Archives de Catégorie: Dystopie

Elia, la passeuse d’âmes, de Marie Vareille

Elia, la passeuse d'âmes, de Marie VareilleRésumé de l’auteure

Elia a 16 ans, elle appartient à la caste la plus élevée d’une société injuste où une partie de la population, les Nosobas, est réduite en esclavage par les plus puissants. Elle officie en tant que Passeuse d’âmes, c’est-à-dire qu’elle euthanasie tous ceux qui sont dangereux ou inutiles pour la Communauté, jusqu’au jour où un jeune homme la convainc de le laisser vivre. À partir de ce moment-là, parce qu’elle n’a pas obéi aux ordres, elle sera condamnée et devra s’enfuir et se cacher parmi les Nosobas, ce qui fera changer son regard sur le monde dans lequel elle vit.

Nbr de pages : 320 / Éditeur : PKJ

Mon avis

Je ne me serais peut-être pas retournée sur ce livre, si je ne l’avais pas eu sous la main lors d’une de mes pauses midi. Et grand (très grand) mal m’en aurait pris car j’ai adoré cette histoire ! Je n’aime pas trop les comparaisons, mais pour moi, il a tout à fait sa place parmi les grands du genre, parmi les dystopies qui marquent vraiment, qui font vraiment réfléchir tout en restant assez subtiles pour se fondre dans un cadre hors du temps, dans un univers taillé de toutes pièces avec originalité. J’ai retrouvé les mêmes émotions et la même addiction ressenties lors de mes lectures de Hunger Games ou Divergent, et pour moi, ça veut déjà tout dire ! (Bref, je viens de faire ce que je n’aime pas faire, mais c’est pour que vous sachiez l’ampleur de mon enthousiasme.)

On retrouve bien sûr les canevas du genre, avec des castes, des dirigeants qui s’en foutent plein la panse pendant que d’autres triment dans les mines 7 jours sur 7 pour contenter le beau monde, on se prend en pleine figure les injustices d’un régime aberrant, et au milieu de tout ça, va naître une héroïne, une jeune femme pas comme les autres, qui va petit à petit ouvrir les yeux sur son quotidien. Rien de bien nouveau sous le soleil, allez-vous me dire… Mais ça fonctionne diablement bien et on oublie tout ce qu’on a déjà pu lire pour se laisser porter par Elia et par son univers. Et pour changer des dystopies ou YA traditionnels, ici on ne retrouve quasiment pas de romance et ça ne fait pas de mal, laissant plus de place à l’univers, à l’action et à l’ambiance.

J’ai vraiment tout aimé dans cette histoire, mais par-dessus tout, c’est l’univers qui m’a séduite. Un univers finement décrit et totalement immersif qui a d’ailleurs donné du fil à retordre à l’auteure (voir interview ci-dessous) ! Moi, je lui tire mon chapeau. Et voici un aperçu des découvertes qui vous attendent : dans ce monde imaginaire, on croise les puissants Kornésiens, les Askaris qui s’occupent du commerce et les Nosobas, marqués d’un grand N sur le bras pour qu’on repère d’un seul coup d’œil les rebuts de la société. On peut y devenir Passeur d’âmes, ces « médecins » qui, sans état d’âme, euthanasie toutes les personnes qui ne sont plus utiles à la communauté (les vieux, les infirmes, les dangereux, etc.). On peut s’engager au Conclusar, qui forme les Défenseurs ou travailler comme un forcené dans les mines de Phosnium, la nouvelle énergie du siècle. On peut facilement s’acheter de la Redmoon, cette drogue supposée augmenter les capacités physiques. On peut vivre comme un miséreux dans le Dédale, cette ville souterraine pleine de ramifications où peu savent s’y repérer. Bref, Marie Vareille a créé tout un décor pour ses personnages et on le découvre avec merveille.

Règle 1 : les êtres humain ne naissent pas libres et égaux en dignité et en droit. Chacun a pour devoir envers la communauté de respecter sans la questionner, la place qui lui est attribuée en fonction de sa naissance. […]
Règle 2 : la communauté est tout, l’individu n’est rien. Il ne sert qu’à faire prospérer la société dans son ensemble. Chacun a été créé pour une raison. […]
Règle 3 : l’ordre est l’essence du bonheur. Le respect absolu des règles est la base du bien commun, tout écart des commandements d’Hubohn représente un pas vers la destruction de la communauté et sera puni comme tel. […]
Règle 4 : pour éviter la propagation de maladies impures au sein des castes supérieures, tout contact physique entre deux membres de classes différentes est strictement interdit.

D’ailleurs, ce roman est très visuel : on vit chaque scène dans sa tête comme si on y était, tant les descriptions des lieux sont vivantes, tant les personnages sont crédibles. J’imagine aisément ce livre devenir un nouveau succès cinématographique, après la case best-seller en librairie. En tout cas, c’est tout ce que je lui souhaite (ou alors, je garde ce petit coup de cœur rien que pour moi, j’hésite encore).

Je pensais avoir affaire à un tome unique et je me disais que c’était une bonne chose, que ça changeait. Et puis j’avançais dans l’histoire et je pestais déjà de voir l’histoire toucher à sa fin trop vite, j’en voulais encore, j’imaginais déjà une terrible et longue destinée pour Elia. Et là je me rends compte sur le net qu’en fait, oui, ce sera une trilogie. Joie ! Le roman se termine de très jolie façon et on ne peut s’empêcher de retourner lire le premier chapitre qui nous annonçait déjà cet ultime revirement de situation. Je suis donc ravie de savoir que je pourrai retrouver Elia dans un an et que son histoire est loin d’être finie. En plus, le prochain tome risque d’être des plus palpitants, étant donné le futur changement de cadre ! J’ai déjà hâte !

Ma note : 9,5/10

Extras
Première publication : mai 2016
Fiche Bibliomania
Marie Vareille est née en 1985 et tient un très chouette site, où elle dispense de nombreux bons conseils liés à l’écriture.
Interview de Marie Vareille ici :
L’univers développé dans Elia est très creusé. Où avez-vous puisé votre inspiration pour le construire et le rendre si palpable et crédible ?
L’univers est ce qui ma donné le plus de fil à retordre. Jusqu’ici je n’avais écrit que des romans contemporains et je n’avais jamais imaginé que ce serait aussi complexe de créer un univers imaginaire et pourtant j’ai adoré l’exercice. C’est bête, mais dans un roman contemporain, c’est facile de rendre une scène visuelle, qu’on la situe dans une soirée, un café à un cours de gym ou dans un supermarché, le lecteur visualise tout de suite l’environnement car ce sont des endroits qui font partie de son quotidien. Dans un nouvel univers, il faut tout réinventer, depuis les vêtements, jusqu’au matériaux de construction en passant par la nourriture, les cours enseignés à l’école, les moyens de transports, de communiquer, la monnaie, les lois etc. Pour tous les éléments je suis partie de la réalité.
Comment est née Elia ?
À Châtelet-Les Halles à une heure du matin, j’ai croisé une toute jeune fille qui marchait d’un pas vif, la tête rentrée dans les épaules, comme si elle fuyait. Elle portait un bonnet qui dissimulait complètement ses cheveux à l’exception de quelques mèches rousses. Je ne sais pas pourquoi, mais ça m’a interpellée. Je me suis demandée où elle allait, j’ai commencé à m’imaginer qu’elle sortait d’une clinique où on euthanasiait les gens, qu’on l’appelait la Passeuse d’âmes et qu’elle était obligée de se cacher parce qu’elle était rousse… C’est une habitude pour moi de commencer perpétuellement des histoires en fonction des lieux ou des gens que je croise, la plupart n’ont jamais de suite, mais quand une histoire se rappelle plusieurs fois à mon souvenir, c’est qu’il faut que je l’écrive.

 

Forget Tomorrow, de Pintip Dunn

Forget Tomorrow, de Pintip DunnQuatrième de couverture
(coupée par mes soins pour plus de surprise à la lecture)

Imaginez un monde où votre avenir a déjà été fixé… par votre futur moi !

Callie vient d’avoir dix-sept ans et, comme tous ses camarades de classe, attend avec impatience le précieux « souvenir », envoyé par son moi futur, qui l’aidera à se glisser dans la peau de la femme qu’elle est destinée à devenir. Athlète de haut niveau… Scientifique de renom… Politique de premier plan… Ou, dans le cas de Callie, tueuse. […] Avant même de comprendre ce qui lui arrive, Callie est arrêtée et internée dans les Limbes – une prison réservée à tous ceux qui sont destinés à enfreindre la loi. Avec l’aide inattendue de Logan, un vieil ami qui a cessé, cinq ans auparavant, de lui parler du jour au lendemain, elle va tenter de déclencher une série d’événements capables d’altérer son destin. Lorsque l’avenir semble tout tracé, le combat est-il perdu d’avance ?

Nbr de pages : 430 / Éditeur : LUMEN / Titre VO : Forget Tomorrow

Mon avis

J’entends parler de la maison d’édition LUMEN depuis pas mal de temps et je n’arrive pas à croire que je n’avais toujours pas lu un de leurs livres alors que je suis clairement la cible, moi qui ne jure presque plus que par les dystopies et le YA. Du coup, je me lance, sûre de mon coup, après avoir lu de nombreux avis positifs sur ce titre.

Et ça commence franchement du tonnerre ! Page 30, je tombe déjà sur le cul en découvrant ce premier retournement de situation inattendu (qui figure sur la quatrième de couverture que je n’avais pas lue). Je suis déjà complètement immergée dans ce monde futuriste bien pensé et intrigant. Tout me plaît : le cadre, la thématique des souvenirs, la société fondée toute entière autour de l’image déterminante du futur que l’on reçoit, l’héroïne et sa superbe relation avec sa petite sœur, son tempérament, sa volonté. Je sens que je vais me régaler…

Sauf que. Et là, je suis vraiment énervée. Soudain, l’intrigue captivante pleine de secrets, de non-dits, d’évasion, d’action est éclipsée par une romance fadasse. Elle prend vraiment toute la place. Il ne se passe plus rien. Vous allez me dire que j’exagère, que je ne suis peut-être pas une grande fan de romance. Mais en fait si. J’ai un cœur de midinette et je craque toujours pour l’histoire d’amour dans un livre*. Mais il faut qu’elle soit bien amenée, intéressante et qu’elle ajoute une plus-value au roman, pas qu’elle le transforme. Ici, ça partait bien, mais Callie n’a QUE ça en tête et c’est TRÈS répétitif. (Surtout qu’elle a quand même d’autres chats à fouetter, nom di dju !)

Et là, je suis extrêmement déçue. En soi, pas tant déçue de ma lecture, mais plutôt de ce qu’elle aurait pu être, du potentiel gâché. Il y avait tous les ingrédients pour me plaire. La fin du roman retrouve une chouette dynamique, apporte des informations intéressantes qui nous font cogiter et le final m’a beaucoup plu. Cela pourrait même s’arrêter là sur un dernier coup de théâtre inattendu. Sauf qu’il y a une suite. Et ce sera sans moi, car je reste sur ce seul bémol qui a tout fait capoter…

Note : 6,5/10

Extras
Traductrice : Diane Durocher
Première publication : janvier 2016
Fiche Bibliomania
Je compte bien découvrir d’autres titres des éditions Lumen, si vous avez des livres à me conseiller, n’hésitez pas !

* Quelques exemples : dans la série Homeland, c’est surtout la romance qui m’intéresse, moi. Et dans le merveilleux livre La Passe-miroir, je fonds à chaque interaction entre Ophélie et Thorn, alors que c’est quand même pas le propos principal du livre. Bref, je signe à deux mains pour les histoires d’amour.

Nous, les enfants sauvages, d’Alice de Poncheville

Nous les enfants sauvages, d'Alice de PonchevilleRésumé de l’éditeur

Une fois la drôle de bête glissée dans son sac, Linka songea qu’elle allait peut-être s’attirer de gros ennuis. L’article 1 était explicite : toute personne en contact avec une vie non humaine devait l’éliminer. C’était ainsi depuis que l’épidémie de PIK3 avait décimé la population et provoqué l’abattage de tous les animaux du pays.
Non humaine, la bête l’était assurément, mais de quel animal s’agissait-il ? Même dans les vieux documentaires animaliers qu’on leur montrait à l’orphelinat, Linka n’avait jamais croisé ce drôle de poisson aérien qui changeait de forme à volonté. Elle l’avait appelée «Vive » et, malgré la surveillance constante dont elle faisait l’objet, la jeune fille était parvenue à la cacher.
Avec Vive à ses côtés, Linka se sentait étrangement plus forte et capable d’affronter les menaces qui l’entouraient : Mme Loubia et le professeur Singre, prêts à« reconditionner » Linka au moindre faux pas ; les Brigades vertes et les Fantassins, toujours à l’affût des déserteurs et des rebelles ; et ce mystérieux Docteur Fury, un vagabond qui cherchait à récupérer Vive…

Nbr de pages : 408 / Éditeur : Ecole des Loisirs

Mon avis

Voilà un des livres qui me tentaient le plus parmi la déferlante de nouveautés de cette rentrée littéraire. Je pensais bien ne pas me tromper en misant sur une dystopie qui, dès le résumé, me proposait un vrai ton, un univers mystérieux plein de tabous et une si jolie maîtrise des liens entre humains et animaux.

Et de fait, voici une dystopie comme je n’en avais encore jamais lue, poétique et réfléchie. Alice de Poncheville nous pousse à toutes sortes de questionnements sur notre monde, notre lien à la nature, nos tendances à choisir la solution de facilité, à ne pas considérer les choses de plusieurs points de vue. Elle nous propose d’avoir un autre regard sur notre façon de vivre avec ce roman qui est surtout une petite fable écologique et philosophique, servie par une plume magnifique.

Elle tenta d’imaginer à quoi ressemblait l’époque où l’on consommait de la viande. Tuer des animaux pour les manger lui paraissait d’une violence inouïe. Cependant, elle prit subitement conscience d’un paradoxe : aujourd’hui, on ne les tuait plus, mais ils n’existaient plus. Valait-il mieux qu’ils existent, bien que ce fût pour être mangés ? Un autre paradoxe la fit réfléchir : depuis la disparition des animaux d’élevage, l’air était beaucoup plus sain. Il fallait se rappeler qu’avant l’arrivée du PIK3 la pollution liée à l’élevage des bêtes et à la culture de leur nourriture dépassait de loin la pollution des voitures et des usines. C’était un fait. Mais la vie… Linka se demanda si l’on ne pouvait pas trouver un moyen de laisser la place aux animaux, à la vie même, sans rien lui demander en échange.

Mais il a malheureusement aussi un gros défaut : il manque cruellement de rythme. Il y a de nombreux passages pleins de risques et d’aventures, et pourtant cela manque de rebondissements, de suspense. On se pose en spectateur de cette société contrôlée, de ces vies un peu fades, de ce début de soulèvement, sans en faire vraiment partie, comme si l’auteure voulait nous tenir un peu à distance. On a beau s’attacher aux trois jeunes héros, qui nous racontent tour à tour leur vie et leur vision de ce monde à l’agonie, on ne souffre pas vraiment avec eux. Pourtant, tout y est : mystère, réflexion, écriture, personnages charismatiques, originalité, aventures. Peut-être manque-t-il le liant ? Peut-être cette distanciation est-elle voulue ? Peut-être…

Il n’empêche que j’en garde un beau souvenir, de cet hymne à la nature. Ce n’est pas le genre de livres qu’on dévore, avide de connaître le fin mot de l’histoire, mais on ressort grandi de cette lecture qui nous parle de valeurs, de respect et de responsabilités.

Ils restèrent un instant enlacés, puis se séparèrent, comme ivres. Les embrassades étaient devenues si rares qu’on en sortait vacillant.

Note : 7,5/10

Extras
Première publication : septembre 2015
Fiche Bibliomania
Inteview d’Alice de Poncheville sur le blog Les trois brigands :
« Comment vivez-vous le travail d’écriture ?
C’est un grand voyage. On entre dans un monde, on est en conversation avec ses personnages. On est dans la retranscription de ce monde intérieur, dans un flux de pensée. Quand j’écris un livre, le monde qui est dans ma tête me protège du reste.« 

Divergente, raconté par Quatre, de Veronica Roth

Divergente, raconté par Quatre, de Veronica Roth

 

Quatrième de couverture

L’histoire de Quatre avant sa rencontre avec Tris.

Lors de sa cérémonie du choix, un jeune altruiste se dresse contre sa famille et sa faction : il rejoint les audacieux. Il choisit un nouveau destin, et devient Quatre. Mais ce qu’il découvre alors met en péril son avenir, et celui de la société tout entière. Va-t-il devoir se dresser contre sa nouvelle faction ?

Nbr de pages : 259 / Éditeur : Nathan / Titre VO : Four: A Divergent Collection

Mon avis

Divergente est une des rares sagas que j’ai lue d’un bout à l’autre, et qui ne m’a pas déçue un seul instant. J’appréhendais donc un peu de lire ces quelques nouvelles racontées par Quatre, et en même temps, je me réjouissais de retrouver cet univers et ces personnages que j’ai tant aimés. Si certains ont pu être déçus, de mon côté, j’ai été plus que ravie !

Quel plaisir de me replonger dans la fosse, de découvrir plus intimement les failles de Quatre et l’infâme Éric, de retrouver les difficiles séances d’entraînement, de voir la genèse de toutes les intrigues politiques et bien sûr, d’avoir à nouveau le cœur qui bat face à nos deux héros. J’ai vraiment apprécié ce complément à la saga et découvrir l’envers de certaines situations du tome 1. Mon seul petit reproche, c’est que les histoires sont un peu disparates et ne suivent pas toujours la chronologie initiale, avec de longues ellipses. Et que c’est bien trop court !

Après un instant d’hésitation, je pose les coudes sur la table et je regarde Éric en haussant les sourcils.
– Je m’appelle Quatre. Appelle-moi encore une fois « Pète-sec » et on va avoir un problème, toi et moi.
Il lève les yeux au plafond, mais je sais que le message est passé. J’ai un nouveau nom, ce qui signifie que je peux devenir quelqu’un d’autre. Quelqu’un qui n’a pas à subir des vannes d’Érudits je-sais-tout. Quelqu’un qui peut riposter. Quelqu’un qui est enfin prêt à se battre.
Quatre.

J’avais peur que ces nouvelles soient un peu redondantes, qu’on n’apprenne rien qu’on ne sache déjà, mais finalement ce n’est vraiment pas le cas. Toute la première partie se concentre sur Tobias, sur sa vie avant les audacieux, sur ses choix et sa vie dans la fosse avant qu’il ne rencontre Tris. Ensuite, on a droit à presque toutes les scènes importantes qui les concernent ensemble, plus certaines dont on ne connaissait même pas l’existence. Bref, n’ayez crainte, aucun sentiment de redite, ce n’est que du régal !

Le mot de la fin, par Veronica Roth : <4

Ma note : 8,5/10

Extras
Traductrice : Anne DelcourtPremière publication : avril 2015
Fiche Bibliomania
Veronica Roth est née en 1988.
Mon avis sur le tome 1tome 2tome 3

Le Chaos en marche, tome 1 : La Voix du couteau, de Patrick Ness

Le Chaos en marche, tome 1 : La Voix du couteau, de Patrick Ness

 

Quatrième de couverture

Dans un mois, Todd Hewitt aura treize ans. Dans un mois, il deviendra un homme. Il sera le tout dernier garçon de Nouveau Monde à atteindre l’âge adulte puisque, depuis la guerre contre les Spackle, les femmes ont été tuées, sans exception, par le virus du Bruit ; le Bruit, omniprésent, qui ne vous laisse pas en paix, jamais. Jusqu’au jour où Todd trouve un endroit où le Bruit se tait.

Nbr de pages : 544 / Éditeur : Folio SF / Titre VO : The Knife of Never Letting Go

Mon avis

Ce roman est particulièrement original, mais aussi très déroutant. On découvre un monde où les femmes ont disparu et où les hommes vivent dans un chaos incessant, plongés dans le bruit des pensées de chacun d’entre eux. Il n’y a pas de répit, jamais, même pas la nuit. Même les animaux s’y sont mis. On découvre ce Nouveau monde par l’intermédiaire de Todd, le plus jeune garçon restant. Et là où la lecture devient vraiment déconcertante, c’est quand on se rend compte que tout le roman est écrit de la façon dont Todd pense et parle, avec des phrases alambiquées, lourdes, des mots inventés, des fautes de syntaxe et de prononciation. J’étais prévenue, mais comme tout le monde, il a fallu le temps que je m’habitue à ses « à cause que », « attenssion » et autres « purain ».

Le silence, ça n’existe pas. Pas ici, nulle part. Pas quand tu dors, pas quand t’es seul. Jamais.
Je ferme les yeux.
« Je m’appelle Todd Hewitt. J’ai douze ans et douze mois. J’habite à Prentissville, Nouveau monde. Je serai un homme dans un mois exactement. »
Ce truc, c’est Ben qui me l’a appris pour m’aider calmer mon Bruit. On ferme les yeux, et, bien tranquillement, bien distinctement, on se raconte qui on est, à cause que c’est ça justement qui se perd dans tout ce BRUIT.

Ce livre est vraiment une très chouette découverte, passées les premières pages d’étonnement. On s’attache assez vite à Todd et surtout à son chien Manchee, qui n’a pas grand-chose à raconter, mais n’en est pas moins un animal fidèle et touchant. Nos deux compères vont très vite se retrouver dans une « purain » de galère, fuyant leur village, poursuivi par une armée. Les grands secrets du pourquoi et du comment de ce Nouveau monde et de cette traque restent dissimulés tout au long du roman jusqu’au grand final, qui donne vraiment envie de découvrir le tome 2.

C’est surtout le concept de ce livre qui m’avait attiré, ce Bruit que l’on retrouve placardé parfois sur certaines pages du roman, comme s’il voulait sortir du livre et venir nous hanter nous aussi. Et l’auteur a vraiment traité son sujet de façon efficace avec de belles réflexions sur l’humanité, des moments plein de tension, de l’action et des péripéties, des amitiés naissantes, des scènes déchirantes et émouvantes. Par contre, cette quête souffre tout de même de quelques longueurs : Todd court, se fait presque rattraper, trouve refuge, doit repartir, et le schéma se renouvelle un peu trop souvent à mon goût. Et quand enfin, les dernières pages semblent apporter la touche d’espoir tant attendue pour notre héros, badaboum ! Un dernier coup du destin, dont il faudra attendre la suite pour savoir si Todd s’en relèvera encore une fois.

C’est un livre classé en jeunesse, mais Gallimard a décidé de le republier dans sa collection « Folio SF » : une riche idée, qui, j’espère, poussera plus de gens à découvrir cette trilogie. Todd a beau avoir 13 ans, son histoire est particulièrement cruelle et n’est pas à mettre dans toutes les mains. Patrick Ness ne fait pas grand cas des hommes et ne laisse que peu d’espoir à l’humanité. Les êtres humains ont dû quitter notre Terre tant y régnaient la violence et le désespoir, mais ils semblent n’avoir retenu aucune leçon, et c’est Todd qui en fait les frais. On finit sur une touche amère et j’espère découvrir dans la suite quelques pointes d’espoir pour notre héros, ses idéaux et son Nouveau monde.

Note : 8,5/10

Extras
Traducteur : Bruno Krebs
Première publication : avril 2009
Fiche Bibliomania
Cette série a remporté de nombreux prix prestigieux. Les tomes 2 et 3 sont déjà disponibles en poche chez Folio SF.
Du même auteur, j’ai très envie de découvrir également Quelques minutes après minuit.
Merci à Babelio (et son Masse Critique) qui continue de me ravir.

***

Challenge ABC 2014 organisé par Nanet

ABC 2014
15 dans le challenge ABC 2014 – Lettre N

L’Infini livre, de Noëlle Revaz

L'Infini livre, de Noëlle revaz

 

Quatrième de couverture

Jenna et Joanna, deux écrivaines à succès, mènent une vie tranquille entre leurs familles et les plateaux de télévision. Dans le monde simplifié qui est le leur, les livres sont devenus de banals objets, dont la valeur et l’intérêt s’arrêtent à la couverture. Présentateur, acheteur ou écrivain, plus personne ne songe à les ouvrir. Le geste est tombé dans l’oubli. Mais cette simplification va plus loin et s’étend à tous les domaines de la vie. La musique est un objet. Les enfants peuvent être des autocollants. Les amis ne sont plus qu’un mot. Il n’y a plus de for intérieur.

Nbr de pages : 314 / Éditeur : Zoé

Mon avis

Ennui. Perplexité. Surréalisme. Voilà les mots qui me viennent en refermant ce livre, à côté duquel je suis complètement passée. Pourtant, ce livre, c’était la promesse d’une réflexion passionnante sur les livres, d’une satire de notre mode de vie, d’un univers futuriste qui interpelle. Et si les livres n’étaient plus que des objets de décoration ? Et si les écrivains ne piochaient plus que dans des bases de compilations de mots pour « écrire » leurs romans ? Et si la culture ne tournait plus qu’autour de plateaux télé superficiels où on s’extasie sur un morceau de couverture particulièrement bien réalisé ? Un thème fascinant non ?

Et pourtant, je me suis rarement autant forcée à terminer un livre. Les premières pages étaient exactement telles que je les espérais : on découvre cet univers froid, ces personnages ridicules qui pensent avoir perfectionné l’ancien mode de vie, ces livres que plus personne ne songe à ouvrir. Les réflexions sont percutantes, les situations font sourire tant elles nous semblent grotesques, mais quand on n’y pense, pas si improbables…

Un jeune animateur, particulièrement dépourvu d’expérience, formulait une question : en page 3 du livre, qu’y avait-il exactement ? Jenna embarrassée baissait les yeux sur ses mains. Il était déjà très gênant de s’entendre mentionner le numéro d’une page. Mais parler de l’intérieur de son livre en sa présence était carrément indécent.

Mais arrivé à un certain point, on s’enfonce dans un univers trop complexe, trop abstrait, difficilement abordable. J’ai fini par ne plus comprendre ce que voulait raconter Noëlle Revaz. L’écriture devient très obscure, certains passages complètement surréalistes. Toute la fraîcheur du début a disparu et je ne sais pas vers où on va. Je l’ai terminé à la va-vite, en regrettant de n’avoir pas pu déguster cette fable à sa juste valeur et tout comprendre. La morale et le thème restent intéressants, mais le tout est, malheureusement, traité de façon trop philosophique et abstraite pour moi.

Jenna et Joanna comprenaient aussi que l’émergence de cette présence ne serait jamais fixe, elle ne serait jamais achevée. Elle n’aurait jamais de définition, pour cette raison qu’elle ne pourrait jamais être une deuxième fois ce qu’elle avait été. Au centre de ce perpétuel bourgeonnement, les deux femmes éprouvaient dans leurs corps ce que cela signifiait : n’avoir ni fin ni origine.

Moi rien comprendre. Et sauter ces descriptions bizarres.

Note : 3,5/10

Extras
Première publication : août 2014
Fiche Bibliomania
Noëlle Revaz  et les éditions Zoé sont Suisses.

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Challenge 1% Rentrée littéraire organisé par Sophie Hérisson

challenge 1% Rentrée littéraire5/6

Challenge 1 mois = 1 consigne, organisé par Nessa

Challenge 1 mois = 1 consigne
Octobre : Lire un livre reçu il y a moins d’un mois

Challenge Gourmand, organisé par Titepomme

Challenge gourmand
1 : un igloo au chocolat

Une planète dans la tête, de Sally Gardner

Une planète dans la tête, de Sally Gardner

 

Mon résumé

Standish vit avec son grand-père dans la Zone sept, celles des impurs. Ses parents ont mystérieusement disparus et la population vit dans la peur, surveillée en permanence par la Patrie. Standish ne rêve que d’une chose : s’échapper avec son meilleur ami Hector, sur la planète Juniper qu’ils ont inventée ensemble. Mais lorsque Hector et sa famille disparaissent à leur tour, Standish doit redescendre les pieds sur terre et mettre au point un plan. Est-ce qu’un petit garçon, considéré par tous comme un demeuré, a-t-il la moindre chance contre la puissante Patrie ?

Nbr de pages : 256 / Éditeur : Gallimard Jeunesse / Titre VO : Maggot Moon

Mon avis

Encensé par la critique en Angleterre et par l’équipe de Gallimard, ce livre allait-il être une révélation pour moi aussi ? Ou au contraire, allais-je être déçue comme la plupart des blogueurs que je connais ? Eh bien, même si ce livre m’a beaucoup plu, j’ai eu un sentiment de flou et d’inachevé qui a quelque peu terni mon ressenti.

Le livre est court, divisé en cent minuscules chapitres d’une page. J’ai beaucoup aimé ce découpage, mais quel dommage de faire tenir cette jolie histoire en si peu de mots ! On voudrait en savoir tellement plus sur le contexte, sur l’époque, sur ce qu’il s’est passé pour qu’on en arrive là, en 1956, dans une Zone 7 pour les parias, sous un régime totalitaire. Il m’a manqué beaucoup d’informations et de détails pour que je me plonge vraiment dans cet univers pourtant très riche. J’ai eu l’impression de lire l’excellente ébauche d’un bouquin auquel il faut encore rajouter toute une toile de fond.

Cependant, l’histoire du jeune Standish, petit bouc émissaire de son école, est très plaisante et la morale du plus faible qui peut triompher donne une jolie note d’espoir à ce roman dans lequel tout semble désespéré. L’auteure, tout comme son personnage, est dyslexique, mais cela ne m’a pas particulièrement marqué pendant ma lecture. J’y ai même retrouvé quelques jolies phrases poétiques qui m’ont serré le cœur.

Il ne répond pas mais je sais qu’il écoute. Les mots sont les seuls médicaments à ma disposition.
— Tu as donné du sens à un monde qui n’en avait pas. Tu m’as offert des bottes d’astronaute pour que je puisse arpenter d’autres planètes. Sans toi, je suis perdu. Il n’y a plus de gauche, ni de droite. Plus de demain, ne reste que des kilomètres d’hier. Qu’importe ce qui arrive désormais parce que je t’ai trouvé. C’est pour ça que je suis ici. Pour toi. Toi que j’aime. Mon meilleur ami. Mon frère.

Une jolie histoire qui manque donc d’un petit quelque chose, selon moi. Il y a l’émotion, il y a un univers original, il y a une ambiance oppressante, il y a un héros attachant et il y a même une intrigue et une fin dynamique où l’on stresse pour Standish, mais on reste un peu en surface, sans jamais plonger au cœur de l’histoire. Et ça, c’est un peu dommage, car elle risque de vite être oubliée, alors qu’elle aurait pu me marquer bien longtemps.

Ma note : 7/10

Extras
Traductrice : Catherine Gibert
Première publication : septembre 2013
Fiche Bibliomania
Ce roman a reçu les deux prix littéraires britanniques les plus prestigieux : le prix Costa et le Carnegie Medal.
Merci aux éditions Gallimard pour ce 2e envoi !

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Challenge Petit Bac organisé par Enna
Challenge Petit Bac 2013
Partie du corps : tête

Divergente 2, de Veronica Roth

Divergente 2, de Veronica Roth

Mon résumé

[Ne lire que si vous avez lu le tome précédent.]

Les audacieux sous simulation ont décidément la moitié de la population Altruiste. Les parents de Tris sont morts. Elle a tué Will et la culpabilité la ronge et la tétanise,  mais le combat continue car les Érudits n’ont pas dit leur dernier mot. Tris va devoir faire des choix pour sauver ce qui peut encore l’être.

Nbr de pages : 463 / Éditeur : Nathan / Titre VO : Insurgent

Mon avis

[Voir ma chronique du tome 1]

[Ne lire que si vous avez lu le tome précédent.]

Début de l’an rime avec éditions Nathan ! Et jusqu’ici  c’est un trio gagnant, car j’ai une fois de plus passé un moment excellent. Quel bonheur de retrouver Tris et Quatre, des héros attachants, intrépides et sensibles. Ce deuxième tome répond largement à mes attentes, j’ai eu du mal à le lâcher et je l’ai presque lu d’une traite. Un régal !

Le petit manque de suspense et d’action que j’avais relevé dans le tome 1 est largement compensé et les pages défilent. Cette fois, je n’ai quasi rien vu venir et j’ai suivi avec plaisir Tris dans les nombreux rebondissements qui éclatent pendant cette guerre sans merci. Et la fin est vraiment palpitante et inattendue, elle nous laisse les yeux écarquillés et avides d’une suite qu’il va falloir attendre de longs mois…

L’originalité qui m’avait sauté aux yeux dans le 1 est moins présente ici car on s’est habitué à cet univers, mais on découvre tout de même certains détails intéressants de ce monde, on en apprend plus sur les différentes factions et leur mode de fonctionnement propre. Le côté visuel de ce monde est toujours aussi chouette, avec les couleurs de vêtements en fonction de la faction, les acrobaties des Audacieux, les salles en damier noir et blanc des sincères, les grands bâtiments vitrés des Érudits… je suis certaine que ça donnera un super film !

Même si Tris est une héroïne que j’aime beaucoup, j’ai parfois ressenti l’envie de savoir comment les autres personnages réagissaient de leur côté et cette focalisation interne m’a un peu contrariée. Tris a beaucoup changé depuis le début de l’histoire : elle s’était endurcie, mais là voilà maintenant étouffée par le poids de la culpabilité, de la mort et de la guerre. Elle se remet beaucoup en question et c’est touchant mais ses éternelles réflexions ont fini par m’énerver un peu. Avec cette évolution de personnalité, Tris m’a une fois de plus fait penser à Katniss (surtout celle du 3e tome). Elles ont le même caractère de battante qui n’a pas froid aux yeux, mais elles ont chacune leur petites failles. Le genre d’héroïnes qui me plaît.

Cette suite est dans la lignée du tome 1 et à la fois très différente. Je l’ai trouvée aussi bien que le tome 1, peut-être même mieux ! Bref, j’attends avec impatience de voir où tous les risques pris dans ce tome vont nous mener et j’espère me régaler avec une fin originale et haute en couleur.

Note : 9/10

Extras
Traductrice : Anne Delcourt
Première publication : novembre 2012
Fiche Bibliomania
Le dernier tome est prévu pour l’automne 2013.
Merci à Mélo, chez qui j’ai eu la chance de gagner ce tome.

***

Challenge New Pal organisé par Yukarie
New Pal 2013
5/189

Challenge ABC 2013 organisé par Nanet

ABC 2013
N° 2 dans le challenge ABC 2013 – Lettre R

Divergent, de Veronica Roth

Divergent, de Veronica Roth

Mon résumé

Le monde est séparé en factions : les Altruistes, les Sincères, les Audacieux, les Érudits et les Fraternels. À l’âge de 16 ans, tous les jeunes doivent choisir leur faction. Il n’y a pas de retour en arrière possible et ceux qui ratent l’épreuve d’initiation deviennent des Sans faction. Béatrice vit dans une famille d’Altruistes, elle a 16 ans et aujourd’hui elle doit prendre une décision qui changera peut-être sa vie à jamais.

Nbr de pages : 440 / Éditeur : Nathan / Titre VO : Divergent

Mon avis

Voici un livre qui n’aura pas trop traîné dans ma PàL tellement les blogueurs en ont fait des chroniques enthousiastes. Je mourrais d’envie de découvrir à mon tour cette « bombe littéraire de l’année » et de voir s’il saurait également me convaincre. Convaincue, je le suis ! J’ai passé un très bon moment, mais ce n’est tout de même pas le coup de cœur escompté.

 Encore un monde d’une originalité stupéfiante. Je dois dire que les dystopies sortent vraiment du lot pour moi et je suis toujours bluffée de découvrir un nouvel univers où les travers de la société sont mis à nu. Ce sont des livres qui poussent à la réflexion ; comment notre monde pourrait-il en arriver là ? Dans Divergent, on plonge dans un monde où on est catégorisé selon un seul trait de notre personnalité. On ne peut plus vouloir aider les autres ET être franc, il faut choisir. Béatrice hésite, est-elle une Altruiste comme le reste de sa famille, ou a-t-elle l’âme d’une Audacieuse ? Chaque adolescent participe à la cérémonie du Choix et leur décision est irrévocable.

« Je crois qu’on a commis une erreur, déclare-il doucement. On s’est tous mis à dénigrer les valeurs des autres factions sous prétexte de mettre les nôtres en avant. Je n’ai pas envie de faire ça. Ce que je veux, c’est être courageux, et altruiste, et intelligent, et gentil, et sincère. »

J’ai adoré découvrir les rituels d’initiation propres à chaque faction, les épreuves à relever pour devenir un vrai membre de sa faction. Les Audacieux sautent d’un train en marche alors que les Sincères sont obligés de révéler leurs secrets les plus embarrassants. On suit Tris surmonter chaque épreuve et on découvre petit à petit son fort caractère. Elle m’a souvent fait penser à Katniss, ce sont toutes deux des battantes au grand cœur, avec leurs petits défauts.

L’histoire est très prenante, on s’y croirait. Il y a plein de petits détails qui permettent de visualiser parfaitement ce monde. Les Érudits portent tous au moins un vêtement bleu, les Audacieux sont criblés de tatouages et piercings. Les Altruistes vivent en dehors de la ville et aident les Sans faction. On imagine parfaitement tout cet univers et c’est un plaisir de le découvrir à travers les yeux de Tris.

Je regrette par contre un petit manque de suspense. Même si le rituel de Tris est passionnant et plein de surprises, l’intrigue quant à elle n’est pas très recherchée et on comprend assez vite où cette haine entre factions va nous mener. Pas de grosses révélations ou de retournements de situation que je n’aie pas vu venir, c’est un peu dommage.  La petite romance entre Tris et Quatre n’est pas bien différente de ce qu’on a déjà pu lire, mais les deux personnages sont vraiment attachants et ils ont su faire battre mon petit cœur.

Une très bon livre que j’ai dévoré même si j’attendais de lui qu’il me surprenne un peu plus. Mais l’originalité de cette histoire m’a totalement convaincue et je me réjouis de retrouver Tris dans le tome 2, qui promet de nombreux rebondissements et une bonne dose d’actions !

Note : 8,5/10

Extras
Traductrice : Anne Delcourt
Première publication : octobre 2011
Fiche Bibliomania
Le tome 2, Insurgent, sortira en VO en mai 2012
et en VF en novembre 2012.
Et vous, quelle faction auriez-vous choisie ?
Personnellement, j’aurai adoré relever les défis des Audacieux,
mais la poule mouillée en moi aurait sans doute fait le sage choix (un peu facile)
des Fraternels, paix et amour avant tout.

J’avance tout doucement dans le Challenge ABC de Nanet !
Challenge ABC 2012
N° 3 dans le challenge ABC 2012 – Lettre R

Hunger Games, tome 3 : La révolte, de Suzanne Collins

Hunger Games, tome 3 : La révolte, de Suzanne Collins
Mon résumé

Le Capitole s’est vengé. Des gens sont morts. Katniss, elle, a encore survécu. Une révolte se prépare, les districts veulent s’allier contre le Capitole. Et ils ont choisi Katniss pour les représenter. Elle doit encore jouer son rôle de gai moqueur. Elle doit encore une fois affronter les horreurs que le Capitole leur réserve. Mais cette fois, ce n’est plus seulement la vie de 24 candidats qui est en jeu ! Katniss saura-t-elle accomplir sa mission et sauver les districts ?

Mon avis

[Voir ma chronique du tome 1] [Voir ma chronique du tome 2]

Quelle trilogie ! Le premier tome, assez jeunesse, m’avait d’emblée plu. Et me voilà en train de refermer le dernier livre. Jusqu’au bout, j’aurai été prise dans cette histoire, alternant aventure, nostalgie, rébellion, romance, suspense, amitié et horreur.
Ce qui me saute aux yeux dans ce dernier volet, c’est sa maturité. On est loin de l’arène où les candidats se faisaient de fleurs. Ici, le Capitole est sans pitié. C’est la guerre, c’est noir, les gens meurent les uns après les autres. Tout n’est pas noir ou blanc, les gentils ne sont pas des bisounours. En tant de guerre, tout semble permis, et l’horreur n’en est que plus grande.

« Pour l’instant nous sommes dans cette période bénie où chacun s’accorde à reconnaître que les horreurs récentes ne devraient jamais se répéter. Mais la mémoire collective est généralement de courte durée. Nous sommes des êtres versatiles, stupides, amnésiques et doués d’un immense talent d’autodestruction. Pourtant qui sait ? Cette fois-ci les choses seront peut-être différentes, Katniss. »

L’atmosphère est lourde, on étouffe avec Katniss, qui elle aussi a bien changé. L’horreur de ce qu’elle a vécu s’est marqué au plus profond d’elle-même. L’intrépide Katniss s’est fragilisé tout en s’endurcissant. Elle passe de la petite fille apeurée qui se cache dans une armoire à la guerrière, flèche à la main, prête à détruire son ennemi.
J’ai aimé qu’il y ait une réelle évolution entre chaque livre. L’auteure nous a amenés là où on ne s’y attendait pas. On dirait qu’elle aussi s’est endurcie, pour pouvoir nous présenter des personnages qui ont perdu espoir, humanité. Peeta est méconnaissable et je regrettais le gentil nounours des tomes précédents. Sans cette version attendrissante de Peeta, Katniss ne peut réellement être elle-même.

Dans ce dernier livre, chaque petit détail prend son importance. Certaines choses inexpliquées prennent tout leur sens ici, rien n’est laissé au hasard. Suzanne Collins excelle vraiment dans cet art de l’écriture. Elle répond à toutes les questions que l’on se posait, et ne prend pas de raccourcis trop faciles. Les derniers chapitres m’ont vraiment tenue en haleine, j’ai eu vraiment peur du tour que pouvaient prendre les choses. Mais au final, la fin me convient. Elle est cohérente avec le reste de l’histoire, et elle nous laisse bien nostalgique.

Un final à la hauteur donc du reste de la trilogie. J’ai aimé chaque livre pour ce qu’il est, je ne saurais pas vraiment donner ma préférence à l’un ou l’autre. La pression monte crescendo, le suspense est omniprésent et cela a été un plaisir de lire, ou dévorer, chaque livre. Pour moi, l’histoire a tenu toutes ses promesse, Katniss a bien évolué et je la quitte à grands regrets, elle va me manquer !

Note : 9,5/10

Extras
Traducteur : Guillaume Fournier
Première publication : mai 2011
Fiche Bibliomania
Titre VO : Mockingjay
Le film du tome 1 sortira le 23 mars 2012.

Lecture commune avec Pomme, qui elle aussi a adoré ce dernier tome. Elle l’a trouvé dérangeant mais prenant. Comme moi, elle pense que les personnages ont vraiment mûri. Cette lecture l’a vraiment bouleversée et clôs selon elle parfaitement cette trilogie.
 » Ce tome est presque plus prenant que les précédents. L’auteur nous signe un chef d’oeuvre en trois tomes. Après avoir tout lu, je comprends un peu mieux le succès et l’engouement, malheureusement mon coup de coeur pourrait être un peu gâché par tout le marketing. Une excellente fin qui nous fait terminer l’aventure dans ce petit bijou de la dystopie, une merveille, à lire au plus vite si ce n’est fait. « 

Hunger Games, tome 2 : L’embrasement, de Suzanne Collins

Hunger Games : L'embrasement, de Suzanne Collins

 
Mon résumé

Les aventures de Katniss et Peeta continuent. De retour chez eux, plus rien n’est pareil. Les lois sont plus sévères que jamais, les Pacificateurs tuent sans vergogne, les Districts veulent se rebeller et Katniss et ses proches sont en danger. En plus, cette année ont lieu les 75e Hunger Games : la 3e édition de l’Expiation. La fois précédente, le double de tributs avait été tiré au sort. Quelle surprise le Capitole leur réserve-t-il cette fois ?



Mon avis

[Voir ma chronique du tome 1]

« C’est une manière pour le Capitole de raviver et d’alimenter l’horreur des Hunger Games au sein des districts. Non seulement ils se rappellent à nous chaque année, mais on nous oblige en plus à célébrer l’évènement. Je vais devoir voyager d’un district à l’autre, recevoir les acclamations des foules secrètement hostiles, contempler le visage des familles dont j’ai tué les enfants… »

Katniss, de retour chez elle, va devoir parader dans tous les districts avec Peeta, et recommencer à jouer la comédie. Sans le vouloir, elle a déclenché un peu partout un sentiment de rébellion et elle doit plus que jamais faire bonne figure devant le Capitole, et surtout devant le président Snow, qui la surveille et la menace de s’en prendre à ceux qu’elle aime.

Difficile de dire si j’ai préféré le tome 1 ou le tome 2. Tous deux, à leur façon, ont su me séduire, en étant à la fois semblables et différents. Dans le tome 1, l’action et le suspense étaient omniprésents, l’histoire démarrait très vite. Dans le deuxième tome, au contraire, les évènements se mettent en place petit à petit, l’ambiance joue un grand rôle et le vrai coup de théâtre n’a lieu que très tard. Mais quel régal quand il nous tombe dessus sans qu’on ne l’ait vu arriver !

L’auteure réussit à nous surprendre, là où personnellement je ne l’attendais pas du tout. Plusieurs scénarios prenaient forme dans mon esprit au fil des pages, mais là je dois dire que j’ai été bluffée. Tout s’enchaîne alors avec un rythme beaucoup plus soutenu, qui contraste avec le début plus lent et narratif. Un début beaucoup moins haletant, qui pose les nouvelles bases de l’intrigue. Mais ce qu’il y a de bien avec Suzanne Collins, c’est que peu importe qu’il s’agisse de dialogues, de descriptions, de scènes à suspense, on est pris dans la lecture tant l’écriture est accrocheuse, même lors de passages plus anodins.

Je reprochais au tome 1 de ne faire que survoler les personnages secondaires, de ne pas donner un peu plus de détails les concernant. Je fus donc heureuse de constater que l’auteure s’est ici intéressée plus profondément aux sentiments de Peeta, mais aussi de la mère de Katniss ou d’Haymitch. Ces personnages que l’on avait à peine rencontrés dans le premier tome prennent alors enfin vie.

J’ai trouvé ce tome moins sensationnel, moins émouvant, peut-être même moins prenant que le premier et pourtant je pense que je lui donne ma préférence. L’atmosphère plus sombre enlève un peu de ce côté ‘jeunesse’ fort présent dans le tome 1. Les autorités n’hésitent plus à tuer, la peur et la révolte prennent le pas sur les amourettes de Katniss.

Le point fort du roman, c’est toujours cet univers riche, qui a pris encore plus d’ampleur car l’auteure rentre maintenant dans les détails du passé des districts : on en apprend plus sur eux, sur les habitants, sur le district 13.
Et je ne vous parle même pas du final, qui ouvre grand la porte au tome 3, avec une petite phrase pleine de suspense !

Note : 9/10

Extras
Traducteur : Guillaume Fournier
Première publication : mai 2010
Fiche Bibliomania
The Hunger Games va être adapté au cinéma.
Voici une interview de Suzanne Collins concernant le film.

Challenge - Je vide ma bibliothèque

Hunger Games, tome 1, de Suzanne Collins

Hunger Games, de Suzanne CollinsMon résumé

Le Capitole règne en maître sur douze districts, et n’hésite pas à punir ou tuer ceux qui ne respectent pas leurs règles. Pour alimenter le sentiment de peur parmi les villageois, sont organisés chaque année les Hunger Games. Une fille et un garçon de chaque district sont tirés au sort et emmenés dans une arène où les 24 candidats doivent s’entre-tuer. Il ne peut y avoir qu’un seul vainqueur. Katniss et Peeta, du district 12, dégoûtés par ce système totalitaire, vont tout faire pour gagner, tout en préservant leur humanité. Mais ce n’est pas le cas de tous les autres candidats. Place au massacre !


Mon avis

De prime abord, Hunger Games apparaît assez sombre. Des adolescents de 12 à 18 ans obligés de s’entre-tuer, ce n’est pas très gai et le livre semble ne pas être adapté à de trop jeunes lecteurs. Et pourtant, ce livre leur est bel et bien destiné. Il faut donc garder en tête lors de la lecture que c’est un roman jeunesse ; il n’y a donc pas trop de violence, aucune scène particulièrement gore, le vocabulaire et la construction de phrases sont assez simples.
Le massacre auquel on s’attend n’a pas lieu. Sur les 24 candidats, très peu ont droit à une mort détaillée. En effet, comme le roman est écrit en je, on ne se retrouve qu’avec les sentiments de Katniss, et les événements auxquels elle prend part. Personnellement, j’aime bien cette façon de voir les choses. Si l’on devait entrer dans la tête des 24 candidats, cela alourdirait le livre. Ici, on est entièrement du côté de Katniss, et on découvre tout en même temps qu’elle. Cependant, un peu plus de détails sur chacun aurait pu enrichir l’histoire, car certains adolescents n’ont même pas de nom ! L’auteure les appelle simplement par le numéro de leur district.

Comme dans tout roman jeunesse qui se respecte, il y a une petite histoire d’amour. Katniss, à laquelle je m’étais attachée, qui est une dure, une futée, une courageuse, perd toute sa perspicacité quand il s’agit de garçons. Sa deuxième corde sensible, c’est sa petite sœur. Suzanne Collins a réussi à me toucher plus d’une fois, et ce dès qu’elle mentionnait la petite Prim ou la candidate du district 11 qui lui ressemble tellement.

Pour moi, c’est presque un coup de cœur. Tous les ingrédients sont réunis pour m’empêcher de décoller les yeux du roman : un peu d’amour, beaucoup d’émotion, un suspense haletant, des petites pointes d’humour, mais surtout un univers dans lequel on est emporté. Les petites trouvailles de l’auteure, les détails de ce monde, font la richesse du livre.
Malgré mon enthousiasme et les nombreux avis positifs d’autres blogueurs, je pense que ce livre ne plaira pas nécessairement à tout le monde ; il risque de ne pas y avoir assez d’effusions de sang et de violence pour certains.

J’avais tout de même une petite appréhension avant de me lancer dans Hunger Games, car quand il s’agit de s’attaquer à un livre que tout le monde a adoré, il n’est pas rare d’être déçu à cause du trop plein d’enthousiasme des autres (en ce moment, c’est le cas de L’ombre du vent, que je n’ose pas commencer). Mais ouf, pas de regrets, j’ai adoré le livre malgré les indices que j’avais glané ici et là et qui ont un peu fait chuté le suspense. En effet, je me doutais déjà de la fin du livre avant même de le commencer, mais c’était de toute façon assez prévisible et ça ne m’a pas empêchée de rager, souffrir, pleurer avec Katniss !

Note : 9/10

Extras
Traducteur : Guillaume Fournier
Première publication : octobre 2009
Fiche Bibliomania
Prévu : les 2 tomes suivants dans ma PàL

Ce livre a été lu dans le cadre d’une Lecture Commune avec d’autres livraddictiens :
Malorie57
« La plume de Suzanne Collins est incroyable. Elle a su mener son intrigue d’une main de maître, on constate que son imagination fertile n’a aucune limite et je suis sûr que cette auteure de talent nous réserve bien d’autres surprises dans les années à venir. »
Aurélie.
« Je suis rentrée dans ce monde où la téléréalité a atteint son summum de barbarie avec une telle facilité que j’en ai été étonnée. »
bublegirl67
« Les personnages sont (peut-être ?) trop nombreux et leurs émotions ne sont pas assez développées (pour les personnages récurrents) voire pas du tout (pour les personnages secondaires). C’est bien dommage car les seules choses que je retiens sont des stéréotypes de personnages : Cato la brute, Rue la petite fille fragile mais espiègle, Peeta l’amoureux, Cinna le coiffeur effeminé et déjanté… »
Elise
« Un autre élément qui m’a un peu déçue est la facilité avec laquelle Katniss se voit débarrassée de ses concurrents. J’entends par là qu’il n’y a pas de trahison, elle ne fait que se défendre face aux candidats les plus agressifs et la décision de devoir tuer ceux qui ont un bon fond ne se présente pas. »

Melisende
« L’utilisation de la première personne du singulier amplifie les choses ; on se croirait près de Katniss dans l’arène ! Un rythme soutenu, pas de temps mort, un livre qui se dévore ! »
Rose
« On peut regretter d’avoir peu d’informations sur les autres participants, ce qui se passe dans les autres lieux de l’arène et sur la vie dans les autres districts. »
Belledenuit
« Tout comme dans la réalité, les plus faibles tombent en premier. »
Mystix
« Un petit coup de théâtre, et la conclusion termine un très bon roman jeunesse, où la plupart des personnages sont réalistes, et l’action très présente et le style particulièrement fluide. »
Tousleslivres
« Je me rends bien compte que nous sommes en littérature jeunesse qu’il ne doit pas y avoir trop de sang, mais les combats, à mon goût, pas assez violents et sanglants, c’est bon enfant tout en laissant un sentiment très puissant de vouloir gagner, de vouloir s’en sortir pour soi, pour sa famille et pour ne pas mourir… »
NiThOuxx
« Le point fort de ce roman est l’action et surtout le suspense qui est présent tout au long du livre et qui nous empêche de poser ce livre, le transformant presque en drogue. »
samlor
« On peut deviner la fin, je pense, mais cela n’enlève en rien au génie de ce livre qui est de nous empêcher de le poser une seule seconde. En effet, une fois que Katniss a posé son pied dans l’arène, la chasse à l’homme commence et la tension s’empare de nous. »
nnenetth
« Le concept même des Hunger Games est absolument horrible, et le voyeurisme du Capitole, qui le considère réellement comme un jeu et s’en amuse, est terrifiant. Les participants sont résignés et soumis, acceptant l’autorité suprême des Juges, comme s’il était de leur droit de s’amuser avec eux, trouvant sans cesse de nouveaux pièges, de nouvelles mises en situation permettant d’amuser un peu plus encore le Capitole. »
Splash18
« J’ai adoré le personnage de Peeta que j’ai trouvé simple et généreux, j’ai au contraire trouvé Katniss insupportable. »