j’ai tout de suite été emportée sur cette île sombre de l’Écosse aux côtés de Fin.

De prime abord, l’histoire est tout ce qu’il y a de plus traditionnel : un meurtre oblige Fin à retourner dans son village d’enfance pour mener l’enquête. Mais très vite, l’histoire du personnage prend le pas sur l’enquête, qu’on finit presque par perdre de vue. Fin est bien sûr à la recherche du coupable, mais il va surtout nous raconter son enfance sur cette île. Ces histoires dans l’histoire sont émouvantes, amusantes ou intrigantes ; j’ai adoré découvrir ces flash-back qui mettent en scène un petit Fin de cinq ans qui grandit au fil des pages. Notre héros va également retrouver tout ce petit monde qu’il avait quitté et c’est là que les révélations vont commencer à tomber… Finalement, on comprend vite que l’histoire et l’enquête sont presque indissociables l’une de l’autre.

Le principal reproche que j’ai à faire concerne les longueurs : certains passages ou descriptions m’ont semblé interminables. Alors parfois le temps se fait long, mais à d’autres moments, on ne veut plus du tout reposer le livre, ce qui traduit une certaine inconstance dans la tension du roman. L’atmosphère prend parfois plus de place que l’intrigue et le roman s’essouffle.

Une fois n’est pas coutume, la fin ne m’a pas déplu et je ne me doutais pas de l’identité du coupable, bien que la chute ne soit pas renversante et que le suspense n’aie jamais atteint son paroxysme. L’intrigue n’est pas haletante, mais il s’agit d’un bon roman noir avec une ambiance particulière, qui fait parfois penser à un huis clos, coincés que nous sommes sur cette petite île aux mœurs et religions dépassées. Pour moi, c’est une très agréable découverte, dans un coin du monde que je n’avais encore jamais rencontré en littérature, avec ses rivages brumeux et ses prénoms gaéliques.

Note : 7,5/10

Extras
Traducteur : Jean-René Dastugue
Première publication : novembre 2009
Fiche Bibliomania
Peter May est originaire d’Écosse et a passé plusieurs mois sur l’île de Lewis, dont il connaît donc bien les traditions.
L’île des chasseurs d’oiseaux est le premier tome d’une trilogie. Les deux suivants s’intitulent L’homme de Lewis et Le braconnier du lac perdu.

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Challenge Petit Bac organisé par Enna
Challenge Petit Bac 2013
Lieu : île

Challenge L’énigme des 5 continents, organisé par Drussnaga
Challenge L'énigme des 5 continents
Continent : Europe

Derrière la haine, de Barbara Abel

Derrière la haine, de Barbara Abel

 

 

Mon résumé

Deux couples, des voisins, des amis même. Ils partagent l’apéro, s’invitent les uns chez les autres, se confient leurs enfants, papotent par dessus la haie, partagent leur quotidien et s’adorent. Jusqu’au jour où… Un instant qui va tout bouleverser, modifier le cours de leur vie, leur bonheur. La tendresse et l’amitié laissent place à la haine et à la suspicion. Jusqu’au point de non-retour ?

Nbr de pages : 352 / Éditeur : Pocket

Mon avis

C’est le quatrième roman de Barbara Abel que je découvre, et je peux affirmer qu’elle ne m’a jamais déçue ! Et dans ce cas-ci, elle m’a même particulièrement ravie. C’est rare que j’engloutisse un livre en deux jours et ça l’est encore plus qu’il me marque au point de rester dans un petit coin de ma tête pendant encore des semaines.

Ce qui rend cette lecture si marquante, c’est la tension qui règne tout au long du roman. On pourrait lui reprocher d’être un peu lent, mais l’auteure prend son temps pour nous décrire cette relation fusionnelle entre amis, qui va dégénérer d’un coup. Pour que ce changement d’attitude soit plausible, toutes les bases doivent être posées de façon méticuleuse, tous les moments subtils qui précèdent ce coup d’éclat doivent se suivre logiquement.

Et Barbara Abel fait ça très bien. Elle nous pousse à nous interroger, à prendre parti, à nous remettre en question et finalement à douter : paranoïa ou réelle menace ? On oscille sans cesse, jusqu’à la fin, implacable. J’avais beau m’y attendre un peu, le choc n’en est pas moins terrible.

Bref, j’ai passé un excellent moment et j’ai adoré retrouver Barbara Abel dans ce roman angoissant et prenant. La lecture m’a marquée et je pense qu’elle va me hanter encore quelque temps. Pour les fans de ce livre, je ne peux que vous conseiller de lire ses autres romans, en particulier Duelle, encore plus glauque et surprenant.

Note : 8,5/10

Extras
Première publication : avril 2012
Fiche Bibliomania
Barbara Abel est Belge et excelle surtout dans le roman à suspense.
Déjà lus : Duelle, La mort en écho, Un bel âge pour mourir.

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Challenge ABC 2014 organisé par Nanet

ABC 2014
8 dans le challenge ABC 2014 – Lettre A

Challenge 1 mois = 1 consigne, organisé par Nessa

Challenge 1 mois = 1 consigne
Avril
: Lire un thriller

 

Cornes, de Joe Hill

Cornes, de Joe Hill

 

Résumé de l’éditeur

Après une terrible nuit d’ivresse, Ignatius Martin Perrish se réveille avec la gueule de bois et des cornes qui lui sortent des tempes. Depuis le viol et la mort un an auparavant de sa bien-aimée Merrin Williams, reclus dans la solitude, il vit un enfer, lui qui vient d’un milieu privilégié. Mais ses cornes vont lui permettre de retrouver l’assassin de Merrin, quitte à donner sa part au diable.

Nbr de pages : 535 / Éditeur : J’ai lu / Titre VO : Horns

Mon avis

J’ai découvert Joe Hill, le fils de Stephen King, grâce à son excellent BD Locke & Key (que je vous recommande chaudement). J’étais donc très enthousiaste à l’idée de me lancer dans ce thriller fantastique et je n’ai pas été du tout déçue.

Le résumé était particulièrement alléchant : imaginez que vous vous réveillez avec des cornes, sans aucun souvenir de la veille, et que vous pouvez faire avouer à tous ceux que vous croisez leurs pires secrets. L’arme parfaite pour retrouver l’assassin de sa petite amie… surtout quand tout le monde pense que vous êtes le coupable. Une bonne dose de fantastique qui rend ce thriller glaçant et inoubliable.

Le début de l’histoire est terrible, pleine de rencontres farfelues avec des gens banals qui se révèlent tous être de grands malades avec des envies perverses ou terrifiantes. Ça fait peur et le pire reste les retrouvailles entre Ig et sa famille. Quelle situation horrible de découvrir ce que nos proches pensent vraiment de nous ! Mais outre ces révélations insolites, on se lance également dans une enquête intrigante pour retrouver le meurtrier de Merrin.

Ce roman est osé, surprenant, original et gore. Bref, j’ai adoré. Dommage que la deuxième partie réserve moins de surprises et prenne une tournure un peu trop saugrenue et fantasque. Les pièces du puzzle se mettent rapidement en place pour reconstituer la nuit du meurtre, à coups de révélations et de flash-back. Le suspense n’est pas conservé très longtemps, mais jusqu’au bout, on reste scotché à Ig, un personnage complexe et attachant, dans l’attente des derniers détails qui bouclent cette enquête hors du commun.

Note : 8,5/10

Extras
Traductrice : Valérie Rosie
Première publication : septembre 2011
Fiche Bibliomania
Cornes fera l’objet d’une adaptation cinématographique en 2014 avec Daniel Radcliffe dans le rôle principal.
Daniel Radcliffe, alias Ig

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Challenge ABC 2014 organisé par Nanet

ABC 2014
5 dans le challenge ABC 2014 – Lettre H

Challenge 1 mois = 1 consigne, organisé par Nessa

Challenge 1 mois = 1 consigne
Mars
: Lire un livre fantastique

Mauvaise étoile, de R.J. Ellory

Mauvaise étoile, de R.J. ElloryQuatrième de couverture

Texas, 1960. Elliott et Clarence sont deux demi-frères nés sous une mauvaise étoile. Après l’assassinat de leur mère, ils ont passé le plus clair de leur adolescence dans des maisons de correction et autres établissements pénitentiaires pour mineurs. Le jour où Earl Sheridan, un psychopathe de la pire espèce, les prend en otages pour échapper à la prison et à la condamnation à mort, ils se retrouvent embarqués dans un périple douloureux et meurtrier. Alors que Sheridan, accompagné des deux adolescents, sème la terreur dans les petites villes américaines bien tranquilles qui jalonnent leur route, une sanglante et terrible partie se met en place entre les trois protagonistes. Loin de se douter de la complexité de celle-ci, la police, lancée à leurs trousses, et en particulier l’inspecteur Cassidy ne sont pas au bout de leurs surprises.

Nbr de pages : 535 / Éditeur : Sonatine / Titre VO : Bad Signs

Mon avis

Si vous tombez sur Mauvaise étoile en librairie et que vous lisez les deux premières pages, je suis presque sûre que vous aurez envie de rentrer chez vous avec. En tout cas, moi c’est l’effet qu’il m’a fait : j’ai instantanément adoré ce début de roman. Dès les premières phrases, l’histoire est lancée, et surtout le ton est donné. Le narrateur raconte les faits avec un délicieux cynisme et nous prépare à la suite des événements à petits coups de « … Et le pire n’était pas encore arrivé ».

Très vite, on fait la connaissance de nos deux héros, deux jeunes frères qui ont énormément morflé et qui vont continuer à enchaîner les emmerdes. C’en est presque frustrant d’avoir autant de malchance dans la vie. Surtout Clay, le jeune et brave frérot, avec qui on souffre, à qui on souhaite une suite meilleure. Mais le narrateur nous rappelle souvent à l’ordre et nous conseille de ne pas nous faire d’illusions. Des emmerdes, il y en aura, et des morts aussi, plus qu’on ne peut en compter. Comme s’ils ne baignaient pas assez dans les problèmes, Clay et Digger se font prendre en otages par un taré qui va les entraîner dans sa quête de sang. Enfin, ils peuvent râler tant qu’ils veulent, mais moi j’ai adoré partir dans cette virée morbide avec ce tueur en série idiot.

Après une centaine de pages, un nouveau rebondissement relance la machine avant qu’elle ne s’enraye avec des événements trop répétitifs et l’aventure reprend, complètement chamboulée. Malheureusement, c’est un gros roman et une routine finit bien par s’installer, pendant que les morts s’enchaînent. La tension est toujours présente, l’espoir d’une issue favorable perdure, mais un petit manque de dynamisme se fait finalement sentir.

Personnellement, je ne me suis pas pour autant ennuyée une seule seconde et je me suis délectée de cette histoire superbement narrée par R.J. Ellory, que je découvre ici. Il a un talent indéniable pour créer des personnages complexes et des intrigues intenses et je compte bien le retrouver rapidement dans ses autres romans.

Note : 8,5/10

Extras
Traducteur : Fabrice Pointeau
Première publication : octobre 2013
Fiche Bibliomania
Sachez qu’avec ma note, je fais vachement baisser la moyenne de ce livre, alors n’hésitez surtout pas à l’adopter, promis, c’est de la qualité ! Allez voir les avis de Nelfe et Lisalor par exemple.
R.J. Ellory a également écrit une trilogie consacrée à la mafia (Vendetta), à la CIA (Les Anonymes) et au NYPD (Les anges de New York).
Tout comme ses deux jeunes héros, Ellory a perdu sa mère très jeune et a été placé dans un orphelinat jusqu’à ses 16 ans.

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Challenge ABC 2014 organisé par Nanet

ABC 2014
4 dans le challenge ABC 2014 – Lettre E

Challenge Petit Bac organisé par Enna
Challenge Petit Bac 2013
Gros mot : mauvaise

Mygale, de Thierry Jonquet

Mygale, de Thierry JonquetRésumé

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Pour garder la surprise entière, mieux vaut ne rient savoir
(et ne surtout pas lire le résumé Livraddict).
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Nbr de pages : 156 / Éditeur : Folio

Mon avis

Difficile de dire si j’ai aimé ou pas, mais une chose est sûre, ce livre remue et ne laisse pas indifférent. C’est un thriller inclassable, différent, glauque et noir. Je n’ai pas nécessairement passé un bon moment de lecture, mais j’ai été fascinée du début à la fin, sans pouvoir m’échapper de l’ambiance oppressante que dégage ce livre. C’est court et heureusement, car il n’en fallait pas plus !

On découvre trois histoires, racontées sur des modes narratifs différents, qui semblent n’avoir rien en commun. Durant les 150 pages, on se demande sans cesse où on va, on ne comprend pas grand-chose, jusqu’à la chute… où ces histoires finissent par se recouper d’une étrange et terrible façon. L’issue est totalement inattendue et nous laisse sur le cul, tout en étant d’une logique implacable et d’une cruauté sans nom.

Une vraie découverte. Je suis bluffée par l’originalité du récit, de cette toile tissée entre tous les chapitres. Mais ce n’est pas non plus un livre que je qualifierais d’agréable à lire… Difficile de mettre des mots sur des émotions assez contradictoires. Ce petit bouquin dérange, choque, prend aux tripes et marque pour un bon bout de temps par son machiavélisme. Âmes sensibles, s’abstenir !

Note : 7,5/10

Extras
Première publication : février 1984
Fiche Bibliomania /!\ au résumé qui en dit trop
Thierry Jonquet est mort en 2009, laissant derrière lui de nombreux romans noirs mais également des romans pour la jeunesse.
Mygale a été adapté au cinéma en 2011 par Pedro Almodóvar, sous le titre La piel que habito.

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Challenge Petit Bac organisé par Enna
Challenge Petit Bac 2013
Animal : mygale

Challenge Haut en couleurs organisé par Addiction littéraire
Challenge Haut en Couleurs
6/15 : bleu foncé