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Dis-moi si tu souris, d’Eric Lindstrom
Résumé de l’éditeur
– Ne me touchez pas sans me prévenir ;
– Ne me traitez pas comme si j’étais idiote ;
– Ne me parlez pas super fort (je ne suis pas sourde) ;
– Et ne cherchez JAMAIS à me duper.
Depuis la trahison de Scott, mon meilleur pote et petit ami, j’en ai même rajouté une dernière. Alors, quand il débarque à nouveau dans ma vie, tout est chamboulé. Parce que la dernière règle est claire : il n’y a AUCUNE seconde chance. La trahison est impardonnable. »
Nbr de pages : 396 / Éditeur : Nathan / Titre VO : Not if I See you First
Mon avis
Voici une très jolie histoire qui, sans révolutionner le genre, apporte un point de vue original : celui de Parker, une jeune adolescente aveugle. Je me demande comment c’est possible que je n’aie encore jamais lu de romans qui parlent de ce handicap et je suis vraiment ravie d’avoir eu cette première expérience avec ce livre touchant et juste.
Parker s’adresse directement à nous et nous raconte son histoire sur le ton de la franche camaraderie. Elle nous explique ce que c’est de vivre au quotidien dans le noir, dans le doute de ce que font les autres autour d’elle, elle parle de son manque d’assurance qu’il faut bien compenser par un caractère bravache. Elle ne manque pas d’humour et d’autodérision, elle voudrait qu’on la traite comme n’importe qui et pouvoir vivre le plus simplement possible. Et elle nous montre que c’est tout à fait faisable, quand on s’entoure des bonnes personnes.
J’ai beaucoup aimé ce personnage, qui m’a ouvert les yeux (sans mauvais jeu de mots) sur toutes sortes de situations que peuvent vivre les aveugles. Elle explique par exemple que non, elle n’écoute pas autant de musique qu’on pourrait le croire ; la navigation sur Internet, la lecture, le tchat entre copines nécessitent des programmes de lecture vocale, du coup, pas de musique en fond sonore. J’ai ressenti ses fêlures, ses craintes, ses envies, et je voulais que tout se passe bien pour elle, même si elle fait souvent sa tête de bourrique et ne se rend pas compte qu’elle peut elle aussi faire de la peine à son entourage et être dans l’erreur. Et Parker a beau prendre beaucoup de place dans ce roman, les personnages secondaires n’en sont pas moins réussis et touchants.
Le reste du roman repose sur des moments assez classiques de l’adolescence, les premières relations amoureuses (souvent déçues), les coups bas à l’école, les amitiés indéfectibles, les séances de shopping, les problèmes familiaux. L’auteur a réussi à garder un ton léger pour son histoire, tout en abordant les aspects dramatiques de la vie de Parker qui a vu mourir sa mère et puis son père. L’écriture n’est pas remarquable, mais elle ne manque pas de sensibilité, surtout pour décrire certaines situations difficiles ou de belles émotions, lors d’un premier baiser ou d’une étreinte entre deux amies.
Je m’avance encore et je l’embrasse doucement sur les lèvres. Je recommence. C’est dingue, c’est comme souffler sur un bol de chocolat chaud quand on a froid et sentir la chaleur vous envelopper le visage, puis le boire à petites gorgées et sentir la chaleur vous envahir les joues, descendre dans votre poitrine et continuer plus bas, jusqu’à vous remplir.
Ce roman va être lu et enregistré pour la Ligue braille et je serais vraiment intéressée d’avoir des retours de personnes aveugles concernant tous ces petits détails de la vie de Parker, pour savoir à quel point l’auteur a visé juste en créant ce personnage. En tout cas, moi il m’a beaucoup émue et je vous le recommande pour un joli moment en toute simplicité.
Ma note : 8/10
Extras
Traductrice : Anne Delcourt
Première publication : juin 2016
Fiche Bibiomania
L’écriture en relief sur la couverture est du vrai braille.
Parker n’est pas fan de mode, mais son truc c’est d’alterner chaque jour les bandeaux sur ses yeux.
Qui es-tu Alaska ? de John Green
Mon résumé
Miles a l’impression de passer à côté de sa vie et décide de partir en quête d’un Grand Peut-Être. Il quitte ses parents et son école pour s’installer bien loin dans un pensionnat. Ce sera pour lui le commencement d’une autre vie, faite de toutes sortes de premières fois et de rencontres. Des rencontres qui marquent, surtout quand il s’agit d’une jeune fille aussi intrépide, lunatique et merveilleuse qu’Alaska.
Nbr de pages : 365 / Éditeur : Gallimard Jeunesse / Titre VO : Looking for Alaska
Mon avis
Voici une histoire toute simple et à la fois très complexe, qui parle d’amour et d’amitié, des premiers émois et expériences sexuelles, de profs et de cours séchés, des premières cigarettes et gueules de bois. Une histoire comme on a sans doute déjà pu en lire, mais John Green possède ce petit quelque chose qui fait qu’on revit toutes ces choses à notre tour, la gorge serrée.
Dès les premières pages, on pressent qu’on ne sortira pas indemne de notre lecture. Le premier chapitre s’intitule « 136 jours AVANT ». On voit où John Green compte nous emmener, on devine quelques petites choses… C’est sans grand suspense, cela tire parfois en longueur, mais il règne néanmoins dans ce livre une certaine tension, car on sait qu’à la moitié du roman, on aura droit à la partie « APRÈS ». Et même si on est loin du degré d’émotions de Nos étoiles contraires, on n’échappe pas pour autant aux yeux humides.
Mais je manquais de courage et elle avait un copain et j’étais gauche et elle était sublime et j’étais désespérément ennuyeux et elle était infiniment captivante. Alors je suis retourné dans ma chambre et je me suis écroulé sur mon lit, en me disant que si les gens étaient de la pluie, j’étais de la bruine et elle, un ouragan.
Quant aux personnages, ils sont lumineux, complètement fous, attachants. Ils sont incroyables, presque trop. Comme dans Nos étoiles contraires, ils ont cette maturité qu’on n’attend pas toujours chez des ados de 16 ans. L’un ne lit que des biographies et est un expert des dernières paroles d’illustres personnalités, l’autre nous sort des bouts de poème appris par cœur et se pose des questions existentielles et philosophiques à tout bout de champ. Une fois de plus, John Green ne prend pas son lecteur pour un demeuré et lui balance des références qui resteront peut-être et le pousseront à la découverte.
John Green explique dans ses remerciements qu’il adorait ses professeurs… et ça se voit. Toute son intelligence transparaît à travers ses personnages, on sent qu’il met une part de lui dans chacun d’eux, comme cette fascination de Miles pour les dernières paroles qui est aussi la sienne. Cet auteur est un type brillant, qui parvient à nous bouleverser à coups de petites phrases bien senties, sans jamais se départir de son humour. Son arme, c’est de transformer des sujets du quotidien, somme toute banals, en thématiques pleines de profondeur. Il nous pousse à réfléchir, à nous remettre en question, à voir le monde sous un autre angle. Qui es-tu Alaska ? est de ces lectures dont on a l’impression de ressortir grandi…
Note : 8,5/10
Extras
Traductrice : Catherine Gibert
Première publication : 2005 (VO), 2007 (VF)
Fiche Bibliomania
Qui es-tu Alaska ? est le premier roman de John Green, écrit à l’âge de 27 ans.
Il sera son troisième roman à être adapté au cinéma.
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Challenge Petit Bac organisé par Enna
Lieu : Alaska
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Challenge ABC 2015 organisé par Nanet
N° 7/13 dans le challenge ABC 2015 – Lettre G
Une guitare pour deux, de Mary Amato
Mon résumé
Lyla est la jeune fille parfaite, appréciée de tous, studieuse, excellente au violoncelle. Tripp lui semble se foutre de tout ce qui l’entoure sauf de sa précieuse guitare. Ces deux ados si différents vont se découvrir grâce à leur passion de la musique d’où va naître une très belle amitié.
Nbr de pages : 288 / Éditeur : Nathan / Titre VO : Guitar notes
Mon avis
Si cette petite histoire d’amitié est très jolie et émouvante, je n’ai finalement pas eu ce bonheur de lecture qu’on attend en se lançant dans un nouveau roman. Les premiers chapitres m’ont rapidement agacée : un humour très ado qui ne fait pas mouche, des personnages secondaires irritants et une « intrigue » cousue de fils blancs que l’on devine dès les premières pages. Heureusement, très vite ces aspects désagréables laissent place à une belle amitié naissante. J’ai aimé qu’elle soit sans ambigüité ; Lyla et Tripp se découvrent et se redécouvrent eux-mêmes grâce à la musique, ils se laissent des petits mots dans leur casier, se téléphonent le soir, mais à aucun moment, l’auteure ne fait basculer son histoire dans une romance convenue.
Si je n’ai pas aimé grand-chose en dehors de ces deux héros, j’ai tout de même lu cette courte histoire rapidement et avec intérêt. On découvre les chansons qu’ils écrivent ensemble et certaines paroles sont très jolies. L’importance de la musique dans leur vie semble parfois poussée à l’extrême, mais elle est compréhensible et c’est un thème qui me plaît.
Quand le bois se mit à vibrer contre sa peau et que le son s’éleva, ce fut comme s’il revenait à la vie. Comme s’il y avait 6 cordes à l’intérieur de sa poitrine, accordées sur la même fréquence que celles de la guitare et qui vibraient à l’unisson.
Un livre sympathique, joliment écrit mais sans grands bouleversements, qui aurait pu me plaire davantage si tout ce qui entoure cette amitié avait été moins cliché, si les parents et la meilleure amie avaient été moins détestables, si l’histoire de tous les personnages avait été un peu plus riche et complexe.
Note : 7/10
Extras
Traductrice : Anne Guitton
Première publication : mai 2013
Fiche Bibliomania
Ce livre a un côté ludique : on y voit les illustrations des accords et on peut écouter les chansons inventées sur Internet (en anglais ici : Thrumsociety). Étant donné que j’ai lu les ENC sans aucune illustration, je ne peux pas vous en dire plus ; c’est dommage, cette idée m’aurait bien plu.
Coups de cœur chez Fleurhana, Lili, Plaisir des livres.
Références livresques et/ou musicales :
– Le cœur révélateur, d’Edgar Allan Poe
– What a Wonderful World, de Louis Armstrong ♫
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Challenge Petit Bac organisé par Enna
Chiffre : deux
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Challenge ABC 2013 organisé par Nanet