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Les fausses bonnes questions, de Lemony Snicket
Lemony Snicket, 13 ans et détective stagiaire, part à la recherche d’une mystérieuse statue. Qui l’aurait volée? Et surtout, pourquoi ?
Avant de lire ce livre, il est préférable de vous poser ces questions:
1. Voulez-vous savoir ce qui se passe dans une ville en bord de mer qui ne se trouve plus en bord de mer?
2. Voulez-vous en apprendre davantage sur un objet volé qui n’a pas du tout été volé?
3. Pensez-vous vraiment que cela vous regarde? Pourquoi ? Quelles sont vos motivations? En êtes-vous sûr ?
4. Qui se tient derrière vous ?
Nbr de pages : 256 / Éditeur : Nathan / Titre VO : All the Wrong Questions : Who could that be at this hour?
Mon avis
J’ai un bon, mais très vague souvenir des Orphelins Baudelaire, série que j’ai lue quand j’étais petite. Je pensais donc me plonger dans des aventures prenantes et surprenantes, mais ça n’a pas du tout été le cas. Je ne vois d’ailleurs pas grand-chose à dire de positif pour sauver les meubles.
Tout au long du roman, l’auteur nous laisse dans le flou, un brouillard apparemment volontaire, mais qui ne m’a pas plu du tout. Lemony est engagé dans une sorte d’organisation d’espions pour jeunes, dont on n’apprend absolument rien. On ne sait rien non plus sur lui, sur ses motivations, sur son passé ou sa famille. À croire qu’on a manqué un tome zéro, servant d’introduction. Difficile du coup de le rendre attachant ou intéressant.
Je ne me suis donc à aucun moment attachée à Lemony, trop mature et un brin prétentieux à mon goût. Et encore moins à son mentor, Theodora, qui enchaîne les répliques idiotes et n’a pas deux sous de jugeote. Le lecteur et Lemony comprennent rapidement les dessous de l’enquête, tandis qu’elle fonce tête baissée dans des suppositions invraisemblables, toujours sûre d’elle. L’auteur se moque ainsi des adultes, et c’est bien vu, mais quel personnage agaçant !
Les situations s’enchaînent sans jamais attiser la curiosité : recherche d’une statuette volée, découverte de la statuette, perte de la statuette, retrouvaille de la statuette et enfin re-perte de la statuette. Suite au prochain épisode. Car oui, bien que je n’éprouvais que peu de plaisir à suivre Lemony dans son enquête, j’espérais tout de même avoir le fin mot de cette histoire, mais que nenni, ce sera pour le tome 2 (et sans moi).
Bref, rien ne m’a plu, si ce n’est que cette lecture de 250 pages est bouclée en quelques heures, tellement les pages sont aérées et parsemées d’illustrations, qui donne un côté très enfantin au roman. Je ne vois pas ce qui pourra plaire aux jeunes dans ce roman qui manque cruellement de passion et de suspense. L’humour est présent mais très particulier, tourné presque exclusivement vers des jeux sur la langue. Malheureusement, même cette touche humoristique n’était pas non plus à mon goût… Je dois vraiment être passée à côté du style atypique de l’auteur, avec ses petites expressions revenant des dizaines de fois dans les dialogues.
Il va falloir user d’un subterfuge, mot signifiant ici : « un chouïa d’entourloupe ».
Note : 3,5/10
Extras
Traductrice : Rose-Marie Vassallo
Première publication : janvier 2014
Fiche Bibliomania
Comme vous l’aurez compris, Lemony Snicket (pseudonyme de Daniel Hadler) est à la fois l’auteur et le personnage principal. Il est également présent dans Les orphelins Baudelaire, mais en tant qu’adulte. On peut donc en apprendre davantage sur ce personnage en lisant les deux sagas.
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Challenge ABC 2014 organisé par Nanet
N° 7 dans le challenge ABC 2014 – Lettre S
Prophétie, tome 1 : Le maître du Jeu, de Mel Odom & Jordan Weisman
Mon résumé
Mon avis
Quel mélange des genres dans Prophétie ! La 4e de couverture m’avait beaucoup plu, laissant présager un livre jeunesse fantastique àla Jumanji. Hélas, le livre part un peu dans tous les sens, alliant jeunesse et fantastique, mais aussi enquête policière, menace de fin du monde, meurtre, fantômes, mondes parallèles et dieu maya.
Les auteurs n’ont pas fait dans la simplicité et c’est un peu ce que je leur reproche car j’ai trouvé qu’au final Prophétie n’était pas à la hauteur de ce qu’on pouvait attendre de lui et je n’ai pas vraiment compris où les auteurs voulaient en venir (à voir peut-être dans le tome 2 !).
Nathan est un chouette personnage principal, intelligent mais flemmard à l’école. Les jeunes lecteurs de son âge se reconnaîtront en lui, souriront devant ses mauvaises aventures et s’esclafferont devant ses blagues à deux balles. Parce que oui, ce livre est destiné à un public assez jeune, et du coup ne m’a pas transporté. Les petites bagarres à l’école, les après-midi à jouer à des jeux vidéo, ça ne m’intéresse pas vraiment, même si c’est toujours raconté avec un brin d’humour.
« Arda retira le bâillon de Nathan, saisit d’une main le haut de son sweat-shirt et de l’autre sa ceinture, puis il le fit basculer dans la cuvette, la tête la première. Immédiatement, le garçon eut de l’eau froide jusqu’au cou. Il ferma les yeux et remercia le ciel que le précédent utilisateur n’ait pas oublié de tirer la chasse. »
Heureusement, le Jeu maya vient sortir Nathan de son petit quotidien d’ado et là ça devient intrigant. Ce jeu où les pions se déplacent tout seul, que Nathan n’arrive pas à déchiffrer. Seulement, nous n’apprenons pas grand-chose sur celui-ci, si ce n’est que le monde entier dépend des capacités de Nathan à gagner. J’attendais beaucoup du Jeu, qu’il nous emmène dans des défis haletants, mais j’ai été déçue, car au final ça se résume à une petite enquête policière, sympathique, mais très vite résolue, sans qu’elle n’ait pris de tournures incroyables.
Malgré ces quelques regrets, je suis convaincue que ce livre sera reçu avec enthousiasme par les ados, à qui il convient parfaitement. Il se lit très bien, les petites touches d’humour font mouche, les chapitres sont relativement courts, et Nathan l’antihéros est parfait dans son rôle. Mais ce n’était pas assez pour moi.
De plus, je pense que le tome suivant réserve beaucoup de surprises à ses lecteurs. Ils en apprendront sans doute plus sur le Jeu et le mystérieux adversaire, car le retournement de situation des dernières pages n’augure rien de bon pour le pauvre garçon !
Note : 6/10
Extras
Traductrice : Laurence Bouvard
Le livre ne sortira que le 13 octobre prochain
et contiendra un jeu de société.
Une version interactive en ligne sera également disponible !
Le tome 2, Le dieu des ombres paraîtra en avril 2012.
Le tome 3, Un jour sans nom, en septembre 2012.
Fiche Bibliomania
Je remercie Babelio et les éditions Bayard Jeunesse pour ce partenariat.
Le mec de la tombe d’à côté, de Katarina Mazetti
Désirée, petite bibliothécaire citadine, vient de perdre son mari et se rend régulièrement sur sa tombe. Benny, fermier depuis son plus jeune âge, vient de perdre sa maman et se rend lui aussi régulièrement sur sa tombe. C’est dans cet endroit atypique qu’ils vont se rencontrer, s’apprivoiser et s’aimer malgré le fossé culturel qui les sépare.
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Mon avis
Quelle bonne surprise ce roman ! Je ne m’attendais pas du tout à cet éclat de fraicheur et d’humour. Cela faisait longtemps que je n’avais pas lu de belle histoire d’amour, et celle-ci, malgré toute sa bizarrerie, a réussi à m’émouvoir.
D’abord, je ne m’attendais pas à ça, car je pensais que les protagonistes étaient deux petits vieux qui se rencontraient au cimetière et surmontaient ensemble leur deuil. Rien à voir donc avec le mélange de haine, de sexe, d’amour puissant, de déception qui anime la relation de Désirée et Benny, tous deux la trentaine. Et il n’est pas vraiment question de surmonter un deuil étant donné que Désirée n’éprouvait pas grand-chose de plus qu’une affection fanée pour son mari.
« Mon béguin pour lui avait disparu avant même qu’on se marie. Il s’était évaporé comme disparaît un bronzage – qui se rend compte de ces choses là ? – mais contrairement au bronzage il n’est jamais revenu. »
Ensuite, j’ai été agréablement surprise du ton humoristique et original du roman. J’ai rarement l’occasion d’en lire, mais j’apprécie tout particulièrement les livres à plusieurs voix. Celui-ci est construit en petits chapitres alternant le point de vue de Désirée et celui de Benny. Et Katarina Mazetti a réussi à donner une personnalité, une façon de s’exprimer et de penser propre à chacun : le ton posé et l’incertitude constante de Désirée, le langage de charretier plein d’humour de Benny.
Et puis il y a aussi l’évolution de leur relation qui est intéressante. À première vue, ils se détestent, tout chez Désirée rebute Benny et inversement. Et pourtant, l’échange d’un sourire va tout changer. Il n’y a d’abord que l’attirance physique, le sexe qui donne à Désirée comme une nouvelle bouffée de vie, puis l’attirance se transforme en besoin de l’autre, de sa présence, et devient de l’amour. Avec son lot de complications. Car aucun n’est prêt à sacrifier sa petite vie pour l’autre. Et ils ne sont définitivement pas faits pour être ensemble, c’est ça la beauté du truc.
Désirée
« À côté de la pierre tombale d’Örjan, il y a une stèle funéraire monstrueuse, oui, carrément vulgaire ! »
Benny
« Putain, je ne peux pas la blairer, je ne peux vraiment pas la blairer ! Pourquoi elle est tout le temps assise là ? […]
Elle a tout l’air de quelqu’un qui lit sans arrêt de son plein gré. De gros livres, avec des petits caractères et sans images. »
Désirée
« Mais je n’étais pas préparée à ce que l’enveloppe du spermatozoïde ait un tel sourire! L’ovule se mit à frétiller en moi, à bondir, à clapoter, à faire des sauts périlleux et à envoyer des signaux: « Par ici ! Par ici ! » »
Benny
« Et j’étais tombé amoureux d’elle.
Ce n’était pas exactement un déclic. Plutôt comme quand je touche la clôture électrique sans faire gaffe. »
Désirée
« Mes mains me paraissaient vides quand il n’était pas dedans. »
Benny
« On ne loue pas un film, on ne réussit jamais à se mettre d’accord sur le choix. On en loue toujours deux. Ensuite elle va chercher son fourre-tout fleuri pendant mon film, et moi je m’endors pendant le sien.
On va aussi bien ensemble que la merde et les pantalons verts, comme disait mon grand-père. Et je ne veux pas que ça s’arrête. »
Je n’ai pas vu le temps filer en lisant, je riais toute seule. Sans qu’il ne se passe vraiment grand-chose, on a l’impression d’avoir partager un petit bout de vie avec les personnages et on regrette de les quitter à la fin. Quand c’est le cas, c’est que l’auteur a vraiment réussi son pari. Malgré tout le plaisir que j’ai pris, la fin m’a tout de même un peu déçue. Je ne suis pas une adepte des fins sans fin, mais ouf, j’ai découvert par la suite que les aventures de Désirée et Benny n’étaient pas terminées et qu’on les retrouvait pour savoir le fin mot de l’histoire dans Le caveau de famille.
Note : 9/10
Extras
Katarina Mazetti est née en 1944 en Suède.
Traduction (excellente !) du suédois
de Lena Grumbach et Catherine Marcus
Publication VO en 1999 et en français en 2006
Fiche Bibliomania
Prévu : Le caveau de famille
Ce livre a été lu dans le cadre d’une Lecture Commune avec d’autres Livraddictiens :
Angelebb – Aurélie. – Benjamin59 – Blueverbena – Calieb – ChoOkette – Eudilmat – Evy – Hilde – Kaktusss – Lamalal’ – Livromaniac – Minidou – Sofiaportos – SophieLJ
Attention : chute d’anges, de Pierre Béhel
Afin de repartir sur de bonnes bases dans sa vie sentimentale, Caroline fait appel au sorcier Thomas Jédubol, qui lui conseille de recoucher avec tous ses anciens amants, dans le sens anti-chronologique. Problème : son premier amant est mort. Elle tente de le rappeler parmi les vivants, mais se retrouve avec deux démons sur les bras. Comment se sortir de ce pétrin maintenant ?
Mon avis
Après avoir lu quelques chapitres, je pouvais déjà dire que ce livre ne manquait pas d’originalité. Cette histoire fantastique est truffée de personnages inattendus dont les noms font sourire. J’ai donc rencontré Thomas Jédubol, Henri Potier, Natah Chah, Dumyel et Son Ignominie avec beaucoup de plaisir. Hélas, les qualités du livre se restreignent à ces bonnes idées et trouvailles.
J’ai trouvé ce roman un peu brouillon. Le ton aurait pu être vif s’il n’était pas alourdi par des phrases trop longues, enchâssées les unes dans les autres. Plusieurs fois, j’ai dû relire une phrase que je n’avais pas bien comprise. En général, je n’ai pas trouvé la lecture fluide malgré des petits chapitres qui donnent un bon rythme.
De plus, le livre manque d’une sérieuse relecture. Il reste de trop nombreuses fautes de grammaire, d’orthographe ou de frappe, qui hachent la lecture. (Si l’auteur ou l’éditeur souhaite me contacter, je suis disponible avec la liste des fautes que j’ai relevées).
L’humour est présent et fait mouche plusieurs fois tout au long du roman mais certaines blagues tombent un peu à plat, ou sont de trop.
En ce qui concerne les personnages, je n’ai pas vraiment su m’attacher à l’un d’entre eux, ce qui ne m’a néanmoins pas empêchée de les trouver sympathiques et cocasses. Mais j’ai trouvé qu’il y en avait trop ; ils débarquent dans le récit, on ne sait pas s’ils vont jouer un rôle important et il s’avère que certains n’ont qu’un lien ténu avec l’intrigue. J’étais parfois un peu larguée et je n’ai pas adhéré à ce qui me semblait être des digressions. J’aurais nettement préféré que l’auteur s’attache plus aux détails du caractère des personnages principaux et aux actions.
Je trouve dommage de laisser autant de fautes dans un livre publié, surtout quand celui-ci a du potentiel. Il gagnerait beaucoup à être retravaillé, car l’idée de base est plus que séduisante.
Note : 4/10
Extras
Retrouvez certains livres de Pierre Béhel en format PDF ici.
Ce livre a d’abord été publié sous forme de feuilleton sur Internet en 2008.
Fiche Bibliomania
Merci à Vincent des Agents littéraires et aux éditions Cogitare pour ce partenariat.
L’objectif du blog des agents littéraires est de « repérer, chaque mois, les meilleurs livres en panne de médiatisation et se faire leurs « agents littéraires », c’est-à-dire assurer leur promotion grâce à internet. Vous ne trouverez donc pas sur ce blog d’articles portant sur les « best-sellers » du moment. Mais, au contraire, des critiques de livres d’éditeurs indépendants ou, parfois, d’auteurs auto-édités, dont vous n’aurez (peut-être) pas entendu parler et serons (nous l’espérons) autant de belles découvertes. »