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Les Copies, de Jesper Wung-Sung
Quatrième de couverture
Le « Virus Q » provoque une inflammation du système nerveux central et s’attaque uniquement aux enfants. En attendant de trouver un remède, ces derniers sont mis en « stand-by ». Pour combler cet énorme vide « des copies » sont mises en circulation. Des clones parfaits. Jonas est l’un deux. Bientôt, les libérateurs de copies se lanceront à sa poursuite car le remède au virus a été trouvé.
Nbr de pages : 192 / Éditeur : Rouergue épik / Titre VO : Kopierne
Mon avis
De jeunes malades plongés dans un sommeil artificiel, remplacés pour un temps par des copies. Jusqu’au réveil des enfants guéris. Il est alors temps de supprimer toutes ces copies, dont Jonas, notre héros. Ça promettait une intrigue palpitante, non ?
Eh bien… non. Moi qui m’attendais à du suspense, à des rebondissements, à un univers original bien exploité, je ne peux qu’être déçue. Au vu de cette courte mise en bouche, je m’imaginais toutes sortes de scénarios alléchants : les copies essayant de retrouver leur place dans une société qui ne veut pas d’eux, jouant des tours à leur original, créant des alliances, survivant à d’horribles courses poursuites. Mais finalement, ce petit roman n’est qu’une longue chasse à l’homme sans grandes surprises ou belle analyse de cette société redoutable.
On suit tout simplement Jonas dans les bois, qui fuit sa maison, ses amis, sa famille. Rejeté sans sourciller par ses « parents », il n’a pas d’autre choix que de se cacher. On le voit courir, se battre, s’enfuir à nouveau, tenter de survivre dans la nature, chasser, se faire chasser… jusqu’au point de non-retour. On le suit dans toutes ses réflexions, ses incompréhensions, ses fragments de pensées qu’il ressasse encore et encore. Qui suis-je ? Mes envies et mes souvenirs sont-ils vraiment les miens ? Mérité-je de vivre ? Heureusement, Jonas est attachant et il lui arrive quelques épisodes émouvants. Mais comme lui, on tourne très vite en rond. Sans réponses.
En bref, c’est une déception car je ne m’attendais pas à ça. Le résumé me promettait un roman tellement intense, avec de l’action et des mises en garde sur notre société. Mais c’est l’histoire d’une désillusion, d’une remise en question, d’un questionnement et surtout d’une longue marche à travers la forêt. On passe 200 pages dans la tête d’une copie qui ne sait plus qui elle est, si elle doit tout faire pour survivre, trouver un but à sa fuite ou se rendre. Et on s’y ennuie finalement très vite…
Note : 6/10
Extras
Traducteur : Jean-Baptiste Coursaud
Première publication : novembre 2015
Fiche Bibliomania
Jesper Wung-Sung est un auteur danois qui a déjà écrit de nombreux romans, souvent récompensés.
Les Copies est son premier roman traduit en français.
Esprit d’hiver, de Laura Kasischke
Quatrième de couverture
Réveillée tard le matin de Noël, Holly se voit assaillie par un sentiment d’angoisse inexplicable. Rien n’est plus comme avant. Le blizzards s’est levé, les invités se décommandent pour le déjeuner traditionnel. Holly se retrouve seule avec sa fille Tatiana, habituellement affectueuse, mais dont le comportement se révèle de plus en plus étrange et inquiétant…
Nbr de pages : 276 / Éditeur : Christian Bourgois / Titre VO : Mind of Winter
Mon avis
On m’avait promis une chute renversante ; renversante au point de vouloir relire le livre pour voir ce qu’on avait bien pu louper. Alors évidemment, ça m’a mis l’eau à la bouche. Mais, ça a involontairement déclenché mon détecteur d’indices à chute renversante et je me suis vite retrouvée à décortiquer chaque phrase du livre en me demandant ce qu’on allait réussir à me cacher. Et j’ai découvert le pot aux roses page 30… C’est vraiment bête, car ça m’a en partie gâché cette lecture. Malheureusement, beaucoup d’autres choses ont gâché cette histoire que j’espérais angoissante et intrigante. Disons qu’une chute inattendue aurait pu me sortir au dernier moment de l’ennui dans lequel je m’étais petit à petit installée.
On m’avait aussi promis une atmosphère oppressante, un malaise omniprésent. Je n’ai rien ressenti de tel, je n’ai même rien ressenti du tout, si ce n’est un sentiment d’étrangeté, de bizarrerie, d’inexplicable, de tordu. Cet affrontement mère/fille ne m’a pas touché et si malaise il y a, il n’a pas su se détacher des pages pour se fondre dans l’atmosphère et s’étendre jusqu’à moi.
J’ai tout de même lu ce petit roman rapidement, car il y a quand même l’envie de savoir. Je me réjouissais de pouvoir confirmer ou plutôt infirmer mon hypothèse et d’être surprise comme tant d’autres lecteurs. Mais je n’irai pas jusqu’à dire qu’il se lit vite, au contraire, j’ai eu l’impression d’être engluée dans cette histoire sans pouvoir en sortir, sans en voir la fin. Enfin, arrivent les dernières pages qui lèvent petit à petit le voile et sont les plus intéressantes. Je n’avais pas tout flairé non plus, mais bien des choses restent inexplicables… Le reste du texte m’a semblé laborieux à lire, englouti par des redondances, des scènes répétitives et sans intérêt, et un manque cruel de… quelque chose, d’action, d’angoisse, de terreur, de sentiments, d’empathie, de rythme.
Note : 4/10
Extras
Traductrice : Aurélie Tronchet
Première publication : août 2013
Fiche Bibliomania
Tout comme l’héroïne de ce roman, Laura Kasische est poétesse. Elle est également l’auteure de 9 romans. Je lui donnerai peut-être une deuxième chance avec Les revenants.
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Challenge Haut en couleurs organisé par Addiction littéraire
13/15 : brun
Les fausses bonnes questions, de Lemony Snicket
Lemony Snicket, 13 ans et détective stagiaire, part à la recherche d’une mystérieuse statue. Qui l’aurait volée? Et surtout, pourquoi ?
Avant de lire ce livre, il est préférable de vous poser ces questions:
1. Voulez-vous savoir ce qui se passe dans une ville en bord de mer qui ne se trouve plus en bord de mer?
2. Voulez-vous en apprendre davantage sur un objet volé qui n’a pas du tout été volé?
3. Pensez-vous vraiment que cela vous regarde? Pourquoi ? Quelles sont vos motivations? En êtes-vous sûr ?
4. Qui se tient derrière vous ?
Nbr de pages : 256 / Éditeur : Nathan / Titre VO : All the Wrong Questions : Who could that be at this hour?
Mon avis
J’ai un bon, mais très vague souvenir des Orphelins Baudelaire, série que j’ai lue quand j’étais petite. Je pensais donc me plonger dans des aventures prenantes et surprenantes, mais ça n’a pas du tout été le cas. Je ne vois d’ailleurs pas grand-chose à dire de positif pour sauver les meubles.
Tout au long du roman, l’auteur nous laisse dans le flou, un brouillard apparemment volontaire, mais qui ne m’a pas plu du tout. Lemony est engagé dans une sorte d’organisation d’espions pour jeunes, dont on n’apprend absolument rien. On ne sait rien non plus sur lui, sur ses motivations, sur son passé ou sa famille. À croire qu’on a manqué un tome zéro, servant d’introduction. Difficile du coup de le rendre attachant ou intéressant.
Je ne me suis donc à aucun moment attachée à Lemony, trop mature et un brin prétentieux à mon goût. Et encore moins à son mentor, Theodora, qui enchaîne les répliques idiotes et n’a pas deux sous de jugeote. Le lecteur et Lemony comprennent rapidement les dessous de l’enquête, tandis qu’elle fonce tête baissée dans des suppositions invraisemblables, toujours sûre d’elle. L’auteur se moque ainsi des adultes, et c’est bien vu, mais quel personnage agaçant !
Les situations s’enchaînent sans jamais attiser la curiosité : recherche d’une statuette volée, découverte de la statuette, perte de la statuette, retrouvaille de la statuette et enfin re-perte de la statuette. Suite au prochain épisode. Car oui, bien que je n’éprouvais que peu de plaisir à suivre Lemony dans son enquête, j’espérais tout de même avoir le fin mot de cette histoire, mais que nenni, ce sera pour le tome 2 (et sans moi).
Bref, rien ne m’a plu, si ce n’est que cette lecture de 250 pages est bouclée en quelques heures, tellement les pages sont aérées et parsemées d’illustrations, qui donne un côté très enfantin au roman. Je ne vois pas ce qui pourra plaire aux jeunes dans ce roman qui manque cruellement de passion et de suspense. L’humour est présent mais très particulier, tourné presque exclusivement vers des jeux sur la langue. Malheureusement, même cette touche humoristique n’était pas non plus à mon goût… Je dois vraiment être passée à côté du style atypique de l’auteur, avec ses petites expressions revenant des dizaines de fois dans les dialogues.
Il va falloir user d’un subterfuge, mot signifiant ici : « un chouïa d’entourloupe ».
Note : 3,5/10
Extras
Traductrice : Rose-Marie Vassallo
Première publication : janvier 2014
Fiche Bibliomania
Comme vous l’aurez compris, Lemony Snicket (pseudonyme de Daniel Hadler) est à la fois l’auteur et le personnage principal. Il est également présent dans Les orphelins Baudelaire, mais en tant qu’adulte. On peut donc en apprendre davantage sur ce personnage en lisant les deux sagas.
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Challenge ABC 2014 organisé par Nanet
N° 7 dans le challenge ABC 2014 – Lettre S
Ces livres qui n’étaient pas faits pour moi
Ces derniers mois, je me suis intéressée à un genre que je ne lis pas souvent : la littérature contemporaine. Malheureusement, mes essais ne se sont pas révélés fructueux et le sentiment qu’il me reste à la lecture de ces quelques livres est l’ennui. J’aurais aussi pu nommer cet article : Ces livres que tout le monde a aimés sauf moi, comme un ancien Top Ten Tuesday, étant donné les jolies notes et l’accueil chaleureux qu’ils ont eu dans la presse et sur les blogs. Je peux voir, objectivement, que ce sont des livres qui méritent leur succès et qui sont très bien écrits, avec souvent une touche de poésie, une originalité dans la plume. Je pense juste qu’ils n’étaient pas faits pour moi ; ils ne m’ont pas touchée, je suis restée en retrait par rapport à l’histoire. Et pire, j’ai même sauté des passages (grande première dans ma vie de lectrice).
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Un auteur que je voulais découvrir pour ses polars dont j’entends beaucoup parler. Ce roman commençait assez bien, me dépaysant complètement et m’entraînant sur une île glaciale de Suède. Malheureusement, l’histoire de ce vieil homme qui a choisi de rester seul, égoïstement, par peur du bonheur, ne m’a pas plu du tout. Je n’ai pas compris les personnages, je n’ai eu aucune empathie pour eux. Il ne se passe rien, si ce n’est une rencontre inattendue, qui est loin de m’avoir bouleversée.
Une nouveauté, plébiscitée par la presse et les libraires. Un roman sur une transplantation cardiaque, sur toutes les personnes impliquées : le jeune homme décédé, ses parents, les médecins, l’assistante, le receveur, sa famille. Cette diversité des personnages me plaît beaucoup en général dans un livre, mais dans ce cas-ci, ça ne m’a pas intéressée du tout de découvrir des bribes de vie des membres du personnel de l’hôpital. La réaction de la maman est le chapitre que j’ai le plus apprécié, le seul qui m’ait touchée au point de me serrer le cœur. Le reste m’a semblé superflu. Il y a une certaine tension, mais je n’ai jamais réussi à la capter. Le style est très original avec ses phrases de plus d’une page. Il m’a fallu du temps pour m’y faire, mais ça ne m’a pas déplu au final. Ce qui m’a déplu en revanche, ce sont les passages techniques, l’insertion de tous ces mots anglais et les nombreux détails assommants.
Un homme se réveille avec un certitude et la réponse à une question vieille de dizaines d’années. On va traverser avec lui l’Italie pour retrouver son ami d’enfance. Un roman plein de poésie avec même une touche de magie et de fantaisie, où on nous raconte plein de petites histoires de vie. J’ai aimé l’atmosphère des petits villages italiens et la chute inattendue. Alors pourquoi cette déception ? Une fois de plus, je n’ai pas été touchée par ces petits bouts de vie, trop courts, qui n’ont pour lien que le fleuve. Il ne se passe finalement rien et la lenteur de la trame principale m’a fait parfois somnoler.
A priori, les biographies ne m’attirent pas, et je ne m’étais pas trompée. Si l’histoire de cette petite fille mal-aimée qui se découvre homosexuelle avait été fictionnelle, je crois qu’elle m’aurait vraiment plu. Mais tous les détails que l’auteur insère sur sa vision du monde, sur sa vie aujourd’hui, sur l’adoption en général ont rendu ce roman indigeste pour moi. Il y a plusieurs passages obscurs sur des thèmes auxquels je n’ai rien compris, et des références à la poésie, genre que je ne connais pas du tout. L’histoire est assez dure et je salue l’auteur d’avoir voulu la partager, mais la forme de la confession n’a pas fonctionné avec moi et je me suis ennuyée, malgré quelques anecdotes amusantes et des pointes d’humour par-ci, par-là.
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Ce que je reproche à ces romans, c’est surtout leur lenteur et le manque d’action. Moi qui suis habituée au fantastique, il m’a manqué ce sentiment d’évasion de mon quotidien, le bonheur d’être surprise. La plume ne fait malheureusement pas tout… Bref, j’ai besoin d’un peu plus de romanesque, mais peut-être que mes goûts vont finir par évoluer au fil de mes nouvelles lectures. Mais jusqu’à présent, j’ai refermé ces livres en me disant… ouf, enfin fini !
La Vie d’une autre, de Frédérique Deghelt
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Quatrième de couverture
Marie a vingt-cinq ans. Un soir de fête, coup de foudre pour le beau Pablo, nuit d’amour et le lendemain… Elle se réveille à ses côtés, douze ans plus tard, mariée, mère de trois enfants, sans un seul souvenir de ces années écoulées. Comment faire pour donner le change à son entourage ? Et comment retrouver sa propre vie ?
Nbr de pages : 252 / Éditeur : Le Livre de Poche
Mon avis
L’idée de base était très alléchante. Évidemment, dès qu’il est question d’amnésie, de double personnalité, de voyages dans le temps ou de mondes parallèles, moi je fonce, donc… Du coup, cette histoire de jeune femme qui se réveille mariée avec douze ans de plus et aucun souvenir de ces dernières années, ça avait tout pour me plaire. Mais finalement, je suis assez déçue car je n’ai pas aimé grand-chose si ce n’est le thème et un début assez prometteur.
Dans la liste des « j’aime pas » : d’abord, une narration très bizarre et le style alambiqué de l’auteure. Aucune distinction n’est faite entre les dialogues, la narration et les pensées. On passe d’un à l’autre sans s’en rendre compte et on reste avec l’impression d’un gros micmac. Et puis, l’enchaînement de phrases qui semblent vides de sens, longues, parfois incompréhensibles, qui ajoutent encore un peu plus de flou à cette histoire. Ensuite, des répétitions à la pelle dans les réflexions de Marie qui ne cesse de ressasser les mêmes pensées. Bon ok, ça se comprend, on doit être « un peu » perdu dans ce genre de situation, et finalement, la narration colle à merveille à son état de confusion, mais bon, j’ai trouvé ça assez pénible à lire parfois… Dans ma tête, c’était : bla, bla, bla…
Nos relations se tissent à l’intérieur de conversations pleines de gravité qui m’en apprennent beaucoup plus sur l’être-là. Ils me ramènent à l’enfance en m’en éloignant. Et toujours je m’étonne de la charnelle histoire… Avant de venir dans mon ventre, que faisais-tu ?
… bla, bla, bla. Je me disais souvent qu’en sautant trois lignes sur quatre, l’histoire aurait été plus fluide et moins ennuyeuse. Et pour finir, je n’ai pas non plus aimé l’intrigue, qui en fait n’en est pas une. Je ne sais pas trop à quoi je m’attendais, j’espérais un peu de suspense, des révélations chocs sur cette perte de mémoire et même pourquoi pas une petite dose de fantastique. Mais il ne se passe rien. Au final, c’est une banale histoire de couple, sur l’amour qui s’effrite au fil du temps.
Beaucoup ont adoré cette histoire qui « fait réfléchir ». Je crois que dans mon cas, si je n’ai pas su apprécier ce livre à sa juste valeur, c’est parce que l’histoire est bien trop loin de mon quotidien d’étudiante amoureuse. Peut-être m’aurait-elle plus marquée si j’étais mariée depuis quinze ans et que l’histoire pouvait faire écho à la mienne, qu’elle me touchait personnellement et que je m’identifiais à Marie. Mais là, rien de rien. Et même pas une fin digne de ce nom à se mettre sous la dent. Tout est très convenu et on n’est surpris à aucun moment.
Par contre, dans la liste des « j’aime », il y a quand même cette jeune héroïne sympa (parce finalement dans sa tête, elle a toujours 25 ans) qui découvre sa nouvelle vie avec curiosité et j’ai beaucoup aimé ses premiers pas dans la peau de « l’autre » : son amour grandissant pour ses gosses qu’elle apprend petit à petit à connaître, sa découverte de l’an 2000 et de l’Internet, son humour dans des situations imprévues, son envie de profiter et de vivre heureuse malgré le manque de souvenirs.
Finalement, ça se laisse lire, on a parfois envie de s’endormir, mais l’histoire n’est pas non plus désagréable pour autant. Elle ne m’aura ni marquée ni emballée comme je l’aurais souhaité, mais c’est surtout parce que je m’attendais à quelque chose de très différent. Je finirai par un « bof » très explicite…
Ma note : 5/10
Extras
Première publication : juin 2008
Fiche Bibliomania
Elles ont adoré : Irrégulière, Tessa, Lizouzou.
Ce roman a été adapté au cinéma en 2012 par Sylvie Testud,
avec Juliette Binoche dans le rôle de Marie.
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Challenge New Pal organisé par Yukarie
7/189
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Challenge ABC 2013 organisé par Nanet
N° 3 dans le challenge ABC 2013 – Lettre D
Un mot sur le film
Mon avis
Le livre ne m’a pas laissé un souvenir impérissable, mais j’ai tout de même voulu comparer avec le film. Étant donné que c’est surtout la plume de l’auteure qui m’a déplu, je me disais que le film pouvait être pas mal avec la même idée de base. Et en effet ! On retrouve ce qui m’a plus dans le roman, la découverte d’une vie et d’une époque inconnue pour l’héroïne, sans les désagréments du livre. Ce n’est pas du tout une adaptation fidèle, l’histoire n’est pas la même, tous les détails sont modifiés et ça me va très bien ! Malgré tout, si ce n’est en comparaison du livre, je ne pense pas que j’aurais été vraiment emballée. Quelques moments amusants ou beaux, mais l’histoire sans réelle trame manque de punch, se finit un peu abruptement et s’oublie rapidement. Mais à noter : c’est la première fois que je préfère le film au livre !
Extras
Sorti en février 2012 ; Durée : 1 h 37.
Réalisé par l’actrice Sylvie Testud.
Acteurs : Juliette Binoche (Marie), Mathieu Kassovitz.
Anecdote : la réalisatrice a inventé le scénario avec l’image de Juliette Binoche en tête et ne voulait qu’elle pour le personne de Marie. « Le visage de Juliette s’est imposé. J’écrivais pour elle. Sans le savoir, elle m’aidait à construire ce personnage. Elle a guidé mon écriture. Juliette a ce côté femme fatale, mais elle garde en même temps une part d’enfance que l’on voit surgir dès qu’elle sourit. Si elle avait refusé, j’aurais abandonné le projet ! » (source)
Fahrenheit 451, de Ray Bradbury
–
Quatrième de couverture
451 degrés Fahrenheit représentent la température à laquelle un livre s’enflamme et se consume. Dans cette société future où la lecture, source de questionnement et de réflexion, est considérée comme un acte antisocial, un corps spécial de pompiers est chargé de brûler tous les livres dont la détention est interdite pour le bien collectif. Montag, le pompier pyromane, se met pourtant à rêver d’un monde différent, qui ne bannirait pas la littérature et l’imaginaire au profit d’un bonheur immédiatement consommable. Il devient dès lors un dangereux criminel, impitoyablement pourchassé par une société qui désavoue son passé.
Nbr de pages : 213 / Éditeur : Folio / Titre VO : Fahrenheit 451
Mon avis
Les Noirs n’aiment pas Little Black Sambo. Brûlons-le. La case de l’oncle Tom met les Blancs mal à l’aise. Brûlons-le. Quelqu’un a écrit un livre sur le tabac et le cancer du poumon ? Les fumeurs pleurnichent ? Brûlons le livre. La sérénité, Montag. La paix, Montag. A la porte, les querelles. Ou mieux encore, dans l’incinérateur. Les enterrements sont tristes et païens ? Éliminons-les également.
Encore un « incontournable » qu’il était temps que je découvre. Malheureusement, je suis vraiment passée à côté de ce grand classique. Je suis déçue de ne pas avoir ressenti le même engouement que la plupart des autres blogueurs, d’être restée en simple spectatrice, baillant de temps en temps, au bord de l’ennui, plutôt que de m’indigner avec Montag de cette société de consommation où la littérature est interdite. Un thème qui avait toutes les chances de me convaincre, mais rien dans ce roman n’a pu m’émouvoir, me donner l’envie de lire sans plus m’arrêter.
Le style ne m’a pas plu, les personnages non plus. C’est vrai que vu le sujet abordé, on peut comprendre que la plume soit un peu impersonnelle, mais j’ai trouvé que l’auteur ne nous invitait pas assez dans son histoire, ne nous incluait pas, et je suis restée sur le bord de la route, en espérant qu’à un moment ou à un autre, il allait enfin passer me prendre. Raté ! Et puis Montag, à qui on aimerait pouvoir s’identifier, m’a semblé un peu fade et son changement d’opinion soudain m’a désarçonnée et j’ai eu du mal à y croire. Une révélation ? Oui pourquoi pas…
Heureusement, certains petits passages par-ci par-là sont vraiment brillants. J’adorais tomber sur ces répliques ironiques, ces petites pointes d’esprit sur ce monde très dérangé qui donnent au livre tout son sens. On se rend enfin compte où l’auteur veut en venir et on en reste parfois estomaqué. J’aurais aimé que tout le livre soit de cet acabit, pour qu’il me fasse encore plus réfléchir, qu’il mette le doigt plus souvent là où ça fait mal.
Si vous ne voulez pas qu’un homme se rende malheureux avec la politique, n’allez pas lui casser la tête en lui proposant deux points de vue sur une question ; proposez-lui en un seul. Mieux encore, ne lui en proposez aucun. Qu’il oublie jusqu’à l’existence de la guerre. Si le gouvernement est inefficace, pesant, gourmand en matière d’impôt, cela vaut mieux que d’embêter les gens avec ça.
Aucune scène ne m’a vraiment marquée, les pages défilant sans que l’histoire ne m’atteigne. Je suis déçue car j’en attendais beaucoup plus ; avec un thème pareil, ça aurait pu être une vraie pépite, et parfois ça l’était, mais dans le genre percutant, j’ai trouvé la préface du traducteur bien plus efficace lorsqu’il compare le roman avec ce qu’il se passe dans notre société en ce moment. Bref, un rendez-vous manqué pour moi, mais n’hésitez pas à vous faire votre propre avis, il y a quand même de quoi tirer de fameuses conclusions sur notre mode de vie.
Il y est aussi et surtout question de l’impérialisme des médias, du grand décervelage auquel procèdent la publicité, les jeux, les feuilletons, les « informations » télévisés. Car, comme le dit ailleurs Bradbury, « il y a plus d’une façon de brûler un livre », l’une d’elles, peut-être la plus radicale, étant de rendre les gens incapables de lire par atrophie de tout intérêt pour la chose littéraire, paresse mentale ou simple désinformation. « On ne brûle pas encore les livres, mais on les étouffe sous le silence. […] Pour la raison la plus simple : parce qu’ils n’attirent pas assez de public, parce qu’ils n’entraînent pas assez de publicité, parce qu’ils ne rapportent pas assez d’argent. La dictature de l’audimat, c’est la dictature de l’argent. C’est l’argent contre la culture. »
Ma note : 4/10
Extras
Traducteur : Jacques Chambon
Première publication : 1953 en VO
Fiche Bibliomania
Au commencement il y avait Bob, de Meg Rosoff
Quatrième de couverture
Et Bob dit : « Que les eaux et la terre grouillent d’espèces, qu’il y ait des bêtes à plumes et énormément de nanas canons. »
Alors il se mit au boulot et créa la terre, le ciel et le reste. Tout ça en seulement six jours. Six jours ! Félicitations, Bob. Pas étonnant que la vie soit un tel bazar.
Et si Dieu n’était pas le vieux barbu qu’on imagine tous, mais un adolescent ordinaire ? Un jeune paresseux, égocentrique et un brin obsédé. Qui chaque fois qu’il tombe amoureux – et ça arrive souvent ! – provoque un désastre sans nom sur notre bonne vieille planète…
Nbr de pages : 342 / Éditeur : Hachette (Black Moon) / Titre VO : There Is No Dog
Mon avis
Un résumé alléchant et original, mais le roman n’est clairement pas à la hauteur de sa quatrième de couverture, malheureusement. L’idée de départ m’a vraiment plu et j’espérais me payer une bonne tranche de rire avec ce nouveau roman. Ça commençait assez bien d’ailleurs, car les cent premières pages m’ont arraché quelques sourires, avec toutes les idées stupides de Bob lors de la Création et son esprit de gamin obsédé.
Il saisissait maintenant à quel point il avait eu la vue courte. Avait-il vraiment besoin du castor ? Du cœlacanthe ? Un monde tout plein de Lucy n’aurait-il pas été beaucoup plus agréable que les syrphes et les lombrics ? Il n’y pouvait plus rien, désormais. Même si, la prochaine fois, il veillerait à être bien plus soigneux. Lorsque cette planète s’éteindrait, on lui en donnerait une autre ; il ne manquerait alors pas de la peupler de nanas superbes et toutes (sans exception) désireuses de s’envoyer en l’air avec lui. Que du bonheur, aucun inconvénient.
Mais l’histoire est très vite devenue lassante. Bob est « amoureux » (oui en fait, il veut surtout tremper son biscuit) et courtise Lucy. Rien de bien passionnant ne se passe et les histoires secondaires n’ont pas de réelle incidence. L’humour est bien présent, mais on tombe parfois dans la vulgarité ou le mauvais goût.
Si seulement Mister B avait été un second correct, il s’en serait chargé, il aurait pris quelques minutes sur son emploi du temps frénétique chargé d’enfants malades, de femmes violées ou de tout ce qui avait provoqué ses pleurnicheries cette semaine. Bob leva les yeux au ciel. Malades, affamés, tout ça, c’était du pareil au même. Il ne comprenait pas qu’on en fasse tout un plat. N’importe quel observateur doté d’un unique neurone aurait pigé qu’il y aurait toujours une classe inférieure – serfs, esclaves, intouchables – et, qui plus est, qu’elle méritait sûrement l’horreur de son sort. Il détestait que Mister B perde tout ce temps (un temps précieux qu’il aurait pu consacrer, genre, à moi ?) à se biler pour des masses populeuses, telle une ascète de vieille mémé pathétique s’adonnant à ses bonnes œuvres.
J’ai fini par ne plus rire du tout, et évidemment impossible de s’attacher un tant soit peu à Bob, qui ne pense qu’à lui et à s’envoyer en l’air (l’histoire de Bob et d’son zob, quoi). Quant aux autres personnages, ils sont assez fades et c’est difficile de vraiment s’intéresser à leur sort. Et la fin ne relève même pas le niveau.
Le thème du sexe semblait donc assez présent jusqu’à ce que surprise, quand il est enfin question de passage à l’acte, on ne nous dit rien, grosse ellipse temporelle (j’ai dû revenir sur mes pas pour voir si j’avais loupé quelque chose, mais non, pas un petit mot indiquant qu’ils ont fait crac-crac). Tout ça pour ça, ok…
Bref, belle déception que ce roman jeunesse (qui n’est pas pas si jeunesse, selon moi) alors que tous les ingrédients étaient réunis pour nous faire passer un bon moment, plongés dans une histoire atypique. Dernier point négatif, le style (auteure ou traducteur ?) m’a vraiment déplu ; des chapitres au présent, d’autres au passé simple, le passage du il au je, des tournures très soutenues ou vieillottes (par exemple, la nue pour les nuages) agrémentées d’un vocabulaire parfois très familier, argotique et même de régionalismes que je ne connais pas (et Larousse non plus, d’ailleurs). Le voilà le point positif, j’ai appris plein de nouveaux mots (onanisme, longanimité, par-devers lui, in petto, calancher, décaniller, felouque, épastrouillant, et tant d’autres) !
Note : 3,5/10
Extras
Traducteur : Luc Rigoureau, qui a aussi traduit la saga Twilight.
Première publication : mai 2012
Fiche Bibliomania
L’avis de Luthien est un peu plus positif que le mien,
mais pour vous faire votre propre idée,
n’hésitez pas à aller lire les 4 premiers chapitres ici.
Je remercie tout de même Livraddict et les éditions Hachette pour ce partenariat.
Abandon, de Meg Cabot
Mon résumé
Mon avis
Première réaction : pff que c’était long ! Et pas très bien écrit, ou mal traduit, je ne sais pas. D’ailleurs, la traductrice est la même que celle de La Communauté du Sud et j’ai déjà entendu dire que les traductions laissaient un peu à désirer. Mais entre les expressions pour faire jeune (« énôrme », « c’est trop pas cool ») et les phrases qui n’en finissent pas, coupées à tout bout de champ par des parenthèses parfois mal ponctuées et des tirets, je dois dire que ma lecture n’a pas été des plus simples.
« Un peu comme elle préférait ignorer qu’elle était revenue à Isla Huesos pour approfondir ses recherches sur ses spatules roses adorées (Ça ressemble à des flamants roses, sauf que ça a le bec aplati comme une crêpe.) juste après que la plus grande catastrophe écologique de l’histoire – l’histoire des États-Unis, faut pas exagérer – eut bien failli les éradiquer. »
Sans parler du sentiment de ne pas toujours comprendre où l’auteure veut en venir. Pendant les cent premières pages, c’est vraiment la pagaille. On oscille entre présent, passé et futur, entre ce qu’il s’est vraiment passé, ce que Pierce pense maintenant et ce qu’elle pensait sur le moment. C’était très déroutant et ça ne m’a laissé qu’une impression de brouillon, d’idées mises les unes à côté des autres, et tant pis pour la chronologie.
Et puis, j’en ai vite eu marre d’être dans la tête de Pierce. Elle a son petit mot à dire sur tout ce qu’il se passe, sur tout ce qu’elle pense. En général, j’aime encore bien avoir accès aux pensées des personnages, mais ici, il y avait trop de parenthèses, trop de petites remarques inutiles, qui ne font qu’entraver la lecture. Il y avait un vrai manque de fluidité (ce n’est pas pour rien qu’il m’a fallu un mois pour le lire !)
Et enfin, après ¾ d’un livre assez fade, où il ne se passait pas grand-chose, l’histoire devient intéressante. Quand enfin, l’auteure a fini de nous expliquer ce qu’il est arrivé à Pierce et de préparer le terrain pour son intrigue, les choses peuvent vraiment commencer. Enfin un peu d’action, de retournements et d’amour.
« Impossible de penser au cimetière, aux Furies ou à la Nuit du Cercueil quand il m’embrassait comme ça. Impossible d’envisager qu’il puisse arriver quoi que ce soit. Jamais. J’avais la tête vide. Ou pleine. Pleine de lui.
Il a laissé sa bouche s’attarder là, sur la mienne. Pas de façon possessive, non, ni même tendre… juste comme si c’était sa place normale, comme si nos lèvres étaient faites pour s’épouser. »
Et puis, boum, fini.
Certains blogueurs défendent souvent ce genre de livre en disant qu’il sert d’introduction à la saga, qu’un premier tome se doit de poser des bases. Je ne suis pas d’accord. Pour moi, un livre doit se suffire à lui-même. Les bases doivent être posées, oui, mais pendant les quatre premiers chapitres. Je ne veux pas d’un livre qui serve de prologue à une saga, je veux être transportée par l’histoire dès le début, et c’est de ça que dépendra mon envie de continuer la saga. Ici, c’est raté !
Toutefois, petite note positive : l’idée de base est très séduisante. Meg Cabot s’est renseignée avant d’écrire son roman et nous intrigue avec son mythe d’Hadès et Perséphone revisité. Elle propose même en fin de roman un livre pour ceux qui s’intéressent aux Enfers de la mythologie grecque, et ça c’est une très bonne initiative !
Note : 4/10
Extras
Traductrice : Frédérique Le Boucher
Première publication : novembre 2011
Fiche Bibliomania
Meg Cabot déclare s’être intéressée aux divinités des Enfers,
et plus particulièrement au mythe d’Hadès et de Perséphone,
quand elle était encore au lycée.
C’est là que lui est venue l’idée de son livre Abandon.
Je remercie Babelio et les éditions Hachette pour ce partenariat.
Les mystères de Harper Connelly, tome 1 : Murmures d’outre-tombe, de Charlaine Harris
Mon avis
Deuxième essai pour cette auteure américaine de bit-lit et fantastique, deuxième déception.
C’était pourtant bien parti : l’histoire se lit rapidement, le lecteur est pris dans l’intrigue et Harper, l’héroïne aux pouvoirs surnaturels est assez sympa, ni trop niaise ni trop superwoman. J’avais peur de tomber sur une deuxième Sookie, mais de ce côté-là, pas de problème. On en apprend assez sur elle et sur sa famille pour apprécier sa personnalité, même si son personnage n’est pas particulièrement fouillé. Son demi-frère, qui l’accompagne partout, est un dragueur plein d’affection pour sa sœur, il m’a beaucoup plu.
Comme je le disais donc, c’était bien parti.
L’écriture de Charlaine Harris est assez sympa, j’ai été prise dans la lecture même si le suspense ne tient pas particulièrement en haleine. On retrouve les quelques petits défauts que j’avais repérés lors de ma lecture de La Communauté du Sud : des détails du quotidien qui n’apportent rien, mais cette fois ça ne m’a pas dérangée outre mesure.
Hélas, le gros zéro de ce roman, c’est la chute. J’ai trouvé la résolution de l’intrigue nulle, nulle, nulle. D’ailleurs, je m’étonne encore une fois d’être la seule ! Je ne veux pas spoiler mais sincèrement, c’est beaucoup trop gros, autant de meurtres pour ne cacher que ce petit secret insignifiant ? Hum, je ne marche pas.
Et comme si cela ne suffisait pas, j’avais de grosses présomptions quant à l’identité du tueur, qui se sont révélées correctes. Et c’est bien la première fois que je ne suis pas bluffée par la fin d’une enquête ou d’un thriller. Vraiment dommage, car c’est ce que j’attends de ce genre de livre à suspense : tomber de ma chaise en découvrant le meurtrier et ses motifs.
Une bonne déception donc, surtout que jusqu’à un certain point, le roman me plaisait vraiment. Je ne pense pas réitérer l’expérience Harris avant un petit temps. Je m’arrête donc ici pour cette saga et la laisse aux vrais fans de l’auteure.
Note : 4,5/10
Extras
Traductrice : Sophie Dalle
Première publication VO en 2006 et en français en 2011
Fiche Bibliomania
La saga ne compte et ne comptera que 4 tomes.
Un employé modèle, de Paul Cleave
–
Mon avis
Un employé modèle semble avoir tout pour plaire. Un thriller dont le narrateur est un tueur en série qui travaille dans un commissariat en dupant les flics. La comparaison que l’on pourrait faire avec notre cher Dexter ne va pas plus loin (hélas). Tuer des gens est le seul point commun que Joe ait avec lui. Joe n’est pas un « gentil » tueur, il aime tuer, n’a pas de remords et se prélasse dans sa supériorité intellectuelle. Il est sûr de lui, imbu de sa personne, asocial et possède un humour noir dégrisant.
« Je ne souffre pas de compulsion à tuer tout le temps. Je ne suis pas un animal. Je ne cours pas partout en me déchargeant d’abus subis dans mon enfance tout en trouvant des excuses pour tuer. […] Je ne suis qu’un type normal. Un Joe moyen. Avec un hobby. Je ne suis pas un psychopathe. Je n’entends pas de voix. Je ne tue pas pour Dieu ou Satan, ou le chien du voisin. Je ne suis même pas religieux. Je tue pour moi. C’est aussi simple que ça. J’aime les femmes et j’aime leur faire des choses qu’elles ne veulent pas me laisser faire. Il doit y avoir 2 ou 3 milliards de femmes sur cette terre. En tuer une par mois, c’est pas grand-chose. C’est juste une question de perspective. »
Aux premiers abords, Joe m’a plu. Alors qu’on devrait d’emblée le détester, il a su m’amuser, même en pleine scène de crime. Un point de vue original, différent de tous les thrillers que j’aie pu lire : on suit les pensées du tueur pendant le meurtre et non celles de sa victime. L’horreur de l’acte ne nous choque pas, il devient même banal. Intrigant donc, car je n’avais encore jamais souri en plein crime !
« Je me déshabille et je grimpe sur le lit. Elle bouge à peine, ne se plaint pas, continue seulement à pleurer jusqu’à ce qu’elle n’ait plus de larmes. Quand on a fini, et que je descends du lit, je découvre qu’à un moment l’œuf a glissé jusqu’au fond de sa bouche, au point de l’étouffer avec succès. Ceci explique les borborygmes que j’ai entendus et que, sur le moment, j’avais pris pour autre chose. Oups ! »
Mais au fil de la lecture, j’ai vite déchanté. Les seuls amis de Joe sont ses poissons rouges et sa vie est bien monotone. Même ses meurtres le sont, ils se ressemblent tous et ne marquent pas le lecteur. À part jouer l’attardé au commissariat, rendre visite à sa chieuse de mère et tuer quelques femmes, Joe ne fait rien. Les mêmes scènes se répètent encore et encore, sans apporter grand-chose de nouveau à l’intrigue : sa mère lui téléphone pour l’engueuler, Joe se vante de sa façon de crocheter une serrure ou de voler une voiture, il lave le commissariat et subtilise des documents. Bref une routine qui ne m’a pas intéressée et j’ai eu du mal à voir l’intérêt de l’enquête, qui n’avance pas !
J’ai vraiment aimé le style de l’auteur et son humour, à défaut de son personnage. Évidemment, il ne nous dépeint pas un tueur sympathique, le but n’est pas que l’on se prenne d’amitié pour lui, et Paul Cleave réussit bien son coup, car Joe est irritant au possible, sauf dans ses moments de faiblesse. Ce sont d’ailleurs les moments les plus captivants ! Les personnages secondaires sont quant à eux intéressants, dommage qu’on ne mette pas un peu plus l’accent sur leur vie.
Mais au final, je suis bien déçue de cette lecture, qui ne m’a fait ni chaud ni froid. L’intrigue n’a pas un point de chute hors du commun et l’enquête en elle-même tire en longueur. Je me retrouve une fois de plus seule avec mon avis mitigé, car Un employé modèle semble faire l’unanimité auprès des libraires et blogueurs (hylyirio, lasardine).
Note : 4,5/10
Extras
Traducteur : Benjamin Legrand
Première publication : mai 2010
Fiche Bibliomania
Le trailer du roman :
Je remercie Babelio et les éditions Le Livre de Poche pour ce partenariat.
L’échappée belle, d’Anna Gavalda
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Mon avis
J’ai découvert Anna Gavalda avec Ensemble, c’est tout, un livre merveilleux. Par la suite, j’ai lu quelques-uns de ses autres romans, mais je n’ai jamais retrouvé la petite étincelle, je me suis même souvent ennuyée. J’appréhendais donc cette nouvelle lecture. Et on est bien loin de l’étincelle escomptée.
Il faut savoir que L’échappée belle est une nouvelle d’une centaine de pages et qu’il est donc impossible pour l’auteure d’esquisser des personnages particulièrement attachants, décrits dans les moindres détails. C’est un peu ce qu’il manque à ce roman, car les personnages ont du potentiel, on devine derrière les quelques pages qu’on pourrait les aimer, et s’amuser à découvrir les méandres de leur petite vie.
« Nous sommes bien différentes pourtant… Elle a peur de son ombre, je m’assois dessus. Elle admire les peintres, je préfère les photographes. Elle ne dit jamais ce qu’elle a sur le cœur, je dis tout ce que je pense. Elle n’aime pas les conflits, j’aime que les choses soient bien claires. Elle n’aime pas sortir, je n’aime pas rentrer. Elle ne sait pas s’amuser, je ne sais pas me coucher. Elle ne s’énerve jamais, je pète les plombs. […] Elle est romantique, je suis pragmatique. Elle s’est mariée, je papillonne. Elle ne peut pas coucher avec un garçon sans être amoureuse, je ne peux pas coucher avec un garçon sans préservatif. Elle… elle a besoin de moi et moi j’ai besoin d’elle. »
Mais il n’y a pas d’histoire. Des frères et sœurs qui s’aiment et se retrouvent avec leurs souvenirs. Ils rigolent, se rappellent leur enfance, lancent quelques anecdotes. Des jets de phrases collées les unes aux autres, des énumérations, parfois des alinéas qui semblent ne servir que de remplissage. Ça aurait pu être un joli petit morceau de vie, mais c’était trop creux pour moi.
J’ai souri quelques fois, ri une grosse fois, je me disais que certains passages étaient sympas, mais j’ai refermé le livre après deux heures avec l’impression d’avoir un peu perdu mon temps. Je n’ai rien ressenti, cette nouvelle ne m’a pas apporté légèreté et fraîcheur, contrairement à certains blogueurs (Silvi, Manie, MyaRosa), qui eux ont adoré L’échappée belle.
Note : 5/10
Extras
Première publication : novembre 2009
Mais à l’origine, cette nouvelle était plus courte et
avait été offerte à 20 000 adhérents de France Loisirs en 2001.
Anna Gavalda l’a retravaillée et allongée
pour en faire un court roman à publier quelques années plus tard.
Fiche Bibliomania
Dead until dark, de Charlaine Harris [VO]
Sookie Stackhouse n’est pas une serveuse comme les autres : elle a la capacité de lire dans les pensées, don qu’elle déteste. Alors, quand elle rencontre Bill, un vampire, et qu’elle se rend compte qu’elle ne l’entend pas penser, elle tombe directement sous son charme. Mais sortir avec un vampire n’est pas vu d’un bon oeil par les habitants du village, et les ennuis commencent, sous forme de meurtres. Sookie se sait en danger…
Mon avis
Comme beaucoup, je connais bien la série adaptée des romans de Charlaine Harris : True Blood. Je ne m’aventurais donc pas en terrain inconnu. Et c’est peut-être la raison pour laquelle j’ai été déçue de cette lecture !
Je n’ai pas à être surprise par un retournement de situation étant donné que la 1e saison de True Blood suit très fidèlement l’intrigue du roman. À part quelques détails (notamment l’absence de Tara, la meilleure amie de Sookie à la télé), pas de grosse surprise.
En général, quand je lis un livre après avoir vu son adaptation à la télé, je suis toujours sous le charme, il y a ce petit côté envoûtant, ce petit plus, qui fait qu’on se dit : « Aah, les livres, on fait difficilement mieux. » Mais pas de ça ici.
J’ai trouvé l’histoire plutôt plate et les personnages creux. Je trouvais déjà Sookie assez cruche dans la série, mais là c’est le sommet. C’est sans doute dû à la façon dont Charlaine Harris explore chaque petit moment du quotidien de l’héroïne (Sookie prend son bain, se coiffe les cheveux, met son maillot pour aller faire bronzette, met une pince banane dans ses cheveux, etc). Je n’ai trouvé là aucun intérêt, et j’ai eu des difficultés à venir à bout de ma lecture.
Évidemment, je garde en tête que lorsqu’on connaît le meurtrier dès le départ, on prend le risque de s’ennuyer un peu, mais heureusement ce n’était quand même pas le cas. Malgré des passages franchement inintéressants, il y avait des petites touches d’humour très agréables. Le style en anglais est très simple, je n’ai eu aucun problème de compréhension et je ne me suis pas heurtée à une mauvaise traduction (plusieurs semblent penser que c’est le cas dans la version française).
En définitive, je n’ai pas assez accroché aux personnages pour poursuivre la lecture des tomes suivants. Je m’en tiendrai sûrement à la série télé, que je trouve sympa, plus approfondie, mais avec tout de même les quelques détails irritants du livre (la naïveté de Sookie, la place omniprésente du sexe).
Note : 5/10
Extras
Première publication VO en 2001 et en français en 2005
La saga de La Communauté du Sud contient pour l’instant 10 tomes,
le 11e est prévu pour janvier 2012.
La saison 4 de True Blood est diffusée aux USA
sur HBO depuis le 26 juin 2011.
Fiche Bibliomania