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Peine perdue, d’Olivier Adam

Peine perdue, d'Olivier AdamQuatrième de couverture

Les touristes ont déserté les lieux, la ville est calme, les plages à l’abandon. Pourtant, en quelques jours, deux événements vont secouer cette station balnéaire de la Côte d’Azur: la sauvage agression d’Antoine, jeune homme instable et gloire locale du football amateur, qu’on a laissé pour mort devant l’hôpital, et une tempête inattendue qui ravage le littoral, provoquant une étrange série de noyades et de disparitions. Familles des victimes, personnel hospitalier, retraités en villégiature, barmaids, saisonniers, petits mafieux, ils sont vingt-deux personnages à se succéder dans une ronde étourdissante. Vingt-deux hommes et femmes aux prises avec leur propre histoire, emportés par les drames qui agitent la côte.

Nbr de pages : 414 / Éditeur : Flammarion

Mon avis

Pour cette première lecture de la rentrée : découverte d’Olivier Adam, un auteur pourtant déjà bien connu. D’après les quelques discussions que j’ai pu avoir avec mes amis du net, ses romans sont toujours très sombres… et celui-ci ne déroge pas à la règle. En deux mots : dépressifs, s’abstenir. De mon côté, n’ayant rien contre les romans tristes, noirs et sans une once d’espoir, j’ai lu celui-ci avec plaisir.

Ce qui m’a particulièrement plu, c’est l’originalité de la narration, cette ronde de personnages qui se laissent tour à tour la parole. On découvre en premier lieu Antoine, jeune footballeur talentueux, papa divorcé, mais surtout tête brûlée qui n’arrive pas à prendre ses responsabilités et se retrouve souvent dans le pétrin. Après quelques pages, il se fait tabasser et tombe dans le coma. S’ensuivent alors les témoignages de son ex-femme, de sa sœur, de ses coéquipiers, d’une infirmière, d’une jeune fugueuse, du magnat de la station balnéaire. On les écoute chacun nous raconter leur petite vie, souvent malheureuse, et les liens qu’ils nouent avec les autres personnages du roman.

Cette petite farandole nous ouvre les yeux sur certains problèmes de la société, sur le désespoir ambiant. Certains personnages sont assez attachants et on aimerait les suivre encore quelques chapitres, quand d’autres nous ennuient trop rapidement. Dans l’ensemble, on reste souvent en retrait, par manque d’empathie. C’est parfois un rien longuet, et chaque bout de vie ne semble pas toujours nécessaire. Mais petit à petit, on assemble les quelques pièces de puzzle permettant de découvrir ce qui est arrivé à Antoine : qui pouvait lui en vouloir au point de le laisser pour mort ?

Le titre est sans appel et correspond parfaitement au contenu du roman : tout est peine perdue, pour presque chacun des 22 personnages que l’on rencontre. On pourrait croire que la fin laissera une porte entrouverte sur la lumière, mais… non. Le dernier chapitre est surprenant et inattendu, mais reste résolument tragique. J’ai aimé cette dernière claque du destin, qui me fait oublier les longueurs du roman, pour n’en garder qu’un bon moment de lecture.

Ma note : 7/10

Extras
Première publication : août 2014
Fiche Bibliomania
Olivier Adam dit s’être inspiré de Friday Night Lights et on retrouve dans son roman une petite référence à la série, au coach Taylor et à Riggins.
Dans une interview pour Livres Hebdo, il déclare : « Je ne fais jamais de plan, je ne prends jamais de notes. Même pour Je vais bien, ne t’en fais pas, qui a en apparence une architecture scénaristique assez huilée, je l’ai écrit au fil, sans connaître à l’avance le dénouement. Pour Peine perdue, je suis parti avec les trois premiers chapitres et les personnages seulement caractérisés par un prénom, un métier, un fait. »

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challenge 1% Rentrée littéraire1/6