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Tom, petit Tom, tout petit homme Tom, de Barbara Constantine

Tom, petit Tom, tout petit homme Tom, de Barbara Constantine

 

Mon résumé

À onze ans, Tom vit avec sa maman dans un mobile home et doit se débrouiller, s’il ne veut pas finir à la DDASS. Alors pour aider sa maman, il cherche de quoi manger dans les jardins du voisinage. Jusqu’à ce qu’il découvre une vieille dame allongée dans les plants de tomates de son jardin et qu’il décide de l’aider. Une belle amitié va naître entre ces deux-là.

Nbr de pages : 224 / Éditeur : Le Livre de Poche

Mon avis

Ma lecture remonte déjà un peu, mais j’en garde le souvenir d’un très beau petit roman. Une histoire agréable et qui réchauffe le cœur, comme on aime en lire parfois, pleine de fraicheur grâce à Tom, ce petit bonhomme attachant et amusant.

Pendant les cinquante premières pages, je n’arrêtais pas de rire et sourire tant la rencontre avec Tom est surprenante. Il a onze ans, vit avec sa jeune maman (qui, d’ailleurs, l’interdit de l’appeler « maman ») dans un mobile home et chaparde des légumes dans le potager des voisins (des anglais à l’accent français délicieux et à l’humour irrésistible).

Ce que j’ai particulièrement adoré, c’est le ton oral du roman. Le narrateur raconte l’histoire comme s’il était parfois dans la tête de Tom et s’exprime comme lui, ce qui donne lieu à des expressions haut en couleur et des réflexions rigolotes. Mais même si Tom remporte la palme du personnage le plus chouette, le reste du voisinage n’est pas en reste.

Et il se dit que c’est bien que Joss ait trouvé du boulot. Mais que devoir la réveiller tous les jours, pour lui, ne sera pas une sinécure. C’est un mot qu’il a eu dans une dictée l’autre jour.

Bref, on s’amuse beaucoup, tout en abordant des thèmes sérieux et émouvants. Le début m’a vraiment enchantée, mais passées les premières surprises, le roman perd un peu de son intérêt. On le finit très rapidement, en se remémorant surtout les répliques des premières pages.

Note : 7,5/10

Extras
Première publication : janvier 2010
Fiche Bibliomania
Dans ma PAL : Et puis Paulette
Dans ce livre, Tom résume toute l’histoire du film La vie est belle. Faites donc attention si vous ne l’avez pas lu ! (et si c’est le cas, qu’attendez-vous, il est génial :P)

***

Challenge Petit Bac organisé par Enna
Challenge Petit Bac 2013
Prénom : Tom

Challenge Haut en couleurs organisé par Addiction littéraire
Challenge Haut en Couleurs
8/15 : vert

 

Ne t’inquiète pas pour moi, de Alice Kuipers

Ne t'inquiète pas pour moi, d'Alice Kuipers

Mon résumé

Claire et sa maman ne se croisent pas souvent à la maison, alors elles se laissent des petits mots sur le frigo. Des bribes de vies d’une ado, qui traîne avec ses amis, qui se cache chez son père quand ça tourne mal, qui va faire les courses quand sa mère n’a pas le temps. Et une maman qui voudrait passer plus de temps avec sa fille, qui fait trop de gardes à l’hôpital, qui tombe des nues lorsqu’elle apprend qu’elle est très malade. Par Post-it interposés, elles vont prendre le temps de se dire les choses et de se parler à cœur ouvert.

Nbr de pages : 242 / Éditeur : Le Livre de Poche / Titre VO : Life on the refrigerator door

Mon avis

« Quand je te regarde
Je vois la femme que je veux être
Forte et courageuse
Belle et libre
Claire
P.S. : Je t’aime »

 On m’aurait dit qu’un aussi petit livre, composé de quelques post-it, saurait me mettre la boule au ventre comme ça, je n’y aurais pas cru. En quelques phrases, sorties du quotidien d’une ado, l’auteure a réussi à nous dévoiler toute la complexité et la beauté des relations mères-filles. Les moments d’amour, de complicité, mais aussi les engueulades, les coups durs. Alice Kuipers nous montre comment faire face à la maladie, comment évoquer les problèmes de la vie avec sa mère (ou sa fille). Elle réussit à nous toucher, nous émouvoir avec des pages de livre presque vides, avec une liste de courses, ou un petit message de deux-trois lignes.

 « Je reste optimiste tout en me préparant au pire, maman, ça te semble bien comme compromis ? »

 Construire son histoire sur des Post-it, c’est original, audacieux, mais risqué. Un challenge relevé avec brio. Ça se lit très vite, c’est beau, réaliste, triste, un vrai morceau de vie.
On débarque d’un coup dans le quotidien de Claire. On a à peine le temps de s’attacher à elle qu’on la quitte déjà. Une petite heure dans la vie de cette ado de laquelle on ressort bien chamboulé. C’est vrai que c’est un peu court, mais justement ce n’en est que plus percutant.
On se rend compte que ce n’est pas si facile de s’ouvrir à l’autre.

 « Parfois on dirait que c’est plus facile de poser les questions par écrit pour te demander comment tu vas et comment ça se passe avec le médecin, tout ça. »

 En refermant ce livre, on n’a envie que d’une chose : aller enlacer sa maman et lui dire comme on l’aime.

Note : 8/10

Extras
Traductrice : Valérie Le Plouhinec
Première publication : avril 2008
Fiche Bibliomania
Ne t’inquiète pas pour moi est le premier roman d’Alice Kuipers.

Challenge - Je vide ma bibliothèque

Enfin un roman de fini pour le challenge Je vide ma bibliothèque !

5 sur 15 (plus qu’un mois pour le finir..)

Chronique du soupir, de Mathieu Gaborit

Chronique du soupir, de Mathieu Gaborit

Mon résumé

Lilas, une naine, tente de se remettre de la mort de son mari dans les bras d’un elfe. Lorsque sa fée la prévient qu’un danger plane sur son auberge, Lilas est prête à tout. Mais quel choc de voir débarquer Saule, son fils, avec une humaine sur le dos. Il est pourchassé par les gardes de la Haute Fée, qui veut récupérer la jeune fille, coûte que coûte. Jusqu’où Lilas ira-t-elle pour protéger son fils, et Brune, cette humaine dont elle ne connaît rien ?

 

Mon avis

J’ai poussé un soupir de plaisir en me plongeant dans ce roman original, époustouflant, où chacun vit avec une fée à la place du cœur, où les nains répondent à l’appel de l’Ancrage et se transforment en statues, où l’univers est découpé à travers les Lignes-Vie. Je ne m’y connais pas très bien en Fantasy, mais j’ai vraiment trouvé dans le début de ce roman tout ce que j’y cherchais. Mais dans le début seulement, malheureusement.

 Mathieu Gaborit fait l’impasse sur de longues descriptions et introductions, et nous entraîne directement dans le vif du sujet. On découvre les personnages sur le tas, de même que leur histoire et le monde dans lequel ils évoluent. On pourrait se sentir un peu perdu, mais tout est tellement intriguant que les pages défilent et les explications arrivent à point.

J’ai de suite été emballée par les trouvailles, les idées originales de l’auteur, par l’univers qu’il a créé. Les nains côtoient les elfes, les sirènes et les humains, et tous ont besoin du souffle pour vivre. Ce souffle qui émane de la fée qui se loge à la place de leur cœur, un souffle qu’ils peuvent plus ou moins commander et qui possèdent certaines vertus magiques.

 Il me semblait donc que ce roman avait tout pour me plaire, hélas, après une centaine de pages, j’ai laissé échapper un soupir de frustration. Chacun des personnages m’avait interpellé, cachant un petit quelque chose d’énigmatique et d’intéressant. Ils étaient très prometteurs, mais pouf bada boum, un est faible, sans consistance, un autre se révèle complètement égoïste et manipulateur, alors qu’un troisième disparaît simplement du roman. Quel dommage ! Au final, aucun n’a su me plaire, je ne me suis pas attachée à eux, ils ne m’ont pas ému, ils m’ont même semblé assez fades et parfois incohérents.
L’histoire, quant à elle, si originale et ingénieuse, s’essouffle un peu, perd de sa cohérence. L’alternance des points de vue de chaque personnage par chapitre n’existe plus. Il y a un flou qui embrume le roman qui m’a perdue petit à petit. Du potentiel, il y en a, c’est indéniable, et si certaines scènes ou quelques personnages avaient été plus travaillés, ils auraient pu être grandioses ! Et puis, Gaborit a une belle plume, assez poétique et raffinée.

« Je m’ennuie. Je veux aller chercher l’horizon pour le tordre dans mes doigts comme une corde. Y faire des nœuds, lui faire cracher ses promesses, ses fantasmes. Je suis un esclave et je rêve de liberté. Je suis un loup de mer et je rêve d’un voyage sans fin. »

 En refermant le livre, j’ai lâché un petit soupir de déception. J’en attendais tellement de ce livre, de ce monde extraordinaire, savamment mis en place. Le flou qui plane sur ce roman semble être volontaire, mais j’ai hélas besoin d’explications plus concrètes, de personnages fouillés, qui nous révèlent tous leurs secrets. Je peux comprendre que Gaborit ait voulu laisser planer le mystère, qu’il ait eu envie de laisser aux lecteurs le soin d’imaginer à leur guise le reste de l’histoire. J’accepte de ne pas tout comprendre, et j’ai essayé de me laisser emporter par l’histoire telle que l’auteur la voyait. Mais après un moment, ça n’a plus fonctionné, j’ai eu besoin de plus, de déceler le pourquoi d’une relation si forte entre deux personnages, le comment d’une mort inattendue.

 Cette lecture change de tout ce que j’ai pu lire jusqu’ici. J’en veux un peu à Mathieu Gaborit de m’avoir déçue après m’avoir tant donné, pendant la lecture des cents premières pages. Moi qui partais si confiante, je me suis perdue dans des passages flous, qui n’ont pas toujours de raison d’être, qui sortent parfois de nulle part. Je n’ai pas détesté cette lecture, loin de là, mais j’ai eu un manque, une attente inassouvie.

 Note : 5,5/10

J’ai lu ce livre en lecture commune avec : Phooka, Kamana, Chica Nessita, Archessia, Vozrozhdenyie, Elise, Lelf, Hécléa et Mallou.

Extras
Première publication : septembre 2011
Fiche Bibliomania
Nombre de pages : 298 (assez court pour de la Fantasy)

C’est le mois de Mathieu Gaborit sur Book en Stock !
Vous avez encore quelques jours (jusque fin février) pour aller lui poser des questions.
Voici un petit aperçu de son interview :

Lors des festivals, que préférez vous ? Les conférences ou bien les dédicaces ?
Timide, je redoute les conférences à tel point qu’il m’arrive de ne plus rien faire au fur et à mesure que la date approche. Une fois plongée dedans, je vis cela sans problème. L’avant, en revanche, est un enfer. Les dédicaces, c’est un moment délicat. Parfois d’une tendresse infinie, souvent chaleureux. On ne mesure pas à quel point cela peut vous donner confiance en vous au même titre qu’une journée ratée (vous signez peu) peut vous fissurer. […] Je ne connais rien de plus violent (et, pour autant de parfaitement légitime) qu’un passant dans un festival qui s’arrête pour lire la quatrième de couv’ de l’un de vos bouquins avant de la reposer avec un air embarrassé (pour les plus sensibles) ou indifférent. A mes yeux, quoi qu’il arrive, un bouquin trouvera ses lecteurs s’il le mérite.
Est ce qu’il vous arrive de relire vos romans et de vous rendre compte que vous aviez « oublié » tel ou tel détail ? Ou pas ? Ou vous ne les lisez pas ?
Voilà un moment que je ne relis plus mes romans pour deux raisons principales. La première, et non des moindres, c’est cette tentation sulfureuse de vouloir tout réécrire. C’est un syndrome que j’ai déjà évoqué et que je laisse sans regret derrière moi. La vie est trop courte.
La seconde, c’est une nécessité vitale de purger son imaginaire, de tourner la page et de noyer ses fantômes pour laisser la place aux suivants. Quand vous passez plusieurs mois avec des personnages, vous leur accordez une place de choix. Vous vivez avec eux du matin au soir. C’est une sollicitation latente, une immersion, une impudeur. Quand je pose le mot « Fin », je le pose pour de bon, pour mon histoire et pour moi. C’est le seul moyen de revenir à une forme de virginité pour laisser le roman d’après exister.
Que ressentez vous lorsque vous lisez des articles positifs ou négatifs ? Est ce que vous tenez compte des compliments que l’on vous fait et des choses que l’on peut vous reprocher ?
Oui, bien sûr, je lis tous les articles qu’on veut bien me signaler. Par curiosité malsaine, masochisme ou gourmandise, c’est selon… Ce que je ressens ? Cela peut éclairer une journée, parfois même vous encourager à écrire. D’autres fois, cela peut vous miner et vous couper les ailes. Avec le temps, on prend du recul, tout de même. L’armure est bosselée mais elle se renforce chaque année un peu plus. Un peu de bouteille vous aide à relativiser. C’est la règle du jeu de toute façon. A compter du moment où vous créez pour être lu/vu/etc., vous acceptez nécessairement d’être critiqué ou apprécié mais oh grand jamais vous n’en tenez compte. Non, franchement, c’est impossible. Du moins dans le détail. Pour créer, il faut une conviction, une vision plus ou moins forgée. Si demain il fallait s’imprégner des critiques, il n’y aurait plus qu’un espace de consensus mou et schizophrénique. On peut s’imprégner des remarques qui deviennent récurrentes, on peut en tirer des leçons mais la critique, à mes yeux, est là pour guider les lecteurs. Pas l’auteur.
Il y a dans ce roman, des personnages incroyablement passionnants qu’on ne fait que croiser en 3 pages lors d’un chapitre et qu’on ne revoir jamais (tel cet elfe chasseur aveugle). C’est frustrant pour le lecteur qui sent tout le potentiel d’un tel personnage. Pourquoi ne pas en avoir développé plus certains ? Y a-t-il une volonté d’être terriblement elliptique (dans le sens où vous levez parfois le voile sur des choses qu’on imagine extraordinaires pour le laisser retomber aussitôt) ?

Toujours cette trajectoire suspendue, cette petite balle onirique que je laisse au lecteur le soin de rattraper ou de laisser retomber. Soupir marque certainement la limite. Jusqu’ici, je n’avais jamais été aussi économe dans mes explications. J’ai conscience d’une frustration mais le jeu en vaut la chandelle. Dans la frustration dont vous parlez, il y a le présupposé d’un désir d’en savoir plus. Infime ou avéré, ce désir amorce nécessairement votre machine à rêve. Cela ne durera peut-être qu’une fraction de seconde, peut-être un peu plus mais le désir, lui, a existé et ce qui importe le plus à mes yeux.
Au même titre qu’on peut trouver une femme habillée bien plus désirable qu’une femme nue, je suis convaincu que le rêve suit la même logique. Dépouillé, expliqué, disséqué, il perd en mystère et le désir, précisément, s’étiole.

J’ai également beaucoup aimé l’illustration de la couverture. Une question que je me pose souvent : les auteurs ont ils un droit de regard sur la couverture de leurs livres ? Ou est-ce la maison d’édition qui décide ?

Tout dépend de la maison d’édition. En règle générale, l’auteur est consulté. Parfois même invité à discuter avec l’illustrateur. D’autres fois, il n’a pas voix au chapitre.

Didier Graffet et moi, nous nous connaissons depuis longtemps. Lorsque j’ai vu la couverture, je me souviens avoir douté (indépendamment de la beauté avérée de cette illustration). Je la trouvais trop intime, presque trop « steampunk ». A présent, je pense que Didier a eu raison de la représenter ainsi. Pour deux raisons : la première, c’est que j’aime qu’un illustrateur confirmé puisse livrer son propre regard et interpréter votre histoire avec son propre background. C’est souvent l’occasion d’être surpris, troublé. La seconde, c’est que cette couverture « parle », qu’elle raconte une histoire au premier coup d’œil sans choisir la facilité.

Je remercie le blog Book en Stock et les éditions Le pré au clercs pour ce partenariat.
 

La probabilité statistique de l’Amour au premier regard, de Jennifer E. Smith

La probabilité statistique de l’amour au premier regard, de Jennifer E. Smith

Mon résumé

Hadley ferme vite sa valise, saute dans la voiture, se dépêche… mais loupe son avion. À quatre minutes près. Elle qui ne voulait justement pas aller au mariage de son père, cela ressemble bien à un coup du destin. Et cela semble se confirmer lorsque Oliver débarque et propose de l’aider à porter sa valise. Passer sept heures de vol en compagnie de ce charmant garçon n’est pas pour déplaire à Hadley. Finalement, les vols en avion, ce n’est pas si terrible !


Mon avis

Après un petit moment de flou pendant les premiers chapitres, j’ai terminé cette lecture avec le sourire aux lèvres en découvrant cette petite amourette naissante entre deux jeunes ados. Toute l’histoire est écrite au présent, agrémentée de quelques souvenirs au passé, et ça m’a quelque peu déroutée au début. J’avais souvent l’impression que le temps utilisé n’était pas correct, que ça clochait, mais une fois qu’on s’y est fait, ça passe très bien.

De même, j’ai eu des petits problèmes avec la traduction au début, mais finalement elle est assez soignée, malgré pas mal de difficultés, telles que la différence entre l’anglais des États-Unis et l’anglais d’Angleterre.

« – Je suis harassé.
Elle lui adresse un regard inexpressif.
– Je suis nase, traduit-il, en parlant du nez et en montant d’une octave pour prendre l’accent américain. »

Nos deux tourtereaux se disputent gentiment sur leur façon de parler respective, et en français, c’est presque impossible à rendre, mais la traductrice a su contourner le problème, même si à mes oreilles, ça ne sonnait pas toujours juste (« “ Un mouchoir  ! Ça existe encore, ici ? On dit un Kleenex, à la rigueur »). Bon, les problèmes de traduction n’intéressent sûrement que moi ici, donc je m’arrête là et je vous parle enfin de mon ressenti sur l’histoire.

« Il aurait pu arriver tellement de choses pour que ça se passe autrement.
[…] Qui aurait pu imaginer que quatre minutes allaient tout changer ? »

C’est une petite histoire sympathique, qui se lit vite, qui fait sourire mais qui ne nous surprend absolument pas. Hadley n’a que 17 ans et selon moi, le livre s’adresse surtout aux ados de 12 à 17 ans. Je l’aurais d’ailleurs certainement adoré si je l’avais lu à cet âge-là. Mais aujourd’hui, il m’en faut bien plus pour avoir le coup de cœur pour un livre.
Leur rencontre est prévisible, de même que tout ce qui suit. J’aurais vraiment eu envie que l’auteure nous emmène là où on ne s’y attendait pas. Dommage.
Tout n’est pas toujours vraisemblable non plus, mais on a envie d’y croire, de se dire que nous aussi, à 17 ans, on aurait pu s’y retrouver dans une grande ville inconnue pour rejoindre le garçon qui nous fait battre le cœur. Et puis les dialogues sont mignons et surtout réalistes ; c’est une vraie conversation d’ados qui viennent de se rencontrer et tombent tout doucement amoureux. L’humour d’Oliver et les répliques d’Hadley animent parfaitement le roman.

À côté de ça, le livre traite d’autres sujets intéressants, comme le divorce et les répercussions sur les enfants. Hadley n’arrive pas à pardonner son père d’avoir quitté sa mère, et de l’avoir quitté elle, par la même occasion. C’est touchant de voir Hadley tenter de se reconstruire et de retrouver son père après un an d’absence. Le livre est plein de bons sentiments, peut-être un peu trop, mais c’est mignon quand même. Une histoire d’amour finalement un peu banale et naïve, mais qui fonctionne bien et ne tombe pas dans le cul-cul praline. J’aurais vraiment aimé le lire plus jeune car hélas, aujourd’hui, je n’ai pas été émue, attendrie, emballée comme je l’aurais voulu.

Note : 6,5/10

Extras
Traductrice : Frédérique Le Boucher
Première publication : janvier 2012
Fiche Bibliomania
Lisez le premier chapitre ici

Je remercie Livraddict et les éditions Hachette Jeunesse pour ce partenariat.
LivraddictHachette Livre

Coraline, de Neil Gaiman

Coraline, de Neil Gaiman

Mon résumé
Coraline, une petite aventurière maligne et espiègle, vient d’emménager dans une nouvelle maison. Alors que ses parents la délaissent un peu, elle décide d’explorer les quatre coins de la maison et découvre une porte qui ne mène nulle part. Et pourtant, derrière celle-ci se cache un monde identique au sien, à quelques petits détails près… Cette nouvelle aventure risque d’être bien plus dangereuse que Coraline ne le pensait. Échappera-t-elle aux griffes des « autres » habitants qui vivent derrière la porte ?


Mon avis

Coraline est un petit roman jeunesse de 150 pages qui m’a beaucoup plu. J’ai particulièrement apprécié la belle écriture de Gaiman et le monde fabuleux qu’il crée pour ses lecteurs. Il sait à la fois les ravir, les fasciner et les faire frissonner. Le thème général est bien connu des livres pour enfants : le passage dans un autre monde (Alice au pays des merveilles, Narnia, Reckless) mais l’auteur a su donner une pointe d’originalité à son roman, qui le rend vraiment unique.

Coraline est très attachante. Elle n’est pas naïve, ce n’est pas une poule mouillée et elle a de la jugeote pour son âge : une parfaite petite héroïne à laquelle les jeunes lecteurs peuvent s’identifier. Elle fait la connaissance d’un chat, qui l’aide tout au long de sa quête et qui m’a beaucoup amusée. Ces deux-là forment une belle équipe, malgré un mauvais départ.

Le chat s’arrêta, puis s’assit et, pensif, entreprit de faire sa toilette, sans paraître conscient de la présence de Coraline.
« On… pourrait être amis, tu sais, reprit-elle.
– Ouais… et on pourrait aussi être des spécimens rares appartenant à une espèce peu commune d’éléphants danseurs originaires d’Afrique. Sauf que ce n’est pas le cas. Du moins en ce qui me concerne », ajouta-t-il toutes griffes dehors.
Coraline soupira.
« S’il te plaît… Comment t’appelles-tu ? Moi c’est Coraline.»
Le chat bâilla sans se presser, voire avec application, en dévoilant une bouche et une langue extraordinairement roses.
« Un chat, ça n’a pas de nom, répondit-il enfin.
– Ah bon ?
– Non. C’est bon pour vous autres, les noms. Parce que vous ne savez pas qui vous êtes. Mais nous, nous le savons ; alors nous n’en avons pas besoin.»
Coraline trouvait ce chat d’un égocentrisme énervant. À l’entendre, il était le seul être au monde qui ait de l’importance.

Un petit conte qui prouve qu’un enfant peut faire preuve d’intelligence pour se sortir d’une mauvaise situation et vaincre ses peurs. Ce n’est pas une version édulcorée pour gamins, les descriptions sortent du commun, et « l’autre » mère peut réellement se montrer terrifiante. Il faut croire que je suis restée une grande enfant !

Note : 7,5/10

Extras
Traductrice : Hélène Collon
Première publication : janvier 2003
Fiche Bibliomania
Coraline est aussi un film d’animation réalisé par Henry Selick,
le réalisateur de L‘étrange Noel de Mr Jack.

Ce livre a été lu dans le cadre d’une Lecture Commune avec d’autres Livraddictiens : Flo_BossPlatinegirlMariipommTsukiGr3nouille2010LynnaeHabitant of StoMarmotteLunaPetite MarieFelinaZazou8888LiyahJelydragon

 

Un mot sur le film
CoralineL’adaptation de Coraline est haute en couleur et vise un public plus large. On retrouve bien le côté sombre et merveilleux de l’histoire de Gaiman et pourtant… ça ne sonne pas tout à fait juste. J’ai regardé le film directement après avoir lu le livre et la moindre petite différence me sautait aux yeux. La trame est exactement la même mais c’est la forme qui diffère et les détails changent parfois du tout au tout. Le côté folklorique, burlesque est omniprésent, peut-être un peu trop. Dans le film, les personnages sont plus fous, délurés, improbables. Il y a un petit côté « too much » qui m’a légèrement dérangé car il ne s’accorde pas totalement au monde de Gaiman. Par contre, je comprendrais que les enfants soient d’autant plus fascinés par l’aspect un peu foldingue du film. C’est donc un très chouette film, mais une adaptation qui ne colle pas à cent pour cent au roman.

J’ai également trouvé le film un peu long pour un petit roman d’une centaine de pages. Le réalisateur a rajouté un personnage, rend les scènes spectaculaires, et tout ça prend de la place. Le film, en fait, va plus loin et possède une dimension morale qu’il n’y a pas vraiment dans le livre. Dans le film, Coraline est d’abord ravie de découvrir « l’autre » appartement avec ses « autres » parents, mais elle se rend vite compte que l’herbe n’est pas plus verte ailleurs !

Challenge Regarde ce que tu lis

Reckless, tome 1 : Le sortilège de pierre, de Cornelia Funke

Reckless, tome 1 : Le sortilège de pierreMon résumé

À la mort de son père, Jacob Reckless se sent délaissé. Il découvre dans le bureau de son père un miroir qui va le faire passer dans un monde fantastique rempli de sorcières, de nains, de Goyls et de fées. Ce nouveau monde lui offre une deuxième chance et il y passe de plus en plus de temps. Mais les problèmes commencent le jour où son frère Will le suit derrière le miroir et est frappé d’un sortilège qui change sa peau en pierre. Si Jacob ne fait rien, son frère se transformera en Goyl et oubliera tout de ce qu’il était. Le temps presse !


Mon avis

Quel plaisir de se plonger dans cet univers magique où chaque personnage, chaque objet a sa propre histoire. Un sac qui fait disparaître les ennemis, de la bave d’escargot qui rend invisible, un cheveu de Raiponce qui se transforme en corde. Le monde créé par Cornelia Funke sort vraiment du commun, mêlant références aux contes de notre enfance et petites trouvailles farfelues. Les sorcières côtoient les fées, la Belle au Bois Dormant attend toujours impatiemment son prince charmant et les Goyls mènent une guerre sans relâche contre l’impératrice. Tout au long du roman, au fil des personnages, des rencontres, des découvertes, l’auteure nous bluffe.

« Le mouchoir qu’il tira tout d’abord du coffre était en simple coton mais, quand on le frottait entre les doigts, il en sortait deux pièces d’or. Jacob l’avait obtenu d’une sorcière, en échange d’un baiser qui, des semaines plus tard, lui brûlait encore les lèvres. Les autres objets qu’il fourra dans son sac à dos étaient tout aussi insignifiants en apparence : une tabatière en argent, une clé en laiton, une assiette en étain, un flacon en verre vert. Mais chacun de ces objets lui avaient déjà sauvé la vie au moins une fois. »

Ce livre plaira particulièrement aux jeunes ados, car il n’y a pas de temps mort. L’histoire défile et les descriptions ne sont jamais trop longues ou barbantes. Au contraire, elles forgent un monde particulièrement intriguant et le lecteur ne s’ennuie pas une seconde. En effet, dès le premier chapitre, Jacob passe de l’autre côté du miroir et dans le troisième chapitre, son frère est déjà atteint du mauvais sort.  Le début est donc très (trop ?) rapide et un peu brouillon. On est lâché dans un monde inconnu, avec des méchants Goyls, et on se sent un peu perdu. Que veulent-ils ? Qui sont-ils ? Heureusement, tout finit par se mettre en place. L’aventure commence et il est difficile de lâcher le livre.

Les chapitres sont assez courts et se présentent sous forme de petites illustrations de la main de l’auteur. Une sympathique petite distraction qui permet de s’enfoncer encore un peu plus dans ce monde fantastique.

Illustration by Cornelia Funke     Illustration by Cornelia Funke
Fox, l’amie renarde de Jacob                     Terpevas, la ville des nains

J’irai même jusqu’à dire que c’est un petit coup de cœur car je ne vois aucun point négatif à développer. J’avais peur de rester sur ma faim une fois le livre refermé car, comme c’est le cas pour de nombreux livres ces dernières années, Reckless a une suite (qui n’est pas encore parue). Hé bien non, il y a un vrai point final à cette histoire, suivi tout de même de quelques points de suspension pour attirer le lecteur dans le tome suivant. Juste ce qu’il faut, ni trop, ni trop peu. Vous pouvez donc vous arrêter ici, mais en ce qui me concerne, je lirai avec plaisir la suite des aventures de Jacob.

Note : 8,5/10

Extras
Traduit de l’allemand par Marie-Claude Auger
Première publication : septembre 2010
Fiche Bibliomania
Reckless
signifie en anglais « téméraire »
et correspond parfaitement au jeune héros.
Cornelia Funke a dit :
“When I write a book, I let the story carry me along as the writer.
In fact, I rarely know how a story is going to end as I’m writing it.
It plays itself out, and I like to be as surprised by the ending
as I hope my readers are.”

L’échappée belle, d’Anna Gavalda

L'échappée belle, d'Anna Gavalda

Mon résumé

Garance, Simon, Lola et Vincent. Quatre frères et sœurs unis envers et contre tous, qui ont besoin d’un peu de temps pour eux, ensemble, loin du quotidien, pour se retrouver, échanger, se souvenir des bons moments.

Mon avis

J’ai découvert Anna Gavalda avec Ensemble, c’est tout, un livre merveilleux. Par la suite, j’ai lu quelques-uns de ses autres romans, mais je n’ai jamais retrouvé la petite étincelle, je me suis même souvent ennuyée. J’appréhendais donc cette nouvelle lecture. Et on est bien loin de l’étincelle escomptée.

Il faut savoir que L’échappée belle est une nouvelle d’une centaine de pages et qu’il est donc impossible pour l’auteure d’esquisser des personnages particulièrement attachants, décrits dans les moindres détails. C’est un peu ce qu’il manque à ce roman, car les personnages ont du potentiel, on devine derrière les quelques pages qu’on pourrait les aimer, et s’amuser à découvrir les méandres de leur petite vie.

« Nous sommes bien différentes pourtant… Elle a peur de son ombre, je m’assois dessus. Elle admire les peintres, je préfère les photographes. Elle ne dit jamais ce qu’elle a sur le cœur, je dis tout ce que je pense. Elle n’aime pas les conflits, j’aime que les choses soient bien claires. Elle n’aime pas sortir, je n’aime pas rentrer. Elle ne sait pas s’amuser, je ne sais pas me coucher. Elle ne s’énerve jamais, je pète les plombs. […] Elle est romantique, je suis pragmatique. Elle s’est mariée, je papillonne. Elle ne peut pas coucher avec un garçon sans être amoureuse, je ne peux pas coucher avec un garçon sans préservatif. Elle… elle a besoin de moi et moi j’ai besoin d’elle. »

Mais il n’y a pas d’histoire. Des frères et sœurs qui s’aiment et se retrouvent avec leurs souvenirs. Ils rigolent, se rappellent leur enfance, lancent quelques anecdotes. Des jets de phrases collées les unes aux autres, des énumérations, parfois des alinéas qui semblent ne servir que de remplissage. Ça aurait pu être un joli petit morceau de vie, mais c’était trop creux pour moi.

J’ai souri quelques fois, ri une grosse fois, je me disais que certains passages étaient sympas, mais j’ai refermé le livre après deux heures avec l’impression d’avoir un peu perdu mon temps. Je n’ai rien ressenti, cette nouvelle ne m’a pas apporté légèreté et fraîcheur, contrairement à certains blogueurs (Silvi, Manie, MyaRosa), qui eux ont adoré L’échappée belle.

Note : 5/10

Extras
Première publication : novembre 2009
Mais à l’origine, cette nouvelle était plus courte et
avait été offerte à 20 000 adhérents de France Loisirs en 2001.
Anna Gavalda l’a retravaillée et allongée
pour en faire un court roman à publier quelques années plus tard.
Fiche Bibliomania

Challenge - Je vide ma bibliothèque