Archives du blog

Lady Helen, tome 1 : Le Club des Mauvais Jours, d’Alison Goodman

Lady Helen, tome 1 : Le Club des Mauvais Jours, d'Alison GoodmanRésumé de l’éditeur

Londres, avril 1812. Lady Helen Wrexhall s’apprête à faire son entrée dans le monde. Bientôt, elle sera prise dans le tourbillon des bals avec l’espoir de faire un beau mariage. Mais d’étranges faits surviennent qui la plongent soudain dans les ombres de la Régence : une bonne de la maison disparaît, des meurtres sanglants sont commis et Helen fait la connaissance de lord Carlston, un homme à la réputation sulfureuse. Il appartient au Club des mauvais jours, une police secrète chargée de combattre des démons qui ont infiltré toutes les couches de la société. Lady Helen est dotée d’étranges pouvoirs mais acceptera-t-elle de renoncer à une vie faite de privilèges et d’insouciance pour basculer dans un monde terrifiant ?

Nbr de pages : 576 / Éditeur : Gallimard Jeunesse / Titre VO : Lady Helen :The Dark Days Club

Mon avis

C’était un pari un peu risqué ce mélange des genres… Dans ce roman, on retrouve aussi bien des robes d’époque, des bals, des mariages arrangés que des créatures démoniaques, des disparitions mystérieuses, des pouvoirs surnaturels et des meurtres odieux. Je n’avais encore jamais rien lu de tel, et bien qu’il m’ait fallu un petit temps d’adaptation au début, je me suis finalement régalée jusqu’aux dernières pages, regrettant de devoir attendre longtemps une suite.

Les premiers chapitres sont consacrés en très grande partie au contexte historique, aux petits détails du début des années 1800 qui nous immergent d’un coup dans l’époque : les promenades des jeunes filles dans les parcs, les commérages entre serviteurs, les visites de courtoisie, l’introduction des demoiselles à la Cour, les présentations à la reine, les spéculations autour des futurs mariages. Tout cela peut paraître un peu long, mais le mystère n’en est pas moins disséminé dès les premières pages. Lady Helen se découvre très vite des aptitudes bien particulières et un certain Lord Carlston tente de s’immiscer à tout prix dans sa vie sans que l’on comprenne très bien ses intentions. Mais il faudra pourtant attendre encore un moment avant de basculer dans le fantastique pur et dur.

Outre un contexte richement décrit, un soin spécial est apporté aux personnages et à leurs relations. J’ai trouvé le trio amoureux plein d’élégance et de charme, mais avec une pointe de mordant qui m’a collé un sourire aux lèvres plus d’une fois. Étant donné les mœurs de l’époque, tout se passe dans le regard et durant les rares interactions autorisées entre demoiselles et jeunes hommes. Le cadre historique rend le tout particulièrement savoureux et on ressent une vraie tension entre les personnages.

Malgré quelques baisses de régime au niveau du rythme et une histoire parfois un peu trop fantasque, la sauce prend merveilleusement bien. Si vous êtes ouverts aux découvertes atypiques, une jolie surprise vous attend. (Et puis, ce serait bête de rater l’occasion d’exposer un si beau livre dans sa bibliothèque.)

Note : 8/10

Extras
Traducteur : Philippe Giraudon
Première publication : août 2016
Fiche Bibliomania
Alison Goodman dit avoir fait beaucoup de recherches sur l’époque de la Régence et avoir « travaillé dur pour reconstituer aussi précisément que possible le Londres de 1812 et sa société, et pour respecter la réalité des événements se déroulant à l’arrière-plan de l’action du roman » mais elle avoue avoir pris quelques libertés qu’elle énumère en fin d’ouvrage. J’adore ce genre de notes de l’auteur !

Enregistrer

Enregistrer

Six of Crows, de Leigh Bardugo

Six of Crows, de Leigh BardugoRésumé de l’éditeur

Dans les bas-fonds de la ville de Ketterdam, la mafia s’organise en gangs rivaux. L’homme le plus ambitieux et le plus jeune de la pègre est Kaz Brekker, dit « les Mains Sales ».
Prêt à tout pour de l’argent, il accepte la mission du riche marchand Van Eck, qui règne sur la ville : délivrer un savant de la citadelle d’Ice Court, réputée imprenable. C’est l’inventeur du jurda parem, une drogue qui multiplie sans limite les pouvoirs surnaturels de la caste des magiciens : les Grishas.
Kaz décide donc de réunir une équipe de 6 malfrats aux talents exceptionnels. Ensemble, ils peuvent sauver le monde de la destruction. S’ils ne s’entretuent pas avant…

Nbr de pages : 496 / Éditeur : Milan (Page Turners) / Titre VO : Six of Crows

Mon avis

Quel délicieux retour à la Fantasy ! N’ayez pas peur de ce début assez dépaysant, bourré d’informations, de personnages, de lieux, qui pourrait déconcerter les moins férus du genre, il vaut vraiment la peine de se donner un peu de mal ! On peut sembler un peu perdus tant l’univers semble foisonnant et complexe (on s’y perdrait à moins entre le Barrel, les druskelle, les Fabrikators, les Fondeurs, les Faiseurs de marée et j’en passe…), mais on finit par prendre nos marques et à suivre avec avidité ces 6 canailles des bas-fonds de Ketterdam.

Et parlons-en de ces 6 personnages ! C’est là que l’auteure laisse éclater tout son génie et c’est cet aspect, par-dessus tout, qui m’a complètement séduite… Car même si l’univers est dense, plein de mystères, de complots, si l’intrigue nous entraîne parfois dans des scènes à 100 à l’heure et ne manque jamais de piquant, ce sont véritablement les personnages qui portent ce roman. On pourrait leur consacrer 6 romans à part entière tant ces petits criminels sont intéressants et décrits avec finesse et profondeur. On se réjouit des différents flash-back qui nous plongent dans le passé tourmenté de chacun d’eux (ils en ont vécu des trucs atroces, je peux vous le dire), scotchés aux pages du livre, en voulant encore et toujours plus. L’auteure a vraiment pris le temps d’aller fouiller dans leurs souvenirs pour nous camper des héros attachants, crédibles, plein de ressources, juste ce qu’il faut d’irritants, violents mais laissant transparaître de nombreuses fêlures. Et je ne vous parle même pas de leurs joutes verbales et des relations qui se tissent entre eux, on en redemande !

– Quel est le moyen le plus facile de voler son portefeuille à un homme ?
– Un couteau sous la gorge ? répondit Inej.
– Un pistolet dans le dos ? proposa Jesper.
– Du poison dans son verre ? suggéra Nina.
– Vous êtes monstrueux, s’indigna Matthias.
Kaz leva les yeux au ciel.
– Le meilleur moyen pour voler le portefeuille d’un homme, c’est de l’avertir que tu vas lui voler sa montre.

On arrive trop vite à la fin malgré les 500 pages et je suis ravie de voir qu’il y aura un tome 2 (je ne m’y attendais pas, j’espérais même un one-shot et puis finalement, je les adore tant ces six-là que je me réjouis de les retrouver !). L’histoire se clôture là où on l’y attend et nous apporte toutes les réponses, tout en nous relançant gentiment sur un tome 2. Une très bonne fin pour moi !

Petit bonus qui a rendu ma lecture encore plus plaisante : j’ai aimé retrouver le jargon de la Fantasy, les noms liés aux différentes magies, les noms de lieux et de personnages, mais inspirés cette fois du néerlandais, langue que j’aime beaucoup (d’ailleurs, l’auteure remercie un ami de l’avoir « aidée à massacrer le hollandais de façon un peu plus raisonnée ») !

Note : 9/10

Extras
Traductrice : Anath Riveline
Première publication : mai 2016
Fiche Bibliomania
Le tome 2 sort en anglais le 27 septembre sous le titre Crooked Kingdom.
L’auteure verrait bien les acteurs Jospeh Gordon-Levitt ou Cillian Murphy dans le rôle de Kaz. Retrouvez d’autres anecdotes sur la série ici.

Enregistrer

Enregistrer

Oniria, de B.F. Parry

Oniria, t.1 : Le Royaume des rêves, de B.F. Parry Oniria t.2 : Le Disparu d'Oza-Gora, de B.F. Parry Oniria, tome3, B.F. Parry

Mon résumé

Alors que son père est tombé dans un mystérieux coma, Eliott découvre, grâce à sa grand-mère, l’existence d’Oniria, le monde des rêves. Eliott aurait la faculté de s’y rendre, non pas en simple spectateur comme vous et moi chaque soir, mais en tant que Créateur. Il aura pour mission d’y retrouver le Marchand de sable, qui serait probablement au courant de la condition inhabituelle de son papa. Alors que l’état de celui-ci se détériore, Eliott va se rendre compte qu’une instance avec cet éminent membre d’Oniria n’est pas si facile à avoir, surtout quand les cauchemars deviennent de plus en plus instables.

Nbr de pages : 336 + 336 + 278 = 950 / Éditeur : Hachette

Mon avis

Garanti sans spoilers !

En refermant le premier tome, j’avais mille et une images en tête et un mot en bouche : waouh ! Un vrai coup de cœur ! Quel monde fourmillant de créatures originales, de lieux inattendus et exotiques, de situations incongrues… Eh oui, nous sommes dans le monde des rêves et tout est permis ! Créer Oniria, c’était la porte ouverte aux inventions les plus folles et on sent que B.F. Parry s’est prêtée au jeu avec beaucoup de plaisir. Elle s’en donne à cœur joie et imagine toutes sortes de rencontres et de péripéties pour son jeune et brave héros, Elliot.

C’est une sensation grisante de pouvoir créer tout ce qu’on imagine.

C’est un roman accessible pour les plus jeunes, mais cela n’empêche pas l’auteure d’avoir réfléchi en profondeur à son monde : tout se tient et les révélations trouvent toujours réponse plus loin dans l’histoire. On sourit en voyant les astuces mises en place par le marchand de sable et ses sbires pour nous endormir ; du coup, on analyse nos phases de sommeil d’une toute autre façon après avoir lu ce livre. C’est tout à fait fascinant.

Le premier tome m’a émerveillée par tous ses petits détails et la fondation même du monde des rêves. On va de surprise en surprise et on tâte un peu les possibilités d’un tel monde. Par la suite, l’intrigue va prendre de l’ampleur, les enjeux vont se dessiner et dans le troisième tome, on se retrouve au cœur de l’aventure et de l’action, dans un livre plus sombre, plus triste et plus mature.

Il avait oublié la chance qu’il avait de pouvoir apprendre. Pour les Oniriens comme Katsia et Farjo, c’était impossible. Leur Mage les créait avec un certain nombre de capacités – dont certaines pouvaient être extraordinaires, comme les facultés au combat de Katsia ou le don de métamorphose de Farjo – mais ils ne pouvaient pas en acquérir de nouvelles.

Quand on se plonge dans Oniria, on voudrait ne plus jamais devoir le quitter ! C’est le genre de livres que j’aurais rêvé découvrir pendant mon enfance mais que je suis ravie de ne pas avoir loupé pendant mon « adulescence ». Le soir, maintenant, je ne peux m’empêcher de m’endormir en pensant à Oniria et aux folles aventures qui m’y attendent !

Ma note : 9,5/10

Extras
Première publication : tome 1 – octobre 2014 / tome 2 – avril 2015 / tome 3 – octobre 2015
Fiche Bibliomania
Le 4e et dernier tome d’Oniria, sortira début novembre et s’intitulera Le réveil des fées. Mais l’auteure a encore sous le coude des idées pour un préquelle ou une suite !
Interview de B.F. Parry ici :
« Pour Oniria, tout est parti de l’idée simple d’un univers parallèle au nôtre où vivraient nos rêves et nos cauchemars. Cette idée-là est en quelque sorte « tombée du ciel » : je l’ai eue en me réveillant un matin après un rêve particulièrement mouvementé. Mais ensuite il m’a fallu près de 6 mois pour construire un univers cohérent. J’ai commencé par me renseigner, lire de la philo, de la socio, du Freud, du Jung, du Mircea Eliade, et même des articles de médecine… Je voulais que mon univers soit cohérent avec ce que l’on sait des rêves aujourd’hui. Une idée en appelait une autre, et de fil en aiguille j’ai bâti le fonctionnement d’Oniria et ses interactions avec notre monde. »
Retrouvez B.F. Parry sur la page Facebook d’Oniria, où elle est très active !

ONIRIAPremière incursion d’Eliott à Oniria

Enregistrer

Enregistrer

La Passe-miroir, de Christelle Dabos

 La Passe-miroir, tome 1 : Les Fiancés de l'hiver, de Christelle Dabos La Passe-miroir, tome 2 : Les Disparus du Clairdelune, de Christelle Dabos

Résumé de l’éditeur

Sous son écharpe élimée et ses lunettes de myope, Ophélie cache des dons singuliers : elle peut lire le passé des objets et traverser les miroirs. Elle vit paisiblement sur l’Arche d’Anima quand on la fiance à Thorn, du puissant clan des Dragons. La jeune fille doit quitter sa famille et le suivre à la Citacielle, capitale flottante du Pôle. À quelle fin a-t-elle été choisie ? Pourquoi doit-elle dissimuler sa véritable identité ? Sans le savoir, Ophélie devient le jouet d’un complot mortel.

Nbr de pages : 528 + 560 = 1088 / Éditeur : Gallimard Jeunesse

Mon avis

Garanti sans spoilers !

Joie ! Délice ! Jubilation ! Voilà ce que l’on ressent quand on lit la Passe-miroir et qu’on se délecte de cet univers richissime, plein de détails et de surprises, qu’on se lie d’amitié avec toutes sortes de personnages plus farfelus et épatants les uns que les autres. Bref, cette saga géniale file tout droit dans mes coups de cœur et je vous invite grandement à la découvrir par vous-même ; vous ne serez pas déçus !

On dit souvent des vieilles demeures qu’elles ont une âme. Sur Anima, l’arche où les objets prennent vie, les vieilles demeures ont surtout tendance à développer un épouvantable caractère. Le bâtiment des Archives familiales, par exemple, était continuellement de mauvaise humeur.

Tout dans cette histoire prête à l’émerveillement. Les premiers chapitres nous plongent dans un monde éclaté constitué d’arches et de familles gigantesques aux pouvoirs surprenants. La jeune Ophélie peut lire le passé des objets (qui deviennent parfois de vrais personnages à eux tout seuls tant ils sont influencés par les émotions de leur propriétaire) ou passer à travers les miroirs pour se rendre d’un endroit à un autre. Sa vie bascule lorsqu’elle est forcée d’épouser un homme froid et énigmatique et de quitter son arche pour le Pôle et sa cour, où fourmillent toutes sortes de complots, d’alliances et de meurtres. Pas facile de distinguer le vrai du faux dans une arche où les puissants peuvent créer des illusions phénoménales, cachant aux yeux de tous la réalité.

– La cour ! souffla Roseline en grattant le papier de sa plume. Un bien joli mot pour désigner une grotesque scène de théâtre où les coups de poignard se distribuent dans les coulisses.

Une fois embarqués à la Citacielle avec Ophélie, on ne lâche plus le livre. Christelle Dabos a un vrai talent de conteuse et qu’est-ce qu’elle écrit bien ! Elle insuffle à son histoire plein de mystère et distille les réponses au compte-goutte : à chaque fin de chapitre, on a envie d’enchaîner, d’en savoir plus. Mais surtout, on est sans cesse surpris par la tournure des événements, l’auteure nous entraîne là où on ne s’y attend pas et ça, qu’est-ce que c’est bon ! Sans parler de la multitude de personnages inventés, qui apportent chacun un petit plus. On a beau ne pas savoir sur quel pied danser avec eux, je les adore tous, que ce soit Thorn, l’intrigant fiancé d’Ophélie, Archibald, l’ambassadeur coquin et frivole, ou les tantes Bérénilde et Roseline, froides aux premiers abords mais qui nous touchent en plein cœur au fur et à mesure qu’on découvre leur fragilité.

C’est une saga aboutie, réfléchie, fascinante. On reprend sa lecture, en fin de journée avec avidité. C’est comme se glisser dans un cocon moelleux, dans lequel on sait qu’on va passer des heures délicieuses à se prélasser. Voilà ce que je ressens chaque fois que je me replonge dans la Passe-miroir. C’est rare que j’enchaîne un tome 2 directement à sa sortie, mais là impossible de résister tant j’aurais aimé que le tome 1 ne s’arrête jamais… Les deux romans sont aussi remarquables l’un que l’autre ; on continue de découvrir le monde des arches et toutes ses subtilités, avec de nouvelles intrigues, de nouveaux questionnements et encore plus d’interactions entre Ophélie et Thorn (miam miam !).

Quelle horreur quand je pense qu’il faudra encore attendre des mois, peut-être des années avant la suite… Mon conseil sera donc : lisez cette saga ! Mais attendez peut-être quelques années qu’elle soit achevée. Non allez qu’est-ce que je raconte, foncez !

Note : 9,5/10

Extras
Première publication : tome 1 – juin 2013 / tome 2 – octobre 2015
Fiche Bibliomania
Christelle Dabos prévoit 4 romans pour sa saga.
Ses inspirations : Marcel Aymé, J.K. Rowling, Philip Pullman,
Hayao Miyazaki, Alice au pays des merveilles.
Lieu de résidence : La Belgique !
« J’ai grandi sur la Côte d’Azur, mais je vis actuellement en Belgique, un pays qui m’inspire énormément pour écrire : la pluie, les maisons, les gens… La Passe-miroir est née ici. »
(suite de l’interview par Vavi ici)

Le Prisme noir, de Brent Weeks

Le Prisme noir, de Brent Weeks

 

Quatrième de couverture

Gavin Guile est le Prisme, l’homme le plus puissant du monde. Empereur et magicien, il est le gardien d’une paix bien fragile.
Et d’un terrible secret.
Les Prismes ne vivent jamais vieux, et Gavin sait exactement combien de temps il lui reste : cinq ans… et cinq missions impossibles à accomplir.
Nbr de pages : 712 / Éditeur : Milady / Titre VO : The Black Prism

Mon avis

Cela faisait longtemps que je ne m’étais pas lancée dans un gros pavé de Fantasy. Et ça fait du bien ! Même si tout n’est pas parfait et qu’il m’a bien fallu 200 pages pour accrocher à cette histoire, je ne cache pas mon plaisir de retrouver un univers original, décrit dans les moindres détails, avec une magie intéressante basée sur les couleurs.

Les débuts furent un peu fastidieux. L’histoire se met en place doucement et ne se démarque pas vraiment des romans du genre, si ce n’est par son univers et son jargon, que je peine à comprendre. Le premier grand rebondissement est loin d’être une surprise pour moi et le jeune héros, Kip, ne parvient pas à gagner ma sympathie. Son histoire est assez cliché : jeune garçon sans avenir, né d’un père inconnu et d’une mère défoncée, qui se retrouve propulsé au cœur d’une guerre et de complots, vers une destinée inattendue. C’est un grand blagueur de seize ans, presque obèse, amoureux de toute jolie fille passant devant lui. Les pensées qui lui traversent l’esprit à tout va ne nous sont pas épargnées. Cela permet de le rendre plus humain, plus compréhensible, mais ça a aussi eu le don de m’agacer plus d’une fois…

– Tu es merveilleux, Kip. J’ai l’impression de taquiner le petit frère que je n’ai jamais eu.
Ah, être comparé avec le petit frère. Exactement ce que les hommes aiment entendre dans la bouche d’une belle femme. Ça y est, je suis castré.

Je commençais à me lasser un peu quand j’ai finalement été complètement happée par l’intrigue, les complots, les secrets. Les personnages prennent de plus en plus d’ampleur, on ressent leurs failles, on s’y attache. L’univers des sept satrapies, complexe à souhait, prend vie sous nos yeux avec sa luxine aux propriétés différentes en fonction de sa couleur. Certaines scènes nous en mettent plein la vue et on attend avec impatience de savoir si les secrets seront démasqués. J’ai dévoré la deuxième moitié, avec l’envie d’en savoir encore plus.

Malgré mon peu d’enthousiasme au départ, je suis ravie de cette découverte. L’histoire finit par être très prenante et l’univers est particulièrement riche (d’ailleurs, je ne le recommanderais pas vraiment aux néophytes du genre). Ce roman demande une certaine concentration pour assimiler tous les détails, mais il en vaut la peine !

Ma note : 8/10

Extras
Traducteur : Emmanuel Pailler
Première publication : octobre 2011
Fiche Bibliomania
Les tomes 2 et 3 sont disponibles chez Bragelonne. Autre saga de l’auteur : L’Ange de la nuit.
Une fois encore, la couverture chez Milady ne me donne pas du tout envie. Je suis peut-être seule dans le cas, mais j’ai vraiment du mal avec cette maison d’édition…

***

Challenge ABC 2015 organisé par Nanet

ABC20157 dans le challenge ABC 2015 – Lettre W

 Challenge Petit Bac organisé par Enna
Petit Bac 2015Couleur : noir

Archie Greene et le secret du magicien, de D.D. Everest

Archie Greene et le secret du magicien, de D.D. Everest

Mon résumé

Archie Greene vit avec sa grand-mère et a toujours rêvé d’aventures. Le jour de ses douze ans, il reçoit un étonnant grimoire et une lettre lui révélant l’existence d’une librairie étonnante à Oxford, où il est attendu sur-le-champ. C’est le début d’un intrigant périple où il découvrira qu’on lui a caché bien des choses. La magie est toujours bien présente et il fait partie des gardiens de la flamme d’Alexandrie, qui veillent sur les livres magiques.

Nbr de pages : 371 / Éditeur : Bayard Jeunesse / Titre VO : Archie Greene and the Magician’s secret

Mon avis

Alors bien sûr, on pense à Harry Potter, avec ce monde magique en marge du nôtre, la lettre qui arrive pour le douzième anniversaire, le statut d’orphelin du jeune héros, mais on s’en détache très vite pour se laisser porter par les aventures d’Archie, apprenti relieur dans une librairie assez particulière…

Je craignais un peu que cette lecture soit trop simpliste et finalement, quelle bonne surprise ! L’univers proposé est vraiment bien réfléchi et très original. L’auteur a imaginé des dizaines d’objets magiques, de livres fantastiques aux propriétés étonnantes, de métiers inattendus, le tout mêlé à une histoire de collectionneurs remontant à Alexandre Le Grand et à l’incendie de la bibliothèque d’Alexandrie. On sourit aux nombreux clins d’œil et on s’émerveille devant toutes ces trouvailles : les Livres Captivants qui peuvent nous happer entre leurs pages, le loup-flamme, mi-loup mi-dragon, le Livre de Jadis qui nous révèle le passé, les livres pop-up d’où jaillissent chevaliers et bêtes féroces, les Terribles Tomes qui pourraient bien détruire notre monde à coups de magie noire et bien d’autres surprises vous attendent.

Ce livre est parfait pour les bons petits lecteurs dès 9 ans qui n’oseraient pas encore se lancer dans la grande saga d’Harry Potter. Les aventures d’Archie Greene et de ses cousins Ronce et Chardon s’enchaînent rapidement et promettent de nombreuses péripéties. Pour les moins jeunes par contre, cela manquera sans doute de nuances et de subtilité. Tout est dit clairement pour mettre le héros sur la piste et les petites réflexions en fin de chapitre laissent souvent peu de place aux doutes. Pour le coup, on est loin des intrigues intelligentes et complexes d’Harry Potter.

Mais je ne cache pas pour autant mon plaisir ! Ce petit roman est prenant, intrigant, plein de mystère, de fantaisie, de magie et bien sûr… de livres, alors forcément, je ne pouvais qu’aimer !

Ma note : 8/10

Extras
Traductrice : Sidonie Van Den Dries
Première publication : mars 2015
Fiche Bibliomania
D.D. Everest est un auteur et journaliste économique britannique.
Archie Greene est son premier roman.
Archie Greene - VO

***

 Challenge Petit Bac organisé par Enna
Petit Bac 2015Prénom : Archie

Challenge Gourmand, organisé par Titepomme

Challenge gourmand
3 : chocolat et marshmallow

Le Puits des mémoires, tome 1 : La Traque, de Gabriel Katz

Le Puits des mémoires, t.1 : La Traque, de Gabriel KatzQuatrième de couverture

Trois hommes se réveillent dans les débris d’un chariot pénitentiaire accidenté en pleine montagne. Aucun d’eux n’a le moindre souvenir de son nom, de son passé, de la raison pour laquelle il se trouve là, en haillons, dans un pays inconnu. Sur leurs traces, une horde de guerriers, venue de l’autre bout du monde, mettra le royaume à feu et à sang pour les retrouver.

Fugitifs, mis à prix, impitoyablement traqués pour une raison mystérieuse, Olen, Karib et Nils se découvrent au fil des pages, au fur et à mesure que leur passé les rattrape, et vont devoir survivre dans un monde où règnent la violence, les complots et la magie noire…

Nbr de pages : 400 / Éditeur : Scrinéo

Mon avis

Voici un livre que je voulais découvrir depuis un bon moment et qui m’a énormément plu, comme je l’espérais. L’histoire de ces trois amnésiques en cavale regorge de mystère, de péripéties, et, détail peu habituel en Fantasy, d’humour. Ce ton particulier donne toute son originalité à cette histoire classique mais passionnante et la rend encore plus agréable à lire.

Le roman commence très fort dès le début, avec la rencontre immédiate de nos trois héros : trois personnages sympathiques, amusants, avec des personnalités assez différentes. Ils vont se découvrir les uns les autres, apprendre à s’apprivoiser et partir à la recherche de leur passé au même rythme que le lecteur. On s’étonne en même temps qu’eux, on voit tout à travers leurs yeux. Une amitié se tisse rapidement, ils se charrient souvent les uns les autres et c’est un régal d’entrer dans leur tête tour à tour pour les entendre se plaindre ou se moquer de leurs compagnons de fortune.

L’histoire et l’univers ne sortent pas particulièrement de l’ordinaire, la plume n’a pas la poésie de certains grands de la Fantasy, mais le talent de conteur de Gabriel Katz est indéniable : il nous embarque complètement et on ne veut plus lâcher son livre. La diversité des scènes, des paysages et des personnages fait qu’on ne s’ennuie jamais.

Cela manquait parfois un peu de complexité et de détails ou de poésie pour moi, mais je ne crois vraiment pas qu’on puisse être déçu par ce roman. D’ailleurs, je pense qu’il est parfait pour ceux qui veulent se lancer dans la Fantasy mais qui craignent ce genre : l’histoire est prenante et accessible, le style est fluide sans descriptions assommantes, et il y a de l’action et des pointes d’humour.

Note : 9/10

Extras
Première publication : mai 2012
Fiche Bibliomania
La Traque a gagné le Prix des Imaginales 2013, catégorie roman francophone.
Vous pouvez rencontrer Gabriel Katz pendant tous le mois de janvier chez Book en Stock. On découvre plein de choses intéressantes : il a travaillé comme nègre pour des auteurs connus, il a trouvé Le Seigneur des anneaux soporifique, Gabriel Katz est un nom de plume, etc etc.
Voici un petit extrait de l’interview, que vous pouvez retrouver ici dans sa totalité :
« J’essaie au maximum de faire des dédicaces personnalisées, pour que le lecteur venu faire signer son livre ne reparte pas avec une formule stéréotypée (du genre “Bonne plongée dans ce Puits des mémoires où les apparences sont trompeuses”, blabla). Et encore moins avec la même dédicace, mot pour mot, que la personne qui est passée avant lui. Une dédicace, c’est (souvent) plus qu’une signature, c’est une rencontre, si courte soit-elle. »
[…]
« Les noms, en général, me viennent tout seuls. Ils ne sont pas – ou très peu – liés à la vraie vie, et je mets rarement ma voisine à contribution, même si je ne doute pas de son imagination.
C’est surtout une question de sonorité : il faut qu’un nom aille au personnage. Contrairement à la vraie vie où on peut s’appeler Cléopâtre tout en étant petite, grosse, bête et moche, dans les livres, on choisit un nom en fonction de qui le porte. Il est rare qu’un terrible méchant s’appelle Bibi, ou qu’un brave aubergiste se fasse appeler Kradesh Khan le grand. Mais une chose est sûre : je fuis comme la peste les noms « de fantasy », souvent imprononçables, blindés d’apostrophes, et qui sonnent comme un chameau qui éternue (Exemple : je préfère Nils à Azkh’maaz’el k’reeeb). »

***

 Challenge ABC 2014 organisé par Nanet

ABC 20141 dans le challenge ABC 2014 – Lettre K

Challenge 1 mois = 1 consigne, organisé par Nessa

Challenge 1 mois = 1 consigneJanvier : Lire un premier tome d’une saga

Envoûtement, de Cara Lynn Shultz

Envoûtement, de Cara Lynn Shultz

Mon résumé

Emma a perdu son frère jumeau et sa mère mais a hérité d’un beau-père violent qui a failli la faire tuer dans un accident de voiture. Seule au monde, elle décide d’aller vivre avec sa tante à New-York et de tout recommencer à zéro. Nouvelle école, nouveaux amis, nouvelle vie. Et elle compte bien ne révéler à personne son triste passé. Dans sa classe, elle rencontre un jeune garçon au regard d’émeraude, Brendan, par qui elle se sent irrémédiablement attirée. Elle se sent comme… envoûtée. Qui est-il ? Et pourquoi a-t-il volé à son secours alors qu’elle s’empêtrait déjà dans des mensonges sur son passé ?

Nbr de pages : 392 / Éditeur : Harlequin (Darkiss) / Titre VO : Spellbound

Mon avis

Vous allez me dire : « Encore une histoire à l’eau de rose, agrémentée d’un soupçon de paranormal, entre deux lycéens mystérieux étrangement attirés l’un par l’autre. » Et oui, mais cette fois-ci, ça marche.

 De un, parce qu’Emma n’est pas une tête-à-claques. Jusqu’ici, les héroïnes que j’avais rencontrées étaient nunuches, pleurnichardes ou naïves (voire complètement à côté de la plaque). Alors oui, Emma se remet parfois en question et se demande ce qui lui arrive, mais pas toutes les trois phrases. Elle est déterminée et courageuse quand il le faut. Elle se pose les bonnes questions, ne s’apitoie pas trop sur elle-même. Pour une fois dans ce genre de romans, j’ai pris plaisir à découvrir son histoire. C’est une jeune fille brisée par la vie, mais qui sourit toujours aux petits bonheurs que celle-ci lui apporte.
J’ai ri aux répliques d’Emma, qui a son petit caractère, et qui doit survivre dans un monde de mesquinerie, de paillettes et de petites filles gâtées. J’ai trouvé l’humour de l’auteure très bien placé. C’est assez rare qu’un livre jeunesse me fasse rire, j’ai donc été agréablement surprise que cet humour puisse m’atteindre.

« Ashley sortit de sa sacoche un petit échantillon couvert de paillettes et, sans prévenir, m’inonda d’un parfum sucré à vomir.
­­­­­­– Ashley ! On dirait des pets de licorne ! »

 De deux, parce que l’histoire d’Emma et Brendan ne tombe pas comme un cheveu dans la soupe. Oui, ils sont attirés l’un par l’autre, mais ils vont se découvrir petit à petit et apprendre à se connaître. Leur amour a une raison d’être et il évolue de façon logique et mignonne, non pas de façon disproportionnée, comme si elle sortait de nulle part.

 Attention, une fois de plus, je trouve que la 4e de couverture en dit trop (le pourquoi du comment de cette attirance). Même si dans le livre, les révélations arrivent assez vite, je trouve ça un peu dommage. De mon côté, j’ai lu ce roman sans rien en savoir et ça a beaucoup joué. Je suis partie sans a priori et du coup, j’ai vraiment pu apprécier cette histoire. Sincèrement, je me demande si cela vaut vraiment la peine de lire le livre si on a lu le résumé, tant il lève le voile sur l’intrigue ; tout est dit au dos du livre (et surtout ne lisez pas le résumé sur Livraddict qui révèle TOUT).

 Évidemment, ce livre ne révolutionne absolument pas le genre, les ficelles sont assez grosses, et une fois arrivé à la moitié du roman, il n’y a plus de grosses surprises. Bizarrement, la fin est à la fois peu crédible et vraiment prévisible, mais elle conclut assez bien le roman. Il y a du bon et du moins bon, mais dans la catégorie jeunesse/romance paranormale, je pense que Envoûtement occupe une place de choix.

Note : 7/10

Extras
Traductrice : Juliette Bouchery
Première publication : mars 2012
Fiche Bibliomania
Le roman se suffit à lui-même mais une suite est prévue.
Retrouvez Emma et Brendan le 27 mars dans Spellcaster, le tome 2 en VO.

Je remercie Babelio et les éditions Harlequin pour ce partenariat.
Babelio - Masse Critique 

Attention : chute d’anges, de Pierre Béhel

Attention : chute d'anges, de Pierre Béhel
Mon résumé


Afin de repartir sur de bonnes bases dans sa vie sentimentale, Caroline fait appel au sorcier Thomas Jédubol, qui lui conseille de recoucher avec tous ses anciens amants, dans le sens anti-chronologique. Problème : son premier amant est mort. Elle tente de le rappeler parmi les vivants, mais se retrouve avec deux démons sur les bras. Comment se sortir de ce pétrin maintenant ?

 

Mon avis

Après avoir lu quelques chapitres, je pouvais déjà dire que ce livre ne manquait pas d’originalité. Cette histoire fantastique est truffée de personnages inattendus dont les noms font sourire. J’ai donc rencontré Thomas Jédubol, Henri Potier, Natah Chah, Dumyel et Son Ignominie avec beaucoup de plaisir. Hélas, les qualités du livre se restreignent à ces bonnes idées et trouvailles.

J’ai trouvé ce roman un peu brouillon. Le ton aurait pu être vif s’il n’était pas alourdi par des phrases trop longues, enchâssées les unes dans les autres.  Plusieurs fois, j’ai dû relire une phrase que je n’avais pas bien comprise. En général, je n’ai pas trouvé la lecture fluide malgré des petits chapitres qui donnent un bon rythme. 

De plus, le livre manque d’une sérieuse relecture. Il reste de trop nombreuses fautes de grammaire, d’orthographe ou de frappe, qui hachent la lecture. (Si l’auteur ou l’éditeur souhaite me contacter, je suis disponible avec la liste des fautes que j’ai relevées).

 L’humour est présent et fait mouche plusieurs fois tout au long du roman mais certaines blagues tombent un peu à plat, ou sont de trop.

 En ce qui concerne les personnages, je n’ai pas vraiment su m’attacher à l’un d’entre eux, ce qui ne m’a néanmoins pas empêchée de les trouver sympathiques et cocasses. Mais j’ai trouvé qu’il y en avait trop ; ils débarquent dans le récit, on ne sait pas s’ils vont jouer un rôle important et il s’avère que certains n’ont qu’un lien ténu avec l’intrigue. J’étais parfois un peu larguée et je n’ai pas adhéré à ce qui me semblait être des digressions. J’aurais nettement préféré que l’auteur s’attache plus aux détails du caractère des personnages principaux et aux actions.

 Je trouve dommage de laisser autant de fautes dans un livre publié, surtout quand celui-ci a du potentiel. Il gagnerait beaucoup à être retravaillé, car l’idée de base est plus que séduisante.

Note : 4/10

Extras
Retrouvez certains livres de Pierre Béhel en format PDF ici.
Ce livre a d’abord été publié sous forme de feuilleton sur Internet en 2008.
Fiche Bibliomania

Merci à Vincent des Agents littéraires et aux éditions Cogitare pour ce partenariat.
Les agents littéraires Editions Cogitare

L’objectif du blog des agents littéraires est de « repérer, chaque mois, les meilleurs livres en panne de médiatisation et se faire leurs « agents littéraires », c’est-à-dire assurer leur promotion grâce à internet. Vous ne trouverez donc pas sur ce blog d’articles portant sur les « best-sellers » du moment. Mais, au contraire, des critiques de livres d’éditeurs indépendants ou, parfois, d’auteurs auto-édités, dont vous n’aurez (peut-être) pas entendu parler et serons (nous l’espérons) autant de belles découvertes. »