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La Passe-miroir, de Christelle Dabos
Résumé de l’éditeur
Sous son écharpe élimée et ses lunettes de myope, Ophélie cache des dons singuliers : elle peut lire le passé des objets et traverser les miroirs. Elle vit paisiblement sur l’Arche d’Anima quand on la fiance à Thorn, du puissant clan des Dragons. La jeune fille doit quitter sa famille et le suivre à la Citacielle, capitale flottante du Pôle. À quelle fin a-t-elle été choisie ? Pourquoi doit-elle dissimuler sa véritable identité ? Sans le savoir, Ophélie devient le jouet d’un complot mortel.
Nbr de pages : 528 + 560 = 1088 / Éditeur : Gallimard Jeunesse
Mon avis
Garanti sans spoilers !
Joie ! Délice ! Jubilation ! Voilà ce que l’on ressent quand on lit la Passe-miroir et qu’on se délecte de cet univers richissime, plein de détails et de surprises, qu’on se lie d’amitié avec toutes sortes de personnages plus farfelus et épatants les uns que les autres. Bref, cette saga géniale file tout droit dans mes coups de cœur et je vous invite grandement à la découvrir par vous-même ; vous ne serez pas déçus !
On dit souvent des vieilles demeures qu’elles ont une âme. Sur Anima, l’arche où les objets prennent vie, les vieilles demeures ont surtout tendance à développer un épouvantable caractère. Le bâtiment des Archives familiales, par exemple, était continuellement de mauvaise humeur.
Tout dans cette histoire prête à l’émerveillement. Les premiers chapitres nous plongent dans un monde éclaté constitué d’arches et de familles gigantesques aux pouvoirs surprenants. La jeune Ophélie peut lire le passé des objets (qui deviennent parfois de vrais personnages à eux tout seuls tant ils sont influencés par les émotions de leur propriétaire) ou passer à travers les miroirs pour se rendre d’un endroit à un autre. Sa vie bascule lorsqu’elle est forcée d’épouser un homme froid et énigmatique et de quitter son arche pour le Pôle et sa cour, où fourmillent toutes sortes de complots, d’alliances et de meurtres. Pas facile de distinguer le vrai du faux dans une arche où les puissants peuvent créer des illusions phénoménales, cachant aux yeux de tous la réalité.
– La cour ! souffla Roseline en grattant le papier de sa plume. Un bien joli mot pour désigner une grotesque scène de théâtre où les coups de poignard se distribuent dans les coulisses.
Une fois embarqués à la Citacielle avec Ophélie, on ne lâche plus le livre. Christelle Dabos a un vrai talent de conteuse et qu’est-ce qu’elle écrit bien ! Elle insuffle à son histoire plein de mystère et distille les réponses au compte-goutte : à chaque fin de chapitre, on a envie d’enchaîner, d’en savoir plus. Mais surtout, on est sans cesse surpris par la tournure des événements, l’auteure nous entraîne là où on ne s’y attend pas et ça, qu’est-ce que c’est bon ! Sans parler de la multitude de personnages inventés, qui apportent chacun un petit plus. On a beau ne pas savoir sur quel pied danser avec eux, je les adore tous, que ce soit Thorn, l’intrigant fiancé d’Ophélie, Archibald, l’ambassadeur coquin et frivole, ou les tantes Bérénilde et Roseline, froides aux premiers abords mais qui nous touchent en plein cœur au fur et à mesure qu’on découvre leur fragilité.
C’est une saga aboutie, réfléchie, fascinante. On reprend sa lecture, en fin de journée avec avidité. C’est comme se glisser dans un cocon moelleux, dans lequel on sait qu’on va passer des heures délicieuses à se prélasser. Voilà ce que je ressens chaque fois que je me replonge dans la Passe-miroir. C’est rare que j’enchaîne un tome 2 directement à sa sortie, mais là impossible de résister tant j’aurais aimé que le tome 1 ne s’arrête jamais… Les deux romans sont aussi remarquables l’un que l’autre ; on continue de découvrir le monde des arches et toutes ses subtilités, avec de nouvelles intrigues, de nouveaux questionnements et encore plus d’interactions entre Ophélie et Thorn (miam miam !).
Quelle horreur quand je pense qu’il faudra encore attendre des mois, peut-être des années avant la suite… Mon conseil sera donc : lisez cette saga ! Mais attendez peut-être quelques années qu’elle soit achevée. Non allez qu’est-ce que je raconte, foncez !
Note : 9,5/10
Extras
Première publication : tome 1 – juin 2013 / tome 2 – octobre 2015
Fiche Bibliomania
Christelle Dabos prévoit 4 romans pour sa saga.
Ses inspirations : Marcel Aymé, J.K. Rowling, Philip Pullman,
Hayao Miyazaki, Alice au pays des merveilles.
Lieu de résidence : La Belgique !
« J’ai grandi sur la Côte d’Azur, mais je vis actuellement en Belgique, un pays qui m’inspire énormément pour écrire : la pluie, les maisons, les gens… La Passe-miroir est née ici. »
(suite de l’interview par Vavi ici)
Entre chiens et loups, de Malorie Blackman
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Quatrième de couverture
Imaginez un monde. Un monde où tout est noir ou blanc. Où ce qui est noir est riche, puissant et dominant. Où ce qui est blanc est pauvre, opprimé et méprisé. Un monde où les communautés s’affrontent à coups de lois racistes et de bombes. C’est un monde où Callum et Sephy n’ont pas le droit de s’aimer. Car elle est noire et fille de ministre. Et lui blanc et fils d’un rebelle clandestin.
Nbr de pages : 527 / Éditeur : Milan Macadam / Titre VO : Noughts and crosses
Mon avis
Un très beau résumé qui promettait un roman poignant, prenant, original. Pour une fois, je n’ai vraiment rien à redire ; tout est parfait. Ce livre… Wahou… Un pur régal ! C’est un énorme coup de cœur : ce livre m’a submergée d’émotions du début à la fin. Ça faisait longtemps que je n’avais pas été autant séduite par une histoire.
Malorie Blackman nous offre vraiment un roman accompli, d’une force et d’une justesse incroyables. Un thème vieux comme le monde : le racisme. Mais pas une histoire comme les autres ! Inversez les tendances, imaginez un monde où les Primas, les Noirs ont le pouvoir et la richesse et où les Nihils, les Blancs vivent dans la misère, opprimés. Où les écoles pour Noirs sont interdites aux Blancs. Où les Blancs ne côtoient pas les Noirs, si ce n’est pour conduire leur voiture, servir leur nourriture et laver leur maison. Une dystopie sur le racisme qui sonne étrangement familier, et malheureusement bien trop réaliste. On découvre le racisme sous un jour nouveau, alors qu’il est le même que celui que l’on a sous nos yeux.
« – Que se passerait-il si les Blancs avaient le pouvoir à votre place ?
Mon ami hoche la tête.
– Je n’y ai jamais réfléchi.
Je soupire.
– Moi si. Souvent. J’ai rêvé de vivre dans un monde sans discrimination, sans préjugés, où la police serait juste, la justice équitable, le système égalitaire…
– Eh bien ! C’est une thèse ou un conte de fées ? demande Jack sèchement.
– Comme je te l’ai dit, j’y ai souvent pensé.
– Je ne crois pas en cette société dont tu parles, Callum. Les gens sont ce qu’ils sont. Que ce soit les Primas ou les Nihils qui dirigent le monde, il ne changera pas. »
Dans ce monde d’intolérance, de sauvagerie et d’inégalités, Callum et Sephy s’aiment, mais leur amour est impossible. Un Roméo et une Juliette, dans un monde impitoyable, où les hommes, Blancs ou Noirs, sont prêts à tout. On découvre la noirceur de la nature humaine, ce que la haine peut engendrer. Ici pas de raccourcis faciles, de happy end ou de solutions miracles. Ce livre soulève bon nombre de questions et on se rend compte que justement tout n’est pas noir ou blanc, que chacun est capable du pire comme du meilleur.
Callum et Sephy se partagent le roman pour nous raconter leur vision du monde, l’amour qu’ils se portent, les difficultés de la vie, leurs peurs et leurs espoirs.
« J’ai su que je t’aimais plus que tout au monde. Que je t’avais toujours aimé et que je t’aimerai toujours. Mais j’ai aussi compris ce que tu me répétais depuis toutes ces années. Tu es un Nihil, je suis une Prima et nous ne pourrons jamais vivre ensemble. Personne ne nous laissera jamais vivre en paix. Même si nous avions fui, comme je le désirais, ça n’aurait pas marché plus d’un an ou deux. Un jour ou l’autre, les gens auraient trouvé un moyen de nous séparer. C’est pour ça que je pleurais. C’est pour ça que je ne pouvais plus m’arrêter de pleurer. Pour tout ce que nous aurions pu vivre et que nous ne vivrons jamais. »
On les rencontre quand ils sont encore tout jeunes et on les voit évoluer, devenir des adultes, faire des choix, se séparer, puis se retrouver. J’aime beaucoup ce genre de narration, j’ai eu l’impression de faire partie de l’histoire. À un petit moment, j’ai trouvé qu’il y avait quelques longueurs, mais avec le recul, je crois que chaque page est importante pour comprendre l’évolution des personnages. Ils ne prennent pas les chemins que l’on aurait aimé qu’ils prennent et ils ne deviennent pas nécessairement les héros que l’on attendait. Ils ont des défauts, parfois on les déteste, et ils nous surprennent tout au long du récit.
Pour moi, ça a été une vraie bouffée d’émotions. C’est beau, triste, émouvant, dur, poignant. Vraiment, lisez-le.
Note : 9,5/10
Extras
Traductrice : Amélie Sarn
Première publication VO en 2002 et en français en 2005
Fiche Bibliomania
Il s’agit du premier tome d’une quadrilogie. Le tome 2 s’intitule La couleur de la haine.
Étant donné mon coup de cœur pour cette auteure,
j’ai décidé de faire mon mémoire de traduction sur un de ses livres 🙂
Ma deuxième contribution au Challenge ABC de Nanet !
N° 2 dans le challenge ABC 2012 – Lettre B
Reckless, tome 1 : Le sortilège de pierre, de Cornelia Funke
Mon avis
Quel plaisir de se plonger dans cet univers magique où chaque personnage, chaque objet a sa propre histoire. Un sac qui fait disparaître les ennemis, de la bave d’escargot qui rend invisible, un cheveu de Raiponce qui se transforme en corde. Le monde créé par Cornelia Funke sort vraiment du commun, mêlant références aux contes de notre enfance et petites trouvailles farfelues. Les sorcières côtoient les fées, la Belle au Bois Dormant attend toujours impatiemment son prince charmant et les Goyls mènent une guerre sans relâche contre l’impératrice. Tout au long du roman, au fil des personnages, des rencontres, des découvertes, l’auteure nous bluffe.
« Le mouchoir qu’il tira tout d’abord du coffre était en simple coton mais, quand on le frottait entre les doigts, il en sortait deux pièces d’or. Jacob l’avait obtenu d’une sorcière, en échange d’un baiser qui, des semaines plus tard, lui brûlait encore les lèvres. Les autres objets qu’il fourra dans son sac à dos étaient tout aussi insignifiants en apparence : une tabatière en argent, une clé en laiton, une assiette en étain, un flacon en verre vert. Mais chacun de ces objets lui avaient déjà sauvé la vie au moins une fois. »
Ce livre plaira particulièrement aux jeunes ados, car il n’y a pas de temps mort. L’histoire défile et les descriptions ne sont jamais trop longues ou barbantes. Au contraire, elles forgent un monde particulièrement intriguant et le lecteur ne s’ennuie pas une seconde. En effet, dès le premier chapitre, Jacob passe de l’autre côté du miroir et dans le troisième chapitre, son frère est déjà atteint du mauvais sort. Le début est donc très (trop ?) rapide et un peu brouillon. On est lâché dans un monde inconnu, avec des méchants Goyls, et on se sent un peu perdu. Que veulent-ils ? Qui sont-ils ? Heureusement, tout finit par se mettre en place. L’aventure commence et il est difficile de lâcher le livre.
Les chapitres sont assez courts et se présentent sous forme de petites illustrations de la main de l’auteur. Une sympathique petite distraction qui permet de s’enfoncer encore un peu plus dans ce monde fantastique.
Fox, l’amie renarde de Jacob Terpevas, la ville des nains
J’irai même jusqu’à dire que c’est un petit coup de cœur car je ne vois aucun point négatif à développer. J’avais peur de rester sur ma faim une fois le livre refermé car, comme c’est le cas pour de nombreux livres ces dernières années, Reckless a une suite (qui n’est pas encore parue). Hé bien non, il y a un vrai point final à cette histoire, suivi tout de même de quelques points de suspension pour attirer le lecteur dans le tome suivant. Juste ce qu’il faut, ni trop, ni trop peu. Vous pouvez donc vous arrêter ici, mais en ce qui me concerne, je lirai avec plaisir la suite des aventures de Jacob.
Note : 8,5/10
Extras
Traduit de l’allemand par Marie-Claude Auger
Première publication : septembre 2010
Fiche Bibliomania
Reckless signifie en anglais « téméraire »
et correspond parfaitement au jeune héros.
Cornelia Funke a dit :
“When I write a book, I let the story carry me along as the writer.
In fact, I rarely know how a story is going to end as I’m writing it.
It plays itself out, and I like to be as surprised by the ending
as I hope my readers are.”
Le mec de la tombe d’à côté, de Katarina Mazetti
Désirée, petite bibliothécaire citadine, vient de perdre son mari et se rend régulièrement sur sa tombe. Benny, fermier depuis son plus jeune âge, vient de perdre sa maman et se rend lui aussi régulièrement sur sa tombe. C’est dans cet endroit atypique qu’ils vont se rencontrer, s’apprivoiser et s’aimer malgré le fossé culturel qui les sépare.
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Mon avis
Quelle bonne surprise ce roman ! Je ne m’attendais pas du tout à cet éclat de fraicheur et d’humour. Cela faisait longtemps que je n’avais pas lu de belle histoire d’amour, et celle-ci, malgré toute sa bizarrerie, a réussi à m’émouvoir.
D’abord, je ne m’attendais pas à ça, car je pensais que les protagonistes étaient deux petits vieux qui se rencontraient au cimetière et surmontaient ensemble leur deuil. Rien à voir donc avec le mélange de haine, de sexe, d’amour puissant, de déception qui anime la relation de Désirée et Benny, tous deux la trentaine. Et il n’est pas vraiment question de surmonter un deuil étant donné que Désirée n’éprouvait pas grand-chose de plus qu’une affection fanée pour son mari.
« Mon béguin pour lui avait disparu avant même qu’on se marie. Il s’était évaporé comme disparaît un bronzage – qui se rend compte de ces choses là ? – mais contrairement au bronzage il n’est jamais revenu. »
Ensuite, j’ai été agréablement surprise du ton humoristique et original du roman. J’ai rarement l’occasion d’en lire, mais j’apprécie tout particulièrement les livres à plusieurs voix. Celui-ci est construit en petits chapitres alternant le point de vue de Désirée et celui de Benny. Et Katarina Mazetti a réussi à donner une personnalité, une façon de s’exprimer et de penser propre à chacun : le ton posé et l’incertitude constante de Désirée, le langage de charretier plein d’humour de Benny.
Et puis il y a aussi l’évolution de leur relation qui est intéressante. À première vue, ils se détestent, tout chez Désirée rebute Benny et inversement. Et pourtant, l’échange d’un sourire va tout changer. Il n’y a d’abord que l’attirance physique, le sexe qui donne à Désirée comme une nouvelle bouffée de vie, puis l’attirance se transforme en besoin de l’autre, de sa présence, et devient de l’amour. Avec son lot de complications. Car aucun n’est prêt à sacrifier sa petite vie pour l’autre. Et ils ne sont définitivement pas faits pour être ensemble, c’est ça la beauté du truc.
Désirée
« À côté de la pierre tombale d’Örjan, il y a une stèle funéraire monstrueuse, oui, carrément vulgaire ! »
Benny
« Putain, je ne peux pas la blairer, je ne peux vraiment pas la blairer ! Pourquoi elle est tout le temps assise là ? […]
Elle a tout l’air de quelqu’un qui lit sans arrêt de son plein gré. De gros livres, avec des petits caractères et sans images. »
Désirée
« Mais je n’étais pas préparée à ce que l’enveloppe du spermatozoïde ait un tel sourire! L’ovule se mit à frétiller en moi, à bondir, à clapoter, à faire des sauts périlleux et à envoyer des signaux: « Par ici ! Par ici ! » »
Benny
« Et j’étais tombé amoureux d’elle.
Ce n’était pas exactement un déclic. Plutôt comme quand je touche la clôture électrique sans faire gaffe. »
Désirée
« Mes mains me paraissaient vides quand il n’était pas dedans. »
Benny
« On ne loue pas un film, on ne réussit jamais à se mettre d’accord sur le choix. On en loue toujours deux. Ensuite elle va chercher son fourre-tout fleuri pendant mon film, et moi je m’endors pendant le sien.
On va aussi bien ensemble que la merde et les pantalons verts, comme disait mon grand-père. Et je ne veux pas que ça s’arrête. »
Je n’ai pas vu le temps filer en lisant, je riais toute seule. Sans qu’il ne se passe vraiment grand-chose, on a l’impression d’avoir partager un petit bout de vie avec les personnages et on regrette de les quitter à la fin. Quand c’est le cas, c’est que l’auteur a vraiment réussi son pari. Malgré tout le plaisir que j’ai pris, la fin m’a tout de même un peu déçue. Je ne suis pas une adepte des fins sans fin, mais ouf, j’ai découvert par la suite que les aventures de Désirée et Benny n’étaient pas terminées et qu’on les retrouvait pour savoir le fin mot de l’histoire dans Le caveau de famille.
Note : 9/10
Extras
Katarina Mazetti est née en 1944 en Suède.
Traduction (excellente !) du suédois
de Lena Grumbach et Catherine Marcus
Publication VO en 1999 et en français en 2006
Fiche Bibliomania
Prévu : Le caveau de famille
Ce livre a été lu dans le cadre d’une Lecture Commune avec d’autres Livraddictiens :
Angelebb – Aurélie. – Benjamin59 – Blueverbena – Calieb – ChoOkette – Eudilmat – Evy – Hilde – Kaktusss – Lamalal’ – Livromaniac – Minidou – Sofiaportos – SophieLJ
Hunger Games, tome 1, de Suzanne Collins
Mon avis
De prime abord, Hunger Games apparaît assez sombre. Des adolescents de 12 à 18 ans obligés de s’entre-tuer, ce n’est pas très gai et le livre semble ne pas être adapté à de trop jeunes lecteurs. Et pourtant, ce livre leur est bel et bien destiné. Il faut donc garder en tête lors de la lecture que c’est un roman jeunesse ; il n’y a donc pas trop de violence, aucune scène particulièrement gore, le vocabulaire et la construction de phrases sont assez simples.
Le massacre auquel on s’attend n’a pas lieu. Sur les 24 candidats, très peu ont droit à une mort détaillée. En effet, comme le roman est écrit en je, on ne se retrouve qu’avec les sentiments de Katniss, et les événements auxquels elle prend part. Personnellement, j’aime bien cette façon de voir les choses. Si l’on devait entrer dans la tête des 24 candidats, cela alourdirait le livre. Ici, on est entièrement du côté de Katniss, et on découvre tout en même temps qu’elle. Cependant, un peu plus de détails sur chacun aurait pu enrichir l’histoire, car certains adolescents n’ont même pas de nom ! L’auteure les appelle simplement par le numéro de leur district.
Comme dans tout roman jeunesse qui se respecte, il y a une petite histoire d’amour. Katniss, à laquelle je m’étais attachée, qui est une dure, une futée, une courageuse, perd toute sa perspicacité quand il s’agit de garçons. Sa deuxième corde sensible, c’est sa petite sœur. Suzanne Collins a réussi à me toucher plus d’une fois, et ce dès qu’elle mentionnait la petite Prim ou la candidate du district 11 qui lui ressemble tellement.
Pour moi, c’est presque un coup de cœur. Tous les ingrédients sont réunis pour m’empêcher de décoller les yeux du roman : un peu d’amour, beaucoup d’émotion, un suspense haletant, des petites pointes d’humour, mais surtout un univers dans lequel on est emporté. Les petites trouvailles de l’auteure, les détails de ce monde, font la richesse du livre.
Malgré mon enthousiasme et les nombreux avis positifs d’autres blogueurs, je pense que ce livre ne plaira pas nécessairement à tout le monde ; il risque de ne pas y avoir assez d’effusions de sang et de violence pour certains.
J’avais tout de même une petite appréhension avant de me lancer dans Hunger Games, car quand il s’agit de s’attaquer à un livre que tout le monde a adoré, il n’est pas rare d’être déçu à cause du trop plein d’enthousiasme des autres (en ce moment, c’est le cas de L’ombre du vent, que je n’ose pas commencer). Mais ouf, pas de regrets, j’ai adoré le livre malgré les indices que j’avais glané ici et là et qui ont un peu fait chuté le suspense. En effet, je me doutais déjà de la fin du livre avant même de le commencer, mais c’était de toute façon assez prévisible et ça ne m’a pas empêchée de rager, souffrir, pleurer avec Katniss !
Note : 9/10
Extras
Traducteur : Guillaume Fournier
Première publication : octobre 2009
Fiche Bibliomania
Prévu : les 2 tomes suivants dans ma PàL
Ce livre a été lu dans le cadre d’une Lecture Commune avec d’autres livraddictiens :
Malorie57
« La plume de Suzanne Collins est incroyable. Elle a su mener son intrigue d’une main de maître, on constate que son imagination fertile n’a aucune limite et je suis sûr que cette auteure de talent nous réserve bien d’autres surprises dans les années à venir. »
Aurélie.
« Je suis rentrée dans ce monde où la téléréalité a atteint son summum de barbarie avec une telle facilité que j’en ai été étonnée. »
bublegirl67
« Les personnages sont (peut-être ?) trop nombreux et leurs émotions ne sont pas assez développées (pour les personnages récurrents) voire pas du tout (pour les personnages secondaires). C’est bien dommage car les seules choses que je retiens sont des stéréotypes de personnages : Cato la brute, Rue la petite fille fragile mais espiègle, Peeta l’amoureux, Cinna le coiffeur effeminé et déjanté… »
Elise
« Un autre élément qui m’a un peu déçue est la facilité avec laquelle Katniss se voit débarrassée de ses concurrents. J’entends par là qu’il n’y a pas de trahison, elle ne fait que se défendre face aux candidats les plus agressifs et la décision de devoir tuer ceux qui ont un bon fond ne se présente pas. »
Melisende
« L’utilisation de la première personne du singulier amplifie les choses ; on se croirait près de Katniss dans l’arène ! Un rythme soutenu, pas de temps mort, un livre qui se dévore ! »
Rose
« On peut regretter d’avoir peu d’informations sur les autres participants, ce qui se passe dans les autres lieux de l’arène et sur la vie dans les autres districts. »
Belledenuit
« Tout comme dans la réalité, les plus faibles tombent en premier. »
Mystix
« Un petit coup de théâtre, et la conclusion termine un très bon roman jeunesse, où la plupart des personnages sont réalistes, et l’action très présente et le style particulièrement fluide. »
Tousleslivres
« Je me rends bien compte que nous sommes en littérature jeunesse qu’il ne doit pas y avoir trop de sang, mais les combats, à mon goût, pas assez violents et sanglants, c’est bon enfant tout en laissant un sentiment très puissant de vouloir gagner, de vouloir s’en sortir pour soi, pour sa famille et pour ne pas mourir… »
NiThOuxx
« Le point fort de ce roman est l’action et surtout le suspense qui est présent tout au long du livre et qui nous empêche de poser ce livre, le transformant presque en drogue. »
samlor
« On peut deviner la fin, je pense, mais cela n’enlève en rien au génie de ce livre qui est de nous empêcher de le poser une seule seconde. En effet, une fois que Katniss a posé son pied dans l’arène, la chasse à l’homme commence et la tension s’empare de nous. »
nnenetth
« Le concept même des Hunger Games est absolument horrible, et le voyeurisme du Capitole, qui le considère réellement comme un jeu et s’en amuse, est terrifiant. Les participants sont résignés et soumis, acceptant l’autorité suprême des Juges, comme s’il était de leur droit de s’amuser avec eux, trouvant sans cesse de nouveaux pièges, de nouvelles mises en situation permettant d’amuser un peu plus encore le Capitole. »
Splash18
« J’ai adoré le personnage de Peeta que j’ai trouvé simple et généreux, j’ai au contraire trouvé Katniss insupportable. »
Les ailes de l’ange, de Jenny Wingfield
Mon résumé
Mon avis
« John Moses n’aurait pu choisir plus mal son jour et sa façon de mourir, même s’il les avait prévus depuis longtemps. »
Et voilà comment en une phrase je me suis laissée entraîner dans la vie d’une famille dont l’histoire est bouleversante.
C’est avant tout l’histoire d’une amitié très forte, de celles qui peuvent lier deux petits enfants qui n’en sont encore qu’au début de leur découverte de la vie. Swan, à 11 ans, est déjà une sacrée gamine : elle ment comme une arracheuse de dents, désobéit, refuse de porter des jupes, mais personne ne lui résiste, car sous ses airs de petite guerrière, c’est une fillette pleine d’esprit, elle a un sens infaillible de l’amitié et de la justice et son cœur déborde de tendresse, mais elle n’a personne à qui l’offrir. De l’autre côté de la forêt vit Blade. Un petit garçon timide, malheureux, qui n’attend plus grand-chose de la vie face à un père tyrannique. Leur rencontre va être une vraie délivrance pour chacun d’eux.
« Personne ne pourra plus jamais nous séparer, promit Swan. Je ne sais pas encore comment je vais les en empêcher, mais ça n’arrivera pas.
Blade posa une main sur le bras de Swan et bâilla de sommeil. Tout ce que Swan disait, il y croyait dur comme fer. »
On se retrouve plongé dans un univers de personnages hauts en couleur et très attachants. Tous sont uniques en leur genre et possèdent ce petit quelque chose qui donne vraiment vie au roman. Le style particulier de l’auteure, un tantinet vieillot, ne m’a pas rebuté, au contraire. Elle rit sous cape de ses personnages et l’humour dont elle fait preuve dans certaines répliques est un vrai régal. Et pourtant, même dans les moments plus sombres, plus intenses du livre, elle excelle aussi. La vérité toute nue, sans confiture de sentiments, une justesse dans la description de l’horreur des grandes personnes et de ce qu’elles sont capables de faire à des enfants.
« C’est difficile à croire, mais il y a des gens sur cette planète qui sont assez abjects… (Il marqua un temps de pause, pour mieux appuyer ses paroles.)… assez immondes… (Nouveau temps de pause.) Des porcs qui ont un tas de boue à la place de l’âme… pour faire du mal à un enfant. »
Bref, un coup de cœur, une histoire poignante qui m’a tenue en haleine du début à la fin.
Note : 9/10
Extras
Traductrice : Isabelle Chapman
Première publication : septembre 2010
Extrait vocal
Fiche Bibliomania
Je remercie Babelio et les éditions Belfond pour ce partenariat.