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Les Hauts de Hurle-Vent, d’Emily Brontë


Mon résumé

La vie de Catherine et Hindley va être bouleversée lorsque leur père rentre un soir avec un petit orphelin tout sale, qu’il nomme Heathcliff. Hindley n’aura de cesse toute sa vie de détester cet intrus, Catherine de l’aimer de tout son être.

 

Mon avis

Qui n’a jamais entendu parler d’Emily Brontë et de son célèbre roman Les Hauts de Hurle-Vent ? Bien peu de monde certainement, mais avant d’ouvrir ce livre, je n’avais pourtant aucune idée de ce qui m’attendait. Un conte sur les mœurs de l’époque ? Une histoire d’amour ? Un récit de vie ?

Les Hauts de Hurle-Vent, c’est avant tout l’histoire de Catherine et d’Heathcliff, l’histoire d’un amour fou mais inachevé, qui tortura leur âme. Un amour que la mort ne put éteindre, qui ravagea tout et rendit Heathcliff si misérable que seul le désir de vengeance finit par l’habiter.

« Catherine Earnshaw, puisses-tu ne pas trouver le repos tant que je vivrai ! Tu dis que je t’ai tuée, hante-moi, alors ! Les victimes hantent leurs meurtriers, je crois. Je sais que des fantômes ont erré sur la terre. Sois toujours avec moi… prends n’importe quelle forme… rends-moi fou ! mais ne me laisse pas dans cet abîme où je ne puis te trouver. Oh ! Dieu ! c’est indicible ! je ne peux pas vivre sans ma vie ! je ne peux pas vivre sans mon âme ! »

La lecture des premiers chapitres fut un peu lente ; un jeune homme arrive à Hurle-Vent et découvre ses habitants, dont Heathcliff, un homme asocial, bourru. Une domestique, Mrs Dean, se lance alors  dans le récit de la vie d’Heathcliff et des personnes qui l’ont côtoyé. Il faut du temps avant que l’histoire démarre, mais une fois lancée, c’est un régal de découvrir des personnages si complexes, si vivants, si puissants. Comme l’histoire des Hauts de Hurle-Vent s’étale sur trois générations, on apprend à les connaître presque parfaitement : on découvre la plupart à leur naissance et on les perd à leur mort. Ainsi, il ne s’agit pas d’une seule histoire, mais de plusieurs : celle du vieux Earnshaw qui rencontre le petit Heathcliff et décide de l’adopter, celle de l’amour déçu entre Catherine et Heathcliff et enfin celles de leurs enfants.

Le plus captivant dans ce roman, c’est de voir ce dont un homme est capable de faire par amour ou plutôt par dépit, par tristesse. Emily Brontë nous décrit l’âme humaine dans tout ce qu’elle a de plus sombre, de plus misérable. Chacun des personnages qu’elle nous dessine prend vie sous nos yeux et ne nous laisse pas de marbre. Leur ambiguïté est stupéfiante. Il est aussi facile de comprendre Heathcliff que de le haïr, d’en vouloir à Catherine que de lui pardonner, d’admirer Cathy que de la trouver mesquine. Je suis passée par tous les sentiments avec eux, une seconde je les aimais, l’autre je les méprisais, une page je les plaignais, l’autre je riais de leur sort. Et pour cela, je trouve que ce roman est un chef d’œuvre, unique en son genre.

Malheureusement, un point m’a déçue : le fait de connaître le déroulement des événements à l’avance. En effet, il y a au début du livre un petit arbre généalogique grâce auquel j’ai facilement identifié les personnages que je rencontrais au début du roman. Il était alors très utile. Mais au fil des pages, certains personnages vont mourir, se marier, avoir des enfants qui eux aussi vont se marier. Et une fois le petit arbre mémorisé, il est difficile de ne pas se dire après à peine quelques chapitres : « Comment ? Machin truc va se marier avec Bidule ? Heen non ! » Et d’attendre le moment fatidique où cela arrive. Je n’ai donc eu aucune surprise, aucune attente, et c’est vraiment très dommage, car j’en aurais d’autant plus apprécié la lecture.

Mis à part ce petit désagrément, j’ai vraiment été conquise par ce roman. Lire un classique n’est pas coutume pour moi, mais cette fois je ne le regrette pas du tout. Cela change de ce que je lis, et c’est agréable une fois de temps en temps. C’est pourquoi je pense continuer sur ma lancée avec Charlotte Brontë et Jane Austen.

Note : 7,5/10

Extras
Traducteur : Frédéric Delebecque
Première publication en 1847
Prévu : Charlotte Brontë et Jane Austen
Fiche Bibliomania

Défi La Plume au Féminin

Les ailes de l’ange, de Jenny Wingfield

Les ailes de l'ange, de Jenny Wingfield


Mon résumé

Dans l’Arkansas des années 1950, vit la famille Moses. Swan, onze ans, va se lier d’amitié avec Blade, un petit garçon qui vit constamment dans la peur de se faire battre par son père. Les voilà unis, envers et contre tous, dans un monde qui n’est pas toujours rose pour les enfants.

Mon avis 

« John Moses n’aurait pu choisir plus mal son jour et sa façon de mourir, même s’il les avait prévus depuis longtemps. »

Et voilà comment en une phrase je me suis laissée entraîner dans la vie d’une famille dont l’histoire est bouleversante.

C’est avant tout l’histoire d’une amitié très forte, de celles qui peuvent lier deux petits enfants qui n’en sont encore qu’au début de leur découverte de la vie. Swan, à 11 ans, est déjà une sacrée gamine : elle ment comme une arracheuse de dents, désobéit, refuse de porter des jupes, mais personne ne lui résiste, car sous ses airs de petite guerrière, c’est une fillette pleine d’esprit, elle a un sens infaillible de l’amitié et de la justice et son cœur déborde de tendresse, mais elle n’a personne à qui l’offrir. De l’autre côté de la forêt vit Blade. Un petit garçon timide, malheureux, qui n’attend plus grand-chose de la vie face à un père tyrannique. Leur rencontre va être une vraie délivrance pour chacun d’eux.

 « Personne ne pourra plus jamais nous séparer, promit Swan. Je ne sais pas encore comment je vais les en empêcher, mais ça n’arrivera pas.
Blade posa une main sur le bras de Swan et bâilla de sommeil. Tout ce que Swan disait, il y croyait dur comme fer. »

On se retrouve plongé dans un univers de personnages hauts en couleur et très attachants. Tous sont uniques en leur genre et possèdent ce petit quelque chose qui donne vraiment vie au roman. Le style particulier de l’auteure, un tantinet vieillot, ne m’a pas rebuté, au contraire. Elle rit sous cape de ses personnages et l’humour dont elle fait preuve dans certaines répliques est un vrai régal. Et pourtant, même dans les moments plus sombres, plus intenses du livre, elle excelle aussi. La vérité toute nue, sans confiture de sentiments, une justesse dans la description de l’horreur des grandes personnes et de ce qu’elles sont capables de faire à des enfants.

« C’est difficile à croire, mais il y a des gens sur cette planète qui sont assez abjects… (Il marqua un temps de pause, pour mieux appuyer ses paroles.)… assez immondes… (Nouveau temps de pause.) Des porcs qui ont un tas de boue à la place de l’âme… pour faire du mal à un enfant. »

Bref, un coup de cœur, une histoire poignante qui m’a tenue en haleine du début à la fin.

Note : 9/10

Extras
Traductrice : Isabelle Chapman
Première publication : septembre 2010
Extrait vocal
Fiche Bibliomania

Je remercie Babelio et les éditions Belfond pour ce partenariat.
Babelio - Masse CritiqueEditions Belfond