Archives du blog
Envoûtement, de Cara Lynn Shultz
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Mon résumé
Emma a perdu son frère jumeau et sa mère mais a hérité d’un beau-père violent qui a failli la faire tuer dans un accident de voiture. Seule au monde, elle décide d’aller vivre avec sa tante à New-York et de tout recommencer à zéro. Nouvelle école, nouveaux amis, nouvelle vie. Et elle compte bien ne révéler à personne son triste passé. Dans sa classe, elle rencontre un jeune garçon au regard d’émeraude, Brendan, par qui elle se sent irrémédiablement attirée. Elle se sent comme… envoûtée. Qui est-il ? Et pourquoi a-t-il volé à son secours alors qu’elle s’empêtrait déjà dans des mensonges sur son passé ?
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Nbr de pages : 392 / Éditeur : Harlequin (Darkiss) / Titre VO : Spellbound
Mon avis
Vous allez me dire : « Encore une histoire à l’eau de rose, agrémentée d’un soupçon de paranormal, entre deux lycéens mystérieux étrangement attirés l’un par l’autre. » Et oui, mais cette fois-ci, ça marche.
De un, parce qu’Emma n’est pas une tête-à-claques. Jusqu’ici, les héroïnes que j’avais rencontrées étaient nunuches, pleurnichardes ou naïves (voire complètement à côté de la plaque). Alors oui, Emma se remet parfois en question et se demande ce qui lui arrive, mais pas toutes les trois phrases. Elle est déterminée et courageuse quand il le faut. Elle se pose les bonnes questions, ne s’apitoie pas trop sur elle-même. Pour une fois dans ce genre de romans, j’ai pris plaisir à découvrir son histoire. C’est une jeune fille brisée par la vie, mais qui sourit toujours aux petits bonheurs que celle-ci lui apporte.
J’ai ri aux répliques d’Emma, qui a son petit caractère, et qui doit survivre dans un monde de mesquinerie, de paillettes et de petites filles gâtées. J’ai trouvé l’humour de l’auteure très bien placé. C’est assez rare qu’un livre jeunesse me fasse rire, j’ai donc été agréablement surprise que cet humour puisse m’atteindre.
« Ashley sortit de sa sacoche un petit échantillon couvert de paillettes et, sans prévenir, m’inonda d’un parfum sucré à vomir.
– Ashley ! On dirait des pets de licorne ! »
De deux, parce que l’histoire d’Emma et Brendan ne tombe pas comme un cheveu dans la soupe. Oui, ils sont attirés l’un par l’autre, mais ils vont se découvrir petit à petit et apprendre à se connaître. Leur amour a une raison d’être et il évolue de façon logique et mignonne, non pas de façon disproportionnée, comme si elle sortait de nulle part.
Attention, une fois de plus, je trouve que la 4e de couverture en dit trop (le pourquoi du comment de cette attirance). Même si dans le livre, les révélations arrivent assez vite, je trouve ça un peu dommage. De mon côté, j’ai lu ce roman sans rien en savoir et ça a beaucoup joué. Je suis partie sans a priori et du coup, j’ai vraiment pu apprécier cette histoire. Sincèrement, je me demande si cela vaut vraiment la peine de lire le livre si on a lu le résumé, tant il lève le voile sur l’intrigue ; tout est dit au dos du livre (et surtout ne lisez pas le résumé sur Livraddict qui révèle TOUT).
Évidemment, ce livre ne révolutionne absolument pas le genre, les ficelles sont assez grosses, et une fois arrivé à la moitié du roman, il n’y a plus de grosses surprises. Bizarrement, la fin est à la fois peu crédible et vraiment prévisible, mais elle conclut assez bien le roman. Il y a du bon et du moins bon, mais dans la catégorie jeunesse/romance paranormale, je pense que Envoûtement occupe une place de choix.
Note : 7/10
Extras
Traductrice : Juliette Bouchery
Première publication : mars 2012
Fiche Bibliomania
Le roman se suffit à lui-même mais une suite est prévue.
Retrouvez Emma et Brendan le 27 mars dans Spellcaster, le tome 2 en VO.
Je remercie Babelio et les éditions Harlequin pour ce partenariat.
La probabilité statistique de l’Amour au premier regard, de Jennifer E. Smith
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Mon résumé
Hadley ferme vite sa valise, saute dans la voiture, se dépêche… mais loupe son avion. À quatre minutes près. Elle qui ne voulait justement pas aller au mariage de son père, cela ressemble bien à un coup du destin. Et cela semble se confirmer lorsque Oliver débarque et propose de l’aider à porter sa valise. Passer sept heures de vol en compagnie de ce charmant garçon n’est pas pour déplaire à Hadley. Finalement, les vols en avion, ce n’est pas si terrible !
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Mon avis
Après un petit moment de flou pendant les premiers chapitres, j’ai terminé cette lecture avec le sourire aux lèvres en découvrant cette petite amourette naissante entre deux jeunes ados. Toute l’histoire est écrite au présent, agrémentée de quelques souvenirs au passé, et ça m’a quelque peu déroutée au début. J’avais souvent l’impression que le temps utilisé n’était pas correct, que ça clochait, mais une fois qu’on s’y est fait, ça passe très bien.
De même, j’ai eu des petits problèmes avec la traduction au début, mais finalement elle est assez soignée, malgré pas mal de difficultés, telles que la différence entre l’anglais des États-Unis et l’anglais d’Angleterre.
« – Je suis harassé.
Elle lui adresse un regard inexpressif.
– Je suis nase, traduit-il, en parlant du nez et en montant d’une octave pour prendre l’accent américain. »
Nos deux tourtereaux se disputent gentiment sur leur façon de parler respective, et en français, c’est presque impossible à rendre, mais la traductrice a su contourner le problème, même si à mes oreilles, ça ne sonnait pas toujours juste (« “ Un mouchoir ” ! Ça existe encore, ici ? On dit un Kleenex, à la rigueur »). Bon, les problèmes de traduction n’intéressent sûrement que moi ici, donc je m’arrête là et je vous parle enfin de mon ressenti sur l’histoire.
« Il aurait pu arriver tellement de choses pour que ça se passe autrement.
[…] Qui aurait pu imaginer que quatre minutes allaient tout changer ? »
C’est une petite histoire sympathique, qui se lit vite, qui fait sourire mais qui ne nous surprend absolument pas. Hadley n’a que 17 ans et selon moi, le livre s’adresse surtout aux ados de 12 à 17 ans. Je l’aurais d’ailleurs certainement adoré si je l’avais lu à cet âge-là. Mais aujourd’hui, il m’en faut bien plus pour avoir le coup de cœur pour un livre.
Leur rencontre est prévisible, de même que tout ce qui suit. J’aurais vraiment eu envie que l’auteure nous emmène là où on ne s’y attendait pas. Dommage.
Tout n’est pas toujours vraisemblable non plus, mais on a envie d’y croire, de se dire que nous aussi, à 17 ans, on aurait pu s’y retrouver dans une grande ville inconnue pour rejoindre le garçon qui nous fait battre le cœur. Et puis les dialogues sont mignons et surtout réalistes ; c’est une vraie conversation d’ados qui viennent de se rencontrer et tombent tout doucement amoureux. L’humour d’Oliver et les répliques d’Hadley animent parfaitement le roman.
À côté de ça, le livre traite d’autres sujets intéressants, comme le divorce et les répercussions sur les enfants. Hadley n’arrive pas à pardonner son père d’avoir quitté sa mère, et de l’avoir quitté elle, par la même occasion. C’est touchant de voir Hadley tenter de se reconstruire et de retrouver son père après un an d’absence. Le livre est plein de bons sentiments, peut-être un peu trop, mais c’est mignon quand même. Une histoire d’amour finalement un peu banale et naïve, mais qui fonctionne bien et ne tombe pas dans le cul-cul praline. J’aurais vraiment aimé le lire plus jeune car hélas, aujourd’hui, je n’ai pas été émue, attendrie, emballée comme je l’aurais voulu.
Note : 6,5/10
Extras
Traductrice : Frédérique Le Boucher
Première publication : janvier 2012
Fiche Bibliomania
Lisez le premier chapitre ici
Je remercie Livraddict et les éditions Hachette Jeunesse pour ce partenariat.
Psi-changeling, tome 1 : Esclave des sens, de Nalini Singh
Mon résumé
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Mon avis
« Le but de « Silence » était de conditionner les enfants Psis dès leur naissance en leur apprenant à ne plus éprouver de colère. Mais le Conseil constata rapidement qu’il était impossible d’isoler cette émotion des autres. En 1979, l’objectif de Silence fut modifié. À compter de cette date, on amena les enfants Psis à ne plus rien ressentir du tout. Ni colère, ni jalousie, ni convoitise, ni joie, et encore moins amour. Silence connut un succès retentissant.
En 2079, année qui voit le conditionnement de la cinquième ou sixième génération de Psis, tous ont oublié qu’ils ont pu un jour être différents. »
Première incursion dans un univers très différent de tout ce que j’ai pu lire jusqu’à présent. Je n’avais jamais entendu parler de Psis ou de changelings, et c’était vraiment rafraîchissant de découvrir des créatures surnaturelles autres que les vampires ou les loups-garous. Ce monde original m’a vraiment emportée loin de mon quotidien et j’ai dévoré ce livre, qui enfin a su répondre à mes attentes.
Première incursion aussi dans un genre nouveau, le « Sexy/Romance » avec des scènes osées qui ont su m’arracher quelques frissons, mais quelques éclats de rire aussi, avec des phrases du genre :
« Suce-moi, chaton. Goûte-moi. »
Une expérience assez inattendue, mais loin d’être désagréable. Le sexe ne prend pas une place trop importante dans l’histoire, ainsi les passages sous la couette sont assez plaisants. Il faut dire que l’innocente petite Sascha est parfaite dans son rôle d’exploratrice des sensations. On a de la peine pour elle d’apprendre la vie fade qu’elle a menée jusque là et c’est un régal de la voir découvrir le chocolat ou les ébats amoureux.
Ce livre m’a beaucoup plu car on n’a plus affaire à deux ados mystérieux qui tombent subitement amoureux, on ne sait pas trop bien pourquoi. Ici, la relation entre Sascha et Lucas s’intensifie petit à petit. On les découvre au fur et à mesure qu’ils se dévoilent l’un à l’autre, avec leurs faiblesses, leurs envies, leurs souffrances. Ces deux personnages sont très attachants, même si Lucas est un brin trop protecteur et jaloux à mon goût. À la fin, il en devient même exaspérant, mais je pense que sa personnalité colle tout de même très bien à la « bête » qui sommeille au fond de lui.
En arrière plan, il y a aussi une enquête (il fallait bien quelque chose qui pousse nos deux tourtereaux l’un vers l’autre). Mais celle-ci m’a semblé être un support assez peu creusé : un meurtrier Psi qui tue des femmes changelings. L’intrigue est assez lente, il n’y a pas de réel suspense. Ca ne m’a pas gêné outre-mesure parce que l’histoire d’amour me suffisait, mais je peux comprendre que certains y aient vu un vrai manque.
Étant donné que le roman se termine comme il faut avec un vrai point final, je passe avec plaisir sur les quelques longueurs ou répétitions. Aujourd’hui, c’était juste ce qu’il me fallait, mais je ne suis pas sûre qu’il y a quelques mois, je l’aurais autant apprécié. Ce livre s’est retrouvé au bon endroit au bon moment et malgré ses défauts, qui en gêneront surement plus d’un, l’histoire m’a vraiment conquise.
Note : 8/10
Extras
Traductrice : Claire Jouanneau
Première publication VO en 2006 et en français en 2011
Fiche Bibliomania
Le tome 2 est déjà sorti et se concentre sur
un autre léopard de la meute, ami de Lucas.
Je remercie Livraddict et les éditions Milady pour ce partenariat.
Et voilà ma première contribution au Challenge ABC de Nanet !
N° 1 dans le challenge ABC 2012 – Lettre S
Abandon, de Meg Cabot
Mon résumé
Mon avis
Première réaction : pff que c’était long ! Et pas très bien écrit, ou mal traduit, je ne sais pas. D’ailleurs, la traductrice est la même que celle de La Communauté du Sud et j’ai déjà entendu dire que les traductions laissaient un peu à désirer. Mais entre les expressions pour faire jeune (« énôrme », « c’est trop pas cool ») et les phrases qui n’en finissent pas, coupées à tout bout de champ par des parenthèses parfois mal ponctuées et des tirets, je dois dire que ma lecture n’a pas été des plus simples.
« Un peu comme elle préférait ignorer qu’elle était revenue à Isla Huesos pour approfondir ses recherches sur ses spatules roses adorées (Ça ressemble à des flamants roses, sauf que ça a le bec aplati comme une crêpe.) juste après que la plus grande catastrophe écologique de l’histoire – l’histoire des États-Unis, faut pas exagérer – eut bien failli les éradiquer. »
Sans parler du sentiment de ne pas toujours comprendre où l’auteure veut en venir. Pendant les cent premières pages, c’est vraiment la pagaille. On oscille entre présent, passé et futur, entre ce qu’il s’est vraiment passé, ce que Pierce pense maintenant et ce qu’elle pensait sur le moment. C’était très déroutant et ça ne m’a laissé qu’une impression de brouillon, d’idées mises les unes à côté des autres, et tant pis pour la chronologie.
Et puis, j’en ai vite eu marre d’être dans la tête de Pierce. Elle a son petit mot à dire sur tout ce qu’il se passe, sur tout ce qu’elle pense. En général, j’aime encore bien avoir accès aux pensées des personnages, mais ici, il y avait trop de parenthèses, trop de petites remarques inutiles, qui ne font qu’entraver la lecture. Il y avait un vrai manque de fluidité (ce n’est pas pour rien qu’il m’a fallu un mois pour le lire !)
Et enfin, après ¾ d’un livre assez fade, où il ne se passait pas grand-chose, l’histoire devient intéressante. Quand enfin, l’auteure a fini de nous expliquer ce qu’il est arrivé à Pierce et de préparer le terrain pour son intrigue, les choses peuvent vraiment commencer. Enfin un peu d’action, de retournements et d’amour.
« Impossible de penser au cimetière, aux Furies ou à la Nuit du Cercueil quand il m’embrassait comme ça. Impossible d’envisager qu’il puisse arriver quoi que ce soit. Jamais. J’avais la tête vide. Ou pleine. Pleine de lui.
Il a laissé sa bouche s’attarder là, sur la mienne. Pas de façon possessive, non, ni même tendre… juste comme si c’était sa place normale, comme si nos lèvres étaient faites pour s’épouser. »
Et puis, boum, fini.
Certains blogueurs défendent souvent ce genre de livre en disant qu’il sert d’introduction à la saga, qu’un premier tome se doit de poser des bases. Je ne suis pas d’accord. Pour moi, un livre doit se suffire à lui-même. Les bases doivent être posées, oui, mais pendant les quatre premiers chapitres. Je ne veux pas d’un livre qui serve de prologue à une saga, je veux être transportée par l’histoire dès le début, et c’est de ça que dépendra mon envie de continuer la saga. Ici, c’est raté !
Toutefois, petite note positive : l’idée de base est très séduisante. Meg Cabot s’est renseignée avant d’écrire son roman et nous intrigue avec son mythe d’Hadès et Perséphone revisité. Elle propose même en fin de roman un livre pour ceux qui s’intéressent aux Enfers de la mythologie grecque, et ça c’est une très bonne initiative !
Note : 4/10
Extras
Traductrice : Frédérique Le Boucher
Première publication : novembre 2011
Fiche Bibliomania
Meg Cabot déclare s’être intéressée aux divinités des Enfers,
et plus particulièrement au mythe d’Hadès et de Perséphone,
quand elle était encore au lycée.
C’est là que lui est venue l’idée de son livre Abandon.
Je remercie Babelio et les éditions Hachette pour ce partenariat.
Un employé modèle, de Paul Cleave
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Mon avis
Un employé modèle semble avoir tout pour plaire. Un thriller dont le narrateur est un tueur en série qui travaille dans un commissariat en dupant les flics. La comparaison que l’on pourrait faire avec notre cher Dexter ne va pas plus loin (hélas). Tuer des gens est le seul point commun que Joe ait avec lui. Joe n’est pas un « gentil » tueur, il aime tuer, n’a pas de remords et se prélasse dans sa supériorité intellectuelle. Il est sûr de lui, imbu de sa personne, asocial et possède un humour noir dégrisant.
« Je ne souffre pas de compulsion à tuer tout le temps. Je ne suis pas un animal. Je ne cours pas partout en me déchargeant d’abus subis dans mon enfance tout en trouvant des excuses pour tuer. […] Je ne suis qu’un type normal. Un Joe moyen. Avec un hobby. Je ne suis pas un psychopathe. Je n’entends pas de voix. Je ne tue pas pour Dieu ou Satan, ou le chien du voisin. Je ne suis même pas religieux. Je tue pour moi. C’est aussi simple que ça. J’aime les femmes et j’aime leur faire des choses qu’elles ne veulent pas me laisser faire. Il doit y avoir 2 ou 3 milliards de femmes sur cette terre. En tuer une par mois, c’est pas grand-chose. C’est juste une question de perspective. »
Aux premiers abords, Joe m’a plu. Alors qu’on devrait d’emblée le détester, il a su m’amuser, même en pleine scène de crime. Un point de vue original, différent de tous les thrillers que j’aie pu lire : on suit les pensées du tueur pendant le meurtre et non celles de sa victime. L’horreur de l’acte ne nous choque pas, il devient même banal. Intrigant donc, car je n’avais encore jamais souri en plein crime !
« Je me déshabille et je grimpe sur le lit. Elle bouge à peine, ne se plaint pas, continue seulement à pleurer jusqu’à ce qu’elle n’ait plus de larmes. Quand on a fini, et que je descends du lit, je découvre qu’à un moment l’œuf a glissé jusqu’au fond de sa bouche, au point de l’étouffer avec succès. Ceci explique les borborygmes que j’ai entendus et que, sur le moment, j’avais pris pour autre chose. Oups ! »
Mais au fil de la lecture, j’ai vite déchanté. Les seuls amis de Joe sont ses poissons rouges et sa vie est bien monotone. Même ses meurtres le sont, ils se ressemblent tous et ne marquent pas le lecteur. À part jouer l’attardé au commissariat, rendre visite à sa chieuse de mère et tuer quelques femmes, Joe ne fait rien. Les mêmes scènes se répètent encore et encore, sans apporter grand-chose de nouveau à l’intrigue : sa mère lui téléphone pour l’engueuler, Joe se vante de sa façon de crocheter une serrure ou de voler une voiture, il lave le commissariat et subtilise des documents. Bref une routine qui ne m’a pas intéressée et j’ai eu du mal à voir l’intérêt de l’enquête, qui n’avance pas !
J’ai vraiment aimé le style de l’auteur et son humour, à défaut de son personnage. Évidemment, il ne nous dépeint pas un tueur sympathique, le but n’est pas que l’on se prenne d’amitié pour lui, et Paul Cleave réussit bien son coup, car Joe est irritant au possible, sauf dans ses moments de faiblesse. Ce sont d’ailleurs les moments les plus captivants ! Les personnages secondaires sont quant à eux intéressants, dommage qu’on ne mette pas un peu plus l’accent sur leur vie.
Mais au final, je suis bien déçue de cette lecture, qui ne m’a fait ni chaud ni froid. L’intrigue n’a pas un point de chute hors du commun et l’enquête en elle-même tire en longueur. Je me retrouve une fois de plus seule avec mon avis mitigé, car Un employé modèle semble faire l’unanimité auprès des libraires et blogueurs (hylyirio, lasardine).
Note : 4,5/10
Extras
Traducteur : Benjamin Legrand
Première publication : mai 2010
Fiche Bibliomania
Le trailer du roman :
Je remercie Babelio et les éditions Le Livre de Poche pour ce partenariat.
Prophétie, tome 1 : Le maître du Jeu, de Mel Odom & Jordan Weisman
Mon résumé
Mon avis
Quel mélange des genres dans Prophétie ! La 4e de couverture m’avait beaucoup plu, laissant présager un livre jeunesse fantastique àla Jumanji. Hélas, le livre part un peu dans tous les sens, alliant jeunesse et fantastique, mais aussi enquête policière, menace de fin du monde, meurtre, fantômes, mondes parallèles et dieu maya.
Les auteurs n’ont pas fait dans la simplicité et c’est un peu ce que je leur reproche car j’ai trouvé qu’au final Prophétie n’était pas à la hauteur de ce qu’on pouvait attendre de lui et je n’ai pas vraiment compris où les auteurs voulaient en venir (à voir peut-être dans le tome 2 !).
Nathan est un chouette personnage principal, intelligent mais flemmard à l’école. Les jeunes lecteurs de son âge se reconnaîtront en lui, souriront devant ses mauvaises aventures et s’esclafferont devant ses blagues à deux balles. Parce que oui, ce livre est destiné à un public assez jeune, et du coup ne m’a pas transporté. Les petites bagarres à l’école, les après-midi à jouer à des jeux vidéo, ça ne m’intéresse pas vraiment, même si c’est toujours raconté avec un brin d’humour.
« Arda retira le bâillon de Nathan, saisit d’une main le haut de son sweat-shirt et de l’autre sa ceinture, puis il le fit basculer dans la cuvette, la tête la première. Immédiatement, le garçon eut de l’eau froide jusqu’au cou. Il ferma les yeux et remercia le ciel que le précédent utilisateur n’ait pas oublié de tirer la chasse. »
Heureusement, le Jeu maya vient sortir Nathan de son petit quotidien d’ado et là ça devient intrigant. Ce jeu où les pions se déplacent tout seul, que Nathan n’arrive pas à déchiffrer. Seulement, nous n’apprenons pas grand-chose sur celui-ci, si ce n’est que le monde entier dépend des capacités de Nathan à gagner. J’attendais beaucoup du Jeu, qu’il nous emmène dans des défis haletants, mais j’ai été déçue, car au final ça se résume à une petite enquête policière, sympathique, mais très vite résolue, sans qu’elle n’ait pris de tournures incroyables.
Malgré ces quelques regrets, je suis convaincue que ce livre sera reçu avec enthousiasme par les ados, à qui il convient parfaitement. Il se lit très bien, les petites touches d’humour font mouche, les chapitres sont relativement courts, et Nathan l’antihéros est parfait dans son rôle. Mais ce n’était pas assez pour moi.
De plus, je pense que le tome suivant réserve beaucoup de surprises à ses lecteurs. Ils en apprendront sans doute plus sur le Jeu et le mystérieux adversaire, car le retournement de situation des dernières pages n’augure rien de bon pour le pauvre garçon !
Note : 6/10
Extras
Traductrice : Laurence Bouvard
Le livre ne sortira que le 13 octobre prochain
et contiendra un jeu de société.
Une version interactive en ligne sera également disponible !
Le tome 2, Le dieu des ombres paraîtra en avril 2012.
Le tome 3, Un jour sans nom, en septembre 2012.
Fiche Bibliomania
Je remercie Babelio et les éditions Bayard Jeunesse pour ce partenariat.
Dans la peau d’un autre, de Xavier Müller
Mon résumé
Mon avis
Xavier Müller est aussi docteur es sciences et journaliste scientifique. Dans son premier roman Dans la peau d’un autre, il traite de l’hypnose avec beaucoup d’aisance : un sujet qui au premier abord ne m’attire pas vraiment. Grande cartésienne, je ne comprends pas cette pratique et je n’imagine pas une seconde qu’elle puisse fonctionner sur moi. Je partais donc avec quelques a priori malgré le fait que la perte ou le changement d’identité est l’un des thèmes que j’affectionne le plus dans un roman.
La mise en place de l’intrigue s’étale sur une bonne moitié du roman et il faut s’accrocher avant d’arriver à l’élément perturbateur. Pourtant, l’histoire commençait fort : Max se retrouve d’entrée de jeu dans le corps d’un autre et va tenter de découvrir pourquoi. La première partie concerne donc la prise de conscience et la petite routine que mène Max, qui essaye de s’adapter. Un peu trop long et sans grands rebondissements.
Heureusement, la deuxième partie est allée bien au-delà de mes espérances. On plonge dans ce monde particulier de la science, où tous les coups bas sont permis et on se lie une bonne fois pour toute à Max/Philippe qui ne sait décidément plus qui il est.
« Un véritable chaos régnait dans mon esprit. Le monde m’apparaissait comme une vaste supercherie, un gigantesque faux-semblant. Ma carte d’identité portait le nom de Philippe Mahieu, mais au fond, qui étais-je réellement ? La réponse aurait fait plonger dans des abîmes de perplexité n’importe quel psychologue : un être hybride, le rejeton de la fusion de deux identités qui s’étaient mélangées. »
Course poursuite, remise en question de sa propre personnalité, transfert de mémoire, hypnose à grande échelle, et hop l’intrigue est lancée à du 200km/h.
J’avais peur que la résolution finale soit trop terre à terre, une simple schizophrénie par exemple, mais heureusement les retournements de situation sont multiples et grandioses. L’auteur mêle brillamment le thriller scientifique et le fantastique au point que le lecteur ne sait même plus où se trouve la frontière entre réalité et fiction. On en vient à se demander si l’hypnose peut oui ou non aboutir à tous ces enchaînements.
Petit bémol tout de même : quelques passages qui semblent invraisemblables, comme hypnotiser un perroquet pour obtenir un code (cela me paraît un peu facile comme solution au problème), mais peut-être est-ce dû au fait que je n’adhère pas et ne comprends rien à l’hypnose. À ceci s’ajoutent beaucoup d’explications sur le phénomène en lui-même et les techniques pour « endormir » quelqu’un, qui ne m’ont pas vraiment convaincues. Heureusement on ne rencontre pas trop de jargon scientifique, l’auteur essaye toujours de nous faire comprendre facilement où il veut en venir, notamment avec les neurones miroirs, sur lesquels repose la théorie de Philippe Mahieu pour expliquer l’hypnose.
« Des chercheurs expliquaient par exemple la contagion des sentiments par les neurones miroirs : si nous ressentions de l’empathie pour une personne triste, c’était parce que des neurones miroirs participant aux émotions s’activaient dans notre cerveau. À cause de ces neurones, nous éprouvions réellement de la peine. Voir souffrir était d’une certaine manière souffrir, tel était le second message qu’avaient délivré les neurones miroirs. […] Que Philippe Mahieu mette en évidence un rôle des neurones miroirs dans l’état hypnotique était tout bonnement incroyable. »
Après vérification, ces neurones existent bel et bien et cela rend le récit encore plus angoissant de vraisemblance. Au final, c’est donc un bon thriller, original, mais trop simple dans certains dénouements et au contraire très recherché et complexe dans d’autres.
Note : 7/10
Extras
Première publication : juin 2011
Ce roman a été édité grâce au soutien des internautes du site www.mymajorcompanybooks.com, premier site d’édition participative.
Fiche Bibliomania
Je remercie Newsbook et les éditions XO pour ce partenariat.
Attention : chute d’anges, de Pierre Béhel
Afin de repartir sur de bonnes bases dans sa vie sentimentale, Caroline fait appel au sorcier Thomas Jédubol, qui lui conseille de recoucher avec tous ses anciens amants, dans le sens anti-chronologique. Problème : son premier amant est mort. Elle tente de le rappeler parmi les vivants, mais se retrouve avec deux démons sur les bras. Comment se sortir de ce pétrin maintenant ?
Mon avis
Après avoir lu quelques chapitres, je pouvais déjà dire que ce livre ne manquait pas d’originalité. Cette histoire fantastique est truffée de personnages inattendus dont les noms font sourire. J’ai donc rencontré Thomas Jédubol, Henri Potier, Natah Chah, Dumyel et Son Ignominie avec beaucoup de plaisir. Hélas, les qualités du livre se restreignent à ces bonnes idées et trouvailles.
J’ai trouvé ce roman un peu brouillon. Le ton aurait pu être vif s’il n’était pas alourdi par des phrases trop longues, enchâssées les unes dans les autres. Plusieurs fois, j’ai dû relire une phrase que je n’avais pas bien comprise. En général, je n’ai pas trouvé la lecture fluide malgré des petits chapitres qui donnent un bon rythme.
De plus, le livre manque d’une sérieuse relecture. Il reste de trop nombreuses fautes de grammaire, d’orthographe ou de frappe, qui hachent la lecture. (Si l’auteur ou l’éditeur souhaite me contacter, je suis disponible avec la liste des fautes que j’ai relevées).
L’humour est présent et fait mouche plusieurs fois tout au long du roman mais certaines blagues tombent un peu à plat, ou sont de trop.
En ce qui concerne les personnages, je n’ai pas vraiment su m’attacher à l’un d’entre eux, ce qui ne m’a néanmoins pas empêchée de les trouver sympathiques et cocasses. Mais j’ai trouvé qu’il y en avait trop ; ils débarquent dans le récit, on ne sait pas s’ils vont jouer un rôle important et il s’avère que certains n’ont qu’un lien ténu avec l’intrigue. J’étais parfois un peu larguée et je n’ai pas adhéré à ce qui me semblait être des digressions. J’aurais nettement préféré que l’auteur s’attache plus aux détails du caractère des personnages principaux et aux actions.
Je trouve dommage de laisser autant de fautes dans un livre publié, surtout quand celui-ci a du potentiel. Il gagnerait beaucoup à être retravaillé, car l’idée de base est plus que séduisante.
Note : 4/10
Extras
Retrouvez certains livres de Pierre Béhel en format PDF ici.
Ce livre a d’abord été publié sous forme de feuilleton sur Internet en 2008.
Fiche Bibliomania
Merci à Vincent des Agents littéraires et aux éditions Cogitare pour ce partenariat.
L’objectif du blog des agents littéraires est de « repérer, chaque mois, les meilleurs livres en panne de médiatisation et se faire leurs « agents littéraires », c’est-à-dire assurer leur promotion grâce à internet. Vous ne trouverez donc pas sur ce blog d’articles portant sur les « best-sellers » du moment. Mais, au contraire, des critiques de livres d’éditeurs indépendants ou, parfois, d’auteurs auto-édités, dont vous n’aurez (peut-être) pas entendu parler et serons (nous l’espérons) autant de belles découvertes. »
En toute confiance, d’Ann Rule
Mon avis
Ann Rule, en plus d’être écrivain, collabore avec le FBI pour traquer des tueurs en série. Je m’attendais donc à un thriller très poussé et haletant. Hélas, En toute confiance est un thriller psychologique qui s’attache principalement aux liens entre un agresseur et sa victime. Il y a donc peu d’action, de suspence et j’ai été très déçue de cette lecture.
La quatrième de couverture en dit à la fois trop et pas assez. Ce n’est qu’une fois à la moitié du roman que, comme l’annonce le résumé, « Dany disparaît dans des circonstances mystérieuses » lors d’une escapade en forêt avec sa femme. Les 200 premières pages sont destinées à la présentation de « l’autre randonneur » qui, on le découvre tout au début, est un tueur en série déséquilibré. Ainsi, on sait à l’avance ce qui va arriver à Joanne et Dany avant même de les rencontrer, car le tueur a déjà échafaudé son plan. Il n’y a donc aucun suspence.
La suite du roman est trop axée sur le comportement de Joanne face à ce mystérieux randonneur, comportement que je n’ai jamais réussi à comprendre. Je n’ai dès lors pas eu d’empathie pour cette femme, selon moi un peu trop faible, sans réelle personnalité. Une proie facile.
La lecture est fluide malgré le manque d’action mais j’ai tout de même trouvé la relation entre Joanne et Dany un peu fade. C’est peut-être dû au fait que l’histoire se déroule en 1980. Par contre, le personnage de Sam, le coéquipier de Dany a une vraie profondeur et est très attachant. Pour moi, c’est lui le véritable héros de cette intrigue.
Ann Rule écrit en général des thrillers authentiques. Je ne sais pas si c’est le cas de En toute confiance, mais je n’accroche pas à ce genre de romans. Je préfère des histoires hors du commun, empreintes d’un peu plus de fantaisie. Je pense donc que ce livre plaira à d’autres, notamment à ceux qui s’intéressent à la psychologie, au syndrome de Stockholm et aux séquelles mentales qu’une agression peut entraîner.
Note : 3,5/10
Extras
Traductrice : Catherine Makarius
Titre anglais : Possession
Première publication en VO en 1983
Fiche Bibliomania
Je remercie Livraddict et les éditions Michel Lafon pour ce partenariat.
Les ailes de l’ange, de Jenny Wingfield
Mon résumé
Mon avis
« John Moses n’aurait pu choisir plus mal son jour et sa façon de mourir, même s’il les avait prévus depuis longtemps. »
Et voilà comment en une phrase je me suis laissée entraîner dans la vie d’une famille dont l’histoire est bouleversante.
C’est avant tout l’histoire d’une amitié très forte, de celles qui peuvent lier deux petits enfants qui n’en sont encore qu’au début de leur découverte de la vie. Swan, à 11 ans, est déjà une sacrée gamine : elle ment comme une arracheuse de dents, désobéit, refuse de porter des jupes, mais personne ne lui résiste, car sous ses airs de petite guerrière, c’est une fillette pleine d’esprit, elle a un sens infaillible de l’amitié et de la justice et son cœur déborde de tendresse, mais elle n’a personne à qui l’offrir. De l’autre côté de la forêt vit Blade. Un petit garçon timide, malheureux, qui n’attend plus grand-chose de la vie face à un père tyrannique. Leur rencontre va être une vraie délivrance pour chacun d’eux.
« Personne ne pourra plus jamais nous séparer, promit Swan. Je ne sais pas encore comment je vais les en empêcher, mais ça n’arrivera pas.
Blade posa une main sur le bras de Swan et bâilla de sommeil. Tout ce que Swan disait, il y croyait dur comme fer. »
On se retrouve plongé dans un univers de personnages hauts en couleur et très attachants. Tous sont uniques en leur genre et possèdent ce petit quelque chose qui donne vraiment vie au roman. Le style particulier de l’auteure, un tantinet vieillot, ne m’a pas rebuté, au contraire. Elle rit sous cape de ses personnages et l’humour dont elle fait preuve dans certaines répliques est un vrai régal. Et pourtant, même dans les moments plus sombres, plus intenses du livre, elle excelle aussi. La vérité toute nue, sans confiture de sentiments, une justesse dans la description de l’horreur des grandes personnes et de ce qu’elles sont capables de faire à des enfants.
« C’est difficile à croire, mais il y a des gens sur cette planète qui sont assez abjects… (Il marqua un temps de pause, pour mieux appuyer ses paroles.)… assez immondes… (Nouveau temps de pause.) Des porcs qui ont un tas de boue à la place de l’âme… pour faire du mal à un enfant. »
Bref, un coup de cœur, une histoire poignante qui m’a tenue en haleine du début à la fin.
Note : 9/10
Extras
Traductrice : Isabelle Chapman
Première publication : septembre 2010
Extrait vocal
Fiche Bibliomania
Je remercie Babelio et les éditions Belfond pour ce partenariat.