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Forget Tomorrow, de Pintip Dunn

Forget Tomorrow, de Pintip DunnQuatrième de couverture
(coupée par mes soins pour plus de surprise à la lecture)

Imaginez un monde où votre avenir a déjà été fixé… par votre futur moi !

Callie vient d’avoir dix-sept ans et, comme tous ses camarades de classe, attend avec impatience le précieux « souvenir », envoyé par son moi futur, qui l’aidera à se glisser dans la peau de la femme qu’elle est destinée à devenir. Athlète de haut niveau… Scientifique de renom… Politique de premier plan… Ou, dans le cas de Callie, tueuse. […] Avant même de comprendre ce qui lui arrive, Callie est arrêtée et internée dans les Limbes – une prison réservée à tous ceux qui sont destinés à enfreindre la loi. Avec l’aide inattendue de Logan, un vieil ami qui a cessé, cinq ans auparavant, de lui parler du jour au lendemain, elle va tenter de déclencher une série d’événements capables d’altérer son destin. Lorsque l’avenir semble tout tracé, le combat est-il perdu d’avance ?

Nbr de pages : 430 / Éditeur : LUMEN / Titre VO : Forget Tomorrow

Mon avis

J’entends parler de la maison d’édition LUMEN depuis pas mal de temps et je n’arrive pas à croire que je n’avais toujours pas lu un de leurs livres alors que je suis clairement la cible, moi qui ne jure presque plus que par les dystopies et le YA. Du coup, je me lance, sûre de mon coup, après avoir lu de nombreux avis positifs sur ce titre.

Et ça commence franchement du tonnerre ! Page 30, je tombe déjà sur le cul en découvrant ce premier retournement de situation inattendu (qui figure sur la quatrième de couverture que je n’avais pas lue). Je suis déjà complètement immergée dans ce monde futuriste bien pensé et intrigant. Tout me plaît : le cadre, la thématique des souvenirs, la société fondée toute entière autour de l’image déterminante du futur que l’on reçoit, l’héroïne et sa superbe relation avec sa petite sœur, son tempérament, sa volonté. Je sens que je vais me régaler…

Sauf que. Et là, je suis vraiment énervée. Soudain, l’intrigue captivante pleine de secrets, de non-dits, d’évasion, d’action est éclipsée par une romance fadasse. Elle prend vraiment toute la place. Il ne se passe plus rien. Vous allez me dire que j’exagère, que je ne suis peut-être pas une grande fan de romance. Mais en fait si. J’ai un cœur de midinette et je craque toujours pour l’histoire d’amour dans un livre*. Mais il faut qu’elle soit bien amenée, intéressante et qu’elle ajoute une plus-value au roman, pas qu’elle le transforme. Ici, ça partait bien, mais Callie n’a QUE ça en tête et c’est TRÈS répétitif. (Surtout qu’elle a quand même d’autres chats à fouetter, nom di dju !)

Et là, je suis extrêmement déçue. En soi, pas tant déçue de ma lecture, mais plutôt de ce qu’elle aurait pu être, du potentiel gâché. Il y avait tous les ingrédients pour me plaire. La fin du roman retrouve une chouette dynamique, apporte des informations intéressantes qui nous font cogiter et le final m’a beaucoup plu. Cela pourrait même s’arrêter là sur un dernier coup de théâtre inattendu. Sauf qu’il y a une suite. Et ce sera sans moi, car je reste sur ce seul bémol qui a tout fait capoter…

Note : 6,5/10

Extras
Traductrice : Diane Durocher
Première publication : janvier 2016
Fiche Bibliomania
Je compte bien découvrir d’autres titres des éditions Lumen, si vous avez des livres à me conseiller, n’hésitez pas !

* Quelques exemples : dans la série Homeland, c’est surtout la romance qui m’intéresse, moi. Et dans le merveilleux livre La Passe-miroir, je fonds à chaque interaction entre Ophélie et Thorn, alors que c’est quand même pas le propos principal du livre. Bref, je signe à deux mains pour les histoires d’amour.

Phobos, de Victor Dixen

Phobos, tome 1, de Victor Dixen Phobos, tome 2, de Victor Dixen

Résumé de l’éditeur

Six prétendantes.
Six prétendants.
Six minutes pour se rencontrer.
L’éternité pour s’aimer.
Il veulent marquer l’Histoire avec un grand H.


Ils sont six filles et six garçons, dans les deux compartiments séparés d’un même vaisseau spatial. Ils ont six minutes chaque semaine pour se séduire et se choisir, sous l’œil des caméras embarquées. Ils sont les prétendants du programme Genesis, l’émission de speed-dating la plus folle de l’Histoire, destinée à créer la première colonie humaine sur Mars.

Nbr de pages : 448 + 496 = 944 / Éditeur : Robert Laffont – Collection R

Mon avis

Garanti sans spoilers !

Quel plaisir de découvrir un livre aussi haletant et de pouvoir enchaîner directement avec le tome 2 ! Il ne m’a fallu que quelques pages pour m’immerger dans ce roman de science-fiction prometteur.

Le découpage est intéressant et participe au suspense : on suit à la fois les prétendants dans le vaisseau vers Mars, les organisateurs du jeu sur Terre et un jeune garçon mystérieux qui va se retrouver mêlé à toute cette histoire. On découvre tout de suite qu’il y a quelque chose de louche avec ce concept hyper-novateur de téléréalité sur Mars et on apprend tout aussi vite qu’il y a de fait un énorme problème. Nous, lecteurs, devenons complices des organisateurs du jeu, tandis que les prétendants ne le découvriront qu’à la fin du roman. On pourrait penser que cela ôte une partie du suspense, mais cela donne au contraire une autre dynamique et le roman n’en est pas moins prenant.

Seul petit bémol : à force de faire des allers-retours entre la Terre et l’espace, on rate plein de choses du trajet de 5 mois de nos héros. J’aurais voulu être avec eux au quotidien et voir de plus près leurs relations se développer, découvrir chaque rendez-vous amoureux filmé et retransmis partout sur les écrans, de jour comme de nuit. Les passages sur Terre sont primordiaux pour comprendre tous les tenants et aboutissants et faire évoluer l’intrigue, mais je m’y ennuyais parfois et ne souhaitais qu’une chose : remonter vite fait dans l’espace !

Victor Dixen a vraiment réalisé un coup de génie avec cette idée originale : on y sent en filigrane une critique de la téléréalité et de l’apologie du pognon à tout prix, au mépris de tout bon sens, de la surmédiatisation.

Il y a encore tant de choses que nous pourrions acheter, et rentabiliser à notre manière: les écoles, les hôpitaux publics… Imaginez, des plages de publicité obligatoires pendant les cours, dès la maternelle ! Des émissions de téléréalité sur les malades en phase terminale, avec dernier souffle en direct ! Il y a énormément d’argent à se faire, en mettant à contribution les bambins jusqu’aux vieillards.

Et pourtant, l’auteur se calque sur ce qui fonctionne si bien avec ce genre d’émissions et nous rend accros aux moindres coups d’éclat de nos jeunes prétendants. Chacun a un secret, chacun a ses failles et on a beau tomber parfois dans le mélodramatique, on attend avec un certain voyeurisme de découvrir tout ce qu’ils cachent. On ne vaut finalement pas mieux que ces téléspectateurs collés à leur écran, qui ne leur laissent pas un moment de répit dans leur intimité. Et pour ça, je trouve que c’est vraiment bien joué !

Le tome 1 nous laisse avec un goût de trop peu : on veut savoir la suite, on veut savoir quelle tournure va prendre ce voyage futuriste, malgré le fait qu’on connaisse certains secrets depuis le départ. J’ai donc enchaîné avec la suite, qui malheureusement fait un peu retomber l’excitation avant de nous relancer à nouveau au cœur de la tension. Mais une chose est sûre, la fin du tome 2 nous laisse vraiment pantois : cette révélation-là, on ne s’y attendait pas, et nom de dieu, j’aurais dû attendre la sortie du tome 3 ! Vivement novembre 2016 !

Ma note : 9/10

Extras
Première publication : tome 1 – juin 2015 / tome 2 – novembre 2015
Fiche Bibliomania
Deuxième essai gagnant avec Victor Dixen, un auteur à suivre, assurément ! Retrouvez aussi mon avis sur Animale.
Deuxième essai gagnant aussi avec la Collection R qui mérite amplement son succès grandissant. Je ne compte pas m’arrêter là comme en témoigne ma lecture en cours :
La 5e vague !
Sortie de Phobos 3 : novembre 2016
Sortie de Phobos – Les Origines : juin 2016
(dossiers sur les 6 prétendants masculins à lire avant, pendant ou après la saga)

Au commencement il y avait Bob, de Meg Rosoff

Au commencement il y avait Bob, de Meg Rosoff


Quatrième de couverture

Et Bob dit : « Que les eaux et la terre grouillent d’espèces, qu’il y ait des bêtes à plumes et énormément de nanas canons. »

Alors il se mit au boulot et créa la terre, le ciel et le reste. Tout ça en seulement six jours. Six jours ! Félicitations, Bob. Pas étonnant que la vie soit un tel bazar.

Et si Dieu n’était pas le vieux barbu qu’on imagine tous, mais un adolescent ordinaire ? Un jeune paresseux, égocentrique et un brin obsédé. Qui chaque fois qu’il tombe amoureux – et ça arrive souvent ! – provoque un désastre sans nom sur notre bonne vieille planète…

Nbr de pages : 342 / Éditeur : Hachette (Black Moon) / Titre VO : There Is No Dog

Mon avis

Un résumé alléchant et original, mais le roman n’est clairement pas à la hauteur de sa quatrième de couverture, malheureusement. L’idée de départ m’a vraiment plu et j’espérais me payer une bonne tranche de rire avec ce nouveau roman. Ça commençait assez bien d’ailleurs, car les cent premières pages m’ont arraché quelques sourires, avec toutes les idées stupides de Bob lors de la Création et son esprit de gamin obsédé.

Il saisissait maintenant à quel point il avait eu la vue courte. Avait-il vraiment besoin du castor ? Du cœlacanthe ? Un monde tout plein de Lucy n’aurait-il pas été beaucoup plus agréable que les syrphes et les lombrics ? Il n’y pouvait plus rien, désormais. Même si, la prochaine fois, il veillerait à être bien plus soigneux. Lorsque cette planète s’éteindrait, on lui en donnerait une autre ; il ne manquerait alors pas de la peupler de nanas superbes et toutes (sans exception) désireuses de s’envoyer en l’air avec lui. Que du bonheur, aucun inconvénient.

Mais l’histoire est très vite devenue lassante. Bob est « amoureux » (oui en fait, il veut surtout tremper son biscuit) et courtise Lucy. Rien de bien passionnant ne se passe et les histoires secondaires n’ont pas de réelle incidence. L’humour est bien présent, mais on tombe parfois dans la vulgarité ou le mauvais goût.

Si seulement Mister B avait été un second correct, il s’en serait chargé, il aurait pris quelques minutes sur son emploi du temps frénétique chargé d’enfants malades, de femmes violées ou de tout ce qui avait provoqué ses pleurnicheries cette semaine. Bob leva les yeux au ciel. Malades, affamés, tout ça, c’était du pareil au même. Il ne comprenait pas qu’on en fasse tout un plat. N’importe quel observateur doté d’un unique neurone aurait pigé qu’il y aurait toujours une classe inférieure – serfs, esclaves, intouchables – et, qui plus est, qu’elle méritait sûrement l’horreur de son sort. Il détestait que Mister B perde tout ce temps (un temps précieux qu’il aurait pu consacrer, genre, à moi ?) à se biler pour des masses populeuses, telle une ascète de vieille mémé pathétique s’adonnant à ses bonnes œuvres.

J’ai fini par ne plus rire du tout, et évidemment impossible de s’attacher un tant soit peu à Bob, qui ne pense qu’à lui et à s’envoyer en l’air (l’histoire de Bob et d’son zob, quoi). Quant aux autres personnages, ils sont assez fades et c’est difficile de vraiment s’intéresser à leur sort. Et la fin ne relève même pas le niveau.

Le thème du sexe semblait donc assez présent jusqu’à ce que surprise, quand il est enfin question de passage à l’acte, on ne nous dit rien, grosse ellipse temporelle (j’ai dû revenir sur mes pas pour voir si j’avais loupé quelque chose, mais non, pas un petit mot indiquant qu’ils ont fait crac-crac). Tout ça pour ça, ok…

Bref, belle déception que ce roman jeunesse (qui n’est pas pas si jeunesse, selon moi) alors que tous les ingrédients étaient réunis pour nous faire passer un bon moment, plongés dans une histoire atypique. Dernier point négatif, le style (auteure ou traducteur ?) m’a vraiment déplu ; des chapitres au présent, d’autres au passé simple, le passage du il au je, des tournures très soutenues ou vieillottes (par exemple, la nue pour les nuages) agrémentées d’un vocabulaire parfois très familier, argotique et même de régionalismes que je ne connais pas (et Larousse non plus, d’ailleurs). Le voilà le point positif, j’ai appris plein de nouveaux mots (onanisme, longanimité, par-devers lui, in petto, calancher, décaniller, felouque, épastrouillant, et tant d’autres) !

Note : 3,5/10

Extras
Traducteur : Luc Rigoureau, qui a aussi traduit la saga Twilight.
Première publication : mai 2012
Fiche Bibliomania
L’avis de Luthien est un peu plus positif que le mien,
mais pour vous faire votre propre idée,
n’hésitez pas à aller lire les 4 premiers chapitres ici.

Je remercie tout de même  Livraddict et les éditions Hachette pour ce partenariat.
LivraddictHachette Livre

L’appel de l’ange, de Guillaume Musso

L'appel de l'ange, de Guillaume Musso

Mon résumé

Madeline est fleuriste.
Elle habite à Paris.
Elle attend l’avion à l’aéroport JFK après un week-end romantique
à New York avec son fiancé.

Jonathan est chef-cuisinier.
Il habite à San Francisco.
Il attend l’avion à l’aéroport JFK
où il est venu chercher son fils pour les vacances.

Ils ne se connaissent pas. Ils ont chacun leur vie, leurs secrets.
Par mégarde, ils échangent leur GSM… et ils vont découvrir des choses qu’ils ne sont pas censés savoir l’un sur l’autre.

Nbr de pages : 382 / Éditeur : XO Éditions

Mon avis

Musso et moi, c’est une longue histoire d’amour. N’en déplaise à tous ses détracteurs, on peut aimer les classiques et les Musso (si si, je vous jure). Je trouve ça parfois dommage de voir à quel point les gens peuvent être véhéments envers Musso ou Lévy sans jamais avoir ouvert un de leurs livres. Je suis cet auteur depuis ses débuts, j’ai lu tous ses livres et je dois dire qu’il m’a rarement déçue. Avec L’appel de l’ange, l’auteur a voulu allier thriller et romance et a décidé de laisser tomber le petit côté surnaturel propre à tous ses autres bouquins, à mon grand regret. Sans vraiment me décevoir, ce livre n’a pas su me captiver et me séduire.

J’ai tout de même retrouvé la jolie plume de Musso tout en simplicité, mais dynamique qui donne envie de lire encore et encore même quand il y a des petits temps morts. Et puis, le petit plus, ce sont les belles citations toujours très à propos au début de chaque chapitre, les articles de journaux et les SMS échangés sur lesquels on tombe au fil de notre lecture.

Quand tu aimes quelqu’un, tu le prends en entier, avec toutes ses attaches, toutes ses obligations. Tu prends son histoire, son passé et son présent. Tu prends tout ou rien du tout.
R.J. Ellory

Les personnages sont toujours aussi bien décrits, pleins de vie ou de nostalgie. On découvre à coups de flash-back une Madeline fragile mais prête à tout et un Jonathan désespéré qui tente de retrouver le goût de la vie. J’ai vraiment apprécié découvrir leur histoire, leur passé, leurs secrets, leurs remords et leurs doutes, mais une fois qu’ils se rencontrent, la magie a cessé d’opérer. Je n’ai pas cru à leur romance un peu rapide, qui aurait pu être très belle étant donné leur fort caractère et les secrets qu’ils ont découvert l’un sur l’autre, le destin qui semble vouloir les lier coûte que coûte.

Ils avaient nourri une obsession l’un pour l’autre, pénétrant leurs secrets les plus intimes, leur fragilité, leur ténacité, découvrant des forces et des faiblesses qui semblaient se faire écho.

Et en ce qui concerne le côté policier, l’intrigue est bien ficelée mais n’a pas su me convaincre, le tout un peu trop rocambolesque et sans réelle surprise. J’ai trouvé que le thriller prenait trop le pas sur la romance et la relation entre Madeline et Jonathan n’était ni vraiment approfondie ni captivante.

C’est l’histoire de leur vie respective qui m’a séduite dans cette histoire, les épreuves qu’ils ont su surmonter, leur caractère, mais ni le côté romance, ni le côté thriller ne m’a vraiment convaincue. Cela reste une jolie histoire (avec un joli titre même si on ne voit pas bien d’où il sort), bien écrite avec des personnages touchants. Mais le mélange des deux genres n’a pas fonctionné sur moi, je préfère les belles histoires d’amour de Musso et surtout il me manque un peu la dimension fantastique que j’aime tant dans les autres romans de Musso.

Note : 7/10

Extras
Première publication : mars 2011
Fiche Bibliomania
Elles ont adoré : Bubblegirl67, Petit-lips, Sookies.

 

J’ai lu ce livre dans le cadre d’une lecture commune avec Elyssandre qui s’attendait vraiment à quelque chose d’autre. Elle a trouvé l’histoire peu crédible avec beaucoup d’action et de péripéties. J’ai eu du mal à me transporter dans la seconde partie du roman qui se rapprochait plus d’un vague épisode de 24h chrono parsemé de quelques paillettes de romance. Dommage. Pour un premier Musso, je dois dire que c’est une assez grande déception. Retrouvez son avis ici.

Je rattrape un peu mon énorme retard pour le Challenge ABC de Nanet !
Challenge ABC 2012
N° 4 dans le challenge ABC 2012 – Lettre M

Entre chiens et loups, de Malorie Blackman

Entre chiens et loups, de Malorie Blackman



Quatrième de couverture

Imaginez un monde. Un monde où tout est noir ou blanc. Où ce qui est noir est riche, puissant et dominant. Où ce qui est blanc est pauvre, opprimé et méprisé. Un monde où les communautés s’affrontent à coups de lois racistes et de bombes. C’est un monde où Callum et Sephy n’ont pas le droit de s’aimer. Car elle est noire et fille de ministre. Et lui blanc et fils d’un rebelle clandestin.

 Et si ils changeaient ce monde ?
Nbr de pages : 527 / Éditeur : Milan Macadam / Titre VO : Noughts and crosses

Mon avis

Un très beau résumé qui promettait un roman poignant, prenant, original. Pour une fois, je n’ai vraiment rien à redire ; tout est parfait. Ce livre… Wahou… Un pur régal ! C’est un énorme coup de cœur : ce livre m’a submergée d’émotions du début à la fin. Ça faisait longtemps que je n’avais pas été autant séduite par une histoire.

 Malorie Blackman nous offre vraiment un roman accompli, d’une force et d’une justesse incroyables. Un thème vieux comme le monde : le racisme. Mais pas une histoire comme les autres ! Inversez les tendances, imaginez un monde où les Primas, les Noirs ont le pouvoir et la richesse et où les Nihils, les Blancs vivent dans la misère, opprimés. Où les écoles pour Noirs sont interdites aux Blancs. Où les Blancs ne côtoient pas les Noirs, si ce n’est pour conduire leur voiture, servir leur nourriture et laver leur maison. Une dystopie sur le racisme qui sonne étrangement familier, et malheureusement bien trop réaliste. On découvre le racisme sous un jour nouveau, alors qu’il est le même que celui que l’on a sous nos yeux.

 « – Que se passerait-il si les Blancs avaient le pouvoir à votre place ?
Mon ami hoche la tête.
– Je n’y ai jamais réfléchi.
Je soupire.
– Moi si. Souvent. J’ai rêvé de vivre dans un monde sans discrimination, sans préjugés, où la police serait juste, la justice équitable, le système égalitaire…
– Eh bien ! C’est une thèse ou un conte de fées ? demande Jack sèchement.
– Comme je te l’ai dit, j’y ai souvent pensé.
– Je ne crois pas en cette société dont tu parles, Callum. Les gens sont ce qu’ils sont. Que ce soit les Primas ou les Nihils qui dirigent le monde, il ne changera pas. »

 Dans ce monde d’intolérance, de sauvagerie et d’inégalités, Callum et Sephy s’aiment, mais leur amour est impossible. Un Roméo et une Juliette, dans un monde impitoyable, où les hommes, Blancs ou Noirs, sont prêts à tout. On découvre la noirceur de la nature humaine, ce que la haine peut engendrer. Ici pas de raccourcis faciles, de happy end ou de solutions miracles. Ce livre soulève bon nombre de questions et on se rend compte que justement tout n’est pas noir ou blanc, que chacun est capable du pire comme du meilleur.

 Callum et Sephy se partagent le roman pour nous raconter leur vision du monde, l’amour qu’ils se portent, les difficultés de la vie, leurs peurs et leurs espoirs.

 « J’ai su que je t’aimais plus que tout au monde. Que je t’avais toujours aimé et que je t’aimerai toujours. Mais j’ai aussi compris ce que tu me répétais depuis toutes ces années. Tu es un Nihil, je suis une Prima et nous ne pourrons jamais vivre ensemble. Personne ne nous laissera jamais vivre en paix. Même si nous avions fui, comme je le désirais, ça n’aurait pas marché plus d’un an ou deux. Un jour ou l’autre, les gens auraient trouvé un moyen de nous séparer. C’est pour ça que je pleurais. C’est pour ça que je ne pouvais plus m’arrêter de pleurer. Pour tout ce que nous aurions pu vivre et que nous ne vivrons jamais. »

 On les rencontre quand ils sont encore tout jeunes et on les voit évoluer, devenir des adultes, faire des choix, se séparer, puis se retrouver. J’aime beaucoup ce genre de narration, j’ai eu l’impression de faire partie de l’histoire. À un petit moment, j’ai trouvé qu’il y avait quelques longueurs, mais avec le recul, je crois que chaque page est importante pour comprendre l’évolution des personnages. Ils ne prennent pas les chemins que l’on aurait aimé qu’ils prennent et ils ne deviennent pas nécessairement les héros que l’on attendait. Ils ont des défauts, parfois on les déteste, et ils nous surprennent tout au long du récit.

 Pour moi, ça a été une vraie bouffée d’émotions. C’est beau, triste, émouvant, dur, poignant. Vraiment, lisez-le.

Note : 9,5/10

Extras
Traductrice : Amélie Sarn
Première publication VO en 2002 et en français en 2005
Fiche Bibliomania
Il s’agit du premier tome d’une quadrilogie. Le tome 2 s’intitule La couleur de la haine.
Étant donné mon coup de cœur pour cette auteure,
j’ai décidé de faire mon mémoire de traduction sur un de ses livres 🙂

Ma deuxième contribution au Challenge ABC de Nanet !
Challenge ABC 2012
N° 2 dans le challenge ABC 2012 – Lettre B

Psi-changeling, tome 1 : Esclave des sens, de Nalini Singh

Psi-Changeling, tome 1 : Esclave des sens, de Nalini Singh

Mon résumé

Les Psis sont des êtres dépourvus d’émotions, froids et hautains. Ils possèdent des dons de télépathie et sont tous reliés par l’esprit. Sascha est une Psi. Mais elle est différente. Elle est la seule à ressentir des émotions et doit cacher à tous sa déficience si elle ne veut pas finir incarcérée. Lucas  est un changeling : il peut se transformer en léopard. Les changelings, eux, sont exubérants, plein de joie de vivre, submergés par leurs émotions. Lorsque Lucas rencontre Sascha, il se rend vite compte qu’elle n’est pas un bloc de glace insensible et il va tout faire pour percer son secret.

Mon avis

« Le but de « Silence » était de conditionner les enfants Psis dès leur naissance en leur apprenant à ne plus éprouver de colère. Mais le Conseil constata rapidement qu’il était impossible d’isoler cette émotion des autres. En 1979, l’objectif de Silence fut modifié. À compter de cette date, on amena les enfants Psis à ne plus rien ressentir du tout. Ni colère, ni jalousie, ni convoitise, ni joie, et encore moins amour. Silence connut un succès retentissant.
En 2079, année qui voit le conditionnement de la cinquième ou sixième génération de Psis, tous ont oublié qu’ils ont pu un jour être différents. »

Première incursion dans un univers très différent de tout ce que j’ai pu lire jusqu’à présent. Je n’avais jamais entendu parler de Psis ou de changelings, et c’était vraiment rafraîchissant de découvrir des créatures surnaturelles autres que les vampires ou les loups-garous. Ce monde original m’a vraiment emportée loin de mon quotidien et j’ai dévoré ce livre, qui enfin a su répondre à mes attentes.

Première incursion aussi dans un genre nouveau, le « Sexy/Romance » avec des scènes osées qui ont su m’arracher quelques frissons, mais quelques éclats de rire aussi, avec des phrases du genre :

« Suce-moi, chaton. Goûte-moi. »

Une expérience assez inattendue, mais loin d’être désagréable. Le sexe ne prend pas une place trop importante dans l’histoire, ainsi les passages sous la couette sont assez plaisants. Il faut dire que l’innocente petite Sascha est parfaite dans son rôle d’exploratrice des sensations. On a de la peine pour elle d’apprendre la vie fade qu’elle a menée jusque là et c’est un régal de la voir découvrir le chocolat ou les ébats amoureux.

Ce livre m’a beaucoup plu car on n’a plus affaire à deux ados mystérieux qui tombent subitement amoureux, on ne sait pas trop bien pourquoi. Ici, la relation entre Sascha et Lucas s’intensifie petit à petit. On les découvre au fur et à mesure qu’ils se dévoilent l’un à l’autre, avec leurs faiblesses, leurs envies, leurs souffrances. Ces deux personnages sont très attachants, même si Lucas est un brin trop protecteur et jaloux à mon goût. À la fin, il en devient même exaspérant, mais je pense que sa personnalité colle tout de même très bien à la « bête » qui sommeille au fond de lui.

En arrière plan, il y a aussi une enquête (il fallait bien quelque chose qui pousse nos deux tourtereaux l’un vers l’autre). Mais celle-ci m’a semblé être un support assez peu creusé : un meurtrier Psi qui tue des femmes changelings. L’intrigue est assez lente, il n’y a pas de réel suspense. Ca ne m’a pas gêné outre-mesure parce que l’histoire d’amour me suffisait, mais je peux comprendre que certains y aient vu un vrai manque.

Étant donné que le roman se termine comme il faut avec un vrai point final, je passe avec plaisir sur les quelques longueurs ou répétitions. Aujourd’hui, c’était juste ce qu’il me fallait, mais je ne suis pas sûre qu’il y a quelques mois, je l’aurais autant apprécié. Ce livre s’est retrouvé au bon endroit au bon moment et malgré ses défauts, qui en gêneront surement plus d’un, l’histoire m’a vraiment conquise.

Note : 8/10

Extras
Traductrice : Claire Jouanneau
Première publication VO en 2006 et en français en 2011
Fiche Bibliomania
Le tome 2 est déjà sorti et se concentre sur
un autre léopard de la meute, ami de Lucas.

Je remercie Livraddict et les éditions Milady pour ce partenariat.
LivraddictMilady

Et voilà ma première contribution au Challenge ABC de Nanet !
Challenge ABC 2012 N° 1 dans le challenge ABC 2012 – Lettre S

Abandon, de Meg Cabot

Abandon, de Meg Cabot

Mon résumé

Pierce a vécu une expérience de mort imminente. Mais elle n’a pas seulement vu une lumière, elle a rencontré John, qui lui a proposé de passer l’éternité là-bas avec lui. Mais Pierce a réussi à s’enfuir et est revenue dans le monde des vivants. Elle essaye de retrouver une vie normale, mais John continue à faire irruption dans sa vie.

 

 

Mon avis

Première réaction : pff que c’était long ! Et pas très bien écrit, ou mal traduit, je ne sais pas. D’ailleurs, la traductrice est la même que celle de La Communauté du Sud et j’ai déjà entendu dire que les traductions laissaient un peu à désirer. Mais entre les expressions pour faire jeune (« énôrme », « c’est trop pas cool ») et les phrases qui n’en finissent pas, coupées à tout bout de champ par des parenthèses parfois mal ponctuées et des tirets, je dois dire que ma lecture n’a pas été des plus simples.

« Un peu comme elle préférait ignorer qu’elle était revenue à Isla Huesos pour approfondir ses recherches sur ses spatules roses adorées (Ça ressemble à des flamants roses, sauf que ça a le bec aplati comme une crêpe.) juste après que la plus grande catastrophe écologique de l’histoire – l’histoire des États-Unis, faut pas exagérer – eut bien failli les éradiquer. »

Sans parler du sentiment de ne pas toujours comprendre où l’auteure veut en venir. Pendant les cent premières pages, c’est vraiment la pagaille. On oscille entre présent, passé et futur, entre ce qu’il s’est vraiment passé, ce que Pierce pense maintenant et ce qu’elle pensait sur le moment. C’était très déroutant et ça ne m’a laissé qu’une impression de brouillon, d’idées mises les unes à côté des autres, et tant pis pour la chronologie.

Et puis, j’en ai vite eu marre d’être dans la tête de Pierce. Elle a son petit mot à dire sur tout ce qu’il se passe, sur tout ce qu’elle pense. En général, j’aime encore bien avoir accès aux pensées des personnages, mais ici, il y avait trop de parenthèses, trop de petites remarques inutiles, qui ne font qu’entraver la lecture. Il y avait un vrai manque de fluidité (ce n’est pas pour rien qu’il m’a fallu un mois pour le lire !)

Et enfin, après ¾ d’un livre assez fade, où il ne se passait pas grand-chose, l’histoire devient intéressante. Quand enfin, l’auteure a fini de nous expliquer ce qu’il est arrivé à Pierce et de préparer le terrain pour son intrigue, les choses peuvent vraiment commencer. Enfin un peu d’action, de retournements et d’amour.

« Impossible de penser au cimetière, aux Furies ou à la Nuit du Cercueil quand il m’embrassait comme ça. Impossible d’envisager qu’il puisse arriver quoi que ce soit. Jamais. J’avais la tête vide. Ou pleine. Pleine de lui.
Il a laissé sa bouche s’attarder là, sur la mienne. Pas de façon possessive, non, ni même tendre… juste comme si c’était sa place normale, comme si nos lèvres étaient faites pour s’épouser. »

Et puis, boum, fini.

Certains blogueurs défendent souvent ce genre de livre en disant qu’il sert d’introduction à la saga, qu’un premier tome se doit de poser des bases. Je ne suis pas d’accord. Pour moi, un livre doit se suffire à lui-même. Les bases doivent être posées, oui, mais pendant les quatre premiers chapitres. Je ne veux pas d’un livre qui serve de prologue à une saga, je veux être transportée par l’histoire dès le début, et c’est de ça que dépendra mon envie de continuer la saga. Ici, c’est raté !

Toutefois, petite note positive : l’idée de base est très séduisante. Meg Cabot s’est renseignée avant d’écrire son roman et nous intrigue avec son mythe d’Hadès et Perséphone revisité. Elle propose même en fin de roman un livre pour ceux qui s’intéressent aux Enfers de la mythologie grecque, et ça c’est une très bonne initiative !

Note : 4/10

Extras
Traductrice : Frédérique Le Boucher
Première publication : novembre 2011
Fiche Bibliomania
Meg Cabot déclare s’être intéressée aux divinités des Enfers,
et plus particulièrement au mythe d’Hadès et de Perséphone,
quand elle était encore au lycée.
C’est là que lui est venue l’idée de son livre Abandon.

Je remercie Babelio et les éditions Hachette pour ce partenariat.
Babelio - Masse Critique   Hachette Livre

Hush, hush, de Becca Fitzpatrick

Hush, hush, de Becca Fitzpatrick
Mon résumé

À 16 ans, Nora ne s’intéresse pas vraiment aux garçons, mais c’est sans compter l’arrivée du ténébreux Patch dans sa vie. Il semble en savoir beaucoup sur elle, et adore la provoquer de son regard mystérieux. Nora joue avec le feu et veut percer à jour ses nombreux secrets, mais attention, elle le sent Patch pourrait bien être dangereux.

Mon avis

Suivant un schéma assez répandu maintenant (une jeune fille somme toute assez banale qui s’éprend d’un mystérieux garçon, style Twilight), Hush, hush a tout de même su se détacher des histoires similaires. Il ne s’agit pas d’une xième histoire de vampires, et ça c’est bien. Ce qui est moins bien, c’est qu’il n’y a pas beaucoup de place laissée à l’imagination du lecteur. Mais qui est donc ce mystérieux Patch ? Réponse immédiate si vous lisez la 4e de couverture (ce n’est pas la première fois que je suis déçue par un résumé qui en dit trop) ou même après un bref coup d’œil à la couverture (très belle mais trop révélatrice).

J’ai un avis plutôt mitigé sur ce roman jeunesse. Au départ, il m’a fallu du temps pour entrer dans l’histoire car Nora n’est pas vraiment attachante. Elle est un peu jeune et naïve et sa relation avec Patch tourne en rond pendant des pages et des pages. Mais Patch et ses répliques cinglantes et troublantes amènent la touche d’humour qu’il manquait et les pages ont enfin défilé sans que je m’en aperçoive.

« – Et en plus, tu sens bon, reprit Patch.
– Ca s’appelle « prendre une douche », répliquai-je sans tourner la tête.
Comme il ne répondait pas, je lui lançai un regard en coin.
– Tu sais : savon, shampoing, eau chaude.
– Toute nue. Oui, je connais le principe. »

La raison de l’attraction de Patch pour Nora lance l’intrigue et même si l’on sait plus ou moins à quoi s’attendre, le suspense est présent et j’ai été surprise par certains retournements. Malheureusement, il y a tout de même certains détails que je ne m’explique pas, qui ne collent pas et affaiblissent l’histoire. J’ai eu l’impression de rester à la surface, il n’y avait pas assez de profondeur dans l’intrigue.

Cette lecture était agréable, mais il me manquait pas mal d’ingrédients pour que la sauce prenne. L’histoire était peut-être un peu trop simplette, j’aurais préféré une héroïne plus âgée, des sentiments plus forts qui ne se résument pas à attirance et peur. Nora est intriguée, effrayée, envoûtée, mais réellement amoureuse, je ne sais pas.
Par contre, le gros plus du bouquin c’est son épilogue (le 1e chapitre du second tome Crescendo). L’histoire semble prendre un tournant intéressant et ce petit flash-back donne envie d’en savoir plus sur le fond de l’intrigue. Je me suis dit que finalement j’avais peut-être jugé un peu vite et que la suite de l’intrigue pouvait apporter son lot de révélations et de surprises. Bien joué donc, je me lancerai dans le tome 2 pour en apprendre davantage même si l’histoire ne va surement pas me laisser un souvenir impérissable.

Note : 6,5/10

Extras
Traductrice : Marie Cambolieu
Première publication : avril 2010
Fiche Bibliomania
Hush signifie Chut en français.
Le tome 3 Silence sortira en anglais le 4 octobre.

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